https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2012-3-page-449.htm
"Si en 1990 l’industrie de défense comptait entre 250 000 et 300 000 salariés, elle n’en compte plus qu’entre 100 000 à 150 000 aujourd’hui. Si en Europe, ce sont 25 à 30% de la base industrielle et technologique qui ressortissent au domaine militaire ou « dual », les coopérations européennes n’ont connu qu’une progression très limitée : on compte autant de projets en coopération entre 1990 et 2010 qu’on en comptait entre 1960 et 1990.
Pire pour les industriels de l’armement, le financement de la défense semble aujourd’hui peu ou mal assuré. Changement des objectifs, engagements financiers non tenus, incertitudes et contraintes. Programmation trop ambitieuse dans ses objectifs affichés. Réduction du format étalée dans le temps et sous-évaluée. Pas de hiérarchie des priorités dans les équipements militaires dont la part dans le budget de la défense passe de 35 % en 2004 à 28 % en 2008, et 25 % en 2012."
"C’est l’Armée de l’Air qui a subi la plus forte réduction de ses moyens : 420 avions de combat en 1990, 320 en 2009, 260 en 2014."
"Les missions de la Marine se sont démultipliées : la dissuasion, l’action (prévention et projection, de forces et de puissance), la sécurité et la sauvegarde maritimes. De 80 bâtiments de combat en 1990, la Marine peut aligner en 2010 50, avec un renouvellement très important de ses navires, autour du groupe aéronaval et des forces de projection."
"En Afghanistan, 60 000 soldats français seront intervenus, à tour de rôle, depuis 2002, dans un cadre OTAN."
"En 2010, les accords dits de Lancaster House étaient signés par le Président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron. Ils comportaient un important volet en matière d’armement, y compris nucléaire.
L’intervention commune en Libye montrait aussi, en 2011, la réalité opérationnelle des capacités militaires et l’excellence de la coopération tactique de nos deux armées, sans occulter pour autant l’indispensable concours des États-Unis, fût-ce from behind, et l’adossement aux états-majors de l’OTAN. Elle a conduit, entre les deux alliés, à un partage du renseignement, à une analyse commune des difficultés rencontrées, à la perspective d’une planification d’autres interventions. Le bilatéral aurait-il pris le relais d’une construction européenne en panne ?"
-Tristan Lecoq , « La France et sa défense depuis la fin de la Guerre froide. Éléments de réflexion sur la réforme comme chantier permanent », Outre-Terre, 2012/3 (n° 33-34), p. 449-469.
https://ehne.fr/article/epistemologie-du-politique/construction-nationale-et-enjeux-europeens/la-france-lalliance-atlantique-et-leurope-de-la-defense-depuis-la-fin-de-la-guerre-froide
"Depuis près de trente ans, la défense de la France connaît un double mouvement qui l’affecte en profondeur. Les fondements sur lesquels elle reposait depuis le début des années soixante ont été revus. L’outil militaire qui en était la traduction a été restructuré. Avec, en toile de fond, la question du rôle de notre pays comme puissance militaire et maritime, dans le nouveau contexte européen, interallié et international, et des efforts qu’il est prêt à consentir. Jusqu’aux années quatre-vingt dix, l’environnement international était marqué par la Guerre froide. Le modèle de défense était assez stable. Il reposait, en même temps, sur une priorité politique, une traduction budgétaire, et un consensus public sur les questions de défense. Trois piliers fortement articulés composaient notre système de défense : l’indépendance nationale, la dissuasion, la conscription. Ont suivi plus de vingt-cinq ans de contradictions au moins apparentes (l’Europe de la défense, l’Alliance atlantique, la dissuasion), de programmations militaires jamais respectées, de contractions budgétaires et d’effectifs en tendance longue. Dans un contexte d’interventions extérieures en nombre croissant. De la défense des frontières à la défense sans frontières.
Deux grands moments se dégagent depuis les années 1990, de part et d’autre du 11 septembre 2001 et du début du XXIème siècle. De 1989 aux années 2000, c’est l’immédiat près-guerre froide et ses enjeux : parer à la déstabilisation de l’Europe, faire l’Europe de la défense sans défaire l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), intervenir à l’extérieur de nos frontières, dans le Golfe et en Europe." (p.
"Accompagnements pédagogiques des supports audiovisuels.
(p.44)
"N° 6 Extrait du JDEF n°88 de février 2014 Les militaires aux quatre coins du monde : Opération Harpie (4’28 à 8’12)
https://www.youtube.com/watch?v=_2dkhCZWHPQ&list=PL4CC54696D09A48F0&index=79
En Guyane, l’opération Harpie mobilise 1 000 militaires de l’armée de terre aux côtés de la gendarmerie pour lutter contre l’orpaillage illégal et ses conséquences néfastes en matières environnementale et économique.
