https://academienouvelle.forumactif.org/t3665-fernand-braudel-la-dynamique-du-capitalisme-la-mediterranee-espace-et-histoire-ecrits-sur-l-histoire-ii?highlight=fernand+braudel
"L'approche macroéconomique correspond à la scène d'ouverture d'un western spaghetti : afin de planter le décor de son histoire, le réalisateur utilisera le plus souvent un cadrage panoramique. Il débutera en montrant les vastes étendues désertiques et l'environnement aride, à perte de vue. Puis, il zoomera un peu la caméra sur la petite ville que le spectateur devine au loin. Il zoomera davantage encore sur ses ruelles vides, les branches d'arbres qui volent au vent et qui vous font passer d'un gros plan sur le saloon à un gros plan sur la prison. Il s'arrêtera alors sur l'activité qui règne dans ces deux lieux : l'agitation des parties de poker ou le calme des adjoints du shérif. Qu'est-ce qui garantit l'équilibre de cette petite ville ? Les pots de vin du notable de la ville, la loi que les forces de l'ordre tentent de faire respecter avec difficulté, le commerce florissant de l'or, les services délicats des jeunes femmes du saloon ? Bien que les économistes meurent rarement le colt à la main, il y a beaucoup de similitudes entre un western spaghetti et la macroéconomie. Nous étudierons les fonctions occupées par les différents protagonistes, les liens qui les unissent, ou encore les causes susceptibles de venir perturber l'équilibre de ces relations. [...]
L'approche microéconomique, quant à elle, est plus intimiste. Elle multiplie les plans rapprochés : celui du cow-boy Ennis, clope à la bouche, colt à la ceinture, fusil sur la selle. Vous saurez tout de sa vie : son mariage avec Lureen, son secret avec Jack. Vous vous attarderez sur les choix difficiles qui composent la dure vie d'un cowboy : un whisky, certes, mais avec ou sans glaçon ? Qui descendre en premier : la brute ou le truand ? Finir avec laquelle : la brune ou la rousse (les westerns sont souvent un peu machistes) ?"
"La production de tous les biens et services, individuels ou collectifs, qui sont fournis à d'autres unités que celles qui les ont produits, soit gratuitement, soit à des prix économiquement non significatifs. On l'appelle autre production non marchande (la production pour compte propre étant elle aussi considérée comme de la production non marchande). Elle représente plus de 10% de la production totale."
"Les services marchands avaient une valeur ajoutée (une production) d'environ à 1 077 milliards d'euros constants en 2015, auxquels il faut ajouter les 430 milliards d'euros des services non marchands ; 1 507 milliards sur un total de 1 894 (plus des 3/4)."
"La dépense est l'opération d'acquisition, par les agents économiques, des biens et services produits, à partir des revenus obtenus durant la phase de répartition. On distingue deux types de dépenses : la consommation (lorsque le bien ou service acquis a pour finalité la satisfaction des besoins de l'agent) et l'investissement (lorsque le bien a été acquis dans l'optique d'être réutilisé pour produire d'autres biens ou services).
En première approximation, nous appellerons production la création de biens et de services au cours d'une période de temps donnée (le plus souvent l'année). Cette définition sera substantiellement amendée dans les sections suivantes., pour y inclure notamment l'ensemble des activités comptabilisées dans la production.
La répartition désigne l'opération de ventilation des biens et services produits entre les différents agents économiques ayant pris part au processus de production. Elle recouvre également l'ensemble des opérations de redistribution qui ont conduit à modifier la ventilation initiale des revenus."
"L'investissement [est] principalement le fait des entreprises (pour plus de la moitié), des ménages (un bon quart) et des APU [Administrations publiques] (pour près d'1/6)."
"La production [définition INSEE] est l'activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services, et le résultat de cette activité. Les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain ne font pas partie de la production."
"En économie, on distingue trois types d'actifs :
Les actifs réels (e.g. un logement)
Les actifs financiers (e.g. une action)
Les actifs monétaires.
La comptabilité nationale adopte, quant à elle, une classification légèrement différente. Elle se contente de distinguer les actifs financiers des actifs non-financiers. Elle range les actifs monétaires dans les actifs financiers (elle dénomme cette catégorie "numéraire et dépôts"). [...]
Au sein des actifs non financiers, la comptabilité nationale opère une distinction entre les actifs incorporels (brevets, marques commerciales) et les actifs corporels qui sont, soit non reproductibles (terrains, gisements), soit reproductibles. Enfin, les actifs reproductibles peuvent être des actifs circulants (stocks) ou des actifs fixes (logements, machines, infrastructures, cheptel, etc.)."
"S'il résulte de la confrontation d'une multitude d'offres et de demandes sur un marché concurrentiel, comme on le décrit dans la vision par le marché, alors il [le prix] est censé représenter à la fois ce qu'il en coûte réellement de produire une unité du produit en question et l'intensité de la demande qui se porte sur lui. Dans ce cas, que ce prix nous convienne personnellement ou non, il mesure la valeur d'échange qui résulte du fonctionnement du marché à un moment donné et l'on voit mal au nom de quoi on ne lui reconnaîtrait pas une certaine dose d'objectivité. Mais beaucoup de prix ne sont pas déterminés sur un marché parfaitement concurrentiel :
soit parce qu'il existe des monopoles (EDF pendant très longtemps), des cartels (OPEP), des subventions (métro), des taxes (essence), des quotas (lait), des professions encadrées (taxis, pharmaciens), etc.
soit parce qu'il n'existe pas de prix du tout (services publics non marchands)."
"Si l'on veut une véritable mesure de l'augmentation des quantités produites, il faut donc neutraliser la hausse des prix. Les comptables nationaux calculent donc les grandeurs en valeur réelle (ou encore en volume). Cette méthode consiste à exprimer les quantités de l'année aux prix de l'année précédente."
"Valeur Ajoutée (nette) = Production - Consommation Intermédiaire - Consommation de Capital Fixe."
"Au pôle Production figure le PIB, que nous avons (approximativement) défini comme la somme des valeurs ajoutées de l'ensemble des secteurs de l'économie (approche dite par la production)."
"Ce qui reste aux entreprises une fois les parts versées aux salariés et aux administrations publiques s'appelle l'excédent brut d'exploitation (EBE) : il représente un peu moins de 30% de la valeur ajoutée des sociétés non financières. L'EBE sert à rémunérer pour une part le capital."
"La rémunération du capital (ce que la comptabilité nationale appelle les revenus de la propriété). Il s'agit essentiellement de :
-dividendes versés aux actionnaires
-intérêts versés (e.g. aux banques) en contrepartie des dettes financières contractées (e.g. des crédits).
Ces dividendes et ces intérêts vont constituer une partie des revenus primaires d'autres unités institutionnelles (les ménages lorsqu'ils sont actionnaires ou les établissements financiers qui ont accordé des crédits aux sociétés non financières)."
"Moins de la moitié des prélèvements obligatoires (soit 20% du PIB environ) est redistribuée aux agents économiques sous forme de transferts sociaux (ou prestations sociales) en espèce, en accord avec notre politique de redistribution sociale. A la différence des revenus primaires (qui traduisent la participation des agents au processus de production), les transferts sociaux sont versés - pour une large part - sans contrepartie directe (ce qui ne signifie pas sans condition) afin d'assurer, par ce principe de solidarité, le lien social qui cimente nos sociétés (la question du délitement éventuel de ce lien social dépasse très largement le cadre de ce cours et nécessiterait un détour approfondie par la sociologie et les sciences politiques). On appelle ces transferts des revenus secondaires.
les administrations publiques fournissent également, à titre gratuit ou quasi-gratuit, des transferts en nature, c'est-à-dire des services publics (principalement dans les domaines de l'éducation et de la santé), dont le coût aurait dû être supporté par les agents économiques s'ils n'avaient pas été pris en charge par les administrations publiques. Ces transferts en nature sont évalués par la comptabilité nationale à plus de 15% du PIB. Nous rappelons que cette évaluation ne comptabilise aucun profit ; au coût du marché, l'évaluation serait sans doute bien supérieure."
"Pour obtenir le revenu réel ou pouvoir d'achat, il faut diviser le revenu courant par l'indice de prix de l'année et multiplier par l'indice des prix de l'année de base."
"Dans le cadre de la redistribution horizontale contemporaine, les biens portant vont payer pour les malades (couverture maladie de la Sécurité sociale), les actifs vont payer pour les retraités (système de retraite par répartition), les actifs occupés vont payer pour les chômeurs (couverture chômage), les gens sans enfant vont payer pour les familles (allocations familiales), etc. On ne redistribue donc pas de haut en bas (des riches vers les pauvres) mais de façon transversale, d'un individu à l'autre selon son statut."
"La Sécurité sociale couvre plusieurs risques, classés en quatre "banches" :
Maladie (tous les risques liés à la santé, en-dehors du cadre professionnel, de même que la maternité et le décès). Parmi les prestations correspondantes, on trouve notamment les remboursements (d'une partie) des frais médicaux ou des médicaments.
Accidents du travail et Maladies professionnelles. Les indemnités lors des arrêts de travail font partie des prestations correspondantes.
Famille. Les prestations correspondantes sont versées par la CAF : il s'agit essentiellement des allocations familiales, des allocations logement et des minima sociaux (notamment le RSA).
Vieillesse. Les retraites constituent les prestations sociales de cette branche.
Le Pôle Emploi a, quant à lui, la gestion de l'assurance chômage."
"50% des foyers n[e sont] pas imposables à l'IRPP."
