https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Barrès
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Barrès
http://lalorrainedesecrivains.univ-lorraine.fr/en/philippe-barres/
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Claude_Barrès
https://www.lefigaro.fr/livres/2010/12/02/03005-20101202ARTFIG00431-barres-et-fils.php
« Les jeunes femmes [à Berlin] portent aussi l’uniforme. » (p.12)
« Chacun surtout semble anxieux de s’affirmer membre d’une organisation quelque qu’elle soit, solidaire d’un ensemble quelcoque pour ne pas rester seul. » (p.12)
« Avec un sens de la mesure que je ne saurais comparer qu’à celui des montagnards parmi des masses de neige mal fixées, Werner se disposait à partir. » (p.47)
« Dans tous les mois que j’ai passés en Allemagne, cette année ou les années précédentes, mais surtout cette année où j’ai pu suivre la dernière étape de son combat, c’est à la légende de Hitler, c’est à son aspect dans le regard du peuple que je me suis intéressé. » (p.186)
« L’automne dernier, quand je demandais à Erika, la jeune hiltérienne, ce qu’était à ses yeux le Führer, elle disait :
-Adolf Hitler ? Mais c’est la grande Révolution des Allemands pour devenir une nation.
-Allons ! Vous étiez déjà une nation en 1914.
-Nous commencions, dit Erika imperturbable. Mais c’est la menace des ennemis seulement qui nous groupait : Nos soldats bavarois injuriaient encore nos soldats prussiens et quand la défaite est venue, c’était pire. Aussi Hitler veut maintenant que ce soit le cœur qui nous réunisse tous, pour toujours.
Et elle fredonnait la chanson des jeunes S. A. :
…donnés à Hitler d’une âme fidèle,
Fidèle jusqu’à la mort.
Hitler nous conduira
Hors de notre misère. » (p.187)
« Mystérieuse puissance de ces chants de mort et de misère. Erika en était transfigurée. » (p.202)
« C’est le 10 février 1933, au Sportpalast, dans cette énorme salle où j’entendais il y a trois mois, son discours discourd de chef de parti avant les élections. […]
Vingt-cinq mille auditeurs, comme la dernière fois, et des banderoles aux murs. Mais les inscriptions qui étaient rouges naguère, sont maintenant noires ; les formules socialistes ont fait place à des formules « anti-marxistes ». Et surtout, différence plus sensible, le public des fautueils est assez élégant. Bourgeois, gens du monde, diplomates, journalistes, hommes politiques, tous sont venus voir Hitler. » (p.214)
« Je le regarde, cet ennemi qui a su tirer parti de ce que nous abandonnions et c’est avec un mélange d’horreur, d’admiration et de regret. » (p.219)
« Le 2 mars, c’était le « chant » [du cygne] du Centre. Le Dr. Heinrich Brüning, l’ancien chancelier, parlait, au Sportpalast. Et ma foi, il avait une salle presque aussi pleine que Hitler ; mais d’un public si différent qu’on se serait cru transporté dans un autre pays. […]
Nous sommes ici parmi les catholiques relativement libéraux, parmi ceux des Allemands qui se rapprochent le plus de notre esprit démocratique français. Nous aussi aussi dans le parti auquel nous avons consenti, hier, de grands sacrifices politiques, sacrifices devenus vains, puisqu’il a perdu le pouvoir. » (p.272)
« Avec Hitler plus que jamais, l’Allemagne travaille et fermente en marge du reste du monde civilisé. » (p.307)
« Aucune concession si large soit-elle, et qu’elle nous soit dictée par la générosité ou par la faiblesse, ne la détournera [l’Allemagne] de ses buts. L’amertume de ses échecs et surtout sa nature même la rendent envers nous incapable de gratitude comme elle serait incapable de pitié. » (p.308)
-Philippe Barrès, Sous la vague hitlérienne (octobre 1932 – juin 1933), Paris, Plon, 1933, 311 pages.
