https://books.openedition.org/cdf/3435?lang=fr
"Parmi les philosophes qui ont le plus compté au cours du XXe siècle, bien peu ont été des défenseurs de la raison et des Lumières ; et certains de ceux qui ont exercé et continuent, encore aujourd’hui, à exercer l’influence la plus considérable (comme c’est le cas de Nietzsche et Heidegger) ont même été ses adversaires déclarés."
"Le moins que l’on puisse dire est que la philosophie française, dans la deuxième moitié du dernier siècle, ne s’est pas beaucoup mobilisée pour la défense de ce que Sternhell appelle « les lumières franco-kantiennes » et a emprunté plutôt, sous des formes diverses, le chemin de la deuxième modernité."
"Après une phase de déconstruction systématique, qui a été, quoi qu’en disent ses praticiens et ses promoteurs, parfois difficile à distinguer d’une phase de destruction pure et simple, le moment est peut-être venu, pour la philosophie de notre époque, de se risquer enfin ouvertement dans une tentative de « reconstruction » de la raison. C’est une entreprise évidemment difficile et problématique, qui suppose notamment que l’on ait répondu de façon suffisamment claire et convaincante à la question de savoir ce qui peut être conservé et ce qui doit être abandonné dans l’héritage des Lumières."
-Jacques Bouveresse, "Les deux modernités et la reconstruction de la raison", avant-propos à Claudine Tiercelin (dir.), La reconstruction de la raison. Dialogues avec Jacques Bouveresse, Paris, Collège de France, coll. Philosophie de la connaissance, 2014.
"Parmi les philosophes qui ont le plus compté au cours du XXe siècle, bien peu ont été des défenseurs de la raison et des Lumières ; et certains de ceux qui ont exercé et continuent, encore aujourd’hui, à exercer l’influence la plus considérable (comme c’est le cas de Nietzsche et Heidegger) ont même été ses adversaires déclarés."
"Le moins que l’on puisse dire est que la philosophie française, dans la deuxième moitié du dernier siècle, ne s’est pas beaucoup mobilisée pour la défense de ce que Sternhell appelle « les lumières franco-kantiennes » et a emprunté plutôt, sous des formes diverses, le chemin de la deuxième modernité."
"Après une phase de déconstruction systématique, qui a été, quoi qu’en disent ses praticiens et ses promoteurs, parfois difficile à distinguer d’une phase de destruction pure et simple, le moment est peut-être venu, pour la philosophie de notre époque, de se risquer enfin ouvertement dans une tentative de « reconstruction » de la raison. C’est une entreprise évidemment difficile et problématique, qui suppose notamment que l’on ait répondu de façon suffisamment claire et convaincante à la question de savoir ce qui peut être conservé et ce qui doit être abandonné dans l’héritage des Lumières."
-Jacques Bouveresse, "Les deux modernités et la reconstruction de la raison", avant-propos à Claudine Tiercelin (dir.), La reconstruction de la raison. Dialogues avec Jacques Bouveresse, Paris, Collège de France, coll. Philosophie de la connaissance, 2014.