"L'IRPP est déclaratif (il faut, chaque année, déclarer ses revenus à l'administration fiscale, qui procède alors au calcul)."
"On rappelle équilibre ressources-emplois en économie ouverte (c'est-à-dire en tenant compte du reste du monde) l'équation suivante :
PIB + Importations = Consommation finale+ FBCF + Variation de stocks + Exportations."
"Demande globale = Consommation + FBCF + Variation de stocks + Exportations."
"La loi de l'offre et de la demande, dans ses aspects les plus basiques, signifient que :
Lorsque le prix d'un bien augmente, la demande pour ce bien diminue alors que l'offre augmente.
Lorsque le prix d'un bien diminue, la demande pour ce bien augmente alors que l'offre diminue.
Il s'agit d'un principe plutôt que d'une "« loi »" : le vocable de loi est très largement usurpé puisque l'on peut citer divers contre-exemples. Pour autant, pour des biens ordinaires, ce principe est une bonne approximation des phénomènes que l'on peut observer empiriquement."
"Toute décision se caractérise par ce qu'il convient d'appeler un coût d'opportunité. Puisque choisir quelque chose c'est renoncer à autre chose, le coût d'opportunité d'une part de charlotte aux framboises est le nombre de portions de mousse au chocolat auxquelles il a fallu renoncer pour obtenir la part de charlotte aux framboises. Les coûts ne se restreignent donc pas aux dépenses monétaires. Par exemple, le coût de vos études ne se réduit pas à leur financement : il y faut ajouter tout ce que vous pourriez gagner en travaillant plutôt qu'en étudiant."
"[L'individu de la théorie économique dominante, le célèbre homo œconomicus] est supposé rationnel (qui vient du latin ratio, le calcul). La théorie pose, à son égard, plusieurs hypothèses :
il préfère consommer plus que moins : sa satisfaction est alors plus grande lorsqu'il mange deux parts de gâteau plutôt qu'une seule, trois plutôt que deux, etc. Notre homo œconomicus étant de santé solide, il ne craint nullement la crise de foie ! L'expression consacrée - sans doute un peu pompeuse - consiste à dire que ses préférences ne sont jamais saturées.
il sait jauger la satisfaction qu'il peut tirer de chacun des biens qu'il est susceptible de pouvoir consommer, de même que toute combinaison de ces biens (appelée panier). Il peut ainsi classer tous les paniers possibles par ordre de préférence (de ceux qui lui apportent le plus de satisfaction ou d'utilité, jusqu'à ceux qui ne lui en apportent aucune), ce qui - vous en conviendrez - suppose d'avoir déjà une belle expérience de la vie ! [...]
Il s'avère cohérent dans ses classements. Les économistes définissent par exemple un axiome de transitivité, qui garantit cette cohérence. Si un individu a déclaré préférer un panier de biens à un panier , le panier à un panier , on présuppose qu'il doit nécessairement préférer le panier au panier . De prime abord, cet axiome semble particulièrement logique. Pour autant, de nombreuses études (relevant de l'économie expérimentale) tendent à prouver que dans la pratique, de nombreuses personnes en respectent pas cet axiome."
"On appelle productivité apparente horaire du travail (PHAT) la quantité de biens produits en 1 heure de travail."
"La question principale qui se pose aux économistes est celle de la coordination. Elle se pose d'ailleurs d'autant plus qu'ils adoptent une démarche individualiste : si les individus prennent leurs décisions séparément les uns des autres et ne se préoccupent que de leur intérêt personnel, qu'est-ce qui garantit que ces décisions s'harmoniseront ? A priori rien : on peut même plutôt craindre le contraire, avec pour conséquence du chômage, des pénuries, des crises, etc., tous ces maux qui apparaissent comme la conséquence de défauts de coordination. Afin de les éviter, ne serait-il pas préférable de planifier l'activité économique, comme le pensait Marx ? Non, répondent les économistes du courant dominant, qui sont généralement favorables au libéralisme économique : sous certaines hypothèses, qu'il importera de préciser, le marché est la solution la plus efficace à tous les problèmes de coordination. Mankiw l'exprime de manière un peu plus mesurée dans son sixième principe :
Les marchés sont une façon efficace d'organiser l'activité économique.
C'est déjà ce qu'essayait de montrer Adam Smith dans La Richesse des Nations, avec des réserves toutefois, relativement importantes. L'échange permet aux individus de se spécialiser. Or, ils ont intérêt à se spécialiser car cela les rend plus efficaces, mais la division du travail qui en résulte les rend aussi plus dépendants les uns des autres : le boulanger dépend du boucher, qui dépend du cordonnier, etc. La dépendance n'est pas un problème en soi : dans la famille, les jeunes enfants dépendent de leurs parents, mais ces derniers se soucient, en général, de subvenir à leurs besoins. Elle devient en revanche un problème quand la division du travail s'étend à l'échelle régionale, nationale, puis internationale. Quand bien même nous le voudrions, remarque Smith, nous n'aurions pas le temps de nouer avec toutes les personnes dont nous dépendons, les relations amicales qui nous assureraient de leur bienveillance, et, par conséquent, de leur secours en cas de besoin ! Il vaut donc mieux, pour les amener à nous rendre service, en appeler à leur intérêt bien compris, donc avoir quelque chose à leur offrir en échange de ce que nous leur demandons. Smith pense que la société peut reposer sur l'échange de biens et de services entre individus, rendus dépendants par la division du travail, ce qui revient à dire qu'elle peut reposer sur le marché, qui est le lieu où s'effectuent tous ces échanges. Cette thèse n'est justifiée que si l'on parvient à démontrer que les mécanismes du marché - ce que Smith appelait la main invisible - garantissent l'harmonisation des choix individuels. C'est ce qu'essaieront de faire nombre de ses successeurs.
De nos jours, une grande majorité d'économistes admettent que le marché est très souvent la moins mauvaise des solutions aux problèmes économiques. Pour le montrer il faut d'abord se convaincre que le fonctionnement du marché conduit, non pas au chaos, mais tend vers un équilibre, c'est-à-dire une situation dans laquelle personne n'est incité à modifier son choix. Ensuite, il faut s'assurer que cet équilibre est stable et efficace, soit qu'il n'existe pas d'autre situation dans laquelle la satisfaction d'un individu pourrait être améliorée sans pénaliser la satisfaction d'un autre. Cela n'exclut pas l'existence de défaillances (en anglais, market failures), donc l'échec de la main invisible, comme le montrent par exemple les embouteillages. Dans ce cas, l'intervention de l'Etat peut venir suppléer le marché pour aider les individus à se coordonner."
"La théorie des jeux non-coopérative prévoit que la situation sur laquelle débouchent les individus est rarement optimale. A être trop rationnel individuellement, on ne l'est donc pas toujours collectivement !
Évidemment, l'histoire ne dit pas ce qu'il arrive aux délateurs (aux "balances" pour utiliser le vocable couramment employé) lorsque les condamnés sortent de prison. Si l'on prend en compte les conséquences de long terme, il se peut tout à fait que les conclusions soient différentes."
"La firme est une entité conceptuelle qui utilise (sans que l'on ne sache très bien comment) des facteurs de production - les inputs (ce qui rentre = IN) - pour produire un bien de consommation (ou de production) - l'output (ce qui sort = OUT)."
"[La théorie néoclassique] considère schématiquement que la firme produit au moyen de deux inputs : le capital et le travail. Bien sûr, rien n'empêcherait d'en considérer plus : la terre dans l'agriculture notamment. Ces inputs sont convertis en output mais sans que la théorie n'ait à spécifier le processus de production. Seule la quantité maximale d'output que l'on peut obtenir à partir des inputs est indiquée : cette relation, qu'on appelle la fonction de production, est tout ce qui caractérise la firme, qui n'est donc définie que par le biais de cette contrainte technologique."
"Le profit est ce qu'il reste à la firme une fois qu'elle a rémunéré l'ensemble des facteurs de production (soit le capital et le travail) :
La rémunération du capital est le produit du coût du capital (que l'on peut assimiler par simplification au taux d'intérêt car les firmes sont souvent contraintes d'emprunter pour financer le capital utilisé) par le nombre d'unités de capital utilisées . La rémunération du travail est le produit du salaire par le nombre de travailleurs."
"Dans l'approche par le marché, la firme n'a pas de contrainte budgétaire à proprement parler : elle suppose que toutes les unités produites seront vendues et qu'elle pourra se servir de ces revenus pour payer les facteurs de production. La question du décalage temporel entre les décaissements (rémunération des inputs) et les encaissements (ventes des produits finis) n'est jamais posée. Il s'agit d'un point de divergence fondamental avec l'approche par le circuit qui intègre une dimension séquentielle dans l'étude des flux économiques (ce qui est produit est ensuite réparti, puis dépensé, etc.)."
"Il existe traditionnellement une relation décroissante entre les quantités demandées et le prix du bien vendu. L'élasticité-prix de la demande est l'évaluation quantitative de cette relation : elle représente le pourcentage de baisse de la demande suite à une augmentation d'un pourcent du prix de vente. Par exemple, une élasticité de -2 signifie que la demande baisse de 2% lorsque le prix de vente augmente d'1%.
Une diminution du prix de vente engendre deux effets contradictoires sur les recettes :
un effet à la baisse car chaque unité produite est vendue moins cher ;
un effet à la hausse car le nombre d'unités vendues est plus élevé.
