http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4800621z
"La décadence n'est à personne. Il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder autour de soi." (p.9)
"J'ai appartenu -je reste fidèle aux maîtres de ma jeunesse- à ce qu'on a appelé l'école des Annales." (p.10)
"On pourrait aligner facilement aligner trois cents auteurs et cinq cents volumes consacrés au fascinant problème du cycle des civilisations." (p.12-13)
"La première tombe intentionnelle, signe de notre humanité." (p.13)
"Dans le sens précis, concret, de la décadence, non plus d'une famille, d'une maison, d'un homme mais d'un Etat, d'une civilisation, [décadence] date du XVIIIe siècle, à la rigueur, du XVIIe siècle, quand il s'applique à un royaume, aux destins des Empires, du XVIIIe siècle quand il renvoie à une civilisation, à une culture. "Civilisation" apparaît, en anglais et en français, simultanément, au milieu du XVIIIe siècle. En un mot, la notion de décadence est contemporaine, elle est indissociable du progrès. Il n'y a pas de progrès, à la rigueur, sans le risque de décadence. C'est en France et en Angleterre qu'apparaissent, ensemble, les notions de civilisation, de progrès et de décadence. Et c'est à Rome, en fonction de ce lieu de notre mémoire, de cet endroit combien de fois privilégié de notre passé, que se situe le point d'insertion du concept de décadence." (p.14)
"Tout printemps porte en lui les germes de l'automne." (p.16)
"Les premières tombes intentionnelles ont quarante à quatre-cinq milles ans au maximum." (p.34)
"L'homme est essentiellement double, nature et culture. [...] Au cours de l'évolution, l'homme a perdu les conduites instinctives innées qui permettent aux animaux de faire ce qu'ils n'ont pas appris. Tout se passe comme si notre code génétique, en permettant de fabriquer la fabuleuse cathédrale de nos gros cerveaux aux 10 [puissance] 15 synapses, quand le couplage neuronique est achevé avec l'acquisition du langage, avait dû larguer le reste. Les singes, en revanche, ont conservé encore beaucoup de conduites instinctives et ils associent la mémoire génétique commune à tous les vivants à une aptitude à mémoriser de longues chaînes d'actes complexes finalisés dont ils ont pris connaissance en une seule fois. Il s'ensuit que nous avons tout à réapprendre. Cette mémoire culturelle est à la fois notre force et notre principal handicap." (p.46)
"Culture, c'est-à-dire un ensemble de procédures qui permettent d'améliorer la vie, qui tiennent lieu de ces conduites instinctives [animales] que nous n'avons plus." (p.47)
"Parménide affirmait l'éternité de l'être qu'il assimilait au cosmos. Pour lui, le cosmos, l'être premier, donc l'être dans le temps avait toujours existé, ce qui impliquait l'éternité du temps. Le temps n'a ni commencement ni fin." (p.50)
"Dans cette conception du monde, il n'y a de place que pour un temps dominant, prégnant, qui est le temps cyclique de l'éternel retour, et une toute petite place pour le temps de mon destin et de l'histoire de nos cités." (p.51)
"L'idée de création n'existe que dans la Bible." (p.52)
-Pierre Chaunu, Histoire et Décadence, Paris, Perrin, 1981, 360 pages.
"La décadence n'est à personne. Il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder autour de soi." (p.9)
"J'ai appartenu -je reste fidèle aux maîtres de ma jeunesse- à ce qu'on a appelé l'école des Annales." (p.10)
"On pourrait aligner facilement aligner trois cents auteurs et cinq cents volumes consacrés au fascinant problème du cycle des civilisations." (p.12-13)
"La première tombe intentionnelle, signe de notre humanité." (p.13)
"Dans le sens précis, concret, de la décadence, non plus d'une famille, d'une maison, d'un homme mais d'un Etat, d'une civilisation, [décadence] date du XVIIIe siècle, à la rigueur, du XVIIe siècle, quand il s'applique à un royaume, aux destins des Empires, du XVIIIe siècle quand il renvoie à une civilisation, à une culture. "Civilisation" apparaît, en anglais et en français, simultanément, au milieu du XVIIIe siècle. En un mot, la notion de décadence est contemporaine, elle est indissociable du progrès. Il n'y a pas de progrès, à la rigueur, sans le risque de décadence. C'est en France et en Angleterre qu'apparaissent, ensemble, les notions de civilisation, de progrès et de décadence. Et c'est à Rome, en fonction de ce lieu de notre mémoire, de cet endroit combien de fois privilégié de notre passé, que se situe le point d'insertion du concept de décadence." (p.14)
"Tout printemps porte en lui les germes de l'automne." (p.16)
"Les premières tombes intentionnelles ont quarante à quatre-cinq milles ans au maximum." (p.34)
"L'homme est essentiellement double, nature et culture. [...] Au cours de l'évolution, l'homme a perdu les conduites instinctives innées qui permettent aux animaux de faire ce qu'ils n'ont pas appris. Tout se passe comme si notre code génétique, en permettant de fabriquer la fabuleuse cathédrale de nos gros cerveaux aux 10 [puissance] 15 synapses, quand le couplage neuronique est achevé avec l'acquisition du langage, avait dû larguer le reste. Les singes, en revanche, ont conservé encore beaucoup de conduites instinctives et ils associent la mémoire génétique commune à tous les vivants à une aptitude à mémoriser de longues chaînes d'actes complexes finalisés dont ils ont pris connaissance en une seule fois. Il s'ensuit que nous avons tout à réapprendre. Cette mémoire culturelle est à la fois notre force et notre principal handicap." (p.46)
"Culture, c'est-à-dire un ensemble de procédures qui permettent d'améliorer la vie, qui tiennent lieu de ces conduites instinctives [animales] que nous n'avons plus." (p.47)
"Parménide affirmait l'éternité de l'être qu'il assimilait au cosmos. Pour lui, le cosmos, l'être premier, donc l'être dans le temps avait toujours existé, ce qui impliquait l'éternité du temps. Le temps n'a ni commencement ni fin." (p.50)
"Dans cette conception du monde, il n'y a de place que pour un temps dominant, prégnant, qui est le temps cyclique de l'éternel retour, et une toute petite place pour le temps de mon destin et de l'histoire de nos cités." (p.51)
"L'idée de création n'existe que dans la Bible." (p.52)
-Pierre Chaunu, Histoire et Décadence, Paris, Perrin, 1981, 360 pages.