Ne cite pas N.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Barrès
http://lalorrainedesecrivains.univ-lorraine.fr/en/philippe-barres/
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Claude_Barrès
https://www.lefigaro.fr/livres/2010/12/02/03005-20101202ARTFIG00431-barres-et-fils.php
« Les jeunes femmes [à Berlin] portent aussi l’uniforme. » (p.12)
« Chacun surtout semble anxieux de s’affirmer membre d’une organisation quelque qu’elle soit, solidaire d’un ensemble quelcoque pour ne pas rester seul. » (p.12)
« Avec un sens de la mesure que je ne saurais comparer qu’à celui des montagnards parmi des masses de neige mal fixées, Werner se disposait à partir. » (p.47)
« Dans tous les mois que j’ai passés en Allemagne, cette année ou les années précédentes, mais surtout cette année où j’ai pu suivre la dernière étape de son combat, c’est à la légende de Hitler, c’est à son aspect dans le regard du peuple que je me suis intéressé. » (p.186)
« L’automne dernier, quand je demandais à Erika, la jeune hiltérienne, ce qu’était à ses yeux le Führer, elle disait :
-Adolf Hitler ? Mais c’est la grande Révolution des Allemands pour devenir une nation.
-Allons ! Vous étiez déjà une nation en 1914.
-Nous commencions, dit Erika imperturbable. Mais c’est la menace des ennemis seulement qui nous groupait : Nos soldats bavarois injuriaient encore nos soldats prussiens et quand la défaite est venue, c’était pire. Aussi Hitler veut maintenant que ce soit le cœur qui nous réunisse tous, pour toujours.
Et elle fredonnait la chanson des jeunes S. A. :
…donnés à Hitler d’une âme fidèle,
Fidèle jusqu’à la mort.
Hitler nous conduira
Hors de notre misère. » (p.187)
« Mystérieuse puissance de ces chants de mort et de misère. Erika en était transfigurée. » (p.202)
« C’est le 10 février 1933, au Sportpalast, dans cette énorme salle où j’entendais il y a trois mois, son discours discourd de chef de parti avant les élections. […]
Vingt-cinq mille auditeurs, comme la dernière fois, et des banderoles aux murs. Mais les inscriptions qui étaient rouges naguère, sont maintenant noires ; les formules socialistes ont fait place à des formules « anti-marxistes ». Et surtout, différence plus sensible, le public des fautueils est assez élégant. Bourgeois, gens du monde, diplomates, journalistes, hommes politiques, tous sont venus voir Hitler. » (p.214)
« Je le regarde, cet ennemi qui a su tirer parti de ce que nous abandonnions et c’est avec un mélange d’horreur, d’admiration et de regret. » (p.219)
« Le 2 mars, c’était le « chant » [du cygne] du Centre. Le Dr. Heinrich Brüning, l’ancien chancelier, parlait, au Sportpalast. Et ma foi, il avait une salle presque aussi pleine que Hitler ; mais d’un public si différent qu’on se serait cru transporté dans un autre pays. […]
Nous sommes ici parmi les catholiques relativement libéraux, parmi ceux des Allemands qui se rapprochent le plus de notre esprit démocratique français. Nous aussi aussi dans le parti auquel nous avons consenti, hier, de grands sacrifices politiques, sacrifices devenus vains, puisqu’il a perdu le pouvoir. » (p.272)
« Avec Hitler plus que jamais, l’Allemagne travaille et fermente en marge du reste du monde civilisé. » (p.307)
« Aucune concession si large soit-elle, et qu’elle nous soit dictée par la générosité ou par la faiblesse, ne la détournera [l’Allemagne] de ses buts. L’amertume de ses échecs et surtout sa nature même la rendent envers nous incapable de gratitude comme elle serait incapable de pitié. » (p.308)
-Philippe Barrès, Sous la vague hitlérienne (octobre 1932 – juin 1933), Paris, Plon, 1933, 311 pages.
Ne cite pas N.