L'élasticité-prix de la demande permet de savoir dans quelle mesure le second effet domine le prix, donc s'il est pertinent pour l'entreprise de diminuer (ou d'augmenter) son prix de vente. Si l'élasticité-prix est proche de zéro (on dit que la demande est fortement inélastique) , l'entreprise a tout intérêt à augmenter son prix de vente (lorsqu'elle est price maker, donc hors cadre concurrentiel) de manière à augmenter son profit. Dans le cas contraire (demande fortement élastique), l'entreprise ne peut se permettre d'augmenter son prix, voire à intérêt à le diminuer pour accroître son profit.
C'est cette dernière configuration qui caractérise le mieux les entreprises "low cost", qui peuvent tarifer à bas prix du fait de leurs coûts relativement faibles."
-Parcours personnalisé "Culture économique", Paris 10 Nanterre, 2017, cours à distance dirigé par Aurelien Saidi.
"Logement (y compris chauffage, électricité, gaz et eau), transport et alimentation représentent plus de la moitié des dépenses de consommation finale et ce, quel que soit le niveau de vie des ménages." (p.3)
"Les revenus primaires comprennent les revenus directement liés à une participation des ménages au processus de production, qu’ils soient salariés ou indépendants. La majeure partie des revenus primaires des ménages est constituée de la rémunération des salariés, laquelle comprend les salaires et les cotisations sociales. Ces revenus comprennent aussi les revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, revenus fonciers...)." (p.4)
-Sylvie Le Laidier, Les transferts en nature atténuent les inégalités de revenus, Insee première, N° 1264 - NOVEMBRE 2009.
"Impôt progressif
Un impôt progressif est un impôt dont le taux est plus élevé pour les plus riches et moins élevé pour les plus modestes.
Un système fiscal dans son ensemble est dit progressif si le taux global d'imposition (tous prélèvements confondus) est plus élevé pour les plus riches et moins élevés pour les plus modestes.
Par définition, un système fiscal progressif réduit les inégalités, dans le sens où les écarts de revenus sont plus faibles après impôtts qu'avant impôts.
Dans la mesure où les inégalités sont - au moins pour partie - en dehors de la responsabilité des individus (par exemple, on ne choisit pas ses origines sociales), un système progressif est généralement perçu comme plus juste.
Exemple. Supposons que les individus avec 1 000 euros de revenu mensuel font face à un taux d'imposition de 30%, et que les individus avec 5 000 euros de revenu mensuel font face à un taux d'imposition de 50%. Le système fiscal est progressif.
Avant impôts, les premiers gagnent 1 000 euros et les seconds 5 000 euros, soit un écart de 1 à 5. Après impôts, les premiers gagnent 700 euros et les seconds 2 500 euros, soit un écart de 1 à 3,6. S'il est progressif, le système fiscal réduit les inégalités." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/lexique#progressif )
"Les 50% des Français les plus modestes, gagnant entre 1 000€ et 2 200€ de revenu brut par mois, font face à des taux effectifs d’imposition s’étageant de 41% à 48%, avec une moyenne de 45%. Les 40% suivants dans la pyramide des revenus, gagnant entre 2 300€ et 5 100€ par mois, sont tous taxés à des taux de l’ordre de 48%-50%. Puis, à l’intérieur des 5% des revenus les plus élevés (gagnant plus de 6 900€), et surtout des 1% les plus riches (gagnant plus de 14 000€), les taux d’imposition se mettent très nettement à décliner, et ne dépassent guère les 35% pour les 0,1% des Français les plus aisés (50 000 personnes sur 50 millions)." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/des-impots-progressifs-/11-un-systeme-fiscal-faiblement-progressifou-franchement-regressif- )
"Les impôts sur la consommation (TVA et autres impôts indirects), qui sont également régressifs. Cela provient du fait que les plus pauvres consomment la quasi-totalité de leur revenu, alors que les plus aisés peuvent en épargner une large part." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/des-impots-progressifs-/12-un-systeme-faiblement-progressif-decomposition-par-impots- ).
"Le système fiscal français a la particularité de comporter deux impôts sur le revenu:
-l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), qui est un impôt progressif, avec des taux allant de 5.5% à 41% suivant le revenu du foyer
-et la contribution sociale généralisée (CSG), qui est un impôt individuel et proportionnel taxant tous les revenus à un taux de 8%, et dont les recettes sont affectées aux dépenses sociales (maladie, famille, vieillesse).
La régressivité de notre système d'impôts sur le revenu (IRPP+CSG) s'explique par plusieurs facteurs:
-L'IRPP, mité par les niches fiscales et abaissé par tous les gouvernements successifs, ne rapporte plus aujourd'hui que la moitié de ce que rapporte la CSG.
-La plupart des hauts revenus et des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values, loyers) bénéficient d'exemptions particulières et de règles dérogatoires leur permettant d'échapper au barème de l'IRPP." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/45 )
"La théorie keynésienne repose sur l'analyse, au niveau macroéconomique, de l'articulation entre l'accumulation et la demande. L'accumulation est recherchée aussi bien par les entreprises que par les ménages, les entreprises investissent pour se développer et améliorer leur compétitivité, les ménages épargnent une partie de leur revenu pour accroître leur patrimoine.
Au niveau de l'économie globale, la seule possibilité d'accumulation réside dans l'investissement net
Au niveau de l'économie globale, la seule possibilité d'accumulation réside dans l'investissement net puisque celui-ci correspond à l'accroissement de richesse réelle, l'épargne n'en étant que la contrepartie. Si l'on fait l'hypothèse que les entreprises distribuent tout leur revenu aux ménages, cela implique que l'épargne des ménages est déterminée par l'investissement net des entreprises.
En l'absence de croissance, le capital fixe des entreprises se stabilise et leur investissement net s'annule. La conséquence en est que l'épargne des ménages s'annule aussi. C'est ici qu'intervient le rôle de la demande.
La demande des ménages correspond à leur consommation. Celle-ci génère une production qui elle-même génère des revenus pour les entreprises, ces revenus sont distribués aux ménages. Le problème est que, du fait de leur désir d'accumulation, les ménages n'utilisent qu'une partie de leur revenu pour consommer. La demande des ménages est donc toujours inférieure à la production qu'elle génère, si bien qu'elle ne suffit pas à maintenir l'activité. Pour initier et développer la production, une autre demande, que l'on peut qualifier de primaire, est nécessaire. Dans une économie en croissance, c'est l'investissement net des entreprises qui joue le rôle de demande primaire.
Le blocage de l'accumulation provoque l'effondrement de la demande
En l'absence de croissance, l'investissement net s'annule, il n'y a plus de demande primaire, la demande des ménages ne peut suffire à maintenir l'activité, c'est la crise. Le blocage de l'accumulation provoque donc l'effondrement de la demande. La conséquence en est qu'une économie ne peut rester en régime stationnaire sans intervention extérieure, soit elle est en croissance, soit elle est en dépression. Pour remédier à cet inconvénient, les politiques dites keynésiennes consistent à compenser l'insuffisance de la demande des entreprises par la demande de l'État.
Les politiques keynésiennes consistent à compenser l'insuffisance de la demande des entreprises par la demande de l'État
L'État exerce une action positive sur la demande par ses dépenses, une action négative par ses impôts. Son impact réel sur la demande provient donc du déficit public, c'est lui qui va jouer le rôle de demande primaire lorsque l'investissement des entreprises est défaillant. Les politiques keynésiennes reposent sur l'hypothèse que, malgré une succession de périodes de surchauffe et de dépression, l'économie connaît une croissance de long terme. Pour lisser l'activité, l'État intervient lors des phases dépressives en stimulant la demande par des déficits, lors des phases de croissance il compense par des excédents.
Le problème est qu'en l'absence de croissance de long terme, les déficits l'emportent sur les excédents et la dette publique s'envole, du moins lorsqu'on s'interdit de financer les déficits publics par création monétaire. Or, la croissance a commencé à s'épuiser dès la fin des années soixante. La croissance de la consommation est devenue moins dynamique, puis la première crise pétrolière a marqué la fin de l'énergie bon marché. L'épuisement des ressources naturelles et les contraintes liées à l'environnement ont ainsi mis fin au modèle de croissance que connaissait le monde depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Les économies ont alors tenté de s'adapter en mettant en place la mondialisation."
-Francis Malherbe, La théorie keynésienne (cf: http://www.comptanat.fr/general/keynes2.htm#a1 ).
"Les chômeurs représentent quant à eux 7,2% de la population de 15 à 64 ans en 2015, soit 2,9 millions de personnes. Pour autant, ce chiffre ne donne pas beaucoup d'indications sur la situation relative au marché du travail car la population totale intègre également les inactifs. Il est plus pertinent de rapporter le nombre de chômeurs à la population active afin d'évaluer quelle part de cette population est dépourvue d'emploi. Le pourcentage ainsi obtenu est dénommé taux de chômage. En 2015, il s'élève à 10,0% (soit pratiquement 3 points de plus qu'avant la crise, en 2008)."
"Les actifs occupés contraints au temps partiel. Ces personnes sont pourvues d'un emploi au sens du BIT et sont donc comptabilisées dans la population active occupée mais souhaiteraient travailler plus, du fait qu'elles n'exercent qu'une activité réduite (moins de 35 heures par semaine). Dans la pratique, ces personnes sont donc à mi-chemin entre l'emploi et le chômage. On parle de sous-emploi. Sont assimilables à cette population les personnes en situation précaire qui doivent cumuler plusieurs emplois à temps partiel dans la journée ou dans la semaine afin de se rapprocher de la rémunération d'un emploi à temps plein.
Les actifs travaillant volontairement à temps partiel. Par exemple au 4/5e, de manière à pouvoir garder les enfants le mercredi. Bien que classées parmi les actifs occupés, ces personnes ont un statut qui relève dans la pratique tant de l'emploi que de l'inactivité.
