"Valéry Giscard d’Estaing, qui n’hésitait pas à renvoyer dos à dos les deux « idéologies traditionnelles » que sont « le marxisme et le libéralisme classique. » Adepte de Keynes bien plus que de Hayek, l’ancien ministre des Finances du général de Gaulle manifestait une méfiance instinctive à l’égard des adaptations supposées naturelles du marché, et un goût typiquement français pour le dirigisme technocratique. Ce n’est donc pas un hasard si c’est durant son septennat que le pourcentage des dépenses publiques (notamment sociales) dans le PIB a le plus augmenté."
"La métamorphose la plus spectaculaire est sans conteste celle du RPR et de son président, Jacques Chirac, naguère chantre du « travaillisme à la française ». En quête d’un nouvel Évangile après la débâcle de son parti aux Européennes de 1979, il entame à cette date-là un ralliement progressif à la cause libérale, qui atteint son apogée en 1984, lorsqu’il remet à Friedrich von Hayek la médaille de la ville de Paris et l’accueille par un discours enthousiaste que n’auraient pas renié les « Nouveaux économistes » les plus fervents."
"Jacques Chirac accorde une interview à Pascal Salin dans le Figaro Magazine du 14/4/1984 qui est une véritable profession de foi libérale. Or, la veille même dans L'Express, il avait accordé un entretien dont la tonalité était très différente et où il récusait l’étiquette de « libéral »…"
"Raymond Barre a beau avoir été le traducteur de Hayek, le libéralisme de ce dernier n’a que peu avoir avec celui, autrement plus modéré (ou timoré selon le point de vue adopté), que lui-même défend."
-Jérôme Perrier, « La parenthèse libérale de la droite française des années 1980. Le phénomène politique de la « bande à Léo » ou l’échec de la promotion d’un libéralisme contre l’État », Histoire@Politique 2015/1 (n° 25), p. 176-196.
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"La métamorphose la plus spectaculaire est sans conteste celle du RPR et de son président, Jacques Chirac, naguère chantre du « travaillisme à la française ». En quête d’un nouvel Évangile après la débâcle de son parti aux Européennes de 1979, il entame à cette date-là un ralliement progressif à la cause libérale, qui atteint son apogée en 1984, lorsqu’il remet à Friedrich von Hayek la médaille de la ville de Paris et l’accueille par un discours enthousiaste que n’auraient pas renié les « Nouveaux économistes » les plus fervents."
"Jacques Chirac accorde une interview à Pascal Salin dans le Figaro Magazine du 14/4/1984 qui est une véritable profession de foi libérale. Or, la veille même dans L'Express, il avait accordé un entretien dont la tonalité était très différente et où il récusait l’étiquette de « libéral »…"
"Raymond Barre a beau avoir été le traducteur de Hayek, le libéralisme de ce dernier n’a que peu avoir avec celui, autrement plus modéré (ou timoré selon le point de vue adopté), que lui-même défend."
-Jérôme Perrier, « La parenthèse libérale de la droite française des années 1980. Le phénomène politique de la « bande à Léo » ou l’échec de la promotion d’un libéralisme contre l’État », Histoire@Politique 2015/1 (n° 25), p. 176-196.
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