http://classiques.uqac.ca/classiques/condorcet/condorcet.html
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41744k.r=condorcet?rk=150215;2
"On ne subjugue point une nation de vingt-six millions d'hommes qui veut rester souveraine et libre."
"Détestons les coupables, éclairons ceux qui sont égarés, restons unis avec des frères qui, comme nous, veulent l'égalité et la liberté."
"C'est à cette liberté, c'est à cette égalité que nous avons fait tous les sacrifices ; aucun de nous ne s'occupe plus ni de ses intérêts, ni de sa vie, ni de son bonheur personnel, ni même de sa gloire.
Assurons-nous donc de laisser à nos enfants ce précieux héritage."
-Condorcet, Sur la nécessité de l'union entre les citoyens, septembre 1792.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k417468.r=condorcet?rk=236052;4
"La Révolution d'Angleterre, en 1688, comparé avec la Révolution Française de 1792, offre, dans les motifs qui les ont amenées, dans les principes qui les ont dirigées, des rapprochements qui, malgré la différence des temps, des lumières ou des circonstances, montrent que la cause du peuple français est celle de la nation anglaise, comme de tous les peuples libres ou ayant conçus l'espoir de le devenir."
-Condorcet, Réflexions sur la Révolution de 1688 et sur celle du 10 août 1792.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41742w.r=condorcet?rk=257512;0
"Des inquiétudes sur les subsistances se sont manifestées dans plusieurs départements ; l'assemblée nationale s'est assurée qu'elles n'avaient point de fondement réel, que les secours du commerce intérieur suffiraient pour faire disparaître une rareté locale et momentanée, et que ceux du commerce extérieur, préparés par les administrations, achèveraient de dissiper jusqu'à l'ombre du danger.
Cependant elle a vu avec douleur, dans quelques endroits, les citoyens trompés s'opposer à la liberté que les lois de l'assemblée constituante avaient rétablie, et, en arrêtant la circulation, en effrayant le commerce, produire réellement le mal dont la crainte peu fondée avait égaré leur patriotisme.
Elle a pensé qu'il était digne des représentants d'un peuple libre d'instruire les citoyens par la raison, toutes les fois qu'elle était forcée de les contenir par des lois, et qu'à l'égard de ceux qui, par erreur, avaient troublé l'ordre public, son premier devoir était de les éclairer. [...]
Il faut donc opposer la lumière à ceux qui ne peuvent espérer combattre avec succès que dans les ténèbres, et faire entendre au sens, naturellement juste et droit du peuple, le langage de la vérité, lorsque ses ennemis parlent, à ses préjugés et à ses passions, celui de l'erreur. [...]
Par le tableau des prix, par la connaissance qu'ils ont des moyens de transport, [les négociants] jugent des cantons où la denrée est surabondante, de ceux où elle est rare, et ils savent comment on peut l'y transporter. La concurrence les oblige de borner leurs profits ; la nécessité de retirer leurs fonds, la crainte de voir leurs blés se détériorer, et d'autres négociants en offrir à un moindre prix, les force à vendre promptement.
Le commerce libre a un autre avantage non moins important: c'est qu'il n'attend point, pour agir, le moment du besoin, qu'il se prépare d'avance, qu'il est déjà prêt lorsque le besoin se déclare. L'expérience a prouvé qu'aucune mesure administrative ne peut le remplacer, ne peut agir avec la même activité, la même économie, la même sûreté. [...]
La circulation libre est une suite nécessaire du droit de propriété, de l'égalité des hommes, reconnue par la constitution."
