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    Sociobiologie + Jacques Ruelland, Histoire critique de la sociobiologie

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Sociobiologie + Jacques Ruelland, Histoire critique de la sociobiologie Empty Sociobiologie + Jacques Ruelland, Histoire critique de la sociobiologie

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 18 Fév - 18:18

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sociobiologie

    https://sniadecki.wordpress.com/2013/10/16/ruelland-sociobiologie/

    "L’étude systématique des bases biologiques du comportement – y compris le comportement humain – fait l’objet de l’éthologie, de l’anthropologie physique, de la psychologie comparative et de la sociobiologie. La mise en relation de l’étude du comportement animal et de la théorie moderne de l’évolution permet à ces disciplines de contribuer positivement à l’avancement des sciences naturelles, mais aussi de susciter la méfiance des sciences sociales auxquelles elles prétendent ajouter d’importants éléments, notamment en ce qui concerne la base biologique des comportements.

    Depuis 1975, les idées avancées par les sociobiologistes ont certes répondu à plusieurs questions que l’on pouvait se poser sur la nature humaine, mais ont également suscité d’autres interrogations : comment Edward O. Wilson est-il arrivé, en 1975, à écrire un livre comme Sociobiology. The New Synthesis ? Quelles sont les implications et les conséquences de son contenu ?"

    "La sociobiologie reprend à son compte la formule de Hamilton et l’explication de Dawkins sur l’altruisme. Le gène causant le comportement altruiste est transmis à la descendance – donc le comportement altruiste est inné."

    "La cause du comportement altruiste perd ici toute sa dimension sociale ou culturelle, et est ramenée à une cause organique ou biologique, bien que l’acte lui-même demeure un acte social. Il s’agit donc bien d’une réduction de l’acte social à un acte causé organiquement chez l’individu porteur du gène spécifique de l’altruisme, et malgré sa volonté."

    "Cette idéologie scientifique n’a pas produit jusqu’ici de résultats reconnus et sanctionnés par la communauté scientifique, que ce soit celle des biologistes ou celle des praticiens des sciences humaines.

    La stratégie des sociobiologistes dans l’élaboration de leur modèle d’interprétation du comportement social humain est la suivante : sur la base des observations éthologiques (dont la plupart des théories doivent être formulées sous la forme d’énoncés singuliers, et non universels), ils interprètent d’abord le comportement animal en termes anthropomorphiques (leur modèle étant donc la vie sociale des humains), puis ils soutiennent par la suite que l’être humain fonctionne dans des structures analogues à celles des animaux. Le passage de la sociobiologie animale à la sociobiologie humaine se fait ainsi en trois phases :

    1. On établit une analogie entre un comportement biologique animal (la procréation) et un comportement biologique humain (la procréation) ;

    2. On établit une relation de cause à effet entre un comportement biologique humain (la procréation) et un comportement culturel humain (la polygamie).

    3. on établit une identité entre le comportement social des humains (la polygamie) et le comportement « social » des animaux (la « polygamie » animale).

    Cette procédure permet alors l’expression de la double identité entre le comportement biologiquement déterminé de l’humain et le comportement biologiquement déterminé de l’animal d’une part, et entre le comportement social humain et le comportement « social » de l’animal d’autre part. À partir de ce moment, plus rien ne distingue les humains des animaux.

    La faiblesse de la légitimation du passage opéré par les sociobiologistes entre la macro-éthologie et la sociobiologie humaine est responsable de la plupart des difficultés que celle-ci rencontre sur le plan scientifique, mais aussi sur le plan institutionnel."

    "La sociobiologie humaine se divise en deux écoles. La première est celle des sociobiologistes que nous qualifions de « modérés », parmi lesquels se trouve notamment David P. Barash dans ses œuvres les plus récentes. La seconde est celle des sociobiologistes « purs et durs » ou « traditionnels », dont le chef de file est Edward O. Wilson, et dans laquelle on compte Robert Trivers. L’école wilsonienne nie que la valeur des thèses de la sociobiologie animale ne soit que purement heuristique pour la compréhension du comportement social de l’homme : elle réduit la nature humaine à celle de l’animal."

    "La démarche de Wilson est physicaliste : elle prend la méthode des sciences physiques comme modèle pour décrire, prédire et expliquer le comportement des humains et des animaux."

    "L’accent mis sur le caractère naturel de la dominance dans le monde des mammifères amène tout naturellement à une justification de la stratification de la société et des sexes."

    "On n’a jamais pu isoler un seul gène humain responsable d’un comportement social. Selon les biologistes, de tels gènes ne peuvent exister, car les comportements sociaux, de par leur complexité, mettent en jeu un très grand nombre de gènes. Je ne dénie aucun rôle aux gènes dans l’ontogenèse, je dis seulement que les sociobiologistes exagèrent nettement le rôle que ceux-ci jouent dans la genèse des comportements sociaux, et négligent trop l’influence du milieu. Ils nient aussi la possibilité d’un libre arbitre."

    "Beaucoup de scientifiques ne réfléchissent pas aux aspects épistémologiques de leur science, et son histoire leur importe peu."

    "Si l’on ne se base alors que sur le deuxième ouvrage pour établir la validité du lien entre la sociobiologie animale et la sociobiologie humaine, il faut admettre qu’aucun argument scientifique ne démontre l’existence d’un tel lien. Non seulement les arguments scientifiques que l’auteur aurait pu trouver chez ses prédécesseurs sont-ils, pour la plupart, réfutés ou sévèrement critiqués, mais l’espèce humaine est elle-même tant particularisée par Wilson qu’il paraît ensuite impossible de la comparer à quoi que ce soit – et c’est d’ailleurs ce que refuse de faire l’auteur."
    -Jacques Ruelland, Histoire critique de la sociobiologie, 2010.

    "Même d’éminents biologistes comme Konrad Lorenz ou Lionel Tiger sont capables de commettre la grossière erreur de transférer des conclusions portant sur les systèmes biologiques, aux systèmes sociaux qui sont [pourtant] beaucoup plus complexes. Il existe quelques similitudes importantes entre l’évolution biologique et celle de la société, mais elles ne devraient pas nous aveugler face aux énormes différences ; chaque système doit être analysé selon son mérite et ses propriétés et principes particuliers."
    -Kenneth Boulding.



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