https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1965_num_15_1_392834
http://lunipop.fr/?p=896
"Nous appelons catégories dirigeantes les minorités qui occupent des positions ou accomplissent des fonctions telles qu'elles ne peuvent pas ne pas avoir une influence sur le gouvernement de la société. Les membres de certaines de ces catégories dirigeantes sont placés au sommet d'une hiérarchie de commandement dans un sous-système (par exemple les chefs d'entreprise prennent les décisions majeures dans leur sphère propre). De même, les chefs de l'armée sont au sommet d'une hiérarchie spécifique. Un illustre professeur est en mesure de favoriser la carrière de ses protégés, un écrivain chargé de gloire répand ses idées qui deviendront, un jour ou l'autre, des forces sociales. Ce qui nous intéresse ici, ce n'est pas de préciser l'organisation du commandement ou de l'influence en chacun des sous-systèmes sociaux, c'est d'énumérer les dirigeants des sous-systèmes qui influent sur le Pouvoir lui-même (le Pouvoir étant défini comme l'ensemble de ceux qui commandent à la société tout entière au nom de tous)." (p.12)
"Il existe en n'importe quel régime une catégorie que l'on appellera personnel politique, c'est-à-dire une minorité (quelques centaines ou quelques milliers de personnes) qui, conformément à la formule de légitimité et à la traduction institutionnelle de celle-ci, est engagée dans la compétition dont l'exercice du pouvoir est l'enjeu ou encore minorité qui englobe les délégués de ceux qui détiennent le pouvoir. Même en un régime soviétique la compétition subsiste à l'intérieur du personnel politique, mais elle prend une forme proche de la concurrence à l'intérieur des bureaucraties en vue de la promotion. Seuls quelques-uns participent activement, à leurs risques et périls, à la compétition suprême. Dans les régimes où la formule de légitimité exige une compétition ouverte et publique, la plupart des membres du personnel politique attachent leur fortune à l'une ou l'autre des personnalités dominantes entre lesquelles se joue la bataille pour le numéro 1 (chacune de ses personnalités a inévitablement sa clientèle)." (p.12-13)
-Raymond Aron, "Catégories dirigeantes ou classe dirigeante ?", Revue française de science politique, Année 1965, 15-1, pp. 7-27.
http://lunipop.fr/?p=896
"Nous appelons catégories dirigeantes les minorités qui occupent des positions ou accomplissent des fonctions telles qu'elles ne peuvent pas ne pas avoir une influence sur le gouvernement de la société. Les membres de certaines de ces catégories dirigeantes sont placés au sommet d'une hiérarchie de commandement dans un sous-système (par exemple les chefs d'entreprise prennent les décisions majeures dans leur sphère propre). De même, les chefs de l'armée sont au sommet d'une hiérarchie spécifique. Un illustre professeur est en mesure de favoriser la carrière de ses protégés, un écrivain chargé de gloire répand ses idées qui deviendront, un jour ou l'autre, des forces sociales. Ce qui nous intéresse ici, ce n'est pas de préciser l'organisation du commandement ou de l'influence en chacun des sous-systèmes sociaux, c'est d'énumérer les dirigeants des sous-systèmes qui influent sur le Pouvoir lui-même (le Pouvoir étant défini comme l'ensemble de ceux qui commandent à la société tout entière au nom de tous)." (p.12)
"Il existe en n'importe quel régime une catégorie que l'on appellera personnel politique, c'est-à-dire une minorité (quelques centaines ou quelques milliers de personnes) qui, conformément à la formule de légitimité et à la traduction institutionnelle de celle-ci, est engagée dans la compétition dont l'exercice du pouvoir est l'enjeu ou encore minorité qui englobe les délégués de ceux qui détiennent le pouvoir. Même en un régime soviétique la compétition subsiste à l'intérieur du personnel politique, mais elle prend une forme proche de la concurrence à l'intérieur des bureaucraties en vue de la promotion. Seuls quelques-uns participent activement, à leurs risques et périls, à la compétition suprême. Dans les régimes où la formule de légitimité exige une compétition ouverte et publique, la plupart des membres du personnel politique attachent leur fortune à l'une ou l'autre des personnalités dominantes entre lesquelles se joue la bataille pour le numéro 1 (chacune de ses personnalités a inévitablement sa clientèle)." (p.12-13)
-Raymond Aron, "Catégories dirigeantes ou classe dirigeante ?", Revue française de science politique, Année 1965, 15-1, pp. 7-27.