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    Vincent Citot, « Le processus historique de la Modernité et la possibilité de la liberté (universalisme et individualisme) » & autres textes

    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Lun 30 Avr - 6:57

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Citot

    https://www.scopalto.com/post/vincent-citot-le-philosophoire

    https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2005-2-page-35.htm

    "Cette vaste période de trois siècles (disons, pour faire vite, du milieu du XVème au dernier quart du XVIIIème siècle) correspond à la mise en place des valeurs essentielles de la modernité. Les grandes révolutions sont culturelles : dans les arts, dans les sciences, en théologie, en philosophie et dans la pensée politique. Au niveau économique et politique, cette période se distingue aussi nettement de la précédente et de la suivante. Elle correspond à « l’ancien régime », qui met fin au système féodal médiéval, et qui voit apparaître la figure de l’État monarchique moderne, centralisé et bureaucratique. C’est aussi l’époque où les nations s’individualisent culturellement et linguistiquement. Au plan économique apparaît une nouvelle classe sociale : la bourgeoisie marchande, qui profite de l’extension mondiale du commerce. F. Braudel souligne lui-même l’unité du système économique qui couvre la période du XIVème (un peu avant la Renaissance) jusqu’en 1750 : c’est le « capitalisme marchand », auquel fera suite le capitalisme industriel. Sur le plan économique, le XVème siècle correspond à une période de croissance significative, tout comme au plan démographique. On observe une poussée d’urbanisation durant cette période. Il s’en suit une première étape dans le procès d’individualisation : la famille commence à se restreindre et à s’autonomiser au sein des lignées et des groupes sociaux . Sur le plan politique et sur celui des relations internationales, cette période est marquée par la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, c’est-à-dire la fin de l’empire romain d’orient, et par la découverte de l’Amérique par Colomb en 1492. Ces deux dates sont habituellement retenues pour les périodisations, auxquelles on peut ajouter une troisième : l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1450, qui aura de grandes conséquences sur la diffusion des connaissances, de la culture antique, et donc sur la Renaissance.

    Bref, sur tous les plans, cette périodisation a une unité et donc une cohérence historique. Mais ce qui demeure le plus significatif dans cette unité de trois siècles, c’est la révolution culturelle qui marquera le passage du monde Ancien au monde Moderne. La première modernité est donc essentiellement une modernité des élites (artistes, savants, théologiens, philosophes), il faudra attendre la seconde puis la troisième pour que son mouvement s’étende à toutes les couches de la société
    ."

    "La Renaissance, d’abord italienne (Florence, puis Venise, Rome, etc.), se présente comme l’avènement d’un esprit nouveau, d’une disposition inédite à l’égard de la culture, de la religion, des canons esthétiques et du savoir. En fait, plus généralement encore, cette époque marque une vision nouvelle de l’homme, du monde et de l’histoire. L’humanisme marque cette confiance nouvelle de l’homme dans sa valeur et dans ses possibilités d’accès au savoir. Il se traduit par une contestation des anciennes formes d’autorité, notamment religieuses. Au plan artistique, l’homme prend plus d’importance à la fois en tant que créateur (refus d’appliquer une norme esthétique canonique et traditionnelle) et comme sujet représenté. Les artistes de la Renaissance sont à la fois des savants, des techniciens, des penseurs : ils participent à toute la culture de l’époque, et sont proprement des hommes universels ; ainsi naît la figure de l’homo universale. Mais, cet universalisme se double nécessairement d’une poussée individualiste : « quand cette tendance à développer au plus haut point la personnalité se rencontrait avec une nature réellement puissante et un esprit richement doué, capable d’assimiler en même temps tous les éléments de la culture d’alors, on voyait surgir l’ “homme universel” », qui est aussi un homme singulier, un homo singolare (Burckardt, p. 204). L’universalisme et l’individualisme vont de pair."




    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Lun 30 Avr - 17:17

    https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-1999-1-page-55.htm

    "Ce n’est pas une substance ou une qualité des choses."

    "Le beau [...] c’est un affect particulier, un affect qui donne une vérité."

    "Le beau ne fait pas “plaisir”."

    https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2000-1-page-85.htm

    "On parle de « libération sexuelle » pour désigner cette période post-soixante-huitarde qui a levé le tabou du plaisir et du désir. C’est un leurre, dit Chaumier : la parole s’est libérée, la production d’images à caractère sexuel s’est libérée, mais le désir est resté frustré ! « L’omniprésence des corps dénudés, effets de sublimation, accompagne une misère sexuelle davantage qu’elle n’est le reflet d’une simple libération des mœurs » : « plus on admire des corps et des sexes, moins on touche des corps et des sexes » (pp. 311 et 315). Les yeux se sont libérés, pas les corps : le voyeurisme et la scopophilie (le plaisir de regarder) sont des ersatz de plaisirs réels. « Le corps, faute d’être actualisé, est vécu dans le fantasme », « cela nous permet de canaliser une réalité que nous ne vivons pas » (p. 315). Donc finalement, « la révolution sexuelle s’est transformée en une consommation d’images » (p. 316). Il y a un véritable « clivage » entre la « surexcitation médiatique », avec sa « sexualité omniprésente », et la « réalité conjugale où le désir et la sexualité font naufrage » (p. 317).

    Comment ce gouffre entre le réel et l’image ne peut-il pas provoquer un profond malaise ? C’est bien la misère sexuelle qui demande à se compenser par voie imaginaire ; mais celle-ci faisant retour sur celle-là lui renvoie la vérité de sa condition et creuse encore davantage la frustration. Plus on manque d’érotisme, plus on en consomme en image, et plus on voit des images érotiques, plus le désir se creuse. Or, cette frustration sexuelle est devenue taboue, remarque Chaumier, dans une société qui se veut à l’avant-garde de la sexualité. La révolution sexuelle a donc en réalité rendu le sexe tabou … « La sexualité est partout parce qu’elle est aliénée. La prétendue révolution sexuelle n’évite pas les frustrations, elle les met en scène » (p. 330)."

    https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2006-1-page-37.htm

    "L’homme ne se contente pas de survivre ou de vivre bien, il veut encore être heureux."

    "Il faut se disposer au bonheur. Et la première condition pour s’y disposer, c’est d’abandonner ce fantasme d’un Bonheur qui serait annulation de toutes nos tensions, satisfaction de tous nos désirs."
    -Vincent Citot, « Matérialisme, spiritualisme et scepticisme : prolégomènes à une philosophie du bonheur », Le Philosophoire, 2006/1 (n° 26), p. 37-54.



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