https://amitie-entre-les-peuples.org/Christian-Delarue-de-1955-a-1985
Il s’agit de donner la trame d’une conception hétérodoxe d’inspiration marxiste et altermondialiste à la question des classes sociales. [...]
"Le terme de "petite-bourgeoisie" a longtemps fonctionné comme notion stigmatisante, à savoir une accusation portée sur un groupe social qui dans son mode de vie tendait beaucoup à copier le mode de vie "bourgeois". Ce n’est vrai que pour parti. Surtout cela empêche d’aller plus loin dans la réflexion. D’autant, qu’il existe de nos jours une fraction de la petite-bourgeoisie - grosso modo, celle proche des couches modestes - qui est nettement "progressiste" et qui lutte activement pour l’émancipation sous diverses formes.
Des distinctions sont donc à opérer. Dés lors, commençons par le début et entreprenons de donner à la "petite-bourgeoisie" une définition sérieuse. Quitte à constater ensuite que le pluriel est nécessaire.
La tentative de définition vaut pour la France de 2010 et les pays à développement économique et social similaire. Ailleurs des adaptations seraient nécessaires.
1) Localisation générale de la petite-bourgoisie.
La petite-bourgeoisie est une fraction du peuple-classe.
La petite-bourgeoisie est au-dessus des prolétaires.
La petite-bourgeoisie est sous la classe dominante, sous la bourgeoisie.
Mais il importe de ne pas s’en tenir à une conception stratificationniste ou "par étage" et d’aller plus loin avec quelques distinctions supplémentaires. Il s’agira alors de croiser une conception verticale et une horizontale.
La première conception dite verticale distingue trois "petites bourgeoisies" en fonction de leur position par rapport au travail salarié mais vient ensuite immédiatement une seconde conception stratificationniste (dite horizontale) qui s’y ajoute. Cette dernière distingue les prolétaires (moins de 3000 euros net) des couches aisées juste au-dessus (plus de 3000 euros net par mois) . Elles sont aisées mais pas riches car loin de la richesse de la classe dominante.
2) Contenu : Trois petites-bourgeoisies.
Le petit capital Les propriétaires du petit capital sont dominés par le capital financier ou "la finance" : la taille des entreprises concernées est de plus en plus grosse.
Les travailleurs indépendants (ni prolétaires ni bourgeois) : les professions libérales aisées mais pas riches sont membres de la petite-bourgeoisie.
Les travailleurs salariés aisés (ni prolétaire ni "salariés" bourgeois) du public ou du privé. Ce sont des travailleurs qualifiés disposant d’un bon salaire supérieur à 3000 euros net par mois. Ce sont aussi très souvent des cadres intermédiaires.
On notera qu’il existe :
un petit patronat prolétarisé : moins de 3000 euros net mensuel
des travailleurs indépendants prolétarisés (même raison)
3) Aspects subjectifs : Distinction politique.
La petite-bourgeoisie non salariée : Le petit capital comme les travailleurs indépendants se disent majoritairement "de droite".
Ils sont en général contre la RTT, l’augmentation des salaires, les grèves et les manifestations des travailleurs salariés. Mais ces catégories sociales néanmoins dominées pourraient aujourd’hui se retrouver plus massivement en accord avec les travailleurs du rang pour revendiquer des TTF, une réglementation des banques et de la finance, une éradication des paradis fiscaux comme tous les "membres" du peuple-classe.
La petite-bourgeoisie salariée : Les travailleurs salariés aisés sont des dominés en position d’être des dominants pour l’encadrement.
De cette ambivalence on remarque qu’ils sont pour partie un groupe social solidaire des prolétaires mais aussi pour une autre fraction les relais de l’exploitation et de la domination de la bourgeoisie.
Certains défendent les couches, pauvres, modestes et moyennes y compris moyennes supérieures parfois mais contestent la classe dominante. C’est le cas de la fraction aisée des enseignants de l’Education nationale. A distinguer comme le fait JC Milner de la bourgeoisie d’Etat qui "pantoufle" dans le privé et réclame des privatisations, des mécanismes de gestion issus du privé, des dispositifs de "marchandisation", etc... Et qui veulent surtout plus de traitement alors qu’ils sont déjà "pétés de thunes" pour le dire enfin comme je l’entends très souvent !
Une vision dynamique et non statique amène à remarquer aussi que les travailleurs qualifiés qui sortent du prolétariat en fin de carrière peuvent aisément se montrer solidaire de leurs semblables ’plus modestes". Remarque à moduler car le souci de conserver les acquis a eu pour résultat paradoxal de voir d’autres aller vers le FN pour empêcher la montée des couches inférieures dangereuses françaises ou non."
