https://www.cairn.info/revue-etudes-2015-11-page-67.htm
"Plusieurs pays musulmans condamnent en effet à mort l’apostat : au Soudan, l’article 126 du code de 1991, stipule que « commet le délit d’apostasie tout musulman qui fait de la propagande pour “sortir” de la nation de l’islam [millat al-islam], ou qui manifeste ouvertement sa propre “sortie” par un dire explicite ou pour un acte ayant un sens absolument clair. Celui qui commet le délit d’apostasie est invité à se repentir pendant une période déterminée par le tribunal. S’il persiste dans son apostasie et n’a pas été récemment converti à l’islam, il sera puni de mort ». Si l’Arabie saoudite ne dispose pas de code pénal puisqu’elle suit « à la lettre » la šarī’a, le royaume s’appuie sur une parole authentique du prophète Muḥammad – « Celui qui change de religion, tuez-le » – pour en justifier l’éventuelle condamnation."
"L’application de ce châtiment (ḥadd) est loin d’être majoritaire dans les pays musulmans. Les condamnations bénéficient certes d’une réelle médiatisation, mais elles restent exceptionnelles. Dès lors, ne seraient-elles pas un résidu d’une vision jurisprudentielle passée et dépassée, non partagée par la majorité des pays musulmans et des théologiens de l’islam ? En effet, ne sont-ils pas nombreux aujourd’hui les penseurs ou juristes qui voient dans l’application de la peine capitale une contradiction avec le principe coranique selon lequel « il n’y a pas de contrainte en religion » (sourate 2, 256) ? Ghaleb Bencheikh écrit à ce propos que « le châtiment suprême pour apostasie est une pratique abjecte qui bafoue un des droits les plus fondamentaux de l’homme, à savoir sa liberté inaliénable de croire ou de ne pas croire »."
-Emmanuel Pisani, « Apostasie en islam. Vers la liberté religieuse ? », Études, 2015/11 (Novembre), p. 67-78.
https://www.islametmusulmans.com/2017/06/15/la-punition-pour-lapostasie-en-islam/
"Plusieurs pays musulmans condamnent en effet à mort l’apostat : au Soudan, l’article 126 du code de 1991, stipule que « commet le délit d’apostasie tout musulman qui fait de la propagande pour “sortir” de la nation de l’islam [millat al-islam], ou qui manifeste ouvertement sa propre “sortie” par un dire explicite ou pour un acte ayant un sens absolument clair. Celui qui commet le délit d’apostasie est invité à se repentir pendant une période déterminée par le tribunal. S’il persiste dans son apostasie et n’a pas été récemment converti à l’islam, il sera puni de mort ». Si l’Arabie saoudite ne dispose pas de code pénal puisqu’elle suit « à la lettre » la šarī’a, le royaume s’appuie sur une parole authentique du prophète Muḥammad – « Celui qui change de religion, tuez-le » – pour en justifier l’éventuelle condamnation."
"L’application de ce châtiment (ḥadd) est loin d’être majoritaire dans les pays musulmans. Les condamnations bénéficient certes d’une réelle médiatisation, mais elles restent exceptionnelles. Dès lors, ne seraient-elles pas un résidu d’une vision jurisprudentielle passée et dépassée, non partagée par la majorité des pays musulmans et des théologiens de l’islam ? En effet, ne sont-ils pas nombreux aujourd’hui les penseurs ou juristes qui voient dans l’application de la peine capitale une contradiction avec le principe coranique selon lequel « il n’y a pas de contrainte en religion » (sourate 2, 256) ? Ghaleb Bencheikh écrit à ce propos que « le châtiment suprême pour apostasie est une pratique abjecte qui bafoue un des droits les plus fondamentaux de l’homme, à savoir sa liberté inaliénable de croire ou de ne pas croire »."
-Emmanuel Pisani, « Apostasie en islam. Vers la liberté religieuse ? », Études, 2015/11 (Novembre), p. 67-78.
https://www.islametmusulmans.com/2017/06/15/la-punition-pour-lapostasie-en-islam/