-Condorcet, Sur la liberté de la circulation des subsistances, mars 1792.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k743633.r=condorcet?rk=321890;0
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41716b.r=condorcet?rk=300430;4
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k432242.r=condorcet?rk=472105;2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544115j.r=condorcet?rk=515024;0
"
-Nicolas de Condorcet, De la République, ou un Roi est-il nécessaire à la conservation de la liberté ?, 12 juillet 1791, Œuvres, t.VII,
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41753j.r=condorcet?rk=600861;2
https://fr.wikisource.org/wiki/Plan_de_Constitution_pr%C3%A9sent%C3%A9_%C3%A0_la_Convention_Nationale
"Toute exception à la loi commune, faite en faveur d’un individu, est une atteinte portée aux droits de tous."
"La souveraineté ne peut appartenir qu'à l'universalité d'un peuple."
"XXV: La garantie sociale des droits repose sur la souveraineté nationale."
"II. La qualité de Citoyen Français se perd par la naturalisation en pays étranger, & par la peine de la dégradation civique."
"L'élection des Membres du Conseil exécutif sera faite immédiatement par les Citoyens de la République dans leurs Assemblées primaires."
"Les fonctions judiciaires ne peuvent, en aucun cas, et sous aucun prétexte, être exercées ni par le Corps Législatif, ni par le Conseil exécutif, ni par les Corps administratif et municipaux."
"Le droit de faire grâce ne serait que le droit de violer la loi ; il ne peut exister dans un gouvernement libre, où la loi doit être égale pour tous."
-Condorcet, Plan de Constitution présenté à la Convention Nationale, 15 & 16 Février 1793.
"La République Française ne prendra les armes que pour le maintien de sa liberté, la conservation de son territoire et la défense de ses alliés."
-Condorcet, Plan de Constitution présenté à la Convention Nationale, Titre XIII - Des rapports de la République Française avec les nations étrangères, et ses relations extérieures, 15 & 16 Février 1793.
http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&startRecord=30&maximumRecords=15&page=3&query=%28gallica%20all%20%22condorcet%22%29
https://fr.wikisource.org/wiki/Sur_le_sens_du_mot_R%C3%A9volutionnaire
"Le pacte social a pour objet la jouissance égale et entière des droits qui appartiennent à l’homme ; il est fondé sur la garantie mutuelle de ces droits. Mais cette garantie cesse à l’égard des individus qui veulent le dissoudre ; ainsi, quand il est constant qu’il en existe dans une société, on a droit de prendre les moyens de les connaître, et quand on les connaît, on n’est plus restreint à leur égard que par les limites du droit de la défense naturelle. De même, si un droit plus précieux est menacé ; si, pour le conserver, il est nécessaire de sacrifier l’exercice d’un autre droit moins important, exiger ce sacrifice n’est pas violer ce dernier droit ; car il cesse alors d’exister, puisqu’il ne serait plus, dans celui qui le réclamerait, que la liberté de violer dans autrui un droit plus précieux."
"Si le zèle, même pour la plus juste des causes, devient quelquefois coupable, songeons aussi que la modération n’est pas toujours sagesse."
-Condorcet, Sur le sens du mot Révolutionnaire, 1er juin 1793.
"Une des principales causes qui ont amené, conservé, rétabli la tyrannie d'un seul ou de plusieurs, est l'apparente opposition d'intérêts entre les diverses classes qui existent naturellement dans une société.
Il est facile d'arrêter, par la force de la loi, les injustices que produisent les intérêts privés, ou les passions personnelles ; mais il l'est bien moins d'empêcher les passions qui agitent des classes nombreuses, les intérêts qui les divisent, de troubler l'ordre général de la société, de prêter un appui aux projets des ambitieux, de fournir des prétextes pour instituer des pouvoirs qui blessent les droits des hommes, ou menacent la liberté.
J'ai dit: les diverses classes qui existent naturellement dans la société, parce que la loi ne doit en créer, en souffrir aucune de celles qui sont l'ouvrage des institutions sociales, comme des maîtres et des esclaves, une noblesse et une bourgeoisie héréditaire, etc, etc. Mais la distribution des travaux ou des richesses, celle des individus sur le territoire, produit nécessairement des hommes pouvant vivre sans travail, et d'autres n'ayant que leur travail pour vivre ; des cultivateurs, des manufacturiers et des commerçants ; des entrepreneurs, des ouvriers et des consommateurs ; des propriétaires de fonds et des capitalistes. Une partie des citoyens est répandue dans les campagnes, le reste s'est réuni dans des villes ; une de ces villes devient, par le fait, une sorte de chef-lieu national.
