"L'état actuel de la civilisation moderne, et la loi du progrès qui la régit ne permettent guère de douter que le siècle suivant ne voie, à son début, les Etats-Unis de la Démocratie européenne." -Étienne Vacherot, La Démocratie, 1860, 446 pages, p.20.
"Du fait du clivage maladif que la démence nationaliste à instaurer entre les peuples de l'Europe, du fait également des politiques à la vue basse et à la main leste qui, grâce à elle, occupent aujourd'hui le haut du pavé et ne soupçonnent pas le moins du monde à quel point la politique de désunion qu'ils pratiquent ne peut être, de toute nécessité, qu'une politique d'entracte, -du fait de toutes ces choses et de bien d'autres, aujourd'hui tout à fait inexprimables, on néglige ou réinterprète de manière arbitraire et mensongère les signes les moins équivoques à travers lesquels s'exprime le fait que l'Europe veut devenir une. Pour ce qui est de tous les hommes plus profonds et plus amples de ce siècle, la véritable orientation générale du travail mystérieux de leur âme consista à préparer la voie à cette synthèse nouvelle et à faire advenir par anticipation, à titre expérimental, l'Européen de l'avenir: c'est seulement dans leurs aspects superficiels, ou à leurs heures de plus grande faiblesse, par exemple avec l'âge, qu'ils appartinrent aux "patries", -ils ne firent que se reposer d'eux-mêmes en devenant "patriotes". Je songe à des hommes comme Napoléon, Goethe, Beethoven, Stendhal, Heinrich Heine, Schopenhauer: que l'on ne m'en veuille pas de ranger également parmi eux Richard Wagner." -Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal, traduction Patrick Wotling, Paris, GF Flammarion, 2000 (1886 pour la première édition allemande), 385 pages, p.240, §256.
"Il nous semble que dans une Fédération européenne... nous trouverons facilement la décentralisation." -Le Parti ouvrier, 29 octobre 1894, "M. Barrès et l'idée de patrie".
"Les Etats-Unis d'Europe sont, en régime capitaliste, ou bien impossibles, ou bien réactionnaires." -Lénine, "Du mot d'ordre des Etats-Unis d'Europe", Social-Démocrate, n°44, 23 août 1915, Œuvres (août 1914-décembre 1915), t. XXI.
"C'est précisément cette orientation nouvelle et vitale qu'a proposée Wilson, le 8 janvier 1918, dans les quatorze points de son message. Il suggère à l'Europe de se construire à la façon des Etats-Unis: autonomie des Etats dans le domaine de la justice, de l'enseignement, de la police, mais suppression des barrières douanières et adoption d'une monnaie commune."
-Henri Guillemin, Nationalistes et "nationaux" (1870-1940), Gallimard, coll. Idées, 1974, 476 pages, p.160.
"L'Europe est en liquidation et la Société des Nations doit être l'héritière de ce glorieux patrimoine." -Jan Christiaan Smuts (en 1918).
"In connection with the slogan of “A Workers’, and Peasants’ Government”, the time is appropriate, in my opinion, for issuing the slogan of “The United States of Europe”. Only by coupling these two slogans shall we get a definite systematic and progressive response to the most burning problems of European development." -Léon Trotsky, Is The Time Ripe For The Slogan: ‘The United States Of Europe’ ?, Pravda, 30 juin 1923.
"L'Europe, dans son morcellement politique et économique, peut-elle assurer la paix et son indépendance face aux puissances mondiales qui sont en pleine croissance ? Ou bien sera-t-elle contrainte, pour sauver son existence, de s'organiser en fédération d'Etats ? Poser la question, c'est y répondre." -Le comte Coudenhove-Kalergi, en 1923.
"Une chose déjà apparaît certaine. C’est que jamais l‘Angleterre ne se laissera aller à donner son adhésion à des Etats-Unis d‘Europe. Par tempérament national d’abord. Par nécessité ensuite. Car l’Angleterre, c’est encore — et pour longtemps encore, malgré de graves symptômes, la tête de l‘Empire britannique. La guerre a renforcé l‘importance politique des Dominions, résolument hostiles à toute obligation européenne; la guerre a renforcé la dépendance économique de l’ Angleterre vis-à-vis des Dominions qui occupent dans sa balance commerciale une place proportionnelle chaque jour plus grande; enfin, l’on peut être assuré que l‘Angleterre, si elle a établi déjà l’ébauche d’une préférence douanière impériale, ne va pas ruiner les avantages de ce système nouveau en participant au protectionnisme encore puissant du continent.
Peut-on donc songer à se passer de l’Angleterre? Certains le pensent. Nous sommes beaucoup à ne pas partager leurs espoirs. Il y a trop d'argent britannique en Europe, il y a trop d'influences britanniques dans la plupart des États européens, il y a trop d’intérêts économiques qui nous lient tous au commerce britannique pour que nous puissions nous bercer de l'espoir de réaliser sans Londres cette union douanière et ce pacte continental qui seraient à la base des États-Unis d'Europe." -Pierre Brossolette, La politique internationale (Etats-Unis d’Europe), Notre Temps, 20 novembre 1927, p.91-92.
"L'unification de l'Europe serait un vrai miracle. Si cette Europe n'était pas seulement un inoffensif ornement mais une unité politique, c'est-à-dire une unité forte, capable d'action et indépendante des intérêts et des conjonctures mouvants de l'économie, elle serait bel et bien une nouvelle puissance mondiale." -Carl Schmitt, "Völkerbund und Europa", 1928.
"Où sont la monnaie européenne, le timbre-poste européen qu'il nous faudrait ?" -Gustav Stresemann, Discours à la Société des Nations, 9 septembre 1929.
"Non plus qu’à la SdN, l’organisation européenne envisagée ne saurait s’opposer à aucun groupement ethnique, sur d’autres continents ou en Europe même, en dehors de la SdN. [...]
La politique d’union européenne à laquelle doit tendre aujourd’hui la recherche d’un premier lien de solidarité entre gouvernements d’Europe implique, en effet, une conception absolument contraire à celle qui a pu déterminer jadis, en Europe, la formation d’unions douanières tendant à abolir les douanes intérieures pour élever aux limites de la communauté une barrière plus rigoureuse, c’est-à-dire à constituer en fait un instrument de lutte contre les Etats situés en dehors de ces unions.
Une pareille conception serait incompatible avec les principes de la SdN, étroitement attachée à la notion d’universalité qui demeure son but et sa fin alors même qu’elle poursuit et favorise des réalisations partielles.
Il importe enfin de placer très nettement l’étude proposée sous cette conception générale, qu’en aucun cas et à aucun degré, l’institution du lien fédéral recherché entre gouvernements européens ne saurait affecter en rien aucun des droits souverains des Etats membres d’une telle association de fait. [...]
C. Conception de l’organisation économique de l’Europe comme devant tendre à cette fin essentielle : un rapprochement des économies européennes réalisé sous la responsabilité politique des Gouvernements solidaires.
A cet effet, les Gouvernements pourraient fixer eux-mêmes, définitivement, dans un acte d’ordre général et de principe qui constituerait un simple pacte de solidarité économique, le but qu’ils entendent assigner comme fin idéale à leur politique douanière (établissement d’un marché commun pour l’élévation au maximum du niveau de bien-être humain sur l’ensemble des territoires de la communauté européenne). A la faveur d’une telle orientation générale pourrait s’engager pratiquement la poursuite immédiate d’une organisation rationnelle de la production et des échanges européens, par voie de libération progressive et de simplification méthodique de la circulation des marchandises, des capitaux et des personnes." -Mémorandum [Alexis] Léger-Briand, 1930, cité dans Charles Zorgbibe, Histoire de la construction européennes, Paris, PUF, 1993, pp. 8-14.
"La masse de l'Europe, une fois unie, une fois fédéralisée ou du moins partiellement fédéralisée, une fois rendue consciente de sa cohérence continentale, formerait un organisme pareil à nul autre...[...]
Nous sommes du côté de l'Europe sans en faire partie. Nous y sommes liés sans y être attachés. Nous y sommes associés sans y être absorbés. [...] Nous devons construire une forme d'Etats-Unis d'Europe, la Grande-Bretagne, le Commonwealth britannique des nations et la puissante Amérique doivent être des amis et des soutiens de la nouvelle Europe." -Winston Churchill, Saturday Evening Post de New York, 1930. Repris dans Collected Essays of Winston Churchill, vol II, Churchill and Politics (London Library of Imperial History), pp.176-186.
"Les Etats-Unis d'Europe doivent être une réalité politique sous peine de ne pouvoir être une réalité économique." -Arthur Salter, The United States of Europe, 1931.
"Clercs de tous les pays, vous devez être ceux qui clament à vos nations qu'elles sont perpétuellement dans le mal, du seul fait qu'elles sont des nations. Vous devez être ceux qui font qu'elles gémissent, au milieu de leurs manœuvres et de leurs réussites : " Ils sont là quarante justes qui m'empêchent de dormir. " Plotin rougissait d'avoir un corps. Vous devez être ceux qui rougissent d'avoir une nation. Ainsi vous travaillerez à détruire les nationalismes. À faire l'Europe." -Julien Benda, Discours à la nation européenne, 1933.
« Comment garantir l’unité économique de l’Europe, tout en préservant la totale liberté du développement des peuples qui y vivent ? La solution à cette question peut être obtenue en libérant les forces productives des fers que leur imposent les États nationaux. » -Léon Trotsky, 1934.
"Les peuples d'Europe représente une seule famille dans le monde. Il n'est pas très intelligent d'imaginer que dans un espace aussi étroit que celui de l'Europe, une communauté de peuples puisse longtemps maintenir des systèmes de lois reposant sur des conceptions différentes." -Adolf Hitler, Discours au Parlement, 7 mars 1936 (cf: https://www.youtube.com/watch?v=NXto-obSWvY ).
"Une fédération européenne, basée sur les mêmes principes que ceux de l'Allemagne fédérale, mènerai à une Europe désarmée, formant un bloc solide dans lequel chaque pays conserverait sa propre administration, ses propres coutumes et religions. L'abolition des barrières douanières créerai une grande Autarcie européenne, avec la prévalence du libre-échange sur le Continent." -Otto Strasser, Hitler and I (1940), p.82.
