https://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/plf2015/a2267-tVI.asp#P245_25486
"L’absence de statistique officielle ne doit pas empêcher de regarder la réalité en face, telle qu’elle est vécue au quotidien par les acteurs de terrain et évaluée par les observateurs. Ainsi, dès 2004, M. Farhad Khosrokhavar constatait dans son livre L’islam dans les prisons que « les musulmans forment la majorité de la population carcérale, leur taux dépassant souvent les 50 %, avoisinant parfois les 70 %, voire les 80 % dans les prisons poches des "banlieues", soit huit prisonniers sur dix », tout en relevant que les musulmans ne représentaient, à l’extérieur des prisons, que 7 à 8 % de la population vivant en France (. On peut ainsi estimer qu’environ 60% de la population carcérale, soit 40 000 détenus, peuvent être considérés comme de religion ou de culture musulmane.
Parmi les détenus de confession ou de culture musulmane, se trouvent des personnes (de nationalité française, de nationalité étrangère ou ayant plusieurs nationalités) issues de familles dont l’islam était déjà la religion, mais aussi de nombreuses personnes converties lors de leur séjour en détention. Pour M. Farhad Khosrokhavar, l’attrait de l’islam en prison peut s’expliquer par le fait que « [l]es groupes sociaux qui s’estiment lésés par la société apprécient d’autant plus l’islam qu’il est considéré comme dangereux ou redoutable par les classes moyennes et supérieures, celles-là même qui, à leurs yeux, leur barrent l’accès à la plénitude de leurs droits. Rejetés par les "nantis", la religion d’Allah fascine davantage ceux qui ont mailles à partir avec l’ordre social. En épousant l’islam, ils prennent ainsi le contre-pied de la société des "puissants" et des "intégrés", perçus comme hostiles » (9). D’autres personnes se déclarent aussi musulmanes pour se protéger, l’appartenance au groupe majoritaire pouvant permettre d’éviter des brimades voire des persécutions d’autres détenus : l’affichage d’une appartenance à l’islam peut aider « contre d’autres groupes : on fait appel à la solidarité entre frères en religion pour résister à la pression des caïds, à l’agression d’individus plus puissants ou à des groupes susceptibles de mettre à rançon le détenu isolé » (10). Enfin, pour une dernière catégorie de détenus, la revendication de l’appartenance à l’islam n’est qu’un paravent pour se donner une apparence de respectabilité, voire sert parfois de prétexte à la commission d’infractions au nom de leur prétendue foi, alors qu’ils demeurent, en réalité, de simples délinquants ancrés dans un mode de vie déviant et dépourvus de toute connaissance religieuse réelle."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Farhad_Khosrokhavar
"L’absence de statistique officielle ne doit pas empêcher de regarder la réalité en face, telle qu’elle est vécue au quotidien par les acteurs de terrain et évaluée par les observateurs. Ainsi, dès 2004, M. Farhad Khosrokhavar constatait dans son livre L’islam dans les prisons que « les musulmans forment la majorité de la population carcérale, leur taux dépassant souvent les 50 %, avoisinant parfois les 70 %, voire les 80 % dans les prisons poches des "banlieues", soit huit prisonniers sur dix », tout en relevant que les musulmans ne représentaient, à l’extérieur des prisons, que 7 à 8 % de la population vivant en France (. On peut ainsi estimer qu’environ 60% de la population carcérale, soit 40 000 détenus, peuvent être considérés comme de religion ou de culture musulmane.
Parmi les détenus de confession ou de culture musulmane, se trouvent des personnes (de nationalité française, de nationalité étrangère ou ayant plusieurs nationalités) issues de familles dont l’islam était déjà la religion, mais aussi de nombreuses personnes converties lors de leur séjour en détention. Pour M. Farhad Khosrokhavar, l’attrait de l’islam en prison peut s’expliquer par le fait que « [l]es groupes sociaux qui s’estiment lésés par la société apprécient d’autant plus l’islam qu’il est considéré comme dangereux ou redoutable par les classes moyennes et supérieures, celles-là même qui, à leurs yeux, leur barrent l’accès à la plénitude de leurs droits. Rejetés par les "nantis", la religion d’Allah fascine davantage ceux qui ont mailles à partir avec l’ordre social. En épousant l’islam, ils prennent ainsi le contre-pied de la société des "puissants" et des "intégrés", perçus comme hostiles » (9). D’autres personnes se déclarent aussi musulmanes pour se protéger, l’appartenance au groupe majoritaire pouvant permettre d’éviter des brimades voire des persécutions d’autres détenus : l’affichage d’une appartenance à l’islam peut aider « contre d’autres groupes : on fait appel à la solidarité entre frères en religion pour résister à la pression des caïds, à l’agression d’individus plus puissants ou à des groupes susceptibles de mettre à rançon le détenu isolé » (10). Enfin, pour une dernière catégorie de détenus, la revendication de l’appartenance à l’islam n’est qu’un paravent pour se donner une apparence de respectabilité, voire sert parfois de prétexte à la commission d’infractions au nom de leur prétendue foi, alors qu’ils demeurent, en réalité, de simples délinquants ancrés dans un mode de vie déviant et dépourvus de toute connaissance religieuse réelle."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Farhad_Khosrokhavar