Si donc chacune de ces distinctions, nécessaires dans la fortune, dans les professions, dans la manière de vivre, donnait à chacune des classes qui en résultent des intérêts réellement opposés, la société entière serait perpétuellement agitée par une guerre sourde entre ces classes ennemies ; mais, au contraire, si cette opposition est imaginaire, il suffira de leur prouver cette vérité pour tarir la source des dangers dont le préjugé contraire menaçait la tranquillité publique, ou la liberté, des obstacles qu'il opposait à la prospérité générale. [...]
Je vais donc essayer de prouver que ces prétendues oppositions d'intérêts n'existent pas ; que le développement des facultés de l'homme, le progrès de la civilisation, qui en est la suite, ne tendent point naturellement à séparer les hommes, mais à les rapprocher ; que les rapports sociaux, d'accord avec les sentiments de la nature, les portent, par l'intérêt de leur propre bonheur, à le chercher dans celui des autres ; et que l'homme ne peut devenir ennemi de l'homme que par l'effet des lois injustes, ou des institutions corruptrices. [...]
L'intérêt de celui qui vit de son travail, de son industrie, est de n'en point manquer, de voir s'établir une concurrence active entre ceux qui en ont besoin. Il est également intéressé à ce qu'aucun trouble dans la société, aucun bouleversement dans les fortunes, ne dérange ni l'ordre des choses, qui lui assure du travail, ni la concurrence, qui en maintient ou en élève le salaire.
Son intérêt est donc que celui qui peut vivre sans travail, d'un revenu acquis ou reçu, puisse employer son revenu et ses capitaux, soit pour sa dépense, soit même pour augmenter sa fortune par des moyens utiles à l'industrie, et que la crainte de perdre sa propriété ne le détermine pas à dissimuler sa richesse, ou à thésauriser. [...]
Il s'agit seulement de tout abandonner à la volonté libre des individus, de seconder, par des institutions sages, la pente de la nature, qui tend à l'égalité, mais qui l'arrête au point où elle deviendrait nuisible. Alors la fortune ne se fixe point dans un certain nombre de familles, dans une classe d'hommes ; mais elle circule dans la masse entière, et elle y circule sans ces grands déplacements qui, s'ils sont subits, dérangent le cours des travaux, de l'industrie, du commerce ; et, en détruisant la fortune d'un grand nombre de riches, tarissent les ressources d'un plus grand nombre de ceux qui ne le sont pas."
-Condorcet, Que toutes les classes de la société n’ont qu’un même intérêt, 1793.
"Tel doit être un peuple éclairé sur ses droits, jaloux de les maintenir, et ceux qui s'intéressent à sa prospérité n'auraient rien à désirer, si le respect pour la justice, si la soumission à la loi, si le zèle pour l'ordre public, faisaient généralement partie de cet esprit général."
"Une assemblée où il n'existe point une majorité à peu près certaine dans un même sens, est exposée à un inconvénient très-grave, celui de prendre des mesures incomplètes et mal combinées. On se hâte de faire passer une résolution, parce qu'on craint de s'exposer à voir passer le lendemain la résolution contraire."
"Etranger à tout parti, m'occupant à juger les choses et les hommes avec ma raison et non avec mes passions, je continuerai de chercher la vérité et de la dire.