"Sans l'écrasement du bolchévisme, pas d'Europe." -Jacques Doriot.
"On parle souvent d’Europe, c’est un mot auquel, en France, on n’est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu’on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d’elle.
Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec d’autres, consentir d’immenses sacrifices. Et elle ne ménage pas le sang de sa jeunesse. Pour la jeter dans la bataille, elle va la chercher dans les usines et aux champs. Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout.
Ainsi donc, comme je vous le disais le 20 avril dernier, nous voilà placés devant cette alternative : ou bien nous intégrer, notre honneur et nos intérêts vitaux étant respectés, dans une Europe nouvelle et pacifiée, ou bien nous résigner à voir disparaître notre civilisation."
-Pierre Laval, « Allocution radiodiffusée du 22 juin 1942 », Les Nouveaux Temps, 24 juin 1942.
"L'Europe est à présent trop petite pour des souverainetés querelleuses et indépendantes. Une Europe fragmentée est à présent trop petite pour préserver sa nature individuelle et rester en paix tout en se maintenant comme une puissance dans le monde." -Cécile von Renthe-Fink, Note sur l'établissement d'une confédération européenne, août 1943.
"En 1946 l'une des équipes de chercheurs du CFR [Council on Foreign Relations], dirigée par David Rockefeller et Charles M. Spofford, un avocat émérite, élabora un document intitulé La Reconstruction de l'Europe. Celui-ci circula très largement au sein des cercles gouvernementaux américains. En mars 1947, à la demande insistante de Coudenhove, deux sénateurs, William Fulbright et Elbert D. Thomas, pilotèrent l'adoption d'une résolution pour que "le Congrès soit favorable à la création des Etats-Unis d'Europe".
Afin d'attirer les bonnes grâces du public, les membres du CFR orchestrèrent une campagne médiatique intense. Le 17 mars, le magazine Life, dont le rédacteur en chef, Henry Luce, était un membre de premier plan du CFR, claironnait: "notre politique devrait être d'aider les nations de l'Europe à se fédéraliser comme nos Etats se sont fédéralisés en 1787". Sumner Welles (CFR) du Washington Post, écrivit à Eugene Meyer, un autre membre du CFR: "L'Europe a désespérément besoin d'une forme de fédération politique et économique efficace". Le Christian Science Monitor de Boston, un autre fervent partisan du CFR, fit remarquer que: "les Etats-Unis ne pourraient certes pas imposer un Gouvernement fédéral à l'Europe mais [qu'] ils pourraient la mettre sur la voie [...] ils pourraient modeler ses politiques d'occupation et de prêt pour créer une économie continentale unique". Le New York Times, le porte-parole le plus influent du CFR, publia le 18 avril un éditorial sentencieux clamant que "l'Europe doit se fédérer ou mourir"."
-Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.75-76.
"Plus que jamais, nous sommes convaincus que nous avons raison de proclamer la nécessité de créer une Union européenne complète. Mais [...] c'est une honte que l'Europe ait dû attendre un ordre donné de l'autre côté de l'Atlantique avant de comprendre où se trouvaient son propre devoir et son propre intérêt." -Hendrik Brugmans, président de l'Union des fédéralistes européens, août 1947. Cité dans -Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.67.
"La création d'une aire permanente de libre-échange comprenant 270 millions de consommateurs aurait de multiples conséquences bénéfiques. Cela accélérerait le développement d'industries à grande échelle et à bas coûts. Cela favoriserait l'utilisation efficace de toutes les ressources et rendrait plus difficile l'étouffement d'une saine concurrence." -Paul Hoffmann.
« Rien ne pourrait nous être plus agréable que d’apprendre que les Etats d’Europe occidentale ont décidé de réunir dans une ville d’Europe – disons à Luxembourg – des délégués responsables, avec mandat de rédiger l’acte constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale de l’Europe, etc. et qu’à partir du 1er janvier, l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération. Aucune décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons. » -Le général Eisenhower, PARIS-MATCH, publié le 27 octobre 1951, page 18.
"Nous étions tous favorables à une confédération européenne, intégrant l'Allemagne [...]. Mais ce qui nous inquiète au sujet de cette mise en commun du charbon et de l'acier, c'est qu'elle nous en éloigne plutôt qu'elle ne nous en rapproche. Plutôt que de déléguer nos pouvoirs à une assemblée démocratique, on nous demande d'abandonner un secteur important de notre économie à une autocratie sans Etat sous le contrôle d'experts." -Jacques Soustelle, député gaulliste, Débat à l'Assemblée Nationale, 6 décembre 1951.
"Le projet de marché commun tel qu’il nous est présenté ou, tout au moins, tel qu’on nous le laisse connaître, est basé sur le libéralisme classique du XIXe siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. Dix crises graves, tant de souffrances endurées, les faillites et le chômage périodique nous ont montré le caractère de cette théorie classique de résignation." -Discours de Pierre Mendès France contre le traité de Rome, 1957 (source: http://www.gaullistelibre.com/2014/01/discours-de-pierre-mendes-france-contre.html ).
"La Turquie faisait naturellement partie de l’Europe." -Allocution de Walter Hallstein, président de la Commission économique européenne à l’occasion de la convention d’association avec la Turquie à Ankara le 12 septembre 1963.
"C'est un fait que la paix a régné en Europe depuis un quart du siècle et rien que pour ce fait je lui en suis reconnaissante (à la CEE). Nous ne devrions pas considérer cette paix comme acquise. Sans les efforts conscients et concertés des nations, elle serait restée lettre morte [...] C'est un mythe de dire que la Communauté est simplement une bureaucratie qui se soucie peu de l'individu. La Commission n'emploie en tout que 7000 personnes -soit moins que l'Office écossais. C'est un mythe que de croire que notre participation détruira nos traditions nationales. Est-ce que les Allemands sont devenus moins allemands, ou les Français moins Français ? Bien sûr que non." (p.279)
-Margaret Thatcher, discours de campagne pour l'intégration du Royaume-Uni à la CEE (Communauté économique européenne), St. Ermin's Hotel, 6 avril 1972.
"Certaines personnes dans ce pays redoutent qu'intégrer la Communauté européenne nous conduise à sacrifier d'une manière ou d'une autre notre indépendance et notre souveraineté. Ces craintes, dois-je le dire, sont totalement infondées." -Edward Heath, candidat au post de Premier ministre du Royaume-Uni, Émission télévisée, janvier 1973.
"L'Europe n'est pas une création, elle est une redécouverte [...] car depuis mille ans l'idée d'une unité continentale ne s'est jamais chez nous véritablement éteinte." -Walter Hallstein (1901-1982), premier président de la commission européenne, in La Communauté européenne, 1973.
« Le président de la République reconnaissait, à juste raison, dans une conférence de presse récente, qu’une Europe fédérale ne manquerait pas d’être dominée par les intérêts américains. C’est dire que les votes de majorité, au sein des institutions européennes, en paralysant la volonté de la France, ne serviront ni les intérêts français, bien entendu, ni les intérêts européens. En d’autres termes, les votes des 81 représentants français pèseront bien peu à l’encontre des 329 représentants de pays eux-mêmes excessivement sensibles aux influences d’outre-Atlantique.
Telle est bien la menace dont l’opinion publique doit être consciente. Cette menace n’est pas lointaine et théorique : elle est ouverte, certaine et proche. Comment nos gouvernants pourront-ils y résister demain s’ils n’ont pas été capables de la faire écarter dans les déclarations d’intention ? »
-Jacques Chirac, Appel de Cochin, 6 décembre 1978.
"Nous négocierons un retrait de la CEE qui a vampirisé nos ressources naturelles et détruit nos emplois." -Engagement de campagne de Tony Blair (Déclaration électorale du Parti travailliste britannique aux élections de 1983).
« Je crois à la nécessité historique de l’Europe.» -François Mitterrand, Discours à Athènes, 6 décembre 1983.
« L’Union économique et monétaire est le passage obligé vers l’Europe politique.» -François Mitterrand, juillet 1989.
« [Les partisans du "non"] sont des apprentis sorciers. […] Moi je leur ferai un seul conseil : Messieurs, ou vous changez d'attitude, ou vous abandonnez la politique. Il n'y a pas de place pour un tel discours, de tels comportements, dans une vraie démocratie qui respecte l'intelligence et le bon sens des citoyens. » (Jacques Delors à Quimper, 29.8.92)
« Ce qui n’était pas prévu, c’est que les peuples puissent refuser ce que proposent les gouvernements. » (Michel Rocard, International Herald Tribune, 28.7.92)
"Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé." (Michel Sapin, ministre socialiste des finances, Le Monde, 6.5.92)
« Interrogez les peuples de Bosnie, de l’ex-Yougoslavie, de Pologne et des autres pays. Ils nous disent : “ chers amis français, entendez-nous. Apportez-nous votre soutien et votre oui. Ce sera un oui à la française, à l’amitié, à la paix, à l’union. Votre oui à l’union fera tâche d’huile dans nos pays où nous souffrons tant ”. Les gens qui sont aujourd’hui sous les bombes seraient désespérés si les Français tournaient le dos à l’unité européenne. » ( Jack Lang, France Inter, 18.9.92)
« Oui, pour aller de l’avant dans les conquêtes sociales, il n’est d’autre avenir que la Constitution de l’Europe.» ( Julien Dray, Assemblée nationale, 6.5.92)
« Mon raisonnement est profondément socialdémocrate. À vrai dire, je n’ai pas encore compris pourquoi les libéraux veulent de cette Europe-là » (Michel Rocard, Libération, 3.8.92)
« Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. » (Alain Madelin à Chalon-sur-Saône, 4.9.92)
« Un “non” au référendum serait pour la France et l’Europe la plus grande catastrophe depuis les désastres engendrés par l’arrivée de Hitler au pouvoir. » (Jacques Lesourne, Le Monde, 19.9.92) « Je suis persuadé que les jeunes nazillons qui se sont rendus odieux à Rostock votent “non” à Maastricht. » (Michel Rocard, Le Figaro, 17.9.92)
« En votant “non”, nous donnerions un magnifique cadeau, sinon à Hitler, à Bismarck. » (Alain-Gérard Slama, Le Figaro, 18.9.92)
« Si vous voulez que la Bourse se reprenne, votez “oui” à Maastricht ! » (Michel Sapin, université d’été du PS à Avignon, 31.8.92)
« La France est une locomotive. Elle n’a pas le droit d’être dans le wagon de queue. [...] Le train de l’espoir ne passe pas deux fois. » ( Jack Lang, RTL, 23.8.92).
