"L'idée chrétienne fut, à l'époque de sa formation, une attitude d'utilité pour tous ceux qui ressentaient la vie comme une souffrance, pour tous ceux que Nietzsche a appelés, avec quelques raison, les faibles, les malades ou les déshérités, le troupeau des esclaves." (p.61)
"De même que le monde antique s'était constitué sur la base du principe d'inégalité, le monde chrétien se constitue sur la base du principe d'égalité." (p.62)
-Jules de Gaultier, Le Bovarysme, Paris, PUPS, 2006 (1902 pour la première édition), 341 pages.
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-Per Buvik, Le principe bovaryque, étude complémentaire in Jules de Gaultier, Le Bovarysme, Paris, PUPS, 2006 (1902 pour la première édition), 341 pages.
« Quel Nietzsche Gaultier pouvait-il connaître en 1904 ? Il ne semble pas l’avoir lu en version allemande mais plutôt dans sa traduction française, due, pour la plupart des œuvres, à Henri Albert, et éditée par la Société du Mercure de France. » (p.213)
« Gaultier partage avec Nietzsche la réfutation des idées de réalité objective et d’ « en-soi rationnel » et a abouti comme lui à « une conception d’illusionnisme » telle qu’on la trouve dans La Volonté de puissance. » (p.214)
« Gaultier ne se soucie pas de savoir si son explication du comportement humain par le bovarysme est vraie ou fausse, et dit clairement qu’elle n’est ni exhaustive ni exclusive. » (p.222)
-Per Buvik, « Gaultier et Nietzsche », in Le Principe bovaryque, étude contemplaitaire à Jules de Gaultier, Le Bovarysme, PUPS, coll. Mémoire de la critique, 2006, 338 pages, pp.213-223.
« La grande erreur de la Révolution consiste, pour Nietzsche, et implicitement pour Gaultier, à défendre « tout ce qui est plat et médiocre », donc tout ce qui ne sert pas l’ascension et la croissance de la Vie [par la médiation d’une hiérarchie]. » (p.229)
-Per Buvik, « Implications politiques de la pensée nietzschéenne et de la philosophie du bovarysme », in Le Principe bovaryque, étude contemplaitaire à Jules de Gaultier, Le Bovarysme, PUPS, coll. Mémoire de la critique, 2006, 338 pages, pp.225-233.
« Si le rapprochement de Gaultier avec l’Action française n’est pas sans laisser quelque réserve, il n’en demeure pas moins que Le Bovarysme. Essai sur le pouvoir d’imaginer a été une lecture importante pour Charles Maurras. » (p.235)
« Il repère, dans Le Bovarysme, des théories qu’il considère au service d’une pensée raciste et xénophobe. [Maurras, « D’Emma Bovary au grand tout », Gazette de France, 24 août 1902] Maurras estime « impossible de donner un schème plus pur » de sa propre « théorie des Métèques ». » (p.236)
« [Les étrangers menacent le Français] de se voir appliqué […] une conception morale et politique empruntée à une autre hérédité sociale […] Cette conception étrangère fût-elle supérieure à la coutume héréditaire, le groupe n’en subira pas moins le dommage de se voir imposer des manières d’être auxquelles il n’est point adapté. » (p.237)
« Maurras est presque choqué par les réserves, surtout sur le plan politique, de Gaultier. » (p.238)
-Per Buvik, « Maurras lecteur de de Gaultier », in Le Principe bovaryque, étude contemplaitaire à Jules de Gaultier, Le Bovarysme, PUPS, coll. Mémoire de la critique, 2006, 338 pages, pp.235-242.
« C’est ainsi que d’une part, la doctrine kantienne de l’impératif catégorique, adaptation du christianisme à la philosophie, promulgation d’un dogme moral tiré de la raison, universel et sans nuances, n’a pas trouvé de plus fervents adeptes que les universitaires juifs. C’est ainsi que les formes politiques qui sont le plus voisines de la doctrine égalitaire de l’évangile ont eu pour promoteurs et pour théoriciens, avec Karl Marx, avec Lasalle, des Iséraélites. » -Le Bovarysme, p.70.