J'ai toujours pensé qu'une constitution républicaine, ayant l'égalité pour base, était la seule qui fût conforme à la nature, à la raison et à la justice ; la seule qui pût conserver la liberté des citoyens et la dignité de l'espèce humaine. Au moment où la première fuite de Louis XVI a fait tomber le bandeau dont les yeux d'une grande partie de la nation étaient encore couverts, j'ai cru que le moment était venu d'établir une constitution républicaine, et je l'ai demandée hautement."
-Nicolas de Condorcet, Ce que les citoyens ont droit d’attendre de leurs représentants, 1973.
http://revolution-francaise.net/2007/11/16/185-inedit-condorcet-sur-la-republique-1791
"Toute distinction accordée à un fonctionnaire public est une injure pour les simples citoyens si elle n'est pas nécessaire à l'exercice de ses fonctions."
"L'hérédité n'est-elle pas une sorte d'apothéose, ne met-elle pas entre deux êtres nés avec les mêmes facultés et les mêmes droits une distance que la nature condamne. Si le trône est héréditaire, n'étendez-vous pas cette apothéose à une famille entière. Ne vaudrait-il pas mieux choisir un Roi par le sort comme Davius ou Saül. N'est-ce pas outrager au peuple que de lui dire le hasard est préférable à votre jugement. Et vous êtes si ignorants et si corrompus, vous êtes tellement indignes de choisir ceux qui vous gouvernent qu'il vaut mieux pour vous laisser au hasard le droit de désigner celui qui les choisira (plutôt) que de vous en charger. J'avoue que ce mépris du peuple, renfermé dans toute [...] d'hérédité, a toujours naturellement révolté mon âme amie de l'égalité."
"Dans un moment d'agitation, il est difficile de former la raison publique, mais on peut l'empêcher de s'égarer lorsqu'il est question de décider, lorsqu'il est impossible d'éviter la discussion. Pourquoi la vérité deviendrait-elle étrangère, pourquoi abandonner ses intérêts, laisser à la voix des sophistes qui plient leurs opinions au gré des circonstances, employant des raisonnements propres à flatter les passions, caressant tous les préjugés, égarent les esprits au lieu de les éclairer.
Alors sans doute, on s'expose à l'honneur d'être calomnié, alors on se fait des ennemis de tous ceux que la raison offense, alors tous les hommes faibles et orgueilleux que le pouvoir enivre et qui sont tout étonnés que la vérité ne se taise pas devant leurs préjugés ou leur intérêt abusent contre elle de leur force. Mais qu'importe ?
Occupé depuis 25 ans de suivre les progrès de la raison humaine, lié par l'amitié aux grands hommes qui en ont reculé les bornes, et que vous remplacez, j'ai vu combien il était utile de chercher à la répandre au milieu de tous les obstacles, ce lors même que tout paraît en repousser la voix.
J'ai vu au moment de la Révolution éclaté de toutes parts ces mêmes vérités annoncées par ces hommes qu'on avait longtemps appelés les perturbateurs du repos public, les ennemis des lois et de la constitution établie .
Alors on les accuse de n'enfanter que de chimériques spéculations, et des ministres vieillis dans la corruption des affaires riaient aussi de voir des géomètres et des philosophes raisonner sur la politique."
-Condorcet, Lettre à Sieyès.
https://books.google.fr/books?id=-h3BHRNb0TsC&pg=PA270&lpg=PA270&dq=droits+devoirs+condorcet&source=bl&ots=3iInHTytx_&sig=S1X3fvQhymT3uK2MzpLn6auOB0k&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj595Wb8vLOAhUMDsAKHflPCgQQ6AEIPjAH#v=onepage&q=droits%20devoirs%20condorcet&f=false
"Nulle force, légale ou illégale, ne peut, sans injustice, et par conséquent sans impiété, empêcher l'homme de se nourrir, de se vêtir, de s'abriter. [...] Nulle force, même légale, ne doit empêcher l'homme d'avoir une propriété sûre et durable, et dont il puisse disposer à son gré dans son propre intérêt."