"Ce qui a forgé l’Européen au fil des siècles, ce n’est pas la paresse. L’Européen a été un homme curieux, audacieux. Aventurier, parfois, et qui se donne des défis à surmonter. [...] L’Européen se caractérise par un esprit actif. Le progrès possible construit sa pensée."
-Catherine Lalumière, vice-présidente du parlement européen de 2001 à 2004 (http://www.implications-philosophiques.org/semaines-thematiques/europe/entretien-avec-catherine-lalumiere/ ).
« Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d'humanisme et de lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé.» - Michel Sapin, 6 mai 1992.
« On ne peut dire que oui : oui à la paix, oui à la compréhension entre les peuples, oui à l'union qui fait a force.» -Jacques Delors, 24 août 1992.
« Ce traité lutte contre la bureaucratie. Le Parlement européen va désormais mieux contrôler la Commission.» -Laurent Fabius, 26 août 1992.
Au sujet du « non » danois au référendum du 2 juin : « Ce ne sont tout de même pas ceux qui ont laissé en Europe que les traces dévastatrices des Vinkings et les petits contes d'Andersen qui vont arrêter une construction aussi grandiose que celle de la Communauté européenne ». Patrick Devedjian, 3 juin 1992.
« Nous aurons l'Allemagne que nous méritons (…) Otto von Bismark est mort. Le 20 septembre, en refusant de ratifier le traité de Maastricht, nous pouvons le ressusciter, pour notre plus grand désagrément.» -Franz-Olivier Giesbert, 15 septembre 1992.
« Moi aussi, j'ai peur. Peur de l'Allemagne. De ce que deviendrait l'Allemagne dans une Europe désagrégée où, dégagée des Contraintes de la Communauté, elle se déploierait. Il ne faut pas prendre l'Allemagne pour un gros chien dressé parce qu'elle a été irréprochablement démocratique depuis 45 ans.» -Françoise Giroud, 3 septembre 1992.
"La construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction.
Nous sommes fiers de savoir qu’il va en résulter des éléments de puissance, qu’un magistère nouveau va être proposé à la France, à ma génération, dans le monde futur, qui est monde en sursis, injuste, violent, dominé pour l’instant pas une seul puissance.
Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l’Europe sera aussi porteuse d civilisation, de culture, de réseaux de solidarité, come aujourd’hui le dollar porte la violence dans les rapports simples et brutaux qu’entretiennent les Etats-Unis d’Amérique avec le reste du monde."
-Jean-Luc Mélenchon, Discours au Sénat, séance du 9 juin 1992 consacrée à l'Examen du projet de loi constitutionnelle préalable à l’adoption du Traité de Maastricht.
"L'avenir appartient pourtant à la plus grande idée de ce temps, la seule qui puisse non seulement sauver le Vieux Continent, mais apporter à la planète l'équilibre et l'inspiration dont elle a tant besoin."
-Jean d’Ormesson, « L'année de tous les doutes (2) », Le Figaro, 29 décembre 1992, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.171.
"Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera de l’emploi, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est ÉVIDENT qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera car nous auront un grand espace économique avec une monnaie unique."
-Jacques Attali, lors du Débat Attali-Veil-Garaud-Chevènement sur l’euro en 1996 (cf: https://www.les-crises.fr/debat-attali-veil-garaud-chevenement-sur-leuro-en-1996/ ).
"Peu importe les intentions de la Communauté, elle obtenait toujours le résultat contraire. Le marché unique prétendait "déréguler" et avait produit le plus grand nombre de règles de l'histoire humaine. Une "réforme" de la Pac visant à diminuer la surproduction et les gaspillages de crédits eut pour conséquence une augmentation de la production de nourriture inutile pour un coût encore plus grand. La Politique commune de la pêche, aspirant à "conserver les réserves halieutiques européennes", avait entraîné une crise écologique.
On aurait pu imaginer que le marché unique avait stimulé la croissance et créé des emplois. C'était encore un mirage. Avant son lancement, la croissance moyenne des trois dernières années de l'UE languissait à 2.3%. Le taux de chômage moyen était de 8.5%. Après janvier 1993, le taux de croissance dévissa à 1.67% pendant quatre ans -le pire résultat enregistré par un des blocs économiques à la surface du globe- tandis que le chômage culminait à 10.9%, soit 20 millions de chômeurs.
Il était désormais possible de comparer les réussites pratiques du projet européen avec les promesses mirobolantes dont les populations avaient été abreuvées."
-Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.470.
"La règle de base de l'Union européenne, qui ordonnancerait et classerait les différents traités diplomatiques passés depuis 1957, doit encore être écrite. Est-ce que quelqu'un pourrait imaginer que les dirigeants européens consacrent quelques jours, voire une semaine ou deux, de leur temps, afin de se rassembler, loin du public et de l'attention médiatique [...] afin de débattre et de rédiger -sans autoriser le moindre droit de regard pour les groupes de pression et en s'affranchissant de toutes les routines administratives- comme ils le firent par le passé à Rome et à l'Élysée, cette charte de l'Union européenne que les peuples de notre continent attendant avec une impatience mal dissimulée ?"
-Valéry Giscard d'Estaing, "The Seeds of European Union: can 1997 Match Initiatives of 1947 and 1957 ?", in The International Herald Tribune, 28 mai 1997.
"L’euro est une autoroute sans sortie."
-Yves-Thibault de Silguy, à l’époque Commissaire européen chargé de la mise en place de la monnaie unique, cité dans « Les dangers d’une schizophrénie monétaire » de Pierre-Antoine Delhommais, Le Monde du 22/01/1999.
"L'Europe ne procède pas d'un mouvement démocratique. Elle procède d'une méthode que l'on pourrait définir du terme de despotisme éclairé."
-Tommaso Padoa-Schioppa, Les enseignements de l'aventure européenne, Commentaire, n°87, automne 1999.
"La génération actuelle devra apposer la dernière brique à l'édifice de l'Europe. C'est notre tâche et nous devons nous y mettre."
-Joschka Fischer, vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne, Discours à l'université d'Humboldt, 6 juillet 2000.
"Ce qui a forgé l’Européen au fil des siècles, ce n’est pas la paresse. L’Européen a été un homme curieux, audacieux. Aventurier, parfois, et qui se donne des défis à surmonter. [...] L’Européen se caractérise par un esprit actif. Le progrès possible construit sa pensée."
-Catherine Lalumière, vice-présidente du parlement européen de 2001 à 2004 (http://www.implications-philosophiques.org/semaines-thematiques/europe/entretien-avec-catherine-lalumiere/ ).
"Je savais que je ne pourrais jamais gagner un référendum en Allemagne.
Nous aurions perdu un référendum sur l'introduction de l'euro. C'est tout à fait clair. J'aurais perdu avec 70% d'opposition. [J'ai dû agir comme un dictateur]". -Helmut Kohl, "Helmut Kohl : il dit avoir agi comme "un dictateur" pour installer l'euro", www.atlantico.fr, Avril 2013.
"La seule chose qui ait jamais unifié l'Europe, et que récusent certains partis de gauche européens pour qu'on n'en tire pas des arguments politiques actuels, est la chrétienté."
-Hubert Védrine, Le Figaro, 05/06/2004.
"Nous devons ancrer une référence à Dieu dans la Constitution européenne, et pourquoi pas selon le modèle polonais ?" -Johannes Rau, président allemand, discours prononcé vendredi 30 avril 2004 à Varsovie, devant les deux chambres réunies du parlement polonais. Cité sur le site de L'Obs, "Le président allemand réclame une référence à Dieu", 30-04-2004 à 13h37 (cf: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20040430.OBS8532/le-president-allemand-reclame-une-reference-a-dieu.html ).
"Chef-d'oeuvre masochiste
Ce sont des cris de douleur, de peur, d’angoisse et de colère que l’électorat de gauche a poussés dans les urnes, à l’occasion du référendum, face à la course folle du monde et face à l’incurie des hommes qui nous dirigent depuis plus de deux décennies. Comme en pareil cas, il fallait des leaders d’occasion qui nourrissent ce désarroi national. Les uns ont surenchéri dans la maladresse, les autres dans les mensonges éhontés. A l’arrivée, un désastre général et une épidémie de populisme qui emportent tout sur leur passage, la construction européenne, l’élargissement, les élites, la régulation du libéralisme, le réformisme, l’internationalisme, même la générosité. Tous les référendums emboîtés les uns dans les autres ont été perdus par l’Europe. Référendum sur l’élargissement. Entre le spectre turc qui désignait sans ambages les musulmans, et le malheureux plombier polonais, les étrangers ont été invités à rester chez eux. Le Pen xénophobe, c’est son fonds de commerce, mais que des dirigeants de gauche fassent campagne sur ce terrain comme Chirac en 2002 sur l’insécurité, on croyait cette xénophobie-là impensable... Référendum sur les élites. Les élites gouvernementales, les élites bruxelloises, les médias sans exception, et tous ceux qui plaidaient pour un système de décision autorisant l’émergence d’une Europe politique : ce sont tous des partisans de la France d’en haut, que la France d’en bas entend évidemment corriger, sinon raccourcir. La France d’en haut et la France d’en bas, c’est le duo bien connu de toutes les périodes populistes. Référendum sur le libéralisme. Que des dirigeants de gauche, et à peu près toute la classe politique, aient accepté de délayer à longueur d’argumentaires les tracts d’Attac, à la manière de François Mitterrand plaidant pour la rupture avec le capitalisme dans les années 70, on est en plein délire, plus de trente ans après et après les succès que l’on sait. Cette année, on ne parlait plus de capitalisme mais d’un mot qui s’en voulait le synonyme absolu : le libéralisme. Cette fois, il fallait se prononcer pour ou contre la concurrence, pour ou contre la mondialisation. Référendum sur la France. La France existe puisqu’elle est capable toute seule de renverser la table européenne ! À genoux les Européens devant notre non ! Ce mensonge sur la renégociation à laquelle toute l’Europe devrait se prêter, il y a eu des responsables politiques pour le faire croire. Ou la France revotera ou l’Europe politique, c’est fini, parce que le risque au renoncement de l’ambition politique européenne est en plein essor. Référendum sur le social. Le socialisme dans un seul pays est pour bientôt ! L’Europe est pourtant le seul espace social de la planète que la charte des droits sociaux devait renforcer. Foutaises ! A en croire certains, c’était en réalité le quartier général de l’ultralibéralisme, et il est démasqué. Il fallait pour faire ce chef-d'œuvre masochiste, outre les habituels souverainistes, une classe politique élevée par des autruches, portée aux mensonges depuis de nombreuses années, des incompétents notoires à la manœuvre dont un Président en exercice, et des cyniques en acier trempé dont un ancien Premier ministre socialiste. Les Français savent d’expérience que notre pays va mal. Malheureusement, il va encore plus mal ce matin."