Cette vidéo suit une patrouille partie recueillir du renseignement au cœur de la forêt équatoriale. Elle montre bien qu’une des missions de nos armées est la protection de notre territoire et de nos intérêts nationaux, en métropole comme outre-mer." (p.47)
-Tristan Lecoq, Enseigner la Défense,
"Si en 1990 l’industrie de défense comptait entre 250 000 et 300 000 salariés, elle n’en compte plus qu’entre 100 000 à 150 000 aujourd’hui. Si en Europe, ce sont 25 à 30% de la base industrielle et technologique qui ressortissent au domaine militaire ou « dual », les coopérations européennes n’ont connu qu’une progression très limitée : on compte autant de projets en coopération entre 1990 et 2010 qu’on en comptait entre 1960 et 1990.
Pire pour les industriels de l’armement, le financement de la défense semble aujourd’hui peu ou mal assuré. Changement des objectifs, engagements financiers non tenus, incertitudes et contraintes. Programmation trop ambitieuse dans ses objectifs affichés. Réduction du format étalée dans le temps et sous-évaluée. Pas de hiérarchie des priorités dans les équipements militaires dont la part dans le budget de la défense passe de 35 % en 2004 à 28 % en 2008, et 25 % en 2012."
"C’est l’Armée de l’Air qui a subi la plus forte réduction de ses moyens : 420 avions de combat en 1990, 320 en 2009, 260 en 2014."
"Les missions de la Marine se sont démultipliées : la dissuasion, l’action (prévention et projection, de forces et de puissance), la sécurité et la sauvegarde maritimes. De 80 bâtiments de combat en 1990, la Marine peut aligner en 2010 50, avec un renouvellement très important de ses navires, autour du groupe aéronaval et des forces de projection."
"En Afghanistan, 60 000 soldats français seront intervenus, à tour de rôle, depuis 2002, dans un cadre OTAN."
"En 2010, les accords dits de Lancaster House étaient signés par le Président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron. Ils comportaient un important volet en matière d’armement, y compris nucléaire.
L’intervention commune en Libye montrait aussi, en 2011, la réalité opérationnelle des capacités militaires et l’excellence de la coopération tactique de nos deux armées, sans occulter pour autant l’indispensable concours des États-Unis, fût-ce from behind, et l’adossement aux états-majors de l’OTAN. Elle a conduit, entre les deux alliés, à un partage du renseignement, à une analyse commune des difficultés rencontrées, à la perspective d’une planification d’autres interventions. Le bilatéral aurait-il pris le relais d’une construction européenne en panne ?"
-Tristan Lecoq , « La France et sa défense depuis la fin de la Guerre froide. Éléments de réflexion sur la réforme comme chantier permanent », Outre-Terre, 2012/3 (n° 33-34), p. 449-469.
https://ehne.fr/article/epistemologie-du-politique/construction-nationale-et-enjeux-europeens/la-france-lalliance-atlantique-et-leurope-de-la-defense-depuis-la-fin-de-la-guerre-froide
"Depuis près de trente ans, la défense de la France connaît un double mouvement qui l’affecte en profondeur. Les fondements sur lesquels elle reposait depuis le début des années soixante ont été revus. L’outil militaire qui en était la traduction a été restructuré. Avec, en toile de fond, la question du rôle de notre pays comme puissance militaire et maritime, dans le nouveau contexte européen, interallié et international, et des efforts qu’il est prêt à consentir. Jusqu’aux années quatre-vingt dix, l’environnement international était marqué par la Guerre froide. Le modèle de défense était assez stable. Il reposait, en même temps, sur une priorité politique, une traduction budgétaire, et un consensus public sur les questions de défense. Trois piliers fortement articulés composaient notre système de défense : l’indépendance nationale, la dissuasion, la conscription. Ont suivi plus de vingt-cinq ans de contradictions au moins apparentes (l’Europe de la défense, l’Alliance atlantique, la dissuasion), de programmations militaires jamais respectées, de contractions budgétaires et d’effectifs en tendance longue. Dans un contexte d’interventions extérieures en nombre croissant. De la défense des frontières à la défense sans frontières.
Deux grands moments se dégagent depuis les années 1990, de part et d’autre du 11 septembre 2001 et du début du XXIème siècle. De 1989 aux années 2000, c’est l’immédiat près-guerre froide et ses enjeux : parer à la déstabilisation de l’Europe, faire l’Europe de la défense sans défaire l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), intervenir à l’extérieur de nos frontières, dans le Golfe et en Europe." (p.
"Accompagnements pédagogiques des supports audiovisuels.
(p.44)
"N° 6 Extrait du JDEF n°88 de février 2014 Les militaires aux quatre coins du monde : Opération Harpie (4’28 à 8’12)
https://www.youtube.com/watch?v=_2dkhCZWHPQ&list=PL4CC54696D09A48F0&index=79
En Guyane, l’opération Harpie mobilise 1 000 militaires de l’armée de terre aux côtés de la gendarmerie pour lutter contre l’orpaillage illégal et ses conséquences néfastes en matières environnementale et économique.
Cette vidéo suit une patrouille partie recueillir du renseignement au cœur de la forêt équatoriale. Elle montre bien qu’une des missions de nos armées est la protection de notre territoire et de nos intérêts nationaux, en métropole comme outre-mer." (p.47)
-Tristan Lecoq, Enseigner la Défense,