Les chômeurs découragés, qui ont cessé de rechercher effectivement un travail, souvent parce qu'ils ont des difficultés pour retrouver un emploi et ont essuyé de très nombreux refus, du fait de leur âge par exemple (pour les plus de 55 ans). N'étant pas en recherche active d'un emploi, ils ne sont pas comptabilisés parmi les chômeurs. Pourtant, ils accepteraient volontiers un emploi si on leur en proposait un. Leur situation se situe donc à mi-chemin entre l'inactivité et le chômage. Ils font partie de ce qu'il est convenu d'appeler le halo du chômage.
Enfin, certains personnes, considérées comme inactives, ne sont plus à la recherche d'un emploi mais réalisent des activités rémunérées non déclarées. Il s'agit de travail clandestin ou de l'économie informelle. Ces personnes se situent à l'intersection de nos trois catégories."
"Si l'entreprise (ici le tenancier) veut maximiser son profit, il faut donc qu'elle embauche tout travailleur donc la productivité marginale est supérieure au salaire réel. [...] du fait que la productivité marginale du travail est décroissante, plus le salaire réel est élevé, plus la demande de travail est faible. Celle-ci est ainsi décroissante en fonction du salaire réel."
"10% des actifs sont donc des travailleurs non salariés (TNS) : artisans ou commerçants (un TNS sur deux), professions libérales (un sur quatre), agriculteurs (un sur six), etc. On remarquera que les femmes occupent statistiquement plus souvent des emplois salariés que les hommes. Des différences existent aussi au sein de l'emploi salarié : les hommes sont sur-représentés parmi les ouvriers (notamment, près de 90% des ouvriers qualifiés) alors que les femmes le sont parmi les employés (notamment, près de 80% des employés non-qualifiés)."
"En 2015, 85,6% de l'emploi salarié des 15-64 ans est à durée indéterminée (mais à peine un salarié sur deux pour les mois de 25 ans), contre 10,4% à durée déterminée. Les autres emplois sont des contrats d'apprentissage ou de l'intérim."
"Le chômage de longue durée (plus d'un an de recherche d'emploi) concerne 42,4% des chômeurs en 2012. Ce pourcentage est en nette augmentation depuis 2008 (+4,5 points), au détriment des 15-24 ans et des plus de 50 ans : il est plus fréquent chez les jeunes mais de plus longue durée chez les seniors."
"Le halo du chômage concerne essentiellement les jeunes et les femmes. Si ces personnes, au nombre de 1,4 million environ en 2015, étaient comptabilisées comme chômeurs, le taux de chômage serait de 40 à 50% plus élevé."
"Autoriser une baisse du salaire minimum reviendrait à entériner une diminution du revenu des ménages et aurait pour conséquences un fléchissement de la demande de biens de consommation."
"Les différentiels de taux de chômage semblent ainsi s'expliquer par d'autres variables plus pertinentes que les caractéristiques propres aux législations du travail."
"Le salaire indirect prend la forme de cotisations sociales (patronales ou salariales), affectées au financement des administrations de Sécurité sociale, qui fournissent des prestations sociales, ou de l'UNEDIC, chargée de la gestion de l'assurance chômage. Ces organismes garantissent au salarié un revenu de remplacement s'il venait à tomber malade, prendre sa retraite ou perdre son emploi. Le patronat nomme cette part du salaire "« charges sociales »". Les syndicats lui préfèrent l'appellation économique de salaire indirect. Le choix de la terminologie n'est évidemment pas neutre en termes de présupposés idéologiques."
"Une comparaison des régimes d'assurance chômage suppose la mise en évidence de leurs principales caractéristiques objectives. On distingue le plus souvent trois critères :
le taux de couverture, soit la part des chômeurs se voyant attribuer une indemnisation. Ce taux s'élève en France à un peu plus de 40% (quelques 2,4 millions de personnes en 2012).
le taux de remplacement, soit le montant de l'indemnisation auquel le chômeur a droit, exprimé en pourcentage de son précédent salaire. Du fait de l'existence d'une part fixe dans le montant de l'indemnisation, le taux de remplacement est différent d'un individu à l'autre (plus élevé chez les personnes qui touchaient un plus faible salaire avant de devenir demandeuses d'emploi). Il est d'environ 69% en moyenne, ce qui correspond à un montant moyen d'un peu moins de 1 130 € bruts par mois.
la durée d'indemnisation, soit la période durant laquelle le chômeur peut prétendre à toucher l'indemnité chômage. En France, la règle est simple : un jour travaillé garantit un jour d’indemnisation dès lors que le chômeur avait préalablement travaillé durant 4 des 28 derniers mois au minimum (cette période est étendue aux 36 derniers mois pour les plus de 50 ans), dans la limite de 24 mois (36 pour les plus de 50 ans). La durée moyenne d'indemnisation est actuellement de 10 mois. Les trois quarts des personnes indemnisées le restent pendant moins d'un an au titre de l'assurance chômage (certaines peuvent percevoir par la suite un revenu de remplacement au titre de la solidarité)."
"Un salaire réel plus élevé peut encourager l'effort et accroît la productivité moyenne. Ce salaire supérieur au salaire d'équilibre est nommé salaire d'efficience."
"Les travaux de Calmfors et Driffill concluent à ce que le taux de chômage en vigueur est plus faible dans les pays où le système de négociations collectives entre employeurs et syndicats s'opèrent de manière décentralisée, au niveau de l'entreprise (comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons, au Japon ou en Nouvelle-Zélande) ou au contraire fortement centralisée, au niveau national (comme c'est le cas en Autriche et dans les pays scandinaves). Au contraire, lorsque le système de négociations collectives s'établit à un échelon intermédiaire, au niveau du secteur ou de la branche, les performances seraient moins bonnes selon les deux auteurs (e.g. en France, en Italie ou en Belgique). Il existe donc une relation en forme de U inversée entre le degré de concentration des négociations collectives et le taux de chômage.
L'intuition derrière l'hypothèse de Calmfors et Driffill est la suivante : seuls des systèmes fortement ou faiblement centralisés donneraient l'occasion aux syndicats de tenir compte des effets négatifs consécutifs à une augmentation des salaires (en termes économiques, ils internalisent les externalités nées de l'augmentation des salaires). Parmi les effets négatifs, on peut noter une hausse des prix de la part des entreprises (pour rétablir leurs marges) et les conséquences sur le chômage. Au niveau centralisé, les syndicats sont susceptibles d'intégrer les effets agrégés sur l'économie dans son ensemble. Au niveau décentralisé, chaque syndicat a en tête la perte de compétitivité de sa propre entreprise vis-à-vis des autres (au cas où elle augmenterait seule les salaires)."
"Les services (catégorie 1). Appartiennent à ce groupe [de politiques de l'emploi] toutes les activités fournies par les services publics de l'emploi, principalement Pôle Emploi pour le cas français, ou les institutions privées financées par les autorités publiques, dont la vocation est d'aider le demandeur d'emploi dans ses recherches, soit en lui prodiguant des informations sur les emplois vacants et les compétences requises pour y accéder, soit en l'assistant dans ses démarches (entraînement aux entretiens d'embauche, rédaction de CV, interventions directes auprès de l'employeur, etc.). On réserve à ces activités la dénomination de services relatifs au marché du travail. 12 % des quelques 50 milliards d'euros dépensés au titre des politiques de l'emploi en 2010 servent à financer ces services [...]
Les mesures (catégories 2 à 7). Appartiennent à ce groupe toutes les interventions dites actives, dont l'objectif est d'accélérer le retour à l'emploi des chômeurs, en améliorant leur employabilité ou en stimulant la création d'emploi en faveur d'une population cible, ou de garantir le maintien dans l'emploi de personnes susceptible de le perdre. Ces mesures peuvent prendre la forme d'un financement de la formation professionnelle, d'allègements des coûts salariaux (e.g. charges sociales) afin d'inciter les employeurs à embaucher ou les dissuader de licencier, de la promotion d'emplois protégés à destination d'une population à capacité de travail réduite (e.g. personnes handicapées) et la prise en charge du coût de réadaptation du poste de travail, de création directe d'emplois (publics ou aidés), ou encore d'aides à la création d'entreprises. [...]
Les soutiens (catégories 8 et 9). Appartiennent à ce groupe l'ensemble des interventions dites passives, ayant pour objectif de pallier la baisse de revenus subis par le chômeur du fait de la perte de son emploi, ou de favoriser une réduction de la population active. On distingue ainsi le maintien et soutien du revenu en cas d'absence d'emploi, caractérisé par le versement de prestations d'assurance chômage (total ou partiel) ou d'indemnité suite au licenciement, du système de préretraites, qui favorise le départ à la retraite des seniors et plus globalement toute personne ayant peu de chances de retrouver un emploi. Les soutiens représentent 56 % des dépenses afférentes aux politiques de l'emploi en 2010, pratiquement entièrement dédiés au financement des revenus de remplacement (le système de préretraites nécessitant 0,6 % du total des dépenses)."
"Christine Erhel soutient que les différents modèles de politiques de l'emploi épousent étroitement les différents régimes d'État-providence mis en exergue par Esping-Andersen."
-Parcours personnalisé "Culture économique", Paris 10 Nanterre, 2018, cours à distance dirigé par Aurelien Saidi et Cécile Couharde.
"Emploi selon le GSP
2016 Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés Ouvriers
milliers 481,5 1 741,9 4 725,0 6 853,4 7 273,9 5 401,1
% 1,8 6,6 17,8 25,9 27,5 20,4
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge au 31 décembre).
