"Ce n'est qu'à force d'ignorance qu'on arrive à être insouciant." (p.11)
"Si me sentir souverain dans mon for intérieur, c'était, au fond, ne sentir pas ma dépendance ? Si chacune de mes volontés était un effet avant d'être une cause, en sorte que ce choix, ce libre choix, ce choix en apparence aussi libre que le hasard, eût été réellement (n'y ayan point de hasard) la conséquence inévitable d'un choix antérieur, et celui-ci la conséquence d'un autre, et toujours de même, à remonter jusqu'à ces temps don je n'avais nulle mémoire ?" (p.13)
"...ce vaste monde animé d'un mouvement continuel et continuellement transformé, où d'instant en instant rien ne se produisait qui n'eût la raison de son existence dans l'état antérieur des choses." (p.14)
"Je me suis laisse prendre à des apparences. Quelquefois j’ai fait plus : je me suis trompé presque sciemment, ayant à cela une sorte d’intérêt sans doute, mais un intérêt bien autrement sérieux et durable à ne le pas faire ; et j’ai été mon flatteur et mon complice, au lieu d’être mon conseiller attentif et intègre. J’ai laissé oisive, en moi, une puissance qu’il ne tenait qu’à moi d’exercer pour mon avantage." (p.21)
"Je me borne aujourd'hui à la recherche d'une vérité à l'égard de laquelle il me soit radicalement impossible de concevoir un doute, et qui une fois reçue dans mon esprit y reste inébranlable." (p.23)
"Ce monde présent à tous mes sens, dont je subis l'action et qui subit la mienne, à qui je résiste et qui me résiste en tant de manières." (p.52)
"Pourquoi, à tel moment, ai-je précisément voulu telle chose ? J'étais libre en effet, supposons, de me déterminer ainsi ou autrement ; mais à moins de me déterminer arbitrairement, c'est-à-dire sans raison, car est arbitraire ce qui n'a pas de raison d'être, la question: Pourquoi cette détermination plutôt que cette autre ? se comprend d'autant mieux que le motif pour se déterminer ainsi et le motif pour se déterminer de cette autre manière ne pouvant être les mêmes, puisque les deux déterminations possibles étaient différentes, la prédominance au moins apparente et relative d'un motif sur l'autre paraît avoir été la raison décisive du choix. Mais ce n'est plus la liberté." (p.72)
""Il est possible" veut dire que l'on ignore." (p.96)
-Jules Lequier, Comment trouver, comment chercher une première vérité ?, Éditions Allia, 2009 (1865 pour la première édition), 111 pages.
http://www.lyber-eclat.net/lyber/lequier/verite.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Lequier#Publications
"Si me sentir souverain dans mon for intérieur, c'était, au fond, ne sentir pas ma dépendance ? Si chacune de mes volontés était un effet avant d'être une cause, en sorte que ce choix, ce libre choix, ce choix en apparence aussi libre que le hasard, eût été réellement (n'y ayan point de hasard) la conséquence inévitable d'un choix antérieur, et celui-ci la conséquence d'un autre, et toujours de même, à remonter jusqu'à ces temps don je n'avais nulle mémoire ?" (p.13)
"...ce vaste monde animé d'un mouvement continuel et continuellement transformé, où d'instant en instant rien ne se produisait qui n'eût la raison de son existence dans l'état antérieur des choses." (p.14)
"Je me suis laisse prendre à des apparences. Quelquefois j’ai fait plus : je me suis trompé presque sciemment, ayant à cela une sorte d’intérêt sans doute, mais un intérêt bien autrement sérieux et durable à ne le pas faire ; et j’ai été mon flatteur et mon complice, au lieu d’être mon conseiller attentif et intègre. J’ai laissé oisive, en moi, une puissance qu’il ne tenait qu’à moi d’exercer pour mon avantage." (p.21)
"Je me borne aujourd'hui à la recherche d'une vérité à l'égard de laquelle il me soit radicalement impossible de concevoir un doute, et qui une fois reçue dans mon esprit y reste inébranlable." (p.23)
"Ce monde présent à tous mes sens, dont je subis l'action et qui subit la mienne, à qui je résiste et qui me résiste en tant de manières." (p.52)
"Pourquoi, à tel moment, ai-je précisément voulu telle chose ? J'étais libre en effet, supposons, de me déterminer ainsi ou autrement ; mais à moins de me déterminer arbitrairement, c'est-à-dire sans raison, car est arbitraire ce qui n'a pas de raison d'être, la question: Pourquoi cette détermination plutôt que cette autre ? se comprend d'autant mieux que le motif pour se déterminer ainsi et le motif pour se déterminer de cette autre manière ne pouvant être les mêmes, puisque les deux déterminations possibles étaient différentes, la prédominance au moins apparente et relative d'un motif sur l'autre paraît avoir été la raison décisive du choix. Mais ce n'est plus la liberté." (p.72)
""Il est possible" veut dire que l'on ignore." (p.96)
-Jules Lequier, Comment trouver, comment chercher une première vérité ?, Éditions Allia, 2009 (1865 pour la première édition), 111 pages.
http://www.lyber-eclat.net/lyber/lequier/verite.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Lequier#Publications