"Les matérialistes considèrent la nature, la matière, l'être comme la donnée première, la pensée étant une propriété de la matière organisée d'une manière particulière. Par contre, les idéalistes prétendent que l'esprit a été à l'origine de la création de la matière, de la nature." (p.7)
"C'est l'application du matérialisme dialectique à l'étude de la société, de son développement, de ses contradictions, de son histoire qui a permis à Marx de procéder à son étude de la production capitaliste et de souligner comment les forces productives et les rapports de propriété entrent en contradiction au sein du système de production capitaliste et développent en son sein les forces qui mettront fin à ce système pour le remplacer par le système de production socialiste." (p.9)
"Comme l'a écrit Lénine : "La dialectique, c'est l'étude des contradictions dans l'essence même des choses." (p.11)
"Le matérialisme philosophique marxiste n'est nullement lié à telle ou telle conception de la structure de la matière, il n'a jamais réduit cette structure à tels ou tels éléments immuables. Cette conception de la matière est la seule juste. Englobant toute la diversité du monde matériel, ne le réduisant pas à une forme unique, cette conception permet de réfuter victorieusement les arguments de ceux qui prétendent que les nouvelles lois de la physique auraient soi-disant prouvé la disparition de la matière." (p.12)
"Pays du camp socialiste où un milliard d'êtres humains soit à jamais délivrés de la domination impérialiste et de l'exploitation capitaliste." (p.19)
-Jacques Duclos, préface à Waldeck Rochet, Qu'est-ce que la philosophie marxiste ? (texte de l'exposé, présenté au nom du Bureau Politique du Parti communiste français, par Waldeck Rochet, secrétaire général du Parti, à la réunion des philosophes membres du Parti, qui a eu lieu le 14 janvier 1962), Éditions sociales, 1966, 94 pages.
"Préjugé positiviste qui considère que la science doit se borner à l'étude des faits observables et empiriques et qui [...] conteste la légitimité scientifique d'une conception du monde." (p.27)
"La matière, comprise ainsi comme étant la réalité objective englobant toute la diversité du monde matériel en mouvement, ne peut être ni créée, ni détruite. Elle se modifie sans cesse et passe d'un état à un autre, mais ne peut être anéantie dans aucun processus physique, chimique ou autre.
Evidemment, il existe un lien étroit entre la notion philosophique de la matière, qui définit le matérialisme, et les théories scientifiques sur la structure de la matière qui changent avec le progrès des sciences." (p.33)
"Dans toutes ces transformations de la matière joue la loi de la conservation et de l'équivalence de la masse et de l'énergie. Ce qui est une preuve que la matière ne peut être ni créée, ni détruite et que, par conséquent, si toute chose naît, se modifie, puis cesse d'exister, la nature dans son ensemble est éternelle, elle n'a jamais eu de commencement et n'aura jamais de fin. L'espace et le temps, liés en tant que formes d'existence du monde objectif, sont eux-mêmes inséparables de la matière en mouvement.
Les résultats de la science montrent pareillement, de façon irréfutable, que le matérialisme a raison d'affirmer que les sensations et la conscience apparaissent seulement à un degré déterminé du développement de la nature, avec l'apparition des êtres vivants et de l'homme." (p.35-36)
"La cause fondamentale, ou le moteur de ce mouvement et de ce changement incessants, qui s'affirme ainsi dans la nature, dans la société et dans la pensée, c'est la lutte des contraires ou la contradiction, qui est inhérente aux choses elles-mêmes et qui constitue la loi fondamentale de la dialectique." (p.38)
"Les sensations, les perceptions et les représentations acquises dans l'expérience constituent le premier degré de la connaissance, son point de départ.
Mais la connaissance va plus loin, elle s'élève au degré supérieur de la pensée abstraite, car, dit Lénine, en allant du concret à l'abstrait la pensée ne s'éloigne pas de la vérité, mais au contraire s'en rapproche.
Ce qui fait la force de la pensée, c'est en effet sa capacité de faire les généralisations qui expriment le principal et l'essentiel des phénomènes, c'est sa capacité de dépasser les limites du moment présent et, s'appuyant sur les lois objectives qu'elle a découvertes, de comprendre le passé et de prévoir l'avenir.
Toutefois, ce faisant. la pensée abstraite est exposée à se détacher de la réalité et à imaginer des chimères. L'unique remède pour ne pas tomber dans ce travers est la liaison étroite de la théorie avec la pratique, la vie, l'expérience.
Détachée de la pratique la théorie est stérile, et la pratique non éclairée par la théorie est condamnée à tâtonner dans les ténèbres." (p.42)
"Armée de la connaissance des lois de la nature, la raison humaine dirige l'activité matérielle, économique des hommes, devient une force capable de transformer le monde.
C'est dans ce sens que Lénine disait : « La conscience humaine non seulement reflète le monde objectif, mais le crée. » (p.44)
"La conception matérialiste de l'histoire n'a absolument rien à voir avec le fatalisme. En réalité, les lois historiques à elles seules, sans les hommes, ne font pas l'histoire. Elles ne déterminent le cours de l'histoire que par l'intermédiaire des actions, de la lutte, des efforts conscients de millions d'hommes. [...]
En dernière instance, la victoire de la classe ouvrière et du socialisme est inévitable." (p.48)
"« Nous ne tenons nullement la doctrine de Marx pour quelque chose d'achevé et d'intangible ; au contraire nous sommes persuadés qu'elle a seulement posé les pierres angulaires de la science que les socialistes doivent faire progresser dans toutes les directions s'ils ne veulent pas retarder sur la vie." [Lénine, Œuvres, t. IV, pp. 217-218.]
Il est donc clair que « l'achèvement » dont Lénine parle dans son article « Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme », n'est pas celui d'un système philosophique et encore moins d'une science, mais seulement celui de la conception dialectique matérialiste de la nature et de l'homme.
En réalité dire que la conception dialectique matérialiste est achevée dans ses principes essentiels, c'est reconnaître qu'elle est en même temps en continuel développement, puisque cette conception est fondée elle-même sur la reconnaissance que le monde dont nous faisons partie se développe sans arrêt et que la connaissance humaine. dans son ensemble, est un processus sans fin." (p.56)
"Il est incontestable que les conceptions dogmatiques développées en philosophie par Staline -conceptions tendant à séparer la théorie de la pratique et à sous-estimer l'étude de la dialectique de Hegel du point de vue matérialiste- ont joué un rôle négatif en rendant plus difficile l'étude du matérialisme dialectique." (pp.70-71)
"Dans leur travail de recherche, d'analyse et de généralisation théorique, les philosophes marxistes utilisent tous les travaux valables des scientifiques et des chercheurs, qu'ils soient marxistes ou non." (p.75)
-Waldeck Rochet, Qu'est-ce que la philosophie marxiste ? (texte de l'exposé, présenté au nom du Bureau Politique du Parti communiste français, par Waldeck Rochet, secrétaire général du Parti, à la réunion des philosophes membres du Parti, qui a eu lieu le 14 janvier 1962), Éditions sociales, 1966, 94 pages.