Insee : Enquête emploi 2016 - juin 2017 - (Tableau CSS01) "
"L'approche macroéconomique correspond à la scène d'ouverture d'un western spaghetti : afin de planter le décor de son histoire, le réalisateur utilisera le plus souvent un cadrage panoramique. Il débutera en montrant les vastes étendues désertiques et l'environnement aride, à perte de vue. Puis, il zoomera un peu la caméra sur la petite ville que le spectateur devine au loin. Il zoomera davantage encore sur ses ruelles vides, les branches d'arbres qui volent au vent et qui vous font passer d'un gros plan sur le saloon à un gros plan sur la prison. Il s'arrêtera alors sur l'activité qui règne dans ces deux lieux : l'agitation des parties de poker ou le calme des adjoints du shérif. Qu'est-ce qui garantit l'équilibre de cette petite ville ? Les pots de vin du notable de la ville, la loi que les forces de l'ordre tentent de faire respecter avec difficulté, le commerce florissant de l'or, les services délicats des jeunes femmes du saloon ? Bien que les économistes meurent rarement le colt à la main, il y a beaucoup de similitudes entre un western spaghetti et la macroéconomie. Nous étudierons les fonctions occupées par les différents protagonistes, les liens qui les unissent, ou encore les causes susceptibles de venir perturber l'équilibre de ces relations. [...]
L'approche microéconomique, quant à elle, est plus intimiste. Elle multiplie les plans rapprochés : celui du cow-boy Ennis, clope à la bouche, colt à la ceinture, fusil sur la selle. Vous saurez tout de sa vie : son mariage avec Lureen, son secret avec Jack. Vous vous attarderez sur les choix difficiles qui composent la dure vie d'un cowboy : un whisky, certes, mais avec ou sans glaçon ? Qui descendre en premier : la brute ou le truand ? Finir avec laquelle : la brune ou la rousse (les westerns sont souvent un peu machistes) ?"
"La production de tous les biens et services, individuels ou collectifs, qui sont fournis à d'autres unités que celles qui les ont produits, soit gratuitement, soit à des prix économiquement non significatifs. On l'appelle autre production non marchande (la production pour compte propre étant elle aussi considérée comme de la production non marchande). Elle représente plus de 10% de la production totale."
"Les services marchands avaient une valeur ajoutée (une production) d'environ à 1 077 milliards d'euros constants en 2015, auxquels il faut ajouter les 430 milliards d'euros des services non marchands ; 1 507 milliards sur un total de 1 894 (plus des 3/4)."
"La dépense est l'opération d'acquisition, par les agents économiques, des biens et services produits, à partir des revenus obtenus durant la phase de répartition. On distingue deux types de dépenses : la consommation (lorsque le bien ou service acquis a pour finalité la satisfaction des besoins de l'agent) et l'investissement (lorsque le bien a été acquis dans l'optique d'être réutilisé pour produire d'autres biens ou services).
En première approximation, nous appellerons production la création de biens et de services au cours d'une période de temps donnée (le plus souvent l'année). Cette définition sera substantiellement amendée dans les sections suivantes., pour y inclure notamment l'ensemble des activités comptabilisées dans la production.
La répartition désigne l'opération de ventilation des biens et services produits entre les différents agents économiques ayant pris part au processus de production. Elle recouvre également l'ensemble des opérations de redistribution qui ont conduit à modifier la ventilation initiale des revenus."
"L'investissement [est] principalement le fait des entreprises (pour plus de la moitié), des ménages (un bon quart) et des APU [Administrations publiques] (pour près d'1/6)."
"La production [définition INSEE] est l'activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services, et le résultat de cette activité. Les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain ne font pas partie de la production."
"En économie, on distingue trois types d'actifs :
Les actifs réels (e.g. un logement)
Les actifs financiers (e.g. une action)
Les actifs monétaires.
La comptabilité nationale adopte, quant à elle, une classification légèrement différente. Elle se contente de distinguer les actifs financiers des actifs non-financiers. Elle range les actifs monétaires dans les actifs financiers (elle dénomme cette catégorie "numéraire et dépôts"). [...]
Au sein des actifs non financiers, la comptabilité nationale opère une distinction entre les actifs incorporels (brevets, marques commerciales) et les actifs corporels qui sont, soit non reproductibles (terrains, gisements), soit reproductibles. Enfin, les actifs reproductibles peuvent être des actifs circulants (stocks) ou des actifs fixes (logements, machines, infrastructures, cheptel, etc.)."
"S'il résulte de la confrontation d'une multitude d'offres et de demandes sur un marché concurrentiel, comme on le décrit dans la vision par le marché, alors il [le prix] est censé représenter à la fois ce qu'il en coûte réellement de produire une unité du produit en question et l'intensité de la demande qui se porte sur lui. Dans ce cas, que ce prix nous convienne personnellement ou non, il mesure la valeur d'échange qui résulte du fonctionnement du marché à un moment donné et l'on voit mal au nom de quoi on ne lui reconnaîtrait pas une certaine dose d'objectivité. Mais beaucoup de prix ne sont pas déterminés sur un marché parfaitement concurrentiel :
soit parce qu'il existe des monopoles (EDF pendant très longtemps), des cartels (OPEP), des subventions (métro), des taxes (essence), des quotas (lait), des professions encadrées (taxis, pharmaciens), etc.
soit parce qu'il n'existe pas de prix du tout (services publics non marchands)."
"Si l'on veut une véritable mesure de l'augmentation des quantités produites, il faut donc neutraliser la hausse des prix. Les comptables nationaux calculent donc les grandeurs en valeur réelle (ou encore en volume). Cette méthode consiste à exprimer les quantités de l'année aux prix de l'année précédente."
"Valeur Ajoutée (nette) = Production - Consommation Intermédiaire - Consommation de Capital Fixe."
"Au pôle Production figure le PIB, que nous avons (approximativement) défini comme la somme des valeurs ajoutées de l'ensemble des secteurs de l'économie (approche dite par la production)."
"Ce qui reste aux entreprises une fois les parts versées aux salariés et aux administrations publiques s'appelle l'excédent brut d'exploitation (EBE) : il représente un peu moins de 30% de la valeur ajoutée des sociétés non financières. L'EBE sert à rémunérer pour une part le capital."
"La rémunération du capital (ce que la comptabilité nationale appelle les revenus de la propriété). Il s'agit essentiellement de :
-dividendes versés aux actionnaires
-intérêts versés (e.g. aux banques) en contrepartie des dettes financières contractées (e.g. des crédits).
Ces dividendes et ces intérêts vont constituer une partie des revenus primaires d'autres unités institutionnelles (les ménages lorsqu'ils sont actionnaires ou les établissements financiers qui ont accordé des crédits aux sociétés non financières)."
"Moins de la moitié des prélèvements obligatoires (soit 20% du PIB environ) est redistribuée aux agents économiques sous forme de transferts sociaux (ou prestations sociales) en espèce, en accord avec notre politique de redistribution sociale. A la différence des revenus primaires (qui traduisent la participation des agents au processus de production), les transferts sociaux sont versés - pour une large part - sans contrepartie directe (ce qui ne signifie pas sans condition) afin d'assurer, par ce principe de solidarité, le lien social qui cimente nos sociétés (la question du délitement éventuel de ce lien social dépasse très largement le cadre de ce cours et nécessiterait un détour approfondie par la sociologie et les sciences politiques). On appelle ces transferts des revenus secondaires.
les administrations publiques fournissent également, à titre gratuit ou quasi-gratuit, des transferts en nature, c'est-à-dire des services publics (principalement dans les domaines de l'éducation et de la santé), dont le coût aurait dû être supporté par les agents économiques s'ils n'avaient pas été pris en charge par les administrations publiques. Ces transferts en nature sont évalués par la comptabilité nationale à plus de 15% du PIB. Nous rappelons que cette évaluation ne comptabilise aucun profit ; au coût du marché, l'évaluation serait sans doute bien supérieure."
"Pour obtenir le revenu réel ou pouvoir d'achat, il faut diviser le revenu courant par l'indice de prix de l'année et multiplier par l'indice des prix de l'année de base."
"Dans le cadre de la redistribution horizontale contemporaine, les biens portant vont payer pour les malades (couverture maladie de la Sécurité sociale), les actifs vont payer pour les retraités (système de retraite par répartition), les actifs occupés vont payer pour les chômeurs (couverture chômage), les gens sans enfant vont payer pour les familles (allocations familiales), etc. On ne redistribue donc pas de haut en bas (des riches vers les pauvres) mais de façon transversale, d'un individu à l'autre selon son statut."
"La Sécurité sociale couvre plusieurs risques, classés en quatre "banches" :
Maladie (tous les risques liés à la santé, en-dehors du cadre professionnel, de même que la maternité et le décès). Parmi les prestations correspondantes, on trouve notamment les remboursements (d'une partie) des frais médicaux ou des médicaments.
Accidents du travail et Maladies professionnelles. Les indemnités lors des arrêts de travail font partie des prestations correspondantes.
Famille. Les prestations correspondantes sont versées par la CAF : il s'agit essentiellement des allocations familiales, des allocations logement et des minima sociaux (notamment le RSA).
Vieillesse. Les retraites constituent les prestations sociales de cette branche.
Le Pôle Emploi a, quant à lui, la gestion de l'assurance chômage."
"50% des foyers n[e sont] pas imposables à l'IRPP."
"L'IRPP est déclaratif (il faut, chaque année, déclarer ses revenus à l'administration fiscale, qui procède alors au calcul)."