-Serge July, éditorial de Libération, le 30 mai 2005, au lendemain de la victoire du non français au référendum sur la Constitution européenne.
« Je suis désolé de, peut-être, ne pas avoir fait tout ce qu’il aurait fallu pour éviter ce qui a été une mauvaise chose pour l’Europe et pour la France. »
-Jacques Chirac, conférence de presse au Conseil européen, à propos du référendum français du 29 mai 2005.
"Nous sommes profondément d'avis que la Turquie devrait devenir membre de l'Union européenne."
-George W. Bush, 10 juin 2008, cité dans L'Obs (source: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20080610.OBS7760/bush-favorable-a-l-entree-de-la-turquie-dans-l-union-europeenne.html ).
"L'euro a été un succès. L'origine du drame que nous venons de vivre est que ce succès, par définition, était purement économique."
-Jean d’Ormesson, « Pour une refondation de l'Europe », Le Figaro, 12 mai 2010, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.819.
"Il faut flinguer l'Etat-Nation qui broie la démocratie."
-José Bové, Du Larzac à Bruxelles, livre d'entretiens avec Jean Quatremer, Le Cherche midi, 2011.
« Tous ceux qui – dont j’ai eu le privilège d’avoir fait partie – ont tenu la plume pour écrire les premières versions du traité de Maastricht ont fait en sorte que sortir ne soit pas possible. On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui permet de sortir… Ce n’est peut-être pas très démocratique, évidemment, mais c’était une grande garantie pour rendre les choses plus difficiles, pour nous forcer d’avancer… »
-Jacques Attali, à « l’université participative » organisée par Ségolène Royal le 24 janvier 2011.
"Après les déclarations du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, plaidant dans le Financial Times Deutschland pour une suspension du droit de vote d’un État membre non coopératif, la chancelière allemande Angela Merkel souligne dans un discours devant le Bundestag, le 17 mars 2010, que la zone euro devrait pouvoir exclure un de ses membres, en dernier recours, lorsqu’il ne remplit pas les conditions imposées par le Pacte de stabilité et de croissance. Elle remet en cause toute idée de soutien de l’UE à la Grèce. [...] Rappelons qu’à l’époque, 57 % des Allemands se disent hostiles à un plan de sauvetage de la Grèce, selon un sondage réalisé pour le compte de la chaîne de télévision française France 24 et du quotidien allemand Die Welt. [...] Du vendredi 7 (sommet de la zone euro) au lundi 10 mai au petit matin (Conseil Ecofin) 38, juste avant l’ouverture des marchés asiatiques et juste après que le président des USA, Barack Obama, a appelé à deux reprises la chancelière Angela Merkel pour la convaincre de la gravité de la crise, la zone euro fait sa révolution : elle met en place un mécanisme européen de stabilisation financière (sur la base de l’article 122.2 TFUE 39 et d’un accord intergouvernemental des pays de la zone euro), par lequel les États membres et l’UE se disent prêts à mobiliser jusqu’à 750 milliards d’euros pour aider un gouvernement en difficulté et défendre la monnaie unique 40."
-Christophe Degryse, « La nouvelle gouvernance économique européenne », Courrier hebdomadaire du CRISP, 2012/23-24 - n° 2148-2149, pages 5 à 82.
"L’euro est irréversible."
-Mario Draghi, président de la BCE, le 21 juillet 2012 (cf: http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/07/21/97002-20120721FILWWW00231-draghi-l-euro-est-irreversible-monde.php ).
"L’Etat nation a été une étape importante de la civilisation européenne, mais il est dépassé. L’Europe fédérale, c’est le chemin pour regagner notre souveraineté et préserver notre modèle social dans un monde dominé par des empires : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil."
-Guy Verhofstadt, Entretien avec Stéphanie Grofils et Olivier Le Bussy , La Libre.be, 1er octobre 2012.
« La fin de l’euro, ce serait la fin de l’idée européenne : nous devons les défendre, peu importe le prix. »
-Alexis Tsipras, au journal allemand Die Zeit, en octobre 2012.
"L’euro doit survivre si toute l’Europe veut internaliser, adopter et intégrer la stabilité monétaire allemande traditionnelle, qui en pratique est le seul cadre disciplinaire essentiel à partir duquel, à court terme et à moyen terme, la compétitivité et la croissance de l’Union européenne peuvent être davantage stimulées."
-Jesús Huerta de Soto, Une défense autrichienne de l’euro, Mises Institute, 22 juin 2012.
"Evidemment demander à l’Etat-nation de s’auto-démanteler de manière consciente et voulue n’est pas chose facile et gagnée d’avance. En effet, celui-ci doit d’une part continuer à déléguer aux régions les compétences locales et régionales telles que la gestion des écoles primaires et secondaire, les transports, l’environnement, l’énergie, la police et les logements publics. Et de l’autre accepter de perdre son pouvoir en matière budgétaire, fiscal, diplomatique et militaire au profit d’une entité communautaire pas encore clairement définie."
-Lucas Gardenal, Dépasser l’Etat-nation en temps de crise européenne, mission impossible ?, Le Taurillon, 16 décembre 2012.
"Sortir de l'euro, renoncer à avancer vers une Europe unie serait une catastrophe pire que toutes les autres. Les Etats d'une Europe désunie ne pèseraient pas lourd entre les Etats-Unis et la Chine." -Jean d’Ormesson, « Quelques nuances de noir, et un peu d’espérance », Le Figaro, 9 mars 2013, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.541-542.
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » -Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne, entretien pour Le Figaro, 29 janvier 2015.
"En même temps, l’UE doit promouvoir à son niveau un ambitieux programme transcontinental d’investissements pour la nouvelle croissance. La BCE doit élargir ses missions, jusqu’à devenir une banque centrale complète, c’est-à-dire un prêteur en dernier ressort, autorisé à acheter des obligations d’État comme le font la FED américaine, la Banque d’Angleterre ou celle du Japon. Elle doit superviser les 6 000 banques européennes, comme lui en donne mandat le Mécanisme de Supervision Unique (MSU) décidé en mars 2014. Et veiller à ce que l’inflation remonte aux 2%, objectif fixé par la BCE. Les disciplines budgétaires doivent être assouplies et une part des investissements d’avenir exclus du calcul des déficits. Des pas ont été accomplis dans ce sens mais beaucoup restent à faire.
Que la BCE s’engage à racheter des obligations souveraines et d’agences européennes à hauteur de 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016 est un tournant. Cette injection massive de liquidités a pour effet de rendre l’euro moins cher par rapport au dollar. Mais 20 % seulement des risques liés à ces achats de titres seront réellement mutualisés, c’est-à-dire couverts par la BCE dans le cadre de la solidarité entre pays de la zone euro : 80 % relèveront de la responsabilité des banques centrales nationales. On n’en est pas encore à la mutualisation des dettes souveraines requise pour une zone monétaire optimale. L’Union bancaire doit être parachevée, notamment par la garantie européenne des dépôts des épargnants."
-Jean-Christophe Cambadélis, extrait de Le Renouveau Socialiste, motion déposée pour le Congrès de Potier des 5, 6 et 7 juin 2015 ( http://congres.parti-socialiste.fr/motions/motion-a-le-renouveau-socialiste ).
« La France serait contente que quelqu'un force [à faire des réformes] le Parlement [français], mais c'est difficile, c'est la démocratie ».
-Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, 16 avril 2015 (cf: http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/17/pour-wolfgang-schauble-la-france-doit-etre-reformee-de-force_4617794_3214.html ).
"Le rêve d'un seul Etat européen, d'une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir."
-Donald Tusk, président du Conseil européen (cf: http://actu.orange.fr/politique/ue-l-europe-est-une-promesse-trahie-selon-le-president-du-parlement-europeen-CNT000000obmAF.html ).
« Avec sa propre armée, l'Europe pourrait réagir de façon plus crédible à la menace pour la paix dans un Etat membre ou dans un Etat voisin. Une armée européenne commune transmettrait un message clair à la Russie que nous sommes sérieux au sujet de la défense de nos valeurs européennes. »
-Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, 2015 (cf: https://francais.rt.com/international/22514-angela-merkel-veut-augmenter-budget ).
"Je n’étais pas d’accord avec la tenue du référendum, je ne pense pas que c’était nécessaire."
-Tony Blair, à propos de Brexit, 1er septembre 2016.
"The French army is already doing more than its fair share: it cannot remain the de facto European army forever."
-Manuel Valls, "The Brexit vote pushes Europe to redefine itself", interview pour le Financial Times, octobre 2016 (cf: http://www.zerohedge.com/news/2016-10-13/french-prime-minister-argues-united-states-europe-its-own-military ).
"La chancelière fédérale allemande a pris de cours la France au début du mois de juin 2018, en appelant à un siège pour l’UE au Conseil de sécurité des Nations Unies." -Dr. Ronja Kempin, "Défense et sécurité : la France et l’Allemagne regardent-elles dans la même direction ?", 11 Juillet 2018, https://www.institutmontaigne.org/blog/defense-et-securite-la-france-et-lallemagne-regardent-elles-dans-la-meme-direction
"During a speech in November in Berlin, Germany's Minister of Finance Olaf Scholz called on Paris to transform its permanent UN Security Council seat into an "EU seat," which, given the situation, would be mainly under German control."
