https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Valla
"Si Dieu prévoit l’avenir, il ne peut advenir autrement qu’il ne l’a prévu. Ainsi, s’il a vu que judas prévariquera, il est impossible qu’il ne prévarique pas, c’est-à-dire qu’il est nécessaire qu’il prévarique, à moins que nous voulions que Dieu manque de providence, et il n’en est rien. S’il en est ainsi, assurément l’on doit être d’avis qu’il n’est pas dans la nature de l’espèce humaine d’être doté de la liberté de l’arbitre ; et je ne parle pas seulement des méchants : en effet, il leur est tout autant nécessaire de mal agir qu’aux gentils au contraire, d’agir bien, si toutefois il faut les appeler gentils ou méchants, eux qui sont dénués d’arbitre ou encore considérer que leurs actes sont justes, lorsqu’ils sont nécessaires et contraints. Et ce que ceci implique alors, tu le vois toi-même : car le fait que Dieu, estime celui-ci pour sa justice, ou blâme celui-là pour son injustice, et gratifie l’un d’une récompense, et l’autre d’une punition, semble --- comme je le dis très librement --- être à l’opposé de la justice, si les actions des hommes résultent nécessairement de la prescience de Dieu. Renonçons donc à la religion, à la dévotion, à la piété, aux cérémonies, aux sacrifices ; n’espérons rien de lui, ne faisons aucune prière, ne faisons pas appel à sa miséricorde, négligeons de rendre notre âme meilleur, ne faisons rien enfin, que ce qui [nous] plaît, s’il est vrai que Dieu connaît à l’avance soit notre justice soit notre injustice. Aussi, semble t-il, soit il ne prévoit pas l’avenir, si nous sommes dotés d’un arbitre, soit il n’est pas équitable, si nous n’en sommes pas pourvu."
"Si nous ne voulons pas priver Dieu de la prescience, il nous faut reconnaître que ce qui va arriver est certain, et donc nécessaire, ce qui nous prive de la liberté de l’arbitre."
"S'il est possible qu’advienne autrement ce qui était prévu, la providence est réfutée ; tandis que si c’est impossible, le libre arbitre est réfuté, ce qui est tout autant indigne envers Dieu que si nous le privions de la providence."
-Lorenzo Valla, Du libre arbitre, 1439.
-Lodi Nauta, In Defense of Common Sense. Lorenzo Valla's Humanist Critique of Scholastic Philosophy,
"
-Lorenzo Valla, On pleasure (De Voluptate),
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"Si Dieu prévoit l’avenir, il ne peut advenir autrement qu’il ne l’a prévu. Ainsi, s’il a vu que judas prévariquera, il est impossible qu’il ne prévarique pas, c’est-à-dire qu’il est nécessaire qu’il prévarique, à moins que nous voulions que Dieu manque de providence, et il n’en est rien. S’il en est ainsi, assurément l’on doit être d’avis qu’il n’est pas dans la nature de l’espèce humaine d’être doté de la liberté de l’arbitre ; et je ne parle pas seulement des méchants : en effet, il leur est tout autant nécessaire de mal agir qu’aux gentils au contraire, d’agir bien, si toutefois il faut les appeler gentils ou méchants, eux qui sont dénués d’arbitre ou encore considérer que leurs actes sont justes, lorsqu’ils sont nécessaires et contraints. Et ce que ceci implique alors, tu le vois toi-même : car le fait que Dieu, estime celui-ci pour sa justice, ou blâme celui-là pour son injustice, et gratifie l’un d’une récompense, et l’autre d’une punition, semble --- comme je le dis très librement --- être à l’opposé de la justice, si les actions des hommes résultent nécessairement de la prescience de Dieu. Renonçons donc à la religion, à la dévotion, à la piété, aux cérémonies, aux sacrifices ; n’espérons rien de lui, ne faisons aucune prière, ne faisons pas appel à sa miséricorde, négligeons de rendre notre âme meilleur, ne faisons rien enfin, que ce qui [nous] plaît, s’il est vrai que Dieu connaît à l’avance soit notre justice soit notre injustice. Aussi, semble t-il, soit il ne prévoit pas l’avenir, si nous sommes dotés d’un arbitre, soit il n’est pas équitable, si nous n’en sommes pas pourvu."
"Si nous ne voulons pas priver Dieu de la prescience, il nous faut reconnaître que ce qui va arriver est certain, et donc nécessaire, ce qui nous prive de la liberté de l’arbitre."
"S'il est possible qu’advienne autrement ce qui était prévu, la providence est réfutée ; tandis que si c’est impossible, le libre arbitre est réfuté, ce qui est tout autant indigne envers Dieu que si nous le privions de la providence."
-Lorenzo Valla, Du libre arbitre, 1439.
-Lodi Nauta, In Defense of Common Sense. Lorenzo Valla's Humanist Critique of Scholastic Philosophy,
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-Lorenzo Valla, On pleasure (De Voluptate),
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