-Condorcet, Réflexions sur l'Esprit des lois.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41744k.r=condorcet?rk=150215;2
"On ne subjugue point une nation de vingt-six millions d'hommes qui veut rester souveraine et libre."
"Détestons les coupables, éclairons ceux qui sont égarés, restons unis avec des frères qui, comme nous, veulent l'égalité et la liberté."
"C'est à cette liberté, c'est à cette égalité que nous avons fait tous les sacrifices ; aucun de nous ne s'occupe plus ni de ses intérêts, ni de sa vie, ni de son bonheur personnel, ni même de sa gloire.
Assurons-nous donc de laisser à nos enfants ce précieux héritage."
-Condorcet, Sur la nécessité de l'union entre les citoyens, septembre 1792.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k417468.r=condorcet?rk=236052;4
"La Révolution d'Angleterre, en 1688, comparé avec la Révolution Française de 1792, offre, dans les motifs qui les ont amenées, dans les principes qui les ont dirigées, des rapprochements qui, malgré la différence des temps, des lumières ou des circonstances, montrent que la cause du peuple français est celle de la nation anglaise, comme de tous les peuples libres ou ayant conçus l'espoir de le devenir."
-Condorcet, Réflexions sur la Révolution de 1688 et sur celle du 10 août 1792.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41742w.r=condorcet?rk=257512;0
"Des inquiétudes sur les subsistances se sont manifestées dans plusieurs départements ; l'assemblée nationale s'est assurée qu'elles n'avaient point de fondement réel, que les secours du commerce intérieur suffiraient pour faire disparaître une rareté locale et momentanée, et que ceux du commerce extérieur, préparés par les administrations, achèveraient de dissiper jusqu'à l'ombre du danger.
Cependant elle a vu avec douleur, dans quelques endroits, les citoyens trompés s'opposer à la liberté que les lois de l'assemblée constituante avaient rétablie, et, en arrêtant la circulation, en effrayant le commerce, produire réellement le mal dont la crainte peu fondée avait égaré leur patriotisme.
Elle a pensé qu'il était digne des représentants d'un peuple libre d'instruire les citoyens par la raison, toutes les fois qu'elle était forcée de les contenir par des lois, et qu'à l'égard de ceux qui, par erreur, avaient troublé l'ordre public, son premier devoir était de les éclairer. [...]
Il faut donc opposer la lumière à ceux qui ne peuvent espérer combattre avec succès que dans les ténèbres, et faire entendre au sens, naturellement juste et droit du peuple, le langage de la vérité, lorsque ses ennemis parlent, à ses préjugés et à ses passions, celui de l'erreur. [...]
Par le tableau des prix, par la connaissance qu'ils ont des moyens de transport, [les négociants] jugent des cantons où la denrée est surabondante, de ceux où elle est rare, et ils savent comment on peut l'y transporter. La concurrence les oblige de borner leurs profits ; la nécessité de retirer leurs fonds, la crainte de voir leurs blés se détériorer, et d'autres négociants en offrir à un moindre prix, les force à vendre promptement.
Le commerce libre a un autre avantage non moins important: c'est qu'il n'attend point, pour agir, le moment du besoin, qu'il se prépare d'avance, qu'il est déjà prêt lorsque le besoin se déclare. L'expérience a prouvé qu'aucune mesure administrative ne peut le remplacer, ne peut agir avec la même activité, la même économie, la même sûreté. [...]
La circulation libre est une suite nécessaire du droit de propriété, de l'égalité des hommes, reconnue par la constitution."
-Condorcet, Sur la liberté de la circulation des subsistances, mars 1792.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k743633.r=condorcet?rk=321890;0
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41716b.r=condorcet?rk=300430;4
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k432242.r=condorcet?rk=472105;2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544115j.r=condorcet?rk=515024;0
"
-Nicolas de Condorcet, De la République, ou un Roi est-il nécessaire à la conservation de la liberté ?, 12 juillet 1791, Œuvres, t.VII,
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41753j.r=condorcet?rk=600861;2
https://fr.wikisource.org/wiki/Plan_de_Constitution_pr%C3%A9sent%C3%A9_%C3%A0_la_Convention_Nationale
"Toute exception à la loi commune, faite en faveur d’un individu, est une atteinte portée aux droits de tous."