-Christian Delarue, Les trois types de "petite-bourgeoisie", 15 septembre 2011 : https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/150911/les-trois-types-de-petite-bourgeoisie
Il s’agit de donner la trame d’une conception hétérodoxe d’inspiration marxiste et altermondialiste à la question des classes sociales. [...]
"Le terme de "petite-bourgeoisie" a longtemps fonctionné comme notion stigmatisante, à savoir une accusation portée sur un groupe social qui dans son mode de vie tendait beaucoup à copier le mode de vie "bourgeois". Ce n’est vrai que pour parti. Surtout cela empêche d’aller plus loin dans la réflexion. D’autant, qu’il existe de nos jours une fraction de la petite-bourgeoisie - grosso modo, celle proche des couches modestes - qui est nettement "progressiste" et qui lutte activement pour l’émancipation sous diverses formes.
Des distinctions sont donc à opérer. Dés lors, commençons par le début et entreprenons de donner à la "petite-bourgeoisie" une définition sérieuse. Quitte à constater ensuite que le pluriel est nécessaire.
La tentative de définition vaut pour la France de 2010 et les pays à développement économique et social similaire. Ailleurs des adaptations seraient nécessaires.
1) Localisation générale de la petite-bourgoisie.
La petite-bourgeoisie est une fraction du peuple-classe.
La petite-bourgeoisie est au-dessus des prolétaires.
La petite-bourgeoisie est sous la classe dominante, sous la bourgeoisie.
Mais il importe de ne pas s’en tenir à une conception stratificationniste ou "par étage" et d’aller plus loin avec quelques distinctions supplémentaires. Il s’agira alors de croiser une conception verticale et une horizontale.
La première conception dite verticale distingue trois "petites bourgeoisies" en fonction de leur position par rapport au travail salarié mais vient ensuite immédiatement une seconde conception stratificationniste (dite horizontale) qui s’y ajoute. Cette dernière distingue les prolétaires (moins de 3000 euros net) des couches aisées juste au-dessus (plus de 3000 euros net par mois) . Elles sont aisées mais pas riches car loin de la richesse de la classe dominante.
2) Contenu : Trois petites-bourgeoisies.
Le petit capital Les propriétaires du petit capital sont dominés par le capital financier ou "la finance" : la taille des entreprises concernées est de plus en plus grosse.
Les travailleurs indépendants (ni prolétaires ni bourgeois) : les professions libérales aisées mais pas riches sont membres de la petite-bourgeoisie.
Les travailleurs salariés aisés (ni prolétaire ni "salariés" bourgeois) du public ou du privé. Ce sont des travailleurs qualifiés disposant d’un bon salaire supérieur à 3000 euros net par mois. Ce sont aussi très souvent des cadres intermédiaires.
On notera qu’il existe :
un petit patronat prolétarisé : moins de 3000 euros net mensuel
des travailleurs indépendants prolétarisés (même raison)
3) Aspects subjectifs : Distinction politique.
La petite-bourgeoisie non salariée : Le petit capital comme les travailleurs indépendants se disent majoritairement "de droite".
Ils sont en général contre la RTT, l’augmentation des salaires, les grèves et les manifestations des travailleurs salariés. Mais ces catégories sociales néanmoins dominées pourraient aujourd’hui se retrouver plus massivement en accord avec les travailleurs du rang pour revendiquer des TTF, une réglementation des banques et de la finance, une éradication des paradis fiscaux comme tous les "membres" du peuple-classe.
La petite-bourgeoisie salariée : Les travailleurs salariés aisés sont des dominés en position d’être des dominants pour l’encadrement.
De cette ambivalence on remarque qu’ils sont pour partie un groupe social solidaire des prolétaires mais aussi pour une autre fraction les relais de l’exploitation et de la domination de la bourgeoisie.
Certains défendent les couches, pauvres, modestes et moyennes y compris moyennes supérieures parfois mais contestent la classe dominante. C’est le cas de la fraction aisée des enseignants de l’Education nationale. A distinguer comme le fait JC Milner de la bourgeoisie d’Etat qui "pantoufle" dans le privé et réclame des privatisations, des mécanismes de gestion issus du privé, des dispositifs de "marchandisation", etc... Et qui veulent surtout plus de traitement alors qu’ils sont déjà "pétés de thunes" pour le dire enfin comme je l’entends très souvent !
Une vision dynamique et non statique amène à remarquer aussi que les travailleurs qualifiés qui sortent du prolétariat en fin de carrière peuvent aisément se montrer solidaire de leurs semblables ’plus modestes". Remarque à moduler car le souci de conserver les acquis a eu pour résultat paradoxal de voir d’autres aller vers le FN pour empêcher la montée des couches inférieures dangereuses françaises ou non."
-Christian Delarue, Les trois types de "petite-bourgeoisie", 15 septembre 2011 : https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/150911/les-trois-types-de-petite-bourgeoisie