"On rappelle équilibre ressources-emplois en économie ouverte (c'est-à-dire en tenant compte du reste du monde) l'équation suivante :
PIB + Importations = Consommation finale+ FBCF + Variation de stocks + Exportations."
"Demande globale = Consommation + FBCF + Variation de stocks + Exportations."
"La loi de l'offre et de la demande, dans ses aspects les plus basiques, signifient que :
Lorsque le prix d'un bien augmente, la demande pour ce bien diminue alors que l'offre augmente.
Lorsque le prix d'un bien diminue, la demande pour ce bien augmente alors que l'offre diminue.
Il s'agit d'un principe plutôt que d'une "« loi »" : le vocable de loi est très largement usurpé puisque l'on peut citer divers contre-exemples. Pour autant, pour des biens ordinaires, ce principe est une bonne approximation des phénomènes que l'on peut observer empiriquement."
"Toute décision se caractérise par ce qu'il convient d'appeler un coût d'opportunité. Puisque choisir quelque chose c'est renoncer à autre chose, le coût d'opportunité d'une part de charlotte aux framboises est le nombre de portions de mousse au chocolat auxquelles il a fallu renoncer pour obtenir la part de charlotte aux framboises. Les coûts ne se restreignent donc pas aux dépenses monétaires. Par exemple, le coût de vos études ne se réduit pas à leur financement : il y faut ajouter tout ce que vous pourriez gagner en travaillant plutôt qu'en étudiant."
"[L'individu de la théorie économique dominante, le célèbre homo œconomicus] est supposé rationnel (qui vient du latin ratio, le calcul). La théorie pose, à son égard, plusieurs hypothèses :
il préfère consommer plus que moins : sa satisfaction est alors plus grande lorsqu'il mange deux parts de gâteau plutôt qu'une seule, trois plutôt que deux, etc. Notre homo œconomicus étant de santé solide, il ne craint nullement la crise de foie ! L'expression consacrée - sans doute un peu pompeuse - consiste à dire que ses préférences ne sont jamais saturées.
il sait jauger la satisfaction qu'il peut tirer de chacun des biens qu'il est susceptible de pouvoir consommer, de même que toute combinaison de ces biens (appelée panier). Il peut ainsi classer tous les paniers possibles par ordre de préférence (de ceux qui lui apportent le plus de satisfaction ou d'utilité, jusqu'à ceux qui ne lui en apportent aucune), ce qui - vous en conviendrez - suppose d'avoir déjà une belle expérience de la vie ! [...]
Il s'avère cohérent dans ses classements. Les économistes définissent par exemple un axiome de transitivité, qui garantit cette cohérence. Si un individu a déclaré préférer un panier de biens à un panier , le panier à un panier , on présuppose qu'il doit nécessairement préférer le panier au panier . De prime abord, cet axiome semble particulièrement logique. Pour autant, de nombreuses études (relevant de l'économie expérimentale) tendent à prouver que dans la pratique, de nombreuses personnes en respectent pas cet axiome."
"On appelle productivité apparente horaire du travail (PHAT) la quantité de biens produits en 1 heure de travail."
"La question principale qui se pose aux économistes est celle de la coordination. Elle se pose d'ailleurs d'autant plus qu'ils adoptent une démarche individualiste : si les individus prennent leurs décisions séparément les uns des autres et ne se préoccupent que de leur intérêt personnel, qu'est-ce qui garantit que ces décisions s'harmoniseront ? A priori rien : on peut même plutôt craindre le contraire, avec pour conséquence du chômage, des pénuries, des crises, etc., tous ces maux qui apparaissent comme la conséquence de défauts de coordination. Afin de les éviter, ne serait-il pas préférable de planifier l'activité économique, comme le pensait Marx ? Non, répondent les économistes du courant dominant, qui sont généralement favorables au libéralisme économique : sous certaines hypothèses, qu'il importera de préciser, le marché est la solution la plus efficace à tous les problèmes de coordination. Mankiw l'exprime de manière un peu plus mesurée dans son sixième principe :
Les marchés sont une façon efficace d'organiser l'activité économique.
C'est déjà ce qu'essayait de montrer Adam Smith dans La Richesse des Nations, avec des réserves toutefois, relativement importantes. L'échange permet aux individus de se spécialiser. Or, ils ont intérêt à se spécialiser car cela les rend plus efficaces, mais la division du travail qui en résulte les rend aussi plus dépendants les uns des autres : le boulanger dépend du boucher, qui dépend du cordonnier, etc. La dépendance n'est pas un problème en soi : dans la famille, les jeunes enfants dépendent de leurs parents, mais ces derniers se soucient, en général, de subvenir à leurs besoins. Elle devient en revanche un problème quand la division du travail s'étend à l'échelle régionale, nationale, puis internationale. Quand bien même nous le voudrions, remarque Smith, nous n'aurions pas le temps de nouer avec toutes les personnes dont nous dépendons, les relations amicales qui nous assureraient de leur bienveillance, et, par conséquent, de leur secours en cas de besoin ! Il vaut donc mieux, pour les amener à nous rendre service, en appeler à leur intérêt bien compris, donc avoir quelque chose à leur offrir en échange de ce que nous leur demandons. Smith pense que la société peut reposer sur l'échange de biens et de services entre individus, rendus dépendants par la division du travail, ce qui revient à dire qu'elle peut reposer sur le marché, qui est le lieu où s'effectuent tous ces échanges. Cette thèse n'est justifiée que si l'on parvient à démontrer que les mécanismes du marché - ce que Smith appelait la main invisible - garantissent l'harmonisation des choix individuels. C'est ce qu'essaieront de faire nombre de ses successeurs.
De nos jours, une grande majorité d'économistes admettent que le marché est très souvent la moins mauvaise des solutions aux problèmes économiques. Pour le montrer il faut d'abord se convaincre que le fonctionnement du marché conduit, non pas au chaos, mais tend vers un équilibre, c'est-à-dire une situation dans laquelle personne n'est incité à modifier son choix. Ensuite, il faut s'assurer que cet équilibre est stable et efficace, soit qu'il n'existe pas d'autre situation dans laquelle la satisfaction d'un individu pourrait être améliorée sans pénaliser la satisfaction d'un autre. Cela n'exclut pas l'existence de défaillances (en anglais, market failures), donc l'échec de la main invisible, comme le montrent par exemple les embouteillages. Dans ce cas, l'intervention de l'Etat peut venir suppléer le marché pour aider les individus à se coordonner."
"La théorie des jeux non-coopérative prévoit que la situation sur laquelle débouchent les individus est rarement optimale. A être trop rationnel individuellement, on ne l'est donc pas toujours collectivement !
Évidemment, l'histoire ne dit pas ce qu'il arrive aux délateurs (aux "balances" pour utiliser le vocable couramment employé) lorsque les condamnés sortent de prison. Si l'on prend en compte les conséquences de long terme, il se peut tout à fait que les conclusions soient différentes."
"La firme est une entité conceptuelle qui utilise (sans que l'on ne sache très bien comment) des facteurs de production - les inputs (ce qui rentre = IN) - pour produire un bien de consommation (ou de production) - l'output (ce qui sort = OUT)."
"[La théorie néoclassique] considère schématiquement que la firme produit au moyen de deux inputs : le capital et le travail. Bien sûr, rien n'empêcherait d'en considérer plus : la terre dans l'agriculture notamment. Ces inputs sont convertis en output mais sans que la théorie n'ait à spécifier le processus de production. Seule la quantité maximale d'output que l'on peut obtenir à partir des inputs est indiquée : cette relation, qu'on appelle la fonction de production, est tout ce qui caractérise la firme, qui n'est donc définie que par le biais de cette contrainte technologique."
"Le profit est ce qu'il reste à la firme une fois qu'elle a rémunéré l'ensemble des facteurs de production (soit le capital et le travail) :
La rémunération du capital est le produit du coût du capital (que l'on peut assimiler par simplification au taux d'intérêt car les firmes sont souvent contraintes d'emprunter pour financer le capital utilisé) par le nombre d'unités de capital utilisées . La rémunération du travail est le produit du salaire par le nombre de travailleurs."
"Dans l'approche par le marché, la firme n'a pas de contrainte budgétaire à proprement parler : elle suppose que toutes les unités produites seront vendues et qu'elle pourra se servir de ces revenus pour payer les facteurs de production. La question du décalage temporel entre les décaissements (rémunération des inputs) et les encaissements (ventes des produits finis) n'est jamais posée. Il s'agit d'un point de divergence fondamental avec l'approche par le circuit qui intègre une dimension séquentielle dans l'étude des flux économiques (ce qui est produit est ensuite réparti, puis dépensé, etc.)."
"Il existe traditionnellement une relation décroissante entre les quantités demandées et le prix du bien vendu. L'élasticité-prix de la demande est l'évaluation quantitative de cette relation : elle représente le pourcentage de baisse de la demande suite à une augmentation d'un pourcent du prix de vente. Par exemple, une élasticité de -2 signifie que la demande baisse de 2% lorsque le prix de vente augmente d'1%.
Une diminution du prix de vente engendre deux effets contradictoires sur les recettes :
un effet à la baisse car chaque unité produite est vendue moins cher ;
un effet à la hausse car le nombre d'unités vendues est plus élevé.
L'élasticité-prix de la demande permet de savoir dans quelle mesure le second effet domine le prix, donc s'il est pertinent pour l'entreprise de diminuer (ou d'augmenter) son prix de vente. Si l'élasticité-prix est proche de zéro (on dit que la demande est fortement inélastique) , l'entreprise a tout intérêt à augmenter son prix de vente (lorsqu'elle est price maker, donc hors cadre concurrentiel) de manière à augmenter son profit. Dans le cas contraire (demande fortement élastique), l'entreprise ne peut se permettre d'augmenter son prix, voire à intérêt à le diminuer pour accroître son profit.