-All or Nothing, 12/13/2018: https://www.german-foreign-policy.com/en/news/detail/7815/
"Du fait du clivage maladif que la démence nationaliste à instaurer entre les peuples de l'Europe, du fait également des politiques à la vue basse et à la main leste qui, grâce à elle, occupent aujourd'hui le haut du pavé et ne soupçonnent pas le moins du monde à quel point la politique de désunion qu'ils pratiquent ne peut être, de toute nécessité, qu'une politique d'entracte, -du fait de toutes ces choses et de bien d'autres, aujourd'hui tout à fait inexprimables, on néglige ou réinterprète de manière arbitraire et mensongère les signes les moins équivoques à travers lesquels s'exprime le fait que l'Europe veut devenir une. Pour ce qui est de tous les hommes plus profonds et plus amples de ce siècle, la véritable orientation générale du travail mystérieux de leur âme consista à préparer la voie à cette synthèse nouvelle et à faire advenir par anticipation, à titre expérimental, l'Européen de l'avenir: c'est seulement dans leurs aspects superficiels, ou à leurs heures de plus grande faiblesse, par exemple avec l'âge, qu'ils appartinrent aux "patries", -ils ne firent que se reposer d'eux-mêmes en devenant "patriotes". Je songe à des hommes comme Napoléon, Goethe, Beethoven, Stendhal, Heinrich Heine, Schopenhauer: que l'on ne m'en veuille pas de ranger également parmi eux Richard Wagner." -Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal, traduction Patrick Wotling, Paris, GF Flammarion, 2000 (1886 pour la première édition allemande), 385 pages, p.240, §256.
"Il nous semble que dans une Fédération européenne... nous trouverons facilement la décentralisation." -Le Parti ouvrier, 29 octobre 1894, "M. Barrès et l'idée de patrie".
"Les Etats-Unis d'Europe sont, en régime capitaliste, ou bien impossibles, ou bien réactionnaires." -Lénine, "Du mot d'ordre des Etats-Unis d'Europe", Social-Démocrate, n°44, 23 août 1915, Œuvres (août 1914-décembre 1915), t. XXI.
"C'est précisément cette orientation nouvelle et vitale qu'a proposée Wilson, le 8 janvier 1918, dans les quatorze points de son message. Il suggère à l'Europe de se construire à la façon des Etats-Unis: autonomie des Etats dans le domaine de la justice, de l'enseignement, de la police, mais suppression des barrières douanières et adoption d'une monnaie commune."
-Henri Guillemin, Nationalistes et "nationaux" (1870-1940), Gallimard, coll. Idées, 1974, 476 pages, p.160.
"L'Europe est en liquidation et la Société des Nations doit être l'héritière de ce glorieux patrimoine." -Jan Christiaan Smuts (en 1918).
"In connection with the slogan of “A Workers’, and Peasants’ Government”, the time is appropriate, in my opinion, for issuing the slogan of “The United States of Europe”. Only by coupling these two slogans shall we get a definite systematic and progressive response to the most burning problems of European development." -Léon Trotsky, Is The Time Ripe For The Slogan: ‘The United States Of Europe’ ?, Pravda, 30 juin 1923.
"L'Europe, dans son morcellement politique et économique, peut-elle assurer la paix et son indépendance face aux puissances mondiales qui sont en pleine croissance ? Ou bien sera-t-elle contrainte, pour sauver son existence, de s'organiser en fédération d'Etats ? Poser la question, c'est y répondre." -Le comte Coudenhove-Kalergi, en 1923.
"Une chose déjà apparaît certaine. C’est que jamais l‘Angleterre ne se laissera aller à donner son adhésion à des Etats-Unis d‘Europe. Par tempérament national d’abord. Par nécessité ensuite. Car l’Angleterre, c’est encore — et pour longtemps encore, malgré de graves symptômes, la tête de l‘Empire britannique. La guerre a renforcé l‘importance politique des Dominions, résolument hostiles à toute obligation européenne; la guerre a renforcé la dépendance économique de l’ Angleterre vis-à-vis des Dominions qui occupent dans sa balance commerciale une place proportionnelle chaque jour plus grande; enfin, l’on peut être assuré que l‘Angleterre, si elle a établi déjà l’ébauche d’une préférence douanière impériale, ne va pas ruiner les avantages de ce système nouveau en participant au protectionnisme encore puissant du continent.
Peut-on donc songer à se passer de l’Angleterre? Certains le pensent. Nous sommes beaucoup à ne pas partager leurs espoirs. Il y a trop d'argent britannique en Europe, il y a trop d'influences britanniques dans la plupart des États européens, il y a trop d’intérêts économiques qui nous lient tous au commerce britannique pour que nous puissions nous bercer de l'espoir de réaliser sans Londres cette union douanière et ce pacte continental qui seraient à la base des États-Unis d'Europe." -Pierre Brossolette, La politique internationale (Etats-Unis d’Europe), Notre Temps, 20 novembre 1927, p.91-92.
"L'unification de l'Europe serait un vrai miracle. Si cette Europe n'était pas seulement un inoffensif ornement mais une unité politique, c'est-à-dire une unité forte, capable d'action et indépendante des intérêts et des conjonctures mouvants de l'économie, elle serait bel et bien une nouvelle puissance mondiale." -Carl Schmitt, "Völkerbund und Europa", 1928.
"Où sont la monnaie européenne, le timbre-poste européen qu'il nous faudrait ?" -Gustav Stresemann, Discours à la Société des Nations, 9 septembre 1929.
"Non plus qu’à la SdN, l’organisation européenne envisagée ne saurait s’opposer à aucun groupement ethnique, sur d’autres continents ou en Europe même, en dehors de la SdN. [...]
La politique d’union européenne à laquelle doit tendre aujourd’hui la recherche d’un premier lien de solidarité entre gouvernements d’Europe implique, en effet, une conception absolument contraire à celle qui a pu déterminer jadis, en Europe, la formation d’unions douanières tendant à abolir les douanes intérieures pour élever aux limites de la communauté une barrière plus rigoureuse, c’est-à-dire à constituer en fait un instrument de lutte contre les Etats situés en dehors de ces unions.
Une pareille conception serait incompatible avec les principes de la SdN, étroitement attachée à la notion d’universalité qui demeure son but et sa fin alors même qu’elle poursuit et favorise des réalisations partielles.
Il importe enfin de placer très nettement l’étude proposée sous cette conception générale, qu’en aucun cas et à aucun degré, l’institution du lien fédéral recherché entre gouvernements européens ne saurait affecter en rien aucun des droits souverains des Etats membres d’une telle association de fait. [...]
C. Conception de l’organisation économique de l’Europe comme devant tendre à cette fin essentielle : un rapprochement des économies européennes réalisé sous la responsabilité politique des Gouvernements solidaires.
A cet effet, les Gouvernements pourraient fixer eux-mêmes, définitivement, dans un acte d’ordre général et de principe qui constituerait un simple pacte de solidarité économique, le but qu’ils entendent assigner comme fin idéale à leur politique douanière (établissement d’un marché commun pour l’élévation au maximum du niveau de bien-être humain sur l’ensemble des territoires de la communauté européenne). A la faveur d’une telle orientation générale pourrait s’engager pratiquement la poursuite immédiate d’une organisation rationnelle de la production et des échanges européens, par voie de libération progressive et de simplification méthodique de la circulation des marchandises, des capitaux et des personnes." -Mémorandum [Alexis] Léger-Briand, 1930, cité dans Charles Zorgbibe, Histoire de la construction européennes, Paris, PUF, 1993, pp. 8-14.
"La masse de l'Europe, une fois unie, une fois fédéralisée ou du moins partiellement fédéralisée, une fois rendue consciente de sa cohérence continentale, formerait un organisme pareil à nul autre...[...]
Nous sommes du côté de l'Europe sans en faire partie. Nous y sommes liés sans y être attachés. Nous y sommes associés sans y être absorbés. [...] Nous devons construire une forme d'Etats-Unis d'Europe, la Grande-Bretagne, le Commonwealth britannique des nations et la puissante Amérique doivent être des amis et des soutiens de la nouvelle Europe." -Winston Churchill, Saturday Evening Post de New York, 1930. Repris dans Collected Essays of Winston Churchill, vol II, Churchill and Politics (London Library of Imperial History), pp.176-186.
"Les Etats-Unis d'Europe doivent être une réalité politique sous peine de ne pouvoir être une réalité économique." -Arthur Salter, The United States of Europe, 1931.
"Clercs de tous les pays, vous devez être ceux qui clament à vos nations qu'elles sont perpétuellement dans le mal, du seul fait qu'elles sont des nations. Vous devez être ceux qui font qu'elles gémissent, au milieu de leurs manœuvres et de leurs réussites : " Ils sont là quarante justes qui m'empêchent de dormir. " Plotin rougissait d'avoir un corps. Vous devez être ceux qui rougissent d'avoir une nation. Ainsi vous travaillerez à détruire les nationalismes. À faire l'Europe." -Julien Benda, Discours à la nation européenne, 1933.
« Comment garantir l’unité économique de l’Europe, tout en préservant la totale liberté du développement des peuples qui y vivent ? La solution à cette question peut être obtenue en libérant les forces productives des fers que leur imposent les États nationaux. » -Léon Trotsky, 1934.
"Les peuples d'Europe représente une seule famille dans le monde. Il n'est pas très intelligent d'imaginer que dans un espace aussi étroit que celui de l'Europe, une communauté de peuples puisse longtemps maintenir des systèmes de lois reposant sur des conceptions différentes." -Adolf Hitler, Discours au Parlement, 7 mars 1936 (cf: https://www.youtube.com/watch?v=NXto-obSWvY ).
"Une fédération européenne, basée sur les mêmes principes que ceux de l'Allemagne fédérale, mènerai à une Europe désarmée, formant un bloc solide dans lequel chaque pays conserverait sa propre administration, ses propres coutumes et religions. L'abolition des barrières douanières créerai une grande Autarcie européenne, avec la prévalence du libre-échange sur le Continent." -Otto Strasser, Hitler and I (1940), p.82.
"Sans l'écrasement du bolchévisme, pas d'Europe." -Jacques Doriot.
"On parle souvent d’Europe, c’est un mot auquel, en France, on n’est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu’on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d’elle.
Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec d’autres, consentir d’immenses sacrifices. Et elle ne ménage pas le sang de sa jeunesse. Pour la jeter dans la bataille, elle va la chercher dans les usines et aux champs. Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout.
Ainsi donc, comme je vous le disais le 20 avril dernier, nous voilà placés devant cette alternative : ou bien nous intégrer, notre honneur et nos intérêts vitaux étant respectés, dans une Europe nouvelle et pacifiée, ou bien nous résigner à voir disparaître notre civilisation."
-Pierre Laval, « Allocution radiodiffusée du 22 juin 1942 », Les Nouveaux Temps, 24 juin 1942.
"L'Europe est à présent trop petite pour des souverainetés querelleuses et indépendantes. Une Europe fragmentée est à présent trop petite pour préserver sa nature individuelle et rester en paix tout en se maintenant comme une puissance dans le monde." -Cécile von Renthe-Fink, Note sur l'établissement d'une confédération européenne, août 1943.
"En 1946 l'une des équipes de chercheurs du CFR [Council on Foreign Relations], dirigée par David Rockefeller et Charles M. Spofford, un avocat émérite, élabora un document intitulé La Reconstruction de l'Europe. Celui-ci circula très largement au sein des cercles gouvernementaux américains. En mars 1947, à la demande insistante de Coudenhove, deux sénateurs, William Fulbright et Elbert D. Thomas, pilotèrent l'adoption d'une résolution pour que "le Congrès soit favorable à la création des Etats-Unis d'Europe".
Afin d'attirer les bonnes grâces du public, les membres du CFR orchestrèrent une campagne médiatique intense. Le 17 mars, le magazine Life, dont le rédacteur en chef, Henry Luce, était un membre de premier plan du CFR, claironnait: "notre politique devrait être d'aider les nations de l'Europe à se fédéraliser comme nos Etats se sont fédéralisés en 1787". Sumner Welles (CFR) du Washington Post, écrivit à Eugene Meyer, un autre membre du CFR: "L'Europe a désespérément besoin d'une forme de fédération politique et économique efficace". Le Christian Science Monitor de Boston, un autre fervent partisan du CFR, fit remarquer que: "les Etats-Unis ne pourraient certes pas imposer un Gouvernement fédéral à l'Europe mais [qu'] ils pourraient la mettre sur la voie [...] ils pourraient modeler ses politiques d'occupation et de prêt pour créer une économie continentale unique". Le New York Times, le porte-parole le plus influent du CFR, publia le 18 avril un éditorial sentencieux clamant que "l'Europe doit se fédérer ou mourir"."
-Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.75-76.
"Plus que jamais, nous sommes convaincus que nous avons raison de proclamer la nécessité de créer une Union européenne complète. Mais [...] c'est une honte que l'Europe ait dû attendre un ordre donné de l'autre côté de l'Atlantique avant de comprendre où se trouvaient son propre devoir et son propre intérêt." -Hendrik Brugmans, président de l'Union des fédéralistes européens, août 1947. Cité dans -Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.67.
"La création d'une aire permanente de libre-échange comprenant 270 millions de consommateurs aurait de multiples conséquences bénéfiques. Cela accélérerait le développement d'industries à grande échelle et à bas coûts. Cela favoriserait l'utilisation efficace de toutes les ressources et rendrait plus difficile l'étouffement d'une saine concurrence." -Paul Hoffmann.
« Rien ne pourrait nous être plus agréable que d’apprendre que les Etats d’Europe occidentale ont décidé de réunir dans une ville d’Europe – disons à Luxembourg – des délégués responsables, avec mandat de rédiger l’acte constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale de l’Europe, etc. et qu’à partir du 1er janvier, l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération. Aucune décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons. » -Le général Eisenhower, PARIS-MATCH, publié le 27 octobre 1951, page 18.
"Nous étions tous favorables à une confédération européenne, intégrant l'Allemagne [...]. Mais ce qui nous inquiète au sujet de cette mise en commun du charbon et de l'acier, c'est qu'elle nous en éloigne plutôt qu'elle ne nous en rapproche. Plutôt que de déléguer nos pouvoirs à une assemblée démocratique, on nous demande d'abandonner un secteur important de notre économie à une autocratie sans Etat sous le contrôle d'experts." -Jacques Soustelle, député gaulliste, Débat à l'Assemblée Nationale, 6 décembre 1951.
"Le projet de marché commun tel qu’il nous est présenté ou, tout au moins, tel qu’on nous le laisse connaître, est basé sur le libéralisme classique du XIXe siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. Dix crises graves, tant de souffrances endurées, les faillites et le chômage périodique nous ont montré le caractère de cette théorie classique de résignation." -Discours de Pierre Mendès France contre le traité de Rome, 1957 (source: http://www.gaullistelibre.com/2014/01/discours-de-pierre-mendes-france-contre.html ).
"La Turquie faisait naturellement partie de l’Europe." -Allocution de Walter Hallstein, président de la Commission économique européenne à l’occasion de la convention d’association avec la Turquie à Ankara le 12 septembre 1963.
"C'est un fait que la paix a régné en Europe depuis un quart du siècle et rien que pour ce fait je lui en suis reconnaissante (à la CEE). Nous ne devrions pas considérer cette paix comme acquise. Sans les efforts conscients et concertés des nations, elle serait restée lettre morte [...] C'est un mythe de dire que la Communauté est simplement une bureaucratie qui se soucie peu de l'individu. La Commission n'emploie en tout que 7000 personnes -soit moins que l'Office écossais. C'est un mythe que de croire que notre participation détruira nos traditions nationales. Est-ce que les Allemands sont devenus moins allemands, ou les Français moins Français ? Bien sûr que non." (p.279)
-Margaret Thatcher, discours de campagne pour l'intégration du Royaume-Uni à la CEE (Communauté économique européenne), St. Ermin's Hotel, 6 avril 1972.
"Certaines personnes dans ce pays redoutent qu'intégrer la Communauté européenne nous conduise à sacrifier d'une manière ou d'une autre notre indépendance et notre souveraineté. Ces craintes, dois-je le dire, sont totalement infondées." -Edward Heath, candidat au post de Premier ministre du Royaume-Uni, Émission télévisée, janvier 1973.
"L'Europe n'est pas une création, elle est une redécouverte [...] car depuis mille ans l'idée d'une unité continentale ne s'est jamais chez nous véritablement éteinte." -Walter Hallstein (1901-1982), premier président de la commission européenne, in La Communauté européenne, 1973.
« Le président de la République reconnaissait, à juste raison, dans une conférence de presse récente, qu’une Europe fédérale ne manquerait pas d’être dominée par les intérêts américains. C’est dire que les votes de majorité, au sein des institutions européennes, en paralysant la volonté de la France, ne serviront ni les intérêts français, bien entendu, ni les intérêts européens. En d’autres termes, les votes des 81 représentants français pèseront bien peu à l’encontre des 329 représentants de pays eux-mêmes excessivement sensibles aux influences d’outre-Atlantique.
Telle est bien la menace dont l’opinion publique doit être consciente. Cette menace n’est pas lointaine et théorique : elle est ouverte, certaine et proche. Comment nos gouvernants pourront-ils y résister demain s’ils n’ont pas été capables de la faire écarter dans les déclarations d’intention ? »
-Jacques Chirac, Appel de Cochin, 6 décembre 1978.
"Nous négocierons un retrait de la CEE qui a vampirisé nos ressources naturelles et détruit nos emplois." -Engagement de campagne de Tony Blair (Déclaration électorale du Parti travailliste britannique aux élections de 1983).
« Je crois à la nécessité historique de l’Europe.» -François Mitterrand, Discours à Athènes, 6 décembre 1983.
« L’Union économique et monétaire est le passage obligé vers l’Europe politique.» -François Mitterrand, juillet 1989.
« [Les partisans du "non"] sont des apprentis sorciers. […] Moi je leur ferai un seul conseil : Messieurs, ou vous changez d'attitude, ou vous abandonnez la politique. Il n'y a pas de place pour un tel discours, de tels comportements, dans une vraie démocratie qui respecte l'intelligence et le bon sens des citoyens. » (Jacques Delors à Quimper, 29.8.92)
« Ce qui n’était pas prévu, c’est que les peuples puissent refuser ce que proposent les gouvernements. » (Michel Rocard, International Herald Tribune, 28.7.92)
"Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé." (Michel Sapin, ministre socialiste des finances, Le Monde, 6.5.92)
« Interrogez les peuples de Bosnie, de l’ex-Yougoslavie, de Pologne et des autres pays. Ils nous disent : “ chers amis français, entendez-nous. Apportez-nous votre soutien et votre oui. Ce sera un oui à la française, à l’amitié, à la paix, à l’union. Votre oui à l’union fera tâche d’huile dans nos pays où nous souffrons tant ”. Les gens qui sont aujourd’hui sous les bombes seraient désespérés si les Français tournaient le dos à l’unité européenne. » ( Jack Lang, France Inter, 18.9.92)
« Oui, pour aller de l’avant dans les conquêtes sociales, il n’est d’autre avenir que la Constitution de l’Europe.» ( Julien Dray, Assemblée nationale, 6.5.92)
« Mon raisonnement est profondément socialdémocrate. À vrai dire, je n’ai pas encore compris pourquoi les libéraux veulent de cette Europe-là » (Michel Rocard, Libération, 3.8.92)
« Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. » (Alain Madelin à Chalon-sur-Saône, 4.9.92)
« Un “non” au référendum serait pour la France et l’Europe la plus grande catastrophe depuis les désastres engendrés par l’arrivée de Hitler au pouvoir. » (Jacques Lesourne, Le Monde, 19.9.92) « Je suis persuadé que les jeunes nazillons qui se sont rendus odieux à Rostock votent “non” à Maastricht. » (Michel Rocard, Le Figaro, 17.9.92)
« En votant “non”, nous donnerions un magnifique cadeau, sinon à Hitler, à Bismarck. » (Alain-Gérard Slama, Le Figaro, 18.9.92)
« Si vous voulez que la Bourse se reprenne, votez “oui” à Maastricht ! » (Michel Sapin, université d’été du PS à Avignon, 31.8.92)
« La France est une locomotive. Elle n’a pas le droit d’être dans le wagon de queue. [...] Le train de l’espoir ne passe pas deux fois. » ( Jack Lang, RTL, 23.8.92).