"La souveraineté ne peut appartenir qu'à l'universalité d'un peuple."
"XXV: La garantie sociale des droits repose sur la souveraineté nationale."
"II. La qualité de Citoyen Français se perd par la naturalisation en pays étranger, & par la peine de la dégradation civique."
"L'élection des Membres du Conseil exécutif sera faite immédiatement par les Citoyens de la République dans leurs Assemblées primaires."
"Les fonctions judiciaires ne peuvent, en aucun cas, et sous aucun prétexte, être exercées ni par le Corps Législatif, ni par le Conseil exécutif, ni par les Corps administratif et municipaux."
"Le droit de faire grâce ne serait que le droit de violer la loi ; il ne peut exister dans un gouvernement libre, où la loi doit être égale pour tous."
-Condorcet, Plan de Constitution présenté à la Convention Nationale, 15 & 16 Février 1793.
"La République Française ne prendra les armes que pour le maintien de sa liberté, la conservation de son territoire et la défense de ses alliés."
-Condorcet, Plan de Constitution présenté à la Convention Nationale, Titre XIII - Des rapports de la République Française avec les nations étrangères, et ses relations extérieures, 15 & 16 Février 1793.
http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&startRecord=30&maximumRecords=15&page=3&query=%28gallica%20all%20%22condorcet%22%29
https://fr.wikisource.org/wiki/Sur_le_sens_du_mot_R%C3%A9volutionnaire
"Le pacte social a pour objet la jouissance égale et entière des droits qui appartiennent à l’homme ; il est fondé sur la garantie mutuelle de ces droits. Mais cette garantie cesse à l’égard des individus qui veulent le dissoudre ; ainsi, quand il est constant qu’il en existe dans une société, on a droit de prendre les moyens de les connaître, et quand on les connaît, on n’est plus restreint à leur égard que par les limites du droit de la défense naturelle. De même, si un droit plus précieux est menacé ; si, pour le conserver, il est nécessaire de sacrifier l’exercice d’un autre droit moins important, exiger ce sacrifice n’est pas violer ce dernier droit ; car il cesse alors d’exister, puisqu’il ne serait plus, dans celui qui le réclamerait, que la liberté de violer dans autrui un droit plus précieux."
"Si le zèle, même pour la plus juste des causes, devient quelquefois coupable, songeons aussi que la modération n’est pas toujours sagesse."
-Condorcet, Sur le sens du mot Révolutionnaire, 1er juin 1793.
"Une des principales causes qui ont amené, conservé, rétabli la tyrannie d'un seul ou de plusieurs, est l'apparente opposition d'intérêts entre les diverses classes qui existent naturellement dans une société.
Il est facile d'arrêter, par la force de la loi, les injustices que produisent les intérêts privés, ou les passions personnelles ; mais il l'est bien moins d'empêcher les passions qui agitent des classes nombreuses, les intérêts qui les divisent, de troubler l'ordre général de la société, de prêter un appui aux projets des ambitieux, de fournir des prétextes pour instituer des pouvoirs qui blessent les droits des hommes, ou menacent la liberté.
J'ai dit: les diverses classes qui existent naturellement dans la société, parce que la loi ne doit en créer, en souffrir aucune de celles qui sont l'ouvrage des institutions sociales, comme des maîtres et des esclaves, une noblesse et une bourgeoisie héréditaire, etc, etc. Mais la distribution des travaux ou des richesses, celle des individus sur le territoire, produit nécessairement des hommes pouvant vivre sans travail, et d'autres n'ayant que leur travail pour vivre ; des cultivateurs, des manufacturiers et des commerçants ; des entrepreneurs, des ouvriers et des consommateurs ; des propriétaires de fonds et des capitalistes. Une partie des citoyens est répandue dans les campagnes, le reste s'est réuni dans des villes ; une de ces villes devient, par le fait, une sorte de chef-lieu national.
