https://journals.openedition.org/teth/2548#tocto2n2
"L’ontologie sociale s’occuperait donc des fondements ou concepts essentiels qui structurent (implicitement ou explicitement) le travail des sciences sociales et qui constituent une vision générale du monde social et, en l’occurrence, du capitalisme. C’est-à-dire que cette approche spécifiquement philosophique tenterait de rendre compte du noyau logico-ontologique qui rend le discours scientifique et empirique intelligible. C’est ici que des concepts clés logico-ontologiques qui sont normalement utilisés par les discours scientifiques doivent retenir l’attention et faire l’objet d’une réflexion spécifique : l’identité, la diversité, l’essence, le sujet, la substance, la différence, la contradiction, la forme et le contenu, la totalité, l’unité, la divergence, etc. L’interrogation ontologique portant sur le social est ainsi celle qui s’interroge sur le(s) fait(s) du monde social que l’analyse élit comme le(s) plus saillant(s), non pas bien sûr qu’elle exclut les autres, mais parce qu’à ses yeux il s’impose avant eux et devant eux comme celui auquel elle accorde le plus grand pouvoir structurant.
Après un travail d’explicitation de l’ontologie sociale derrière les analyses scientifiques et empiriques, le défi est celui de justifier et rendre cette ontologie plus précise, ainsi que de la problématiser. Il s’agit parfois de poser des questions que les recherches scientifiques ne posent pas vraiment, puisqu’elles les présupposent, et les laissent impensés. Le modus operandi philosophique est donc celui d’une (auto)réflexivité de second degré, radicale, qui se déroule sur un plan conceptuel spécifique, où le bon déploiement des questions et problèmes est peut-être plus important que les réponses apportées."
-Leonardo da Hora et Martin Jochum, « Fondements et survie du capitalisme. », Terrains/Théories [En ligne], 11 | 2020, mis en ligne le 18 juin 2020, consulté le 31 mars 2024.
"L’ontologie sociale s’occuperait donc des fondements ou concepts essentiels qui structurent (implicitement ou explicitement) le travail des sciences sociales et qui constituent une vision générale du monde social et, en l’occurrence, du capitalisme. C’est-à-dire que cette approche spécifiquement philosophique tenterait de rendre compte du noyau logico-ontologique qui rend le discours scientifique et empirique intelligible. C’est ici que des concepts clés logico-ontologiques qui sont normalement utilisés par les discours scientifiques doivent retenir l’attention et faire l’objet d’une réflexion spécifique : l’identité, la diversité, l’essence, le sujet, la substance, la différence, la contradiction, la forme et le contenu, la totalité, l’unité, la divergence, etc. L’interrogation ontologique portant sur le social est ainsi celle qui s’interroge sur le(s) fait(s) du monde social que l’analyse élit comme le(s) plus saillant(s), non pas bien sûr qu’elle exclut les autres, mais parce qu’à ses yeux il s’impose avant eux et devant eux comme celui auquel elle accorde le plus grand pouvoir structurant.
Après un travail d’explicitation de l’ontologie sociale derrière les analyses scientifiques et empiriques, le défi est celui de justifier et rendre cette ontologie plus précise, ainsi que de la problématiser. Il s’agit parfois de poser des questions que les recherches scientifiques ne posent pas vraiment, puisqu’elles les présupposent, et les laissent impensés. Le modus operandi philosophique est donc celui d’une (auto)réflexivité de second degré, radicale, qui se déroule sur un plan conceptuel spécifique, où le bon déploiement des questions et problèmes est peut-être plus important que les réponses apportées."
-Leonardo da Hora et Martin Jochum, « Fondements et survie du capitalisme. », Terrains/Théories [En ligne], 11 | 2020, mis en ligne le 18 juin 2020, consulté le 31 mars 2024.