"Ce qui a forgé l’Européen au fil des siècles, ce n’est pas la paresse. L’Européen a été un homme curieux, audacieux. Aventurier, parfois, et qui se donne des défis à surmonter. [...] L’Européen se caractérise par un esprit actif. Le progrès possible construit sa pensée."
-Catherine Lalumière, vice-présidente du parlement européen de 2001 à 2004 (http://www.implications-philosophiques.org/semaines-thematiques/europe/entretien-avec-catherine-lalumiere/ ).
« Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d'humanisme et de lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé.» - Michel Sapin, 6 mai 1992.
« On ne peut dire que oui : oui à la paix, oui à la compréhension entre les peuples, oui à l'union qui fait a force.» -Jacques Delors, 24 août 1992.
« Ce traité lutte contre la bureaucratie. Le Parlement européen va désormais mieux contrôler la Commission.» -Laurent Fabius, 26 août 1992.
Au sujet du « non » danois au référendum du 2 juin : « Ce ne sont tout de même pas ceux qui ont laissé en Europe que les traces dévastatrices des Vinkings et les petits contes d'Andersen qui vont arrêter une construction aussi grandiose que celle de la Communauté européenne ». Patrick Devedjian, 3 juin 1992.
« Nous aurons l'Allemagne que nous méritons (…) Otto von Bismark est mort. Le 20 septembre, en refusant de ratifier le traité de Maastricht, nous pouvons le ressusciter, pour notre plus grand désagrément.» -Franz-Olivier Giesbert, 15 septembre 1992.
« Moi aussi, j'ai peur. Peur de l'Allemagne. De ce que deviendrait l'Allemagne dans une Europe désagrégée où, dégagée des Contraintes de la Communauté, elle se déploierait. Il ne faut pas prendre l'Allemagne pour un gros chien dressé parce qu'elle a été irréprochablement démocratique depuis 45 ans.» -Françoise Giroud, 3 septembre 1992.
"La construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction.
Nous sommes fiers de savoir qu’il va en résulter des éléments de puissance, qu’un magistère nouveau va être proposé à la France, à ma génération, dans le monde futur, qui est monde en sursis, injuste, violent, dominé pour l’instant pas une seul puissance.
Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l’Europe sera aussi porteuse d civilisation, de culture, de réseaux de solidarité, come aujourd’hui le dollar porte la violence dans les rapports simples et brutaux qu’entretiennent les Etats-Unis d’Amérique avec le reste du monde."
-Jean-Luc Mélenchon, Discours au Sénat, séance du 9 juin 1992 consacrée à l'Examen du projet de loi constitutionnelle préalable à l’adoption du Traité de Maastricht.
"L'avenir appartient pourtant à la plus grande idée de ce temps, la seule qui puisse non seulement sauver le Vieux Continent, mais apporter à la planète l'équilibre et l'inspiration dont elle a tant besoin."
-Jean d’Ormesson, « L'année de tous les doutes (2) », Le Figaro, 29 décembre 1992, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.171.
"Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera de l’emploi, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est ÉVIDENT qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera car nous auront un grand espace économique avec une monnaie unique."
-Jacques Attali, lors du Débat Attali-Veil-Garaud-Chevènement sur l’euro en 1996 (cf: https://www.les-crises.fr/debat-attali-veil-garaud-chevenement-sur-leuro-en-1996/ ).
"Peu importe les intentions de la Communauté, elle obtenait toujours le résultat contraire. Le marché unique prétendait "déréguler" et avait produit le plus grand nombre de règles de l'histoire humaine. Une "réforme" de la Pac visant à diminuer la surproduction et les gaspillages de crédits eut pour conséquence une augmentation de la production de nourriture inutile pour un coût encore plus grand. La Politique commune de la pêche, aspirant à "conserver les réserves halieutiques européennes", avait entraîné une crise écologique.
On aurait pu imaginer que le marché unique avait stimulé la croissance et créé des emplois. C'était encore un mirage. Avant son lancement, la croissance moyenne des trois dernières années de l'UE languissait à 2.3%. Le taux de chômage moyen était de 8.5%. Après janvier 1993, le taux de croissance dévissa à 1.67% pendant quatre ans -le pire résultat enregistré par un des blocs économiques à la surface du globe- tandis que le chômage culminait à 10.9%, soit 20 millions de chômeurs.
Il était désormais possible de comparer les réussites pratiques du projet européen avec les promesses mirobolantes dont les populations avaient été abreuvées."
-Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.470.
"La règle de base de l'Union européenne, qui ordonnancerait et classerait les différents traités diplomatiques passés depuis 1957, doit encore être écrite. Est-ce que quelqu'un pourrait imaginer que les dirigeants européens consacrent quelques jours, voire une semaine ou deux, de leur temps, afin de se rassembler, loin du public et de l'attention médiatique [...] afin de débattre et de rédiger -sans autoriser le moindre droit de regard pour les groupes de pression et en s'affranchissant de toutes les routines administratives- comme ils le firent par le passé à Rome et à l'Élysée, cette charte de l'Union européenne que les peuples de notre continent attendant avec une impatience mal dissimulée ?"
-Valéry Giscard d'Estaing, "The Seeds of European Union: can 1997 Match Initiatives of 1947 and 1957 ?", in The International Herald Tribune, 28 mai 1997.
"L’euro est une autoroute sans sortie."
-Yves-Thibault de Silguy, à l’époque Commissaire européen chargé de la mise en place de la monnaie unique, cité dans « Les dangers d’une schizophrénie monétaire » de Pierre-Antoine Delhommais, Le Monde du 22/01/1999.
"L'Europe ne procède pas d'un mouvement démocratique. Elle procède d'une méthode que l'on pourrait définir du terme de despotisme éclairé."
-Tommaso Padoa-Schioppa, Les enseignements de l'aventure européenne, Commentaire, n°87, automne 1999.
"La génération actuelle devra apposer la dernière brique à l'édifice de l'Europe. C'est notre tâche et nous devons nous y mettre."
-Joschka Fischer, vice-chancelier et ministre fédéral des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne, Discours à l'université d'Humboldt, 6 juillet 2000.
"Ce qui a forgé l’Européen au fil des siècles, ce n’est pas la paresse. L’Européen a été un homme curieux, audacieux. Aventurier, parfois, et qui se donne des défis à surmonter. [...] L’Européen se caractérise par un esprit actif. Le progrès possible construit sa pensée."
-Catherine Lalumière, vice-présidente du parlement européen de 2001 à 2004 (http://www.implications-philosophiques.org/semaines-thematiques/europe/entretien-avec-catherine-lalumiere/ ).
"Je savais que je ne pourrais jamais gagner un référendum en Allemagne.
Nous aurions perdu un référendum sur l'introduction de l'euro. C'est tout à fait clair. J'aurais perdu avec 70% d'opposition. [J'ai dû agir comme un dictateur]". -Helmut Kohl, "Helmut Kohl : il dit avoir agi comme "un dictateur" pour installer l'euro", www.atlantico.fr, Avril 2013.
"La seule chose qui ait jamais unifié l'Europe, et que récusent certains partis de gauche européens pour qu'on n'en tire pas des arguments politiques actuels, est la chrétienté."
-Hubert Védrine, Le Figaro, 05/06/2004.
"Nous devons ancrer une référence à Dieu dans la Constitution européenne, et pourquoi pas selon le modèle polonais ?" -Johannes Rau, président allemand, discours prononcé vendredi 30 avril 2004 à Varsovie, devant les deux chambres réunies du parlement polonais. Cité sur le site de L'Obs, "Le président allemand réclame une référence à Dieu", 30-04-2004 à 13h37 (cf: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20040430.OBS8532/le-president-allemand-reclame-une-reference-a-dieu.html ).
"Chef-d'oeuvre masochiste
Ce sont des cris de douleur, de peur, d’angoisse et de colère que l’électorat de gauche a poussés dans les urnes, à l’occasion du référendum, face à la course folle du monde et face à l’incurie des hommes qui nous dirigent depuis plus de deux décennies. Comme en pareil cas, il fallait des leaders d’occasion qui nourrissent ce désarroi national. Les uns ont surenchéri dans la maladresse, les autres dans les mensonges éhontés. A l’arrivée, un désastre général et une épidémie de populisme qui emportent tout sur leur passage, la construction européenne, l’élargissement, les élites, la régulation du libéralisme, le réformisme, l’internationalisme, même la générosité. Tous les référendums emboîtés les uns dans les autres ont été perdus par l’Europe. Référendum sur l’élargissement. Entre le spectre turc qui désignait sans ambages les musulmans, et le malheureux plombier polonais, les étrangers ont été invités à rester chez eux. Le Pen xénophobe, c’est son fonds de commerce, mais que des dirigeants de gauche fassent campagne sur ce terrain comme Chirac en 2002 sur l’insécurité, on croyait cette xénophobie-là impensable... Référendum sur les élites. Les élites gouvernementales, les élites bruxelloises, les médias sans exception, et tous ceux qui plaidaient pour un système de décision autorisant l’émergence d’une Europe politique : ce sont tous des partisans de la France d’en haut, que la France d’en bas entend évidemment corriger, sinon raccourcir. La France d’en haut et la France d’en bas, c’est le duo bien connu de toutes les périodes populistes. Référendum sur le libéralisme. Que des dirigeants de gauche, et à peu près toute la classe politique, aient accepté de délayer à longueur d’argumentaires les tracts d’Attac, à la manière de François Mitterrand plaidant pour la rupture avec le capitalisme dans les années 70, on est en plein délire, plus de trente ans après et après les succès que l’on sait. Cette année, on ne parlait plus de capitalisme mais d’un mot qui s’en voulait le synonyme absolu : le libéralisme. Cette fois, il fallait se prononcer pour ou contre la concurrence, pour ou contre la mondialisation. Référendum sur la France. La France existe puisqu’elle est capable toute seule de renverser la table européenne ! À genoux les Européens devant notre non ! Ce mensonge sur la renégociation à laquelle toute l’Europe devrait se prêter, il y a eu des responsables politiques pour le faire croire. Ou la France revotera ou l’Europe politique, c’est fini, parce que le risque au renoncement de l’ambition politique européenne est en plein essor. Référendum sur le social. Le socialisme dans un seul pays est pour bientôt ! L’Europe est pourtant le seul espace social de la planète que la charte des droits sociaux devait renforcer. Foutaises ! A en croire certains, c’était en réalité le quartier général de l’ultralibéralisme, et il est démasqué. Il fallait pour faire ce chef-d'œuvre masochiste, outre les habituels souverainistes, une classe politique élevée par des autruches, portée aux mensonges depuis de nombreuses années, des incompétents notoires à la manœuvre dont un Président en exercice, et des cyniques en acier trempé dont un ancien Premier ministre socialiste. Les Français savent d’expérience que notre pays va mal. Malheureusement, il va encore plus mal ce matin."