Si donc chacune de ces distinctions, nécessaires dans la fortune, dans les professions, dans la manière de vivre, donnait à chacune des classes qui en résultent des intérêts réellement opposés, la société entière serait perpétuellement agitée par une guerre sourde entre ces classes ennemies ; mais, au contraire, si cette opposition est imaginaire, il suffira de leur prouver cette vérité pour tarir la source des dangers dont le préjugé contraire menaçait la tranquillité publique, ou la liberté, des obstacles qu'il opposait à la prospérité générale. [...]
Je vais donc essayer de prouver que ces prétendues oppositions d'intérêts n'existent pas ; que le développement des facultés de l'homme, le progrès de la civilisation, qui en est la suite, ne tendent point naturellement à séparer les hommes, mais à les rapprocher ; que les rapports sociaux, d'accord avec les sentiments de la nature, les portent, par l'intérêt de leur propre bonheur, à le chercher dans celui des autres ; et que l'homme ne peut devenir ennemi de l'homme que par l'effet des lois injustes, ou des institutions corruptrices. [...]
L'intérêt de celui qui vit de son travail, de son industrie, est de n'en point manquer, de voir s'établir une concurrence active entre ceux qui en ont besoin. Il est également intéressé à ce qu'aucun trouble dans la société, aucun bouleversement dans les fortunes, ne dérange ni l'ordre des choses, qui lui assure du travail, ni la concurrence, qui en maintient ou en élève le salaire.
Son intérêt est donc que celui qui peut vivre sans travail, d'un revenu acquis ou reçu, puisse employer son revenu et ses capitaux, soit pour sa dépense, soit même pour augmenter sa fortune par des moyens utiles à l'industrie, et que la crainte de perdre sa propriété ne le détermine pas à dissimuler sa richesse, ou à thésauriser. [...]
Il s'agit seulement de tout abandonner à la volonté libre des individus, de seconder, par des institutions sages, la pente de la nature, qui tend à l'égalité, mais qui l'arrête au point où elle deviendrait nuisible. Alors la fortune ne se fixe point dans un certain nombre de familles, dans une classe d'hommes ; mais elle circule dans la masse entière, et elle y circule sans ces grands déplacements qui, s'ils sont subits, dérangent le cours des travaux, de l'industrie, du commerce ; et, en détruisant la fortune d'un grand nombre de riches, tarissent les ressources d'un plus grand nombre de ceux qui ne le sont pas."
-Condorcet, Que toutes les classes de la société n’ont qu’un même intérêt, 1793.
"Tel doit être un peuple éclairé sur ses droits, jaloux de les maintenir, et ceux qui s'intéressent à sa prospérité n'auraient rien à désirer, si le respect pour la justice, si la soumission à la loi, si le zèle pour l'ordre public, faisaient généralement partie de cet esprit général."
"Une assemblée où il n'existe point une majorité à peu près certaine dans un même sens, est exposée à un inconvénient très-grave, celui de prendre des mesures incomplètes et mal combinées. On se hâte de faire passer une résolution, parce qu'on craint de s'exposer à voir passer le lendemain la résolution contraire."
"Etranger à tout parti, m'occupant à juger les choses et les hommes avec ma raison et non avec mes passions, je continuerai de chercher la vérité et de la dire.
J'ai toujours pensé qu'une constitution républicaine, ayant l'égalité pour base, était la seule qui fût conforme à la nature, à la raison et à la justice ; la seule qui pût conserver la liberté des citoyens et la dignité de l'espèce humaine. Au moment où la première fuite de Louis XVI a fait tomber le bandeau dont les yeux d'une grande partie de la nation étaient encore couverts, j'ai cru que le moment était venu d'établir une constitution républicaine, et je l'ai demandée hautement."
