https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_La_Rochefoucauld
http://fr.wikisource.org/wiki/Maximes
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1184789
"Je suis d’une taille médiocre, libre et bien proportion-née. J’ai le teint brun, mais assez uni ; le front élevé et d’une raisonnable grandeur ; les yeux noirs, petits et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien tournés. Je serais fort empêché à dire de quelle sorte j’ai le nez fait, car il n’est ni camus ni aquilin, ni gros ni pointu, au moins à ce que je crois. Tout ce que je sais, c’est qu’il est plutôt grand que petit, et qu’il descend un peu trop en bas. J’ai la bouche grande, et les lèvres assez rouges d’ordinaire, et ni bien ni mal taillées. J’ai les dents blanches, et passablement bien rangées. On m’a dit autrefois que j’avais un peu trop de menton : je viens de me tâter et de me regarder dans le miroir pour savoir ce qui en est, et je ne sais pas trop bien qu’en juger. Pour le tour du visage, je l’ai ou carré ou en ovale; lequel des deux, il me serait fort difficile de le dire. J’ai les cheveux noirs, naturellement frisés, et avec cela assez épais et assez longs pour pouvoir prétendre en belle tête. J’ai quelque chose de chagrin et de fier dans la mine : cela fait croire à la plupart des gens que je suis méprisant, quoique je ne le sois point du tout. J’ai l’action fort aisée, et même un peu trop, et jusqu’à faire beaucoup de gestes en parlant. Voilà naïvement comme je pense que je suis fait au dehors; et l’on trouvera, je crois, que ce que je pense de moi là-dessus n’est pas fort éloigné de ce qui en est. J’en userai avec la même fidélité dans ce qui me reste à faire de mon portrait; car je me suis assez étudié pour me bien connaître, et je ne manque ni d’assurance pour dire libre-ment ce que je puis avoir de bonnes qualités, ni de sincé-rité pour avouer franchement ce que j’ai de défauts. Premièrement, pour parler de mon humeur, je suis mélan-colique, et je le suis à un point que, depuis trois ou quatre ans, à peine m’a-t-on vu rire trois ou quatre fois. J’aurais pourtant, ce me semble, une mélancolie assez supportable et assez douce, si je n’en avais point d’autre que celle qui me vient de mon tempérament; mais il m’en vient tant d’ailleurs, et ce qui m’en vient me remplit de telle sorte l’imagination et m’occupe si fort l’esprit, que la plupart du temps, ou je rêve sans dire mot, ou je n’ai presque point d’attache à ce que je dis. Je suis fort resserré avec ceux que je ne connais pas, et je ne suis pas même extrêmement ouvert avec la plupart de ceux que je connais. C’est un défaut, je le sais bien, et je ne négligerai rien pour m’en corriger; mais comme un certain air sombre que j’ai dans le visage contribue à me faire paraître encore plus réservé que je ne le suis et qu’il n’est pas en notre pouvoir de nous défaire d’un méchant air qui nous vient de la disposition naturelle des traits, je pense qu’après m’être corrigé au dedans, il ne laissera pas de me demeurer toujours de mauvaises marques au dehors. J’ai de l’esprit et je ne fais point difficulté de le dire; car à quoi bon façonner là-dessus ? Tant biaiser et tant apporter d’adoucissement pour dire les avantages que l’on a, c’est, ce me semble, cacher un peu de vanité sous une modestie apparente et se servir d’une manière bien adroite pour faire croire de soi beaucoup plus de bien que l’on n’en dit. Pour moi, je suis content qu’on ne me croie ni plus beau que je me fais, ni de meilleure humeur que je me dépeins, ni plus spirituel et plus raisonnable que je dirai que je le suis. J’ai donc de l’esprit, encore une fois, mais un esprit que la mélancolie gâte; car, encore que je possède assez bien ma langue, que j’aie la mémoire assez heureuse, et que je ne pense pas les choses fort confusément, j’ai pourtant une si forte application à mon chagrin, que souvent j’exprime assez mal ce que je veux dire. La conversation des honnêtes gens est un des plaisirs qui me touchent le plus. J’aime qu’elle soit sérieuse et que la morale en fasse la plus grande partie; cependant je sais la goûter aussi quand elle est enjouée et si je n’y dis pas beaucoup de petites choses pour rire, ce n’est pas du moins que je ne connaisse bien ce que valent les bagatelles bien dites, et que je ne trouve fort divertissante cette manière de badiner, où il y a certains esprits prompts et aisés qui réussissent si bien. J’écris bien en prose, je fais bien en vers, et si j’étais sensible à la gloire qui vient de ce côté-là, je pense qu’avec peu de travail je pourrais m’acquérir assez de réputation.