-Serge July, éditorial de Libération, le 30 mai 2005, au lendemain de la victoire du non français au référendum sur la Constitution européenne.
« Je suis désolé de, peut-être, ne pas avoir fait tout ce qu’il aurait fallu pour éviter ce qui a été une mauvaise chose pour l’Europe et pour la France. »
-Jacques Chirac, conférence de presse au Conseil européen, à propos du référendum français du 29 mai 2005.
"Nous sommes profondément d'avis que la Turquie devrait devenir membre de l'Union européenne."
-George W. Bush, 10 juin 2008, cité dans L'Obs (source: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20080610.OBS7760/bush-favorable-a-l-entree-de-la-turquie-dans-l-union-europeenne.html ).
"L'euro a été un succès. L'origine du drame que nous venons de vivre est que ce succès, par définition, était purement économique."
-Jean d’Ormesson, « Pour une refondation de l'Europe », Le Figaro, 12 mai 2010, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.819.
"Il faut flinguer l'Etat-Nation qui broie la démocratie."
-José Bové, Du Larzac à Bruxelles, livre d'entretiens avec Jean Quatremer, Le Cherche midi, 2011.
« Tous ceux qui – dont j’ai eu le privilège d’avoir fait partie – ont tenu la plume pour écrire les premières versions du traité de Maastricht ont fait en sorte que sortir ne soit pas possible. On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui permet de sortir… Ce n’est peut-être pas très démocratique, évidemment, mais c’était une grande garantie pour rendre les choses plus difficiles, pour nous forcer d’avancer… »
-Jacques Attali, à « l’université participative » organisée par Ségolène Royal le 24 janvier 2011.
"Après les déclarations du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, plaidant dans le Financial Times Deutschland pour une suspension du droit de vote d’un État membre non coopératif, la chancelière allemande Angela Merkel souligne dans un discours devant le Bundestag, le 17 mars 2010, que la zone euro devrait pouvoir exclure un de ses membres, en dernier recours, lorsqu’il ne remplit pas les conditions imposées par le Pacte de stabilité et de croissance. Elle remet en cause toute idée de soutien de l’UE à la Grèce. [...] Rappelons qu’à l’époque, 57 % des Allemands se disent hostiles à un plan de sauvetage de la Grèce, selon un sondage réalisé pour le compte de la chaîne de télévision française France 24 et du quotidien allemand Die Welt. [...] Du vendredi 7 (sommet de la zone euro) au lundi 10 mai au petit matin (Conseil Ecofin) 38, juste avant l’ouverture des marchés asiatiques et juste après que le président des USA, Barack Obama, a appelé à deux reprises la chancelière Angela Merkel pour la convaincre de la gravité de la crise, la zone euro fait sa révolution : elle met en place un mécanisme européen de stabilisation financière (sur la base de l’article 122.2 TFUE 39 et d’un accord intergouvernemental des pays de la zone euro), par lequel les États membres et l’UE se disent prêts à mobiliser jusqu’à 750 milliards d’euros pour aider un gouvernement en difficulté et défendre la monnaie unique 40."
-Christophe Degryse, « La nouvelle gouvernance économique européenne », Courrier hebdomadaire du CRISP, 2012/23-24 - n° 2148-2149, pages 5 à 82.
"L’euro est irréversible."
-Mario Draghi, président de la BCE, le 21 juillet 2012 (cf: http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/07/21/97002-20120721FILWWW00231-draghi-l-euro-est-irreversible-monde.php ).
"L’Etat nation a été une étape importante de la civilisation européenne, mais il est dépassé. L’Europe fédérale, c’est le chemin pour regagner notre souveraineté et préserver notre modèle social dans un monde dominé par des empires : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil."
-Guy Verhofstadt, Entretien avec Stéphanie Grofils et Olivier Le Bussy , La Libre.be, 1er octobre 2012.
« La fin de l’euro, ce serait la fin de l’idée européenne : nous devons les défendre, peu importe le prix. »
-Alexis Tsipras, au journal allemand Die Zeit, en octobre 2012.
"L’euro doit survivre si toute l’Europe veut internaliser, adopter et intégrer la stabilité monétaire allemande traditionnelle, qui en pratique est le seul cadre disciplinaire essentiel à partir duquel, à court terme et à moyen terme, la compétitivité et la croissance de l’Union européenne peuvent être davantage stimulées."
-Jesús Huerta de Soto, Une défense autrichienne de l’euro, Mises Institute, 22 juin 2012.
"Evidemment demander à l’Etat-nation de s’auto-démanteler de manière consciente et voulue n’est pas chose facile et gagnée d’avance. En effet, celui-ci doit d’une part continuer à déléguer aux régions les compétences locales et régionales telles que la gestion des écoles primaires et secondaire, les transports, l’environnement, l’énergie, la police et les logements publics. Et de l’autre accepter de perdre son pouvoir en matière budgétaire, fiscal, diplomatique et militaire au profit d’une entité communautaire pas encore clairement définie."
-Lucas Gardenal, Dépasser l’Etat-nation en temps de crise européenne, mission impossible ?, Le Taurillon, 16 décembre 2012.
"Sortir de l'euro, renoncer à avancer vers une Europe unie serait une catastrophe pire que toutes les autres. Les Etats d'une Europe désunie ne pèseraient pas lourd entre les Etats-Unis et la Chine." -Jean d’Ormesson, « Quelques nuances de noir, et un peu d’espérance », Le Figaro, 9 mars 2013, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.541-542.
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » -Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne, entretien pour Le Figaro, 29 janvier 2015.
"En même temps, l’UE doit promouvoir à son niveau un ambitieux programme transcontinental d’investissements pour la nouvelle croissance. La BCE doit élargir ses missions, jusqu’à devenir une banque centrale complète, c’est-à-dire un prêteur en dernier ressort, autorisé à acheter des obligations d’État comme le font la FED américaine, la Banque d’Angleterre ou celle du Japon. Elle doit superviser les 6 000 banques européennes, comme lui en donne mandat le Mécanisme de Supervision Unique (MSU) décidé en mars 2014. Et veiller à ce que l’inflation remonte aux 2%, objectif fixé par la BCE. Les disciplines budgétaires doivent être assouplies et une part des investissements d’avenir exclus du calcul des déficits. Des pas ont été accomplis dans ce sens mais beaucoup restent à faire.
Que la BCE s’engage à racheter des obligations souveraines et d’agences européennes à hauteur de 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016 est un tournant. Cette injection massive de liquidités a pour effet de rendre l’euro moins cher par rapport au dollar. Mais 20 % seulement des risques liés à ces achats de titres seront réellement mutualisés, c’est-à-dire couverts par la BCE dans le cadre de la solidarité entre pays de la zone euro : 80 % relèveront de la responsabilité des banques centrales nationales. On n’en est pas encore à la mutualisation des dettes souveraines requise pour une zone monétaire optimale. L’Union bancaire doit être parachevée, notamment par la garantie européenne des dépôts des épargnants."
-Jean-Christophe Cambadélis, extrait de Le Renouveau Socialiste, motion déposée pour le Congrès de Potier des 5, 6 et 7 juin 2015 ( http://congres.parti-socialiste.fr/motions/motion-a-le-renouveau-socialiste ).
« La France serait contente que quelqu'un force [à faire des réformes] le Parlement [français], mais c'est difficile, c'est la démocratie ».
-Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, 16 avril 2015 (cf: http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/17/pour-wolfgang-schauble-la-france-doit-etre-reformee-de-force_4617794_3214.html ).
"Le rêve d'un seul Etat européen, d'une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir."
-Donald Tusk, président du Conseil européen (cf: http://actu.orange.fr/politique/ue-l-europe-est-une-promesse-trahie-selon-le-president-du-parlement-europeen-CNT000000obmAF.html ).
« Avec sa propre armée, l'Europe pourrait réagir de façon plus crédible à la menace pour la paix dans un Etat membre ou dans un Etat voisin. Une armée européenne commune transmettrait un message clair à la Russie que nous sommes sérieux au sujet de la défense de nos valeurs européennes. »
-Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, 2015 (cf: https://francais.rt.com/international/22514-angela-merkel-veut-augmenter-budget ).
"Je n’étais pas d’accord avec la tenue du référendum, je ne pense pas que c’était nécessaire."
-Tony Blair, à propos de Brexit, 1er septembre 2016.
"The French army is already doing more than its fair share: it cannot remain the de facto European army forever."
-Manuel Valls, "The Brexit vote pushes Europe to redefine itself", interview pour le Financial Times, octobre 2016 (cf: http://www.zerohedge.com/news/2016-10-13/french-prime-minister-argues-united-states-europe-its-own-military ).
"La chancelière fédérale allemande a pris de cours la France au début du mois de juin 2018, en appelant à un siège pour l’UE au Conseil de sécurité des Nations Unies." -Dr. Ronja Kempin, "Défense et sécurité : la France et l’Allemagne regardent-elles dans la même direction ?", 11 Juillet 2018, https://www.institutmontaigne.org/blog/defense-et-securite-la-france-et-lallemagne-regardent-elles-dans-la-meme-direction
"During a speech in November in Berlin, Germany's Minister of Finance Olaf Scholz called on Paris to transform its permanent UN Security Council seat into an "EU seat," which, given the situation, would be mainly under German control."
-All or Nothing, 12/13/2018: https://www.german-foreign-policy.com/en/news/detail/7815/
Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Sam 7 Sep - 16:10, édité 33 fois