https://books.google.fr/books?id=srhAjPCYKk4C&pg=PA97&lpg=PA97&dq=diderot+jusnaturalisme&source=bl&ots=eT_B2Z3B8v&sig=_7f03s6clg5xnVhgyIiDlM4wNsY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjY0qDt8fXVAhXGfxoKHb8QBoMQ6AEIRDAE#v=onepage&q=diderot%20jusnaturalisme&f=false
"Le concept du droit naturel est l'un des plus vieux concepts de la philosophie. Quoique son évolution sémantique ait suscité d'opiniâtres controverses au cours desquelles il a été mis en question, voire souvent enterré et, cependant, toujours de nouveau exhumé et ressuscité, il a franchi les siècles de la pensée occidentale comme s'il possédait, au tréfonds de ses méandres et de ses équivoques, une dimension éternitaire. [...]
Il faut aussi noter que l'allaince des deux termes de "droit" et de "nature" est chargée d'obscurité. [...]
L'historien du droit E. Wolf [...] avait classé et commenté [...] les acceptions multiples de ces deux termes [...] "le mot "nature" est susceptible de 17 sens tandis que le mot "droit" en revêt 15: ce qui donne 255 combinaisons imaginables"." (p.7)
"Grotius écrivait bien, au début du XVIIe siècle, que le droit [naturel] serait ce qu'il est "même si Dieu n'existait pas"." (p.24)
"[Pour Aristote] le droit naturel est une dimension substantielle de l'être parce que la nature (Physis) a, par soi, c'est-à-dire, indépendamment de toute espèce de convention (Nomos), la dimension et la vocation d'une norme." (p.39)
"Dans le corpus thomiste, il n'y a pas de place pour le volontarisme dont Duns Scot et surtout Suárez se feront les défenseurs." (p.55)
"Contre le nominalisme montant des Occamiens, il considérait que les idées, loin d'être des créations humaines, sont des réalités divines et que, parmi elles, la notion du droit naturel est l’œuvre de Dieu lui-même." (p.59)
"Bodin, comme Aristote et saint Thomas, conçoit [...] le monde comme un tout ordonné, hiérarchisé et finalisé." (p.62)
"La sociabilité n'est pas, souligne Pufendorf, une inclination, mais une obligation, c'est-à-dire le principe des "devoirs" que l'homme, conformément à la loi naturelle voulue par Dieu, a charge d'accomplir volontairement et librement afin que son humanité le distingue des autres créatures." (p.87)
"Consciemment ou non, [Diderot] rejoignait philosophiquement Grotius pour faire de la raison le critère nécessaire et suffisant de tout ce qui est humain: la raison qui, disait-il en substance, est la règle universelle immanente à l'espèce entière, supplante la volonté prescriptive d'un Dieu transcendant." (p.97)
"Sous une apparente convergence de vues, Spinoza, non sans ironie, n'en est pas moins l'adversaire déclaré de Hobbes." (p.101)
-Simone Goyard-Fabre, Les embarras philosophiques du droit naturel, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, coll. Histoire des idées et des doctrines, 2002.
"Le concept du droit naturel est l'un des plus vieux concepts de la philosophie. Quoique son évolution sémantique ait suscité d'opiniâtres controverses au cours desquelles il a été mis en question, voire souvent enterré et, cependant, toujours de nouveau exhumé et ressuscité, il a franchi les siècles de la pensée occidentale comme s'il possédait, au tréfonds de ses méandres et de ses équivoques, une dimension éternitaire. [...]
Il faut aussi noter que l'allaince des deux termes de "droit" et de "nature" est chargée d'obscurité. [...]
L'historien du droit E. Wolf [...] avait classé et commenté [...] les acceptions multiples de ces deux termes [...] "le mot "nature" est susceptible de 17 sens tandis que le mot "droit" en revêt 15: ce qui donne 255 combinaisons imaginables"." (p.7)
"Grotius écrivait bien, au début du XVIIe siècle, que le droit [naturel] serait ce qu'il est "même si Dieu n'existait pas"." (p.24)
"[Pour Aristote] le droit naturel est une dimension substantielle de l'être parce que la nature (Physis) a, par soi, c'est-à-dire, indépendamment de toute espèce de convention (Nomos), la dimension et la vocation d'une norme." (p.39)
"Dans le corpus thomiste, il n'y a pas de place pour le volontarisme dont Duns Scot et surtout Suárez se feront les défenseurs." (p.55)
"Contre le nominalisme montant des Occamiens, il considérait que les idées, loin d'être des créations humaines, sont des réalités divines et que, parmi elles, la notion du droit naturel est l’œuvre de Dieu lui-même." (p.59)
"Bodin, comme Aristote et saint Thomas, conçoit [...] le monde comme un tout ordonné, hiérarchisé et finalisé." (p.62)
"La sociabilité n'est pas, souligne Pufendorf, une inclination, mais une obligation, c'est-à-dire le principe des "devoirs" que l'homme, conformément à la loi naturelle voulue par Dieu, a charge d'accomplir volontairement et librement afin que son humanité le distingue des autres créatures." (p.87)
"Consciemment ou non, [Diderot] rejoignait philosophiquement Grotius pour faire de la raison le critère nécessaire et suffisant de tout ce qui est humain: la raison qui, disait-il en substance, est la règle universelle immanente à l'espèce entière, supplante la volonté prescriptive d'un Dieu transcendant." (p.97)
"Sous une apparente convergence de vues, Spinoza, non sans ironie, n'en est pas moins l'adversaire déclaré de Hobbes." (p.101)
-Simone Goyard-Fabre, Les embarras philosophiques du droit naturel, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, coll. Histoire des idées et des doctrines, 2002.