https://books.openedition.org/enseditions/1110
"Sous une apparence séduisante, scientifique et pleine de promesses, la sociobiologie humaine cache l’une des plus dangereuses idéologies.
La sociobiologie est l’étude systématique du fondement biologique des comportements sociaux des animaux et des humains. Formulée en 1975 par Edward O. Wilson, cette théorie doctrinaire a eu une histoire scientifique mouvementée et s’est rapidement inscrite dans la culture occidentale, faisant de nombreux adeptes, notamment dans le domaine des sciences humaines.
La sociobiologie animale se distingue de la sociobiologie humaine. La première a des prétentions légitimes à la scientificité, mais la seconde ne peut en affirmer. La plupart des études portant sur la sociobiologie confondent la sociobiologie humaine ou théorie sociobiologique et la sociobiologie animale. Cette confusion n’est pas le fruit du hasard ou de l’inattention des critiques : elle répond au désir des sociobiologistes de fonder la théorie sociobiologique sur des avancées de la sociobiologie animale.
L’étude systématique des bases biologiques du comportement – y compris le comportement humain – fait l’objet de l’éthologie, de l’anthropologie physique, de la psychologie comparative et de la sociobiologie. La mise en relation de l’étude du comportement animal et de la théorie moderne de l’évolution permet à ces disciplines de contribuer positivement à l’avancement des sciences naturelles, mais aussi de susciter la méfiance des sciences sociales auxquelles elles prétendent ajouter d’importants éléments, notamment en ce qui concerne la base biologique des comportements."
-Jacques G. Ruelland, L'empire des gènes. Histoire de la sociobiologie, Lyon, ENS Éditions, 2004, 326 pages.
"Sous une apparence séduisante, scientifique et pleine de promesses, la sociobiologie humaine cache l’une des plus dangereuses idéologies.
La sociobiologie est l’étude systématique du fondement biologique des comportements sociaux des animaux et des humains. Formulée en 1975 par Edward O. Wilson, cette théorie doctrinaire a eu une histoire scientifique mouvementée et s’est rapidement inscrite dans la culture occidentale, faisant de nombreux adeptes, notamment dans le domaine des sciences humaines.
La sociobiologie animale se distingue de la sociobiologie humaine. La première a des prétentions légitimes à la scientificité, mais la seconde ne peut en affirmer. La plupart des études portant sur la sociobiologie confondent la sociobiologie humaine ou théorie sociobiologique et la sociobiologie animale. Cette confusion n’est pas le fruit du hasard ou de l’inattention des critiques : elle répond au désir des sociobiologistes de fonder la théorie sociobiologique sur des avancées de la sociobiologie animale.
L’étude systématique des bases biologiques du comportement – y compris le comportement humain – fait l’objet de l’éthologie, de l’anthropologie physique, de la psychologie comparative et de la sociobiologie. La mise en relation de l’étude du comportement animal et de la théorie moderne de l’évolution permet à ces disciplines de contribuer positivement à l’avancement des sciences naturelles, mais aussi de susciter la méfiance des sciences sociales auxquelles elles prétendent ajouter d’importants éléments, notamment en ce qui concerne la base biologique des comportements."
-Jacques G. Ruelland, L'empire des gènes. Histoire de la sociobiologie, Lyon, ENS Éditions, 2004, 326 pages.