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    Coût annuel pour l'Etat d'un écolier / collégien / lycéen dans le public et perspectives libérales

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Coût annuel pour l'Etat d'un écolier / collégien / lycéen dans le public et perspectives libérales Empty Coût annuel pour l'Etat d'un écolier / collégien / lycéen dans le public et perspectives libérales

    Message par Johnathan R. Razorback Lun 30 Sep - 14:18

    [En moyenne] Les parents dépensent, directement (sans compter la redistribution de leurs impôts) 580€ par écolier du primaire par an. Mais, pour un même écolier, 6 550€ sont investis par l'État (en tout cas l'étaient en 2017).

    https://www.education.gouv.fr/cid92789/les-depenses-des-familles-pour-la-scolarisation-des-enfants.html.

    « La dépense globale des familles pour une année d’études d’un enfant varie avec le niveau de scolarisation : elle s’élève à 580 € pour un écolier, à 890 € pour un collégien et à 1 160 € pour un lycéen. Une scolarité en lycée professionnel (LP) coûte en moyenne 130 € de plus qu’en lycée général ou technologique (LEGT).

    Les frais de cantine, d’internat et de garderie, de 350 à 440 € selon le niveau, constituent le poste le plus important des dépenses des ménages. Très liés aux modes de vie des familles et à l’âge des enfants, ils représentent plus de la moitié de la dépense par élève dans le premier degré, et seulement un tiers au lycée.

    Le deuxième poste de dépenses des familles correspond aux frais d’inscription : ils représentent 20 % de la dépense en moyenne mais ne concernent que les familles dont les enfants sont scolarisées dans le secteur privé.

    La dépense en fournitures scolaires s’élève en moyenne à 150 euros, soit 20 % de la dépense des ménages. Moins importante dans le premier degré (entre 30 et 110 €) que dans le second (entre 200 et 390 €), elle est particulièrement élevée pour un élève de lycée professionnel en raison de la nécessité d’acheter des vêtements de travail et des matériels professionnels spécifiques.

    La dépense de transport entre le domicile familial et l’établissement scolaire, inexistante pour un écolier, est deux fois plus élevée pour un lycéen que pour un collégien (100 € contre 50 €). Elle atteint 130 € pour un lycéen professionnel, plus souvent contraint de s’éloigner du domicile familial pour rejoindre la spécialité choisie.
    La dépense en sorties et voyages scolaires (50 euros en moyenne) est plus élevée pour un enfant scolarisé dans le second degré. Les sorties scolaires sont moins fréquentes que dans le premier degré, mais les montants engagés sont plus importants. »

    L'Etat dépense 6000 euros par écolier, 580 sont dépensés directement par la famille.

    Avec un seuil de pauvreté à 1015 euros par mois en 2015 en France, le taux de pauvreté, au seuil de 60% de la médiane, est de 14,2%

    Les revenus par décile en 2015:

    Les revenus par décile après suppression des impôts dédiés au financement de l'éducation (+6000):  Les valeurs du niveau de vie des personnes avec enfant (car les 6000€ dont il s'agit sont investis par écolier, non par contribuable) vivant entre le premier et le dernier déciles deviendraient respectivement 18 500€, 21 020€, 23 280€, 25 450€, 27 680€, 30 260€, 33 820€, 39 530€ et 63 320€.

    La part cumulée des personnes seules et des couples sans enfant croît à chaque décile, réduisant d'autant la part des ménages avec enfant.
    De 25% (18% et 7%, respectivement) au premier décile à 48% (11% et 37%, respectivement) au dernier.

    Si votre expérience de pensée suppose ensuite que l'imposition des ménages scolarisant des enfants soit seule à subir la diminution correspondant aux sommes investies antérieurement par l'État par enfant, alors en effet vous autorisez, théoriquement, par simple tour de passe-passe, que ces ménages puissent régler directement les sommes en question à partir de leur propre poche (en supposant qu'ils n'en fassent pas un autre usage). Mais cette vision serait très éloignée de la réalité.

    HellebronAujourd’hui à 17:28
    @France Forever : Pourquoi un ménage ayant 18 500 euros / an ne mettrait pas 580 euros de frais d'inscriptions pour son enfant écolier ?

    Elle pourrait les y mettre (bien que ce montant, inférieur à la limite entre le quatrième et le cinquième déciles actuels des niveaux de vie, demeurerait très faible : le seuil de pauvreté, rappelé par vous plus haut dans sa valeur mensuelle, étant de 1015x12, soit 12 180€ par an). Suffiraient-ils, cependant, à couvrir les coûts de fonctionnement de l'établissement, sans recours au mécénat ?

    HellebronAujourd’hui à 17:41
    ah, vous voulez dire que puisque nous avons établi que le prix réellement payé dans le système public actuel était de 6500 euros / ans (soit 515 euros / mois), il faudrait que les ménages déboursent la même somme pour assurer tous les coûts de fonctionnement d'un établissement privé (si on exclut le mécénat) ?

    Du coup ça semble en effet peu supportable pour les 14% de ménages en dessous du seuil de pauvreté, puisque ça représente la moitié de leur revenu mensuel.

    Néanmoins, les 580 euros ne sont pas une constante non plus, c'est le coût actuel de scolarisation dans l'enseignement public, mais si l'enseignement était entièrement privatisé, de nouvelles écoles se développeraient pour tenter d'attirer des clients, et la concurrence entre elles tirerait le prix d'une année de scolarisation à la baisse. Si on ajoute à ça la perspective du mécénat, la part des ménages réellement incapables de scolariser leur enfant semble nettement résiduelle, vous ne pensez pas ?

    vous aurez peut-être des écoles accessibles (en admettant, encore une fois, que l'État renonce à prélever la part d'impôt correspondant à l'éducation, et que les familles ne dépense pas cette part à d'autres choses) pour les plus bas revenus, quoique payantes, mais elles seront aux connaissances et à l'intelligence ce que McDonald's est à la nourriture.

    @France Forever : De toute façon, je ne pense vraiment pouvoir réfuter votre affirmation suivant laquelle une part énorme de la population n'aurait pas accès à l'éducation, parce qu'énorme est ici une notion morale. Cette part pourrait être de 14% des ménages, en partant du principe que le coût ne chuterait pas. Savoir si 14% est un pourcentage énorme ou non est assez arbitraire ; si vous pensez que l'éducation est un bien qui doit être accessible à tout prix (même au prix du pillage des uns -par la fiscalité- pour redistribuer la richesse aux autres), alors, quand bien même la part ne serait que de 2% ou de 1%, ça vous semblera toujours trop "énorme".

    Quant au caractère important ou significatif de la part de la population qui serait privée d'instruction, on peut s'en tenir au seuil statistique courant de significativité de 5%, mais en l'espèce je pensais à quelque chose qui serait de l'ordre d'au moins 30%, par intuition.

    HellebronAujourd’hui à 18:39
    J'imagine que quelqu'un d'autre pourrait insinuer que "oh, bon, est-ce si grave qu'il y ait des enfants qui ne soient pas scolarisés ? La société a perduré avec très peu d'alphabétisation pendant des millénaires, ce n'est donc pas si important, etc.". Mais il se trouve que ce n'est pas mon avis et que je trouve les résultats de notre discussion assez choquants. Mais je suis obligé de constater qu'une société ayant une part de sa population analphabète, pour choquante qu'elle soit, est la conséquence apparemment nécessaire de l'application des principes moraux et politiques que j'estime juste.



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

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