http://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2009_num_96_364_4411
"Le sport colonial a été souvent abordé de manière verticale, de haut en bas, comme un instrument politique et idéologique entre les mains du colonisateur à des fins de "pacification des indigènes" mais aussi par "l'élite politique colonisée" qui, très rapidement, s'est appropriée l'outil sportif pour en faire un vecteur de nationalisme endogène et un agent de construction identitaire." (p.6)
"Les sociabilités sportives semblent échapper -du moins partiellement- aux motivations politiques des colonialistes et de leurs adversaires, les nationalistes." (p.10)
"Circulation sportive entre colonies et métropole, favorisant mixité sociale et ethnique. Soit un exemple puisé dans une monographie d'une société, "la Musulmane", fondée à Tunis en 1905: bien que cette société sportive ne soit ouverte qu'aux seuls musulmans à titre de membres actifs, son conseil d'administration demande en 1908 son affiliation à l'Union des Sociétés de Gymnastique de France. Il s'avère que depuis la date de la fondation de l'association jusqu'à 1911 (les sources se perdent par la suite), "la Musulmane" a effectué plusieurs voyages en métropole, organisé des réceptions en l'honneur d'autres sociétés sportives européennes (italienne par exemple), s'est rendue en Suisse, etc. Cette circulation sportive s'accompagne, en outre, de contacts marqués par une convivialité mutuelle (compétitions, fêtes, réceptions, récompenses, etc.) entre musulmans et européens. On entrevoit déjà, à travers la trajectoire de cette société sportive, un phénomène de sociabilité sur le modèle cosmopolite, signe avant-coureur d'une globalisation sportive à venir." (p.12-13)
-Driss Abbassi, Le sport dans l'empire français : un instrument de domination ?, Outre-mers, Année 2009, Volume 96, Numéro 364, pp. 5-15.
"Le sport colonial a été souvent abordé de manière verticale, de haut en bas, comme un instrument politique et idéologique entre les mains du colonisateur à des fins de "pacification des indigènes" mais aussi par "l'élite politique colonisée" qui, très rapidement, s'est appropriée l'outil sportif pour en faire un vecteur de nationalisme endogène et un agent de construction identitaire." (p.6)
"Les sociabilités sportives semblent échapper -du moins partiellement- aux motivations politiques des colonialistes et de leurs adversaires, les nationalistes." (p.10)
"Circulation sportive entre colonies et métropole, favorisant mixité sociale et ethnique. Soit un exemple puisé dans une monographie d'une société, "la Musulmane", fondée à Tunis en 1905: bien que cette société sportive ne soit ouverte qu'aux seuls musulmans à titre de membres actifs, son conseil d'administration demande en 1908 son affiliation à l'Union des Sociétés de Gymnastique de France. Il s'avère que depuis la date de la fondation de l'association jusqu'à 1911 (les sources se perdent par la suite), "la Musulmane" a effectué plusieurs voyages en métropole, organisé des réceptions en l'honneur d'autres sociétés sportives européennes (italienne par exemple), s'est rendue en Suisse, etc. Cette circulation sportive s'accompagne, en outre, de contacts marqués par une convivialité mutuelle (compétitions, fêtes, réceptions, récompenses, etc.) entre musulmans et européens. On entrevoit déjà, à travers la trajectoire de cette société sportive, un phénomène de sociabilité sur le modèle cosmopolite, signe avant-coureur d'une globalisation sportive à venir." (p.12-13)
-Driss Abbassi, Le sport dans l'empire français : un instrument de domination ?, Outre-mers, Année 2009, Volume 96, Numéro 364, pp. 5-15.