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    Méthode de la dissertation: le plan dialectique

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Messages : 20744
    Date d'inscription : 12/08/2013
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    Méthode de la dissertation: le plan dialectique Empty Méthode de la dissertation: le plan dialectique

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 12 Jan - 21:00

    http://www.espacefrancais.com/le-plan-dialectique/


    Par exemple, à la question, "une littérature authentique doit-elle être une littérature nationale ?", on peut imaginer une thèse: l'universel est abstrait, seule notre littérature nationale a une valeur ; une antithèse: les particularismes nationaux empêche la diffusion de la culture, la vrai culture n'a pas de patrie, et une synthèse ou dépassement dialectique de la contradiction qui serait: "C'est à partir des éléments les plus intimes d'une vie individuelle ou les plus singuliers d'une culture que l'on peut communiquer une expérience de portée universelle".

    par exemple j'ai eu un devoir du type: "les valeurs démocratiques rendent-ils l'Occident légitime à les imposer aux autres ?" et une réponse avec comme thèse: "les valeurs démocratiques font la grandeur et la supériorité de l'Occident", comme antithèse "mais ces valeurs sont abîmés par l'impérialisme militaire qui poussent les peuples non-occidentaux à rejeter la démocratie comme une invention de colonialistes" et comme troisième partie: "mais en réalité les deux camps ont torts car l'Occident n'a pas a imposé des valeurs qui sont déjà en germe dans des cultures étrangères (et là je montrais que la démocratie a aussi émergé dans le système des palabres africains ou dans les conseils de village en Inde, et que donc la prétention des Occidentaux a avoir inventé la démocratie était tout aussi infondée que la démarche des nationalistes qui la rejette comme "un mensonge de l'Occident".

    Méthodologie de la dissertation.

    Quel est le problème posé par le sujet ?

    A aucun moment on attend que soit donné un avis sur la question posé. Il faut interroger les conditions de possibilité de la question. En dissertation, on s’intéresse principalement au sens que les mots ont.

    Examiner les singulier et les pluriels de la question : ex : la religion crée-t-elle du commun ?

    Chercher les synonymes, les antonymes, les connotations des termes du sujet.

    Chercher ce que le sujet /les termes masque, ce qu’il ne dit pas, ce qu’il exclut.

    Travailler sur la polysémie des termes. Comme ils peuvent après plusieurs sens, le sens proposé change la réponse à la question. Problématiser les définitions, montre ce qu’elles permettent ou interdisent.

    Une fois tous les termes définis, dégager le présupposé du sujet. La problématique vise à interroger, remettre en question ce présupposé.

    A quelles conditions est-il possible de dire une chose telle que la question posée ?

    Ex : J’ai un corps. Faut-il penser le rapport de l’âme au corps comme un rapport de possession ? Une partie sur les modes de liaison du corps et de l’âme ; puis un retournement ou le présupposé dualiste est critiqué (je suis un corps = matérialisme).

    Définir la religion comme structure, génératrice de dogme, visant l’universel, etc., c’est bien la lier au commun. Mais on constate qu’empiriquement, la religion est plurielle, et que se pose donc le problème de la coexistence de groupes différents.

    Le commun est lié aux normes, au groupe, aux éléments partagés, mais tout groupe n’est-il pas différenciation d’avec d’autre, exclusion, etc.

    Créé-t-elle pose la question de savoir si le commun préexiste à la religion ou en est-il la conséquence ? Y-a-t-il plusieurs commun concurrents ?

    Antonyme de créer : détruit.

    La question présuppose que la religion est quelque chose de séparé, qui peut donc agir, avoir un effet sur.

    En général, le présupposé du sujet est dans le verbe.

    On peut aussi se demander si la religion crée du commun comme son but u si elle en possède un autre.

    On peut donc commencer par répondre que oui la religion crée du commun, mais à telle et telle condition.

    Il est possible d’avoir des réponses différentes en travaillant continuellement le sujet.

    On ne fait pas : oui, non, peut-être. On montre les tensions du sujet, puis on le renverse en montrant le présupposé du sujet.

    Construire une argumentation cohérente et qui progresse. Crée une ligne directrice dans le sujet. Choisir une ligne et s’y tenir. Expliquer comment on
    passe d’un point A à un point B. NE PAS FAIRE UN PLAN Thématique, mais chronologique.

    Toute la philosophie se joue dans les transitions, le moment où on montre les limites d’un argument et la nécessité de passer à autre chose.

    Le plan doit répondre au sujet donné, si on s’aperçoit qu’il aurait pu fonctionner pour un autre, il faut le changer.

    Avoir plusieurs définitions pour chaque terme, idéalement 3, une pour chaque partie, et montrer comment les variations du sens d’un terme affectent le sens des autres ou la réponse à la question.

    La dissertation est censée s’adresser à un lecteur moins intelligent que nous : être explicite, rendre les choses complexes simples, évidentes. Ne pas dire des choses qu’on ne comprend pas, ne pas utiliser des termes que l’on ne comprend pas ou que l’on ne définit pas.

    Ne JAMAIS construire son plan par rapport aux auteurs. Mettre les auteurs au service de son argumentation. Les auteurs doivent toujours être expliqués, lu d’une certaine façon, on emprunte leurs concepts (pas d’arguments d’autorités, pas d’allusion)


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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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