C'est cette dernière configuration qui caractérise le mieux les entreprises "low cost", qui peuvent tarifer à bas prix du fait de leurs coûts relativement faibles."
-Parcours personnalisé "Culture économique", Paris 10 Nanterre, 2017, cours à distance dirigé par Aurelien Saidi.
"Logement (y compris chauffage, électricité, gaz et eau), transport et alimentation représentent plus de la moitié des dépenses de consommation finale et ce, quel que soit le niveau de vie des ménages." (p.3)
"Les revenus primaires comprennent les revenus directement liés à une participation des ménages au processus de production, qu’ils soient salariés ou indépendants. La majeure partie des revenus primaires des ménages est constituée de la rémunération des salariés, laquelle comprend les salaires et les cotisations sociales. Ces revenus comprennent aussi les revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, revenus fonciers...)." (p.4)
-Sylvie Le Laidier, Les transferts en nature atténuent les inégalités de revenus, Insee première, N° 1264 - NOVEMBRE 2009.
"Impôt progressif
Un impôt progressif est un impôt dont le taux est plus élevé pour les plus riches et moins élevé pour les plus modestes.
Un système fiscal dans son ensemble est dit progressif si le taux global d'imposition (tous prélèvements confondus) est plus élevé pour les plus riches et moins élevés pour les plus modestes.
Par définition, un système fiscal progressif réduit les inégalités, dans le sens où les écarts de revenus sont plus faibles après impôtts qu'avant impôts.
Dans la mesure où les inégalités sont - au moins pour partie - en dehors de la responsabilité des individus (par exemple, on ne choisit pas ses origines sociales), un système progressif est généralement perçu comme plus juste.
Exemple. Supposons que les individus avec 1 000 euros de revenu mensuel font face à un taux d'imposition de 30%, et que les individus avec 5 000 euros de revenu mensuel font face à un taux d'imposition de 50%. Le système fiscal est progressif.
Avant impôts, les premiers gagnent 1 000 euros et les seconds 5 000 euros, soit un écart de 1 à 5. Après impôts, les premiers gagnent 700 euros et les seconds 2 500 euros, soit un écart de 1 à 3,6. S'il est progressif, le système fiscal réduit les inégalités." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/lexique#progressif )
"Les 50% des Français les plus modestes, gagnant entre 1 000€ et 2 200€ de revenu brut par mois, font face à des taux effectifs d’imposition s’étageant de 41% à 48%, avec une moyenne de 45%. Les 40% suivants dans la pyramide des revenus, gagnant entre 2 300€ et 5 100€ par mois, sont tous taxés à des taux de l’ordre de 48%-50%. Puis, à l’intérieur des 5% des revenus les plus élevés (gagnant plus de 6 900€), et surtout des 1% les plus riches (gagnant plus de 14 000€), les taux d’imposition se mettent très nettement à décliner, et ne dépassent guère les 35% pour les 0,1% des Français les plus aisés (50 000 personnes sur 50 millions)." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/des-impots-progressifs-/11-un-systeme-fiscal-faiblement-progressifou-franchement-regressif- )
"Les impôts sur la consommation (TVA et autres impôts indirects), qui sont également régressifs. Cela provient du fait que les plus pauvres consomment la quasi-totalité de leur revenu, alors que les plus aisés peuvent en épargner une large part." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/des-impots-progressifs-/12-un-systeme-faiblement-progressif-decomposition-par-impots- ).
"Le système fiscal français a la particularité de comporter deux impôts sur le revenu:
-l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), qui est un impôt progressif, avec des taux allant de 5.5% à 41% suivant le revenu du foyer
-et la contribution sociale généralisée (CSG), qui est un impôt individuel et proportionnel taxant tous les revenus à un taux de 8%, et dont les recettes sont affectées aux dépenses sociales (maladie, famille, vieillesse).
La régressivité de notre système d'impôts sur le revenu (IRPP+CSG) s'explique par plusieurs facteurs:
-L'IRPP, mité par les niches fiscales et abaissé par tous les gouvernements successifs, ne rapporte plus aujourd'hui que la moitié de ce que rapporte la CSG.
-La plupart des hauts revenus et des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values, loyers) bénéficient d'exemptions particulières et de règles dérogatoires leur permettant d'échapper au barème de l'IRPP." (cf: http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/45 )
"La théorie keynésienne repose sur l'analyse, au niveau macroéconomique, de l'articulation entre l'accumulation et la demande. L'accumulation est recherchée aussi bien par les entreprises que par les ménages, les entreprises investissent pour se développer et améliorer leur compétitivité, les ménages épargnent une partie de leur revenu pour accroître leur patrimoine.
Au niveau de l'économie globale, la seule possibilité d'accumulation réside dans l'investissement net
Au niveau de l'économie globale, la seule possibilité d'accumulation réside dans l'investissement net puisque celui-ci correspond à l'accroissement de richesse réelle, l'épargne n'en étant que la contrepartie. Si l'on fait l'hypothèse que les entreprises distribuent tout leur revenu aux ménages, cela implique que l'épargne des ménages est déterminée par l'investissement net des entreprises.
En l'absence de croissance, le capital fixe des entreprises se stabilise et leur investissement net s'annule. La conséquence en est que l'épargne des ménages s'annule aussi. C'est ici qu'intervient le rôle de la demande.
La demande des ménages correspond à leur consommation. Celle-ci génère une production qui elle-même génère des revenus pour les entreprises, ces revenus sont distribués aux ménages. Le problème est que, du fait de leur désir d'accumulation, les ménages n'utilisent qu'une partie de leur revenu pour consommer. La demande des ménages est donc toujours inférieure à la production qu'elle génère, si bien qu'elle ne suffit pas à maintenir l'activité. Pour initier et développer la production, une autre demande, que l'on peut qualifier de primaire, est nécessaire. Dans une économie en croissance, c'est l'investissement net des entreprises qui joue le rôle de demande primaire.
Le blocage de l'accumulation provoque l'effondrement de la demande
En l'absence de croissance, l'investissement net s'annule, il n'y a plus de demande primaire, la demande des ménages ne peut suffire à maintenir l'activité, c'est la crise. Le blocage de l'accumulation provoque donc l'effondrement de la demande. La conséquence en est qu'une économie ne peut rester en régime stationnaire sans intervention extérieure, soit elle est en croissance, soit elle est en dépression. Pour remédier à cet inconvénient, les politiques dites keynésiennes consistent à compenser l'insuffisance de la demande des entreprises par la demande de l'État.
Les politiques keynésiennes consistent à compenser l'insuffisance de la demande des entreprises par la demande de l'État
L'État exerce une action positive sur la demande par ses dépenses, une action négative par ses impôts. Son impact réel sur la demande provient donc du déficit public, c'est lui qui va jouer le rôle de demande primaire lorsque l'investissement des entreprises est défaillant. Les politiques keynésiennes reposent sur l'hypothèse que, malgré une succession de périodes de surchauffe et de dépression, l'économie connaît une croissance de long terme. Pour lisser l'activité, l'État intervient lors des phases dépressives en stimulant la demande par des déficits, lors des phases de croissance il compense par des excédents.
Le problème est qu'en l'absence de croissance de long terme, les déficits l'emportent sur les excédents et la dette publique s'envole, du moins lorsqu'on s'interdit de financer les déficits publics par création monétaire. Or, la croissance a commencé à s'épuiser dès la fin des années soixante. La croissance de la consommation est devenue moins dynamique, puis la première crise pétrolière a marqué la fin de l'énergie bon marché. L'épuisement des ressources naturelles et les contraintes liées à l'environnement ont ainsi mis fin au modèle de croissance que connaissait le monde depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Les économies ont alors tenté de s'adapter en mettant en place la mondialisation."
-Francis Malherbe, La théorie keynésienne (cf: http://www.comptanat.fr/general/keynes2.htm#a1 ).
"Les chômeurs représentent quant à eux 7,2% de la population de 15 à 64 ans en 2015, soit 2,9 millions de personnes. Pour autant, ce chiffre ne donne pas beaucoup d'indications sur la situation relative au marché du travail car la population totale intègre également les inactifs. Il est plus pertinent de rapporter le nombre de chômeurs à la population active afin d'évaluer quelle part de cette population est dépourvue d'emploi. Le pourcentage ainsi obtenu est dénommé taux de chômage. En 2015, il s'élève à 10,0% (soit pratiquement 3 points de plus qu'avant la crise, en 2008)."
"Les actifs occupés contraints au temps partiel. Ces personnes sont pourvues d'un emploi au sens du BIT et sont donc comptabilisées dans la population active occupée mais souhaiteraient travailler plus, du fait qu'elles n'exercent qu'une activité réduite (moins de 35 heures par semaine). Dans la pratique, ces personnes sont donc à mi-chemin entre l'emploi et le chômage. On parle de sous-emploi. Sont assimilables à cette population les personnes en situation précaire qui doivent cumuler plusieurs emplois à temps partiel dans la journée ou dans la semaine afin de se rapprocher de la rémunération d'un emploi à temps plein.
Les actifs travaillant volontairement à temps partiel. Par exemple au 4/5e, de manière à pouvoir garder les enfants le mercredi. Bien que classées parmi les actifs occupés, ces personnes ont un statut qui relève dans la pratique tant de l'emploi que de l'inactivité.
