« La « loi de Hume », ce « fossé entre les normes et les faits », que l’on appelle en anglais le is-ought gap, figure au premier rang des idées-phares associées à la philosophie humienne. » (p.259)
« Dire « cette action est juste » n’a rien à voir avec le fait de dire par exemple « cette cerise est rouge » car ces deux propositions ne se rassembleraient que par leur syntaxe sans rien posséder d’autre en commun. » (p.262)
« [La loi met] en place une séparation nette -le plus souvent caractérisée de logique- et absolument imperméable entre deux ordres différents. » (p.262)
« Dans ce paragraphe, Hume ne considère pas d’une manière générale la déduction de propositions normatives à partir de propositions descriptives ainsi que pourraient le laisser penser les tenants de la loi de Hume, mais il dénonce bien plutôt la déduction de propositions normatives à propos de propositions qui décrivent des faits de la raison -ce qui est fort différent. » (p.266)
« Il y a bien un fossé entre les normes et les faits. En revanche, il serait absurde de postuler que Hume défend un fossé entre les normes et les faits psychologiques. En effet, s’il existait une loi de Hume interdisant toute enquête sur les mécanismes psycho-logiques (et notamment passionnels) sous-tendant la morale, alors Hume lui-même aurait transgressé cette règle […]
Ce fossé entre les normes et les faits présuppose à l’évidence une fondation métaphysique de la morale qui est totalement étrangère, pour ne pas dire opposée, à la philosophie de Hume. […]
Si c’est être humien que de postuler un fossé entre les normes et les faits, alors Hume n’était assurément pas « humien ». » (p.269)
« [Hume s’oppose à la philosophie] qui déduit la morale d’une existence transcendante et divine, [et] d’autre part, [à] la morale géométrique -cette dernière est condamnée tout autant parce qu’elle repose sur la raison que parce qu’elle procède en s’appuyant sur des entités abstraites, et non sur l’analyse de situations concrètes, ainsi que le préconise Hume. » (p.269)
« Ce qui est considéré, à tort, comme la « loi de Hume », c’est-à-dire la proscription de l’étude naturaliste de la morale. » (p.272)
-Vanessa Nurock, « Faut-il guillotiner la loi de Hume ? », chapitre 10 in Jean-Pierre Cléro & Philippe Saltel, Lectures de Hume, Ellipses, 2009, 406 pages, pp.259-272.
« Dire « cette action est juste » n’a rien à voir avec le fait de dire par exemple « cette cerise est rouge » car ces deux propositions ne se rassembleraient que par leur syntaxe sans rien posséder d’autre en commun. » (p.262)
« [La loi met] en place une séparation nette -le plus souvent caractérisée de logique- et absolument imperméable entre deux ordres différents. » (p.262)
« Dans ce paragraphe, Hume ne considère pas d’une manière générale la déduction de propositions normatives à partir de propositions descriptives ainsi que pourraient le laisser penser les tenants de la loi de Hume, mais il dénonce bien plutôt la déduction de propositions normatives à propos de propositions qui décrivent des faits de la raison -ce qui est fort différent. » (p.266)
« Il y a bien un fossé entre les normes et les faits. En revanche, il serait absurde de postuler que Hume défend un fossé entre les normes et les faits psychologiques. En effet, s’il existait une loi de Hume interdisant toute enquête sur les mécanismes psycho-logiques (et notamment passionnels) sous-tendant la morale, alors Hume lui-même aurait transgressé cette règle […]
Ce fossé entre les normes et les faits présuppose à l’évidence une fondation métaphysique de la morale qui est totalement étrangère, pour ne pas dire opposée, à la philosophie de Hume. […]
Si c’est être humien que de postuler un fossé entre les normes et les faits, alors Hume n’était assurément pas « humien ». » (p.269)
« [Hume s’oppose à la philosophie] qui déduit la morale d’une existence transcendante et divine, [et] d’autre part, [à] la morale géométrique -cette dernière est condamnée tout autant parce qu’elle repose sur la raison que parce qu’elle procède en s’appuyant sur des entités abstraites, et non sur l’analyse de situations concrètes, ainsi que le préconise Hume. » (p.269)
« Ce qui est considéré, à tort, comme la « loi de Hume », c’est-à-dire la proscription de l’étude naturaliste de la morale. » (p.272)
-Vanessa Nurock, « Faut-il guillotiner la loi de Hume ? », chapitre 10 in Jean-Pierre Cléro & Philippe Saltel, Lectures de Hume, Ellipses, 2009, 406 pages, pp.259-272.