J’aime la lecture en général; celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l’esprit et fortifier l’âme est celle que j’aime le plus. Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car de cette sorte on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit et des réflexions que l’on fait il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. Je juge assez bien des ouvrages de vers et de prose que l’on me montre; mais j’en dis peut-être mon sentiment avec un peu trop de liberté. Ce qu’il y a encore de mal en moi, c’est que j’ai quelquefois une délicatesse trop scrupuleuse et une critique trop sévère. Je ne hais pas à entendre disputer, et souvent aussi je me mêle assez volontiers dans la dispute : mais je soutiens d’ordinaire mon opinion avec trop de chaleur; et lorsqu’on défend un parti injuste contre moi, quelquefois, à force de me passionner pour celui de la raison, je deviens moi-même fort peu raisonnable. J’ai les sentiments vertueux, les inclinations belles, et une si forte envie d’être tout à fait honnête homme que mes amis ne me sauraient faire un plus grand plaisir que de m’avertir sincèrement de mes défauts. Ceux qui me connaissent un peu particulièrement et qui ont eu la bonté de me donner quelquefois des avis là-dessus, savent que je les ai toujours reçus avec toute la joie imaginable et toute la soumission d’esprit que l’on saurait désirer. J’ai toutes les passions assez douces et assez réglées : on ne m’a presque jamais vu en colère et je n’ai jamais eu de haine pour personne. Je ne suis pas pourtant incapable de me venger, si l’on m’avait offensé et qu’il y allât de mon honneur à me ressentir de l’injure qu’on m’aurait faite. Au contraire, je suis assuré que le devoir ferait si bien en moi l’office de la haine, que je poursuivrais ma vengeance avec encore plus de vigueur qu’un autre. L’ambition ne me travaille point. Je ne crains guère de choses et ne crains aucunement la mort. Je suis peu sensible à la pitié, et je voudrais ne l’y être point du tout. Cependant, il n’est rien que je ne fisse pour le soulagement d’une personne affligée; et je crois effectivement que l’on doit tout faire, jusqu’à lui témoigner même beaucoup de compassion de son mal; car les misérables sont si sots que cela leur fait le plus grand bien du monde; mais je tiens aussi qu’il faut se contenter d’en témoigner et se garder soigneusement d’en avoir. C’est une passion qui n’est bonne à rien au-dedans d’une âme bien faite, qui ne sert qu’à affaiblir le cœur et qu’on doit laisser au peuple, qui, n’exécutant jamais rien par raison, a besoin de passions pour le porter à faire les
choses. J’aime mes amis, et je les aime d’une façon que je
ne balancerais pas un moment à sacrifier mes intérêts aux
leurs. J’ai de la condescendance pour eux; je souffre
patiemment leurs mauvaises humeurs et j’en excuse
facilement toutes choses ; seulement je ne leur fais pas
beaucoup de caresses, et je n’ai pas non plus de grandes
inquiétudes en leur absence. J’ai naturellement fort peu de
curiosité pour la plus grande partie de tout ce qui en
donne aux autres gens. Je suis fort secret et j’ai moins de
difficulté que personne à taire ce qu’on m’a dit en
confidence. Je suis extrêmement régulier à ma parole; je
n’y manque jamais, de quelque conséquence que puisse
être ce que j’ai promis et je m’en suis fait toute ma vie
une loi indispensable. J’ai une civilité fort exacte parmi
les femmes et je ne crois pas avoir jamais rien dit devant
elles qui leur ait pu faire de la peine. Quand elles ont
l’esprit bien fait, j’aime mieux leur conversation que celle
des hommes : on y trouve une certaine douceur qui ne se
rencontre point parmi nous; et il me semble, outre cela,
qu’elles s’expliquent avec plus de netteté et qu’elles
donnent un tour plus agréable aux choses qu’elles disent.
Pour galant, je l’ai été un peu autrefois; présentement je
ne le suis plus, quelque jeune que je sois. J’ai renoncé aux
fleurettes et je m’étonne seulement de ce qu’il y a encore
tant d’honnêtes gens qui s’occupent à en débiter.
J’approuve extrêmement les belles passions; elles
marquent la grandeur de l’âme, et quoique, dans les
inquiétudes qu’elles donnent, il y ait quelque chose de
contraire à la sévère sagesse, elles s’accommodent si bien
d’ailleurs avec la plus austère vertu, que je crois qu’on ne
les saurait condamner avec justice. Moi qui connais tout
ce qu’il y a de délicat et de fort dans les grands sentiments
de l’amour, si jamais je viens à aimer, ce sera assurément
de cette sorte; mais, de la façon dont je suis, je ne crois
pas que cette connaissance que j’ai me passe jamais de
l’esprit au coeur.