Les chômeurs découragés, qui ont cessé de rechercher effectivement un travail, souvent parce qu'ils ont des difficultés pour retrouver un emploi et ont essuyé de très nombreux refus, du fait de leur âge par exemple (pour les plus de 55 ans). N'étant pas en recherche active d'un emploi, ils ne sont pas comptabilisés parmi les chômeurs. Pourtant, ils accepteraient volontiers un emploi si on leur en proposait un. Leur situation se situe donc à mi-chemin entre l'inactivité et le chômage. Ils font partie de ce qu'il est convenu d'appeler le halo du chômage.
Enfin, certains personnes, considérées comme inactives, ne sont plus à la recherche d'un emploi mais réalisent des activités rémunérées non déclarées. Il s'agit de travail clandestin ou de l'économie informelle. Ces personnes se situent à l'intersection de nos trois catégories."
"Si l'entreprise (ici le tenancier) veut maximiser son profit, il faut donc qu'elle embauche tout travailleur donc la productivité marginale est supérieure au salaire réel. [...] du fait que la productivité marginale du travail est décroissante, plus le salaire réel est élevé, plus la demande de travail est faible. Celle-ci est ainsi décroissante en fonction du salaire réel."
"10% des actifs sont donc des travailleurs non salariés (TNS) : artisans ou commerçants (un TNS sur deux), professions libérales (un sur quatre), agriculteurs (un sur six), etc. On remarquera que les femmes occupent statistiquement plus souvent des emplois salariés que les hommes. Des différences existent aussi au sein de l'emploi salarié : les hommes sont sur-représentés parmi les ouvriers (notamment, près de 90% des ouvriers qualifiés) alors que les femmes le sont parmi les employés (notamment, près de 80% des employés non-qualifiés)."
"En 2015, 85,6% de l'emploi salarié des 15-64 ans est à durée indéterminée (mais à peine un salarié sur deux pour les mois de 25 ans), contre 10,4% à durée déterminée. Les autres emplois sont des contrats d'apprentissage ou de l'intérim."
"Le chômage de longue durée (plus d'un an de recherche d'emploi) concerne 42,4% des chômeurs en 2012. Ce pourcentage est en nette augmentation depuis 2008 (+4,5 points), au détriment des 15-24 ans et des plus de 50 ans : il est plus fréquent chez les jeunes mais de plus longue durée chez les seniors."
"Le halo du chômage concerne essentiellement les jeunes et les femmes. Si ces personnes, au nombre de 1,4 million environ en 2015, étaient comptabilisées comme chômeurs, le taux de chômage serait de 40 à 50% plus élevé."
"Autoriser une baisse du salaire minimum reviendrait à entériner une diminution du revenu des ménages et aurait pour conséquences un fléchissement de la demande de biens de consommation."
"Les différentiels de taux de chômage semblent ainsi s'expliquer par d'autres variables plus pertinentes que les caractéristiques propres aux législations du travail."
"Le salaire indirect prend la forme de cotisations sociales (patronales ou salariales), affectées au financement des administrations de Sécurité sociale, qui fournissent des prestations sociales, ou de l'UNEDIC, chargée de la gestion de l'assurance chômage. Ces organismes garantissent au salarié un revenu de remplacement s'il venait à tomber malade, prendre sa retraite ou perdre son emploi. Le patronat nomme cette part du salaire "« charges sociales »". Les syndicats lui préfèrent l'appellation économique de salaire indirect. Le choix de la terminologie n'est évidemment pas neutre en termes de présupposés idéologiques."
"Une comparaison des régimes d'assurance chômage suppose la mise en évidence de leurs principales caractéristiques objectives. On distingue le plus souvent trois critères :
le taux de couverture, soit la part des chômeurs se voyant attribuer une indemnisation. Ce taux s'élève en France à un peu plus de 40% (quelques 2,4 millions de personnes en 2012).
le taux de remplacement, soit le montant de l'indemnisation auquel le chômeur a droit, exprimé en pourcentage de son précédent salaire. Du fait de l'existence d'une part fixe dans le montant de l'indemnisation, le taux de remplacement est différent d'un individu à l'autre (plus élevé chez les personnes qui touchaient un plus faible salaire avant de devenir demandeuses d'emploi). Il est d'environ 69% en moyenne, ce qui correspond à un montant moyen d'un peu moins de 1 130 € bruts par mois.
la durée d'indemnisation, soit la période durant laquelle le chômeur peut prétendre à toucher l'indemnité chômage. En France, la règle est simple : un jour travaillé garantit un jour d’indemnisation dès lors que le chômeur avait préalablement travaillé durant 4 des 28 derniers mois au minimum (cette période est étendue aux 36 derniers mois pour les plus de 50 ans), dans la limite de 24 mois (36 pour les plus de 50 ans). La durée moyenne d'indemnisation est actuellement de 10 mois. Les trois quarts des personnes indemnisées le restent pendant moins d'un an au titre de l'assurance chômage (certaines peuvent percevoir par la suite un revenu de remplacement au titre de la solidarité)."
"Un salaire réel plus élevé peut encourager l'effort et accroît la productivité moyenne. Ce salaire supérieur au salaire d'équilibre est nommé salaire d'efficience."
"Les travaux de Calmfors et Driffill concluent à ce que le taux de chômage en vigueur est plus faible dans les pays où le système de négociations collectives entre employeurs et syndicats s'opèrent de manière décentralisée, au niveau de l'entreprise (comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons, au Japon ou en Nouvelle-Zélande) ou au contraire fortement centralisée, au niveau national (comme c'est le cas en Autriche et dans les pays scandinaves). Au contraire, lorsque le système de négociations collectives s'établit à un échelon intermédiaire, au niveau du secteur ou de la branche, les performances seraient moins bonnes selon les deux auteurs (e.g. en France, en Italie ou en Belgique). Il existe donc une relation en forme de U inversée entre le degré de concentration des négociations collectives et le taux de chômage.
L'intuition derrière l'hypothèse de Calmfors et Driffill est la suivante : seuls des systèmes fortement ou faiblement centralisés donneraient l'occasion aux syndicats de tenir compte des effets négatifs consécutifs à une augmentation des salaires (en termes économiques, ils internalisent les externalités nées de l'augmentation des salaires). Parmi les effets négatifs, on peut noter une hausse des prix de la part des entreprises (pour rétablir leurs marges) et les conséquences sur le chômage. Au niveau centralisé, les syndicats sont susceptibles d'intégrer les effets agrégés sur l'économie dans son ensemble. Au niveau décentralisé, chaque syndicat a en tête la perte de compétitivité de sa propre entreprise vis-à-vis des autres (au cas où elle augmenterait seule les salaires)."
"Les services (catégorie 1). Appartiennent à ce groupe [de politiques de l'emploi] toutes les activités fournies par les services publics de l'emploi, principalement Pôle Emploi pour le cas français, ou les institutions privées financées par les autorités publiques, dont la vocation est d'aider le demandeur d'emploi dans ses recherches, soit en lui prodiguant des informations sur les emplois vacants et les compétences requises pour y accéder, soit en l'assistant dans ses démarches (entraînement aux entretiens d'embauche, rédaction de CV, interventions directes auprès de l'employeur, etc.). On réserve à ces activités la dénomination de services relatifs au marché du travail. 12 % des quelques 50 milliards d'euros dépensés au titre des politiques de l'emploi en 2010 servent à financer ces services [...]
Les mesures (catégories 2 à 7). Appartiennent à ce groupe toutes les interventions dites actives, dont l'objectif est d'accélérer le retour à l'emploi des chômeurs, en améliorant leur employabilité ou en stimulant la création d'emploi en faveur d'une population cible, ou de garantir le maintien dans l'emploi de personnes susceptible de le perdre. Ces mesures peuvent prendre la forme d'un financement de la formation professionnelle, d'allègements des coûts salariaux (e.g. charges sociales) afin d'inciter les employeurs à embaucher ou les dissuader de licencier, de la promotion d'emplois protégés à destination d'une population à capacité de travail réduite (e.g. personnes handicapées) et la prise en charge du coût de réadaptation du poste de travail, de création directe d'emplois (publics ou aidés), ou encore d'aides à la création d'entreprises. [...]
Les soutiens (catégories 8 et 9). Appartiennent à ce groupe l'ensemble des interventions dites passives, ayant pour objectif de pallier la baisse de revenus subis par le chômeur du fait de la perte de son emploi, ou de favoriser une réduction de la population active. On distingue ainsi le maintien et soutien du revenu en cas d'absence d'emploi, caractérisé par le versement de prestations d'assurance chômage (total ou partiel) ou d'indemnité suite au licenciement, du système de préretraites, qui favorise le départ à la retraite des seniors et plus globalement toute personne ayant peu de chances de retrouver un emploi. Les soutiens représentent 56 % des dépenses afférentes aux politiques de l'emploi en 2010, pratiquement entièrement dédiés au financement des revenus de remplacement (le système de préretraites nécessitant 0,6 % du total des dépenses)."
"Christine Erhel soutient que les différents modèles de politiques de l'emploi épousent étroitement les différents régimes d'État-providence mis en exergue par Esping-Andersen."
-Parcours personnalisé "Culture économique", Paris 10 Nanterre, 2018, cours à distance dirigé par Aurelien Saidi et Cécile Couharde.
"Emploi selon le GSP
2016 Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés Ouvriers
milliers 481,5 1 741,9 4 725,0 6 853,4 7 273,9 5 401,1
% 1,8 6,6 17,8 25,9 27,5 20,4
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge au 31 décembre).
Insee : Enquête emploi 2016 - juin 2017 - (Tableau CSS01) "