-Nicolas de Condorcet, Ce que les citoyens ont droit d’attendre de leurs représentants, 1973.
http://revolution-francaise.net/2007/11/16/185-inedit-condorcet-sur-la-republique-1791
"Toute distinction accordée à un fonctionnaire public est une injure pour les simples citoyens si elle n'est pas nécessaire à l'exercice de ses fonctions."
"L'hérédité n'est-elle pas une sorte d'apothéose, ne met-elle pas entre deux êtres nés avec les mêmes facultés et les mêmes droits une distance que la nature condamne. Si le trône est héréditaire, n'étendez-vous pas cette apothéose à une famille entière. Ne vaudrait-il pas mieux choisir un Roi par le sort comme Davius ou Saül. N'est-ce pas outrager au peuple que de lui dire le hasard est préférable à votre jugement. Et vous êtes si ignorants et si corrompus, vous êtes tellement indignes de choisir ceux qui vous gouvernent qu'il vaut mieux pour vous laisser au hasard le droit de désigner celui qui les choisira (plutôt) que de vous en charger. J'avoue que ce mépris du peuple, renfermé dans toute [...] d'hérédité, a toujours naturellement révolté mon âme amie de l'égalité."
"Dans un moment d'agitation, il est difficile de former la raison publique, mais on peut l'empêcher de s'égarer lorsqu'il est question de décider, lorsqu'il est impossible d'éviter la discussion. Pourquoi la vérité deviendrait-elle étrangère, pourquoi abandonner ses intérêts, laisser à la voix des sophistes qui plient leurs opinions au gré des circonstances, employant des raisonnements propres à flatter les passions, caressant tous les préjugés, égarent les esprits au lieu de les éclairer.
Alors sans doute, on s'expose à l'honneur d'être calomnié, alors on se fait des ennemis de tous ceux que la raison offense, alors tous les hommes faibles et orgueilleux que le pouvoir enivre et qui sont tout étonnés que la vérité ne se taise pas devant leurs préjugés ou leur intérêt abusent contre elle de leur force. Mais qu'importe ?
Occupé depuis 25 ans de suivre les progrès de la raison humaine, lié par l'amitié aux grands hommes qui en ont reculé les bornes, et que vous remplacez, j'ai vu combien il était utile de chercher à la répandre au milieu de tous les obstacles, ce lors même que tout paraît en repousser la voix.
J'ai vu au moment de la Révolution éclaté de toutes parts ces mêmes vérités annoncées par ces hommes qu'on avait longtemps appelés les perturbateurs du repos public, les ennemis des lois et de la constitution établie .
Alors on les accuse de n'enfanter que de chimériques spéculations, et des ministres vieillis dans la corruption des affaires riaient aussi de voir des géomètres et des philosophes raisonner sur la politique."
-Condorcet, Lettre à Sieyès.
https://books.google.fr/books?id=-h3BHRNb0TsC&pg=PA270&lpg=PA270&dq=droits+devoirs+condorcet&source=bl&ots=3iInHTytx_&sig=S1X3fvQhymT3uK2MzpLn6auOB0k&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj595Wb8vLOAhUMDsAKHflPCgQQ6AEIPjAH#v=onepage&q=droits%20devoirs%20condorcet&f=false
"Nulle force, légale ou illégale, ne peut, sans injustice, et par conséquent sans impiété, empêcher l'homme de se nourrir, de se vêtir, de s'abriter. [...] Nulle force, même légale, ne doit empêcher l'homme d'avoir une propriété sûre et durable, et dont il puisse disposer à son gré dans son propre intérêt."
-Condorcet, Réflexions sur l'Esprit des lois.
Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Ven 26 Oct - 15:17, édité 2 fois