"William Zebulon Foster est né à Taunton, Massachusetts, le 25 février 1881. Son père, un immigrant irlandais qui détestait les Anglais, lavait des voitures pour gagner sa vie. Sa mère, une catholique fervente d'origine anglo-écossaise, a donné naissance à vingt-trois enfants, dont la plupart sont morts en bas âge. La famille s'installe à Philadelphie en 1887. Foster écrira plus tard qu'il a grandi dans un bidonville où « l'indolence, l'ignorance, la délinquance, la maladie, l'ivrognerie et la dégradation sociale générale prospéraient ». À l'âge de dix ans, Foster est contraint de quitter l'école pour chercher du travail. Après avoir occupé plusieurs emplois subalternes en Pennsylvanie, il s'installe à New-York en 1900. — En 1901, Foster adhère au parti socialiste et, au cours des années suivantes, il travaille comme cuisinier, marin, docker, ouvrier agricole, conducteur de trolleybus, métallurgiste, charpentier automobile et aviateur. En 1904, il rejoint un groupe extrémiste dirigé par un médecin, le Dr William F. Titus, « qui prêchait une version intransigeante de la foi dans la lutte des classes révolutionnaire et le mépris de toute réforme ». En 1910, il rejoint les Industrial Workers of the World (I.W.W.) 3. Foster participe à la campagne d'expression libre de l'I.W.W. et est emprisonné après une manifestation à Spokane. — Foster devient l'un des leaders du mouvement et, en 1911, il représente l'I.W.W. à la Conférence syndicale internationale de Budapest.
À son retour, Foster soutient que l'I.W.W. devrait se dissoudre afin que ses membres puissent s'unir et éventuellement prendre le contrôle de la Fédération américaine du Travail (American Federation of Labor, A.F.L.) 4. Lorsque cette proposition est rejetée, Foster quitte l'I.W.W. et forme la Syndicalist League of North America (un courant au sein des syndicats officiels). Avec son syndicat, Foster est un acteur clé des grèves des cheminots et des métallurgistes de 1919." (pp.9-10)
"Après la guerre, Foster travaille dans les chemins de fer à Chicago et rejoint la Fédération américaine du Travail (A.F.L.). En 1920, il parvient à convaincre la conférence annuelle de l'A.F.L. d'adopter une résolution en faveur de la propriété publique des chemins de fer. — En 1921, Foster se rend à Moscou pour assister à une conférence du Profintern (Internationale syndicale rouge). Foster est nommé agent du Profintern aux États-Unis et rejoint peu après le Parti communiste d'Amérique. — Foster est le candidat du parti communiste aux élections présidentielles de 1924, puis de 1928 et 1932. Dans les luttes internes au sein du mouvement communiste international qui touchent également le parti américain, Foster reste un fervent partisan de Joseph Staline et est favorable à l'expulsion de l'aile trotskiste du parti. En 1929, il est élu secrétaire général du parti. En 1932, il démissionne en raison de problèmes médicaux (une crise cardiaque). En 1945, il revient à la tête du parti communiste. C'est l'une des périodes les plus difficiles de l'histoire du parti communiste américain, car le sénateur républicain Joseph McCarthy a lancé une « chasse aux sorcières » contre les communistes, dans le climat international de la guerre froide entre les États-Unis et l'U.R.S.S.
Pendant son mandat, Foster a été un fervent partisan du Parti communiste de l'Union soviétique et de l'Internationale communiste, défendant l'héritage de Staline après le controversé XXe congrès du P.C.U.S. et de Máo Zédōng. Il a vécu les dernières années de sa vie en exil en Union soviétique, mourant à Moscou à l'âge de 80 ans." (pp.10-11)
-William Z. Foster, Sur le mouvement ouvrier américain, Contradictions Éditions, 2023, 108 pages.