http://fr.wikisource.org/wiki/Maximes
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1184789
"Je suis d’une taille médiocre, libre et bien proportion-née. J’ai le teint brun, mais assez uni ; le front élevé et d’une raisonnable grandeur ; les yeux noirs, petits et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien tournés. Je serais fort empêché à dire de quelle sorte j’ai le nez fait, car il n’est ni camus ni aquilin, ni gros ni pointu, au moins à ce que je crois. Tout ce que je sais, c’est qu’il est plutôt grand que petit, et qu’il descend un peu trop en bas. J’ai la bouche grande, et les lèvres assez rouges d’ordinaire, et ni bien ni mal taillées. J’ai les dents blanches, et passablement bien rangées. On m’a dit autrefois que j’avais un peu trop de menton : je viens de me tâter et de me regarder dans le miroir pour savoir ce qui en est, et je ne sais pas trop bien qu’en juger. Pour le tour du visage, je l’ai ou carré ou en ovale; lequel des deux, il me serait fort difficile de le dire. J’ai les cheveux noirs, naturellement frisés, et avec cela assez épais et assez longs pour pouvoir prétendre en belle tête. J’ai quelque chose de chagrin et de fier dans la mine : cela fait croire à la plupart des gens que je suis méprisant, quoique je ne le sois point du tout. J’ai l’action fort aisée, et même un peu trop, et jusqu’à faire beaucoup de gestes en parlant. Voilà naïvement comme je pense que je suis fait au dehors; et l’on trouvera, je crois, que ce que je pense de moi là-dessus n’est pas fort éloigné de ce qui en est. J’en userai avec la même fidélité dans ce qui me reste à faire de mon portrait; car je me suis assez étudié pour me bien connaître, et je ne manque ni d’assurance pour dire libre-ment ce que je puis avoir de bonnes qualités, ni de sincé-rité pour avouer franchement ce que j’ai de défauts. Premièrement, pour parler de mon humeur, je suis mélan-colique, et je le suis à un point que, depuis trois ou quatre ans, à peine m’a-t-on vu rire trois ou quatre fois. J’aurais pourtant, ce me semble, une mélancolie assez supportable et assez douce, si je n’en avais point d’autre que celle qui me vient de mon tempérament; mais il m’en vient tant d’ailleurs, et ce qui m’en vient me remplit de telle sorte l’imagination et m’occupe si fort l’esprit, que la plupart du temps, ou je rêve sans dire mot, ou je n’ai presque point d’attache à ce que je dis. Je suis fort resserré avec ceux que je ne connais pas, et je ne suis pas même extrêmement ouvert avec la plupart de ceux que je connais. C’est un défaut, je le sais bien, et je ne négligerai rien pour m’en corriger; mais comme un certain air sombre que j’ai dans le visage contribue à me faire paraître encore plus réservé que je ne le suis et qu’il n’est pas en notre pouvoir de nous défaire d’un méchant air qui nous vient de la disposition naturelle des traits, je pense qu’après m’être corrigé au dedans, il ne laissera pas de me demeurer toujours de mauvaises marques au dehors. J’ai de l’esprit et je ne fais point difficulté de le dire; car à quoi bon façonner là-dessus ? Tant biaiser et tant apporter d’adoucissement pour dire les avantages que l’on a, c’est, ce me semble, cacher un peu de vanité sous une modestie apparente et se servir d’une manière bien adroite pour faire croire de soi beaucoup plus de bien que l’on n’en dit. Pour moi, je suis content qu’on ne me croie ni plus beau que je me fais, ni de meilleure humeur que je me dépeins, ni plus spirituel et plus raisonnable que je dirai que je le suis. J’ai donc de l’esprit, encore une fois, mais un esprit que la mélancolie gâte; car, encore que je possède assez bien ma langue, que j’aie la mémoire assez heureuse, et que je ne pense pas les choses fort confusément, j’ai pourtant une si forte application à mon chagrin, que souvent j’exprime assez mal ce que je veux dire. La conversation des honnêtes gens est un des plaisirs qui me touchent le plus. J’aime qu’elle soit sérieuse et que la morale en fasse la plus grande partie; cependant je sais la goûter aussi quand elle est enjouée et si je n’y dis pas beaucoup de petites choses pour rire, ce n’est pas du moins que je ne connaisse bien ce que valent les bagatelles bien dites, et que je ne trouve fort divertissante cette manière de badiner, où il y a certains esprits prompts et aisés qui réussissent si bien. J’écris bien en prose, je fais bien en vers, et si j’étais sensible à la gloire qui vient de ce côté-là, je pense qu’avec peu de travail je pourrais m’acquérir assez de réputation.
J’aime la lecture en général; celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l’esprit et fortifier l’âme est celle que j’aime le plus. Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car de cette sorte on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit et des réflexions que l’on fait il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. Je juge assez bien des ouvrages de vers et de prose que l’on me montre; mais j’en dis peut-être mon sentiment avec un peu trop de liberté. Ce qu’il y a encore de mal en moi, c’est que j’ai quelquefois une délicatesse trop scrupuleuse et une critique trop sévère. Je ne hais pas à entendre disputer, et souvent aussi je me mêle assez volontiers dans la dispute : mais je soutiens d’ordinaire mon opinion avec trop de chaleur; et lorsqu’on défend un parti injuste contre moi, quelquefois, à force de me passionner pour celui de la raison, je deviens moi-même fort peu raisonnable. J’ai les sentiments vertueux, les inclinations belles, et une si forte envie d’être tout à fait honnête homme que mes amis ne me sauraient faire un plus grand plaisir que de m’avertir sincèrement de mes défauts. Ceux qui me connaissent un peu particulièrement et qui ont eu la bonté de me donner quelquefois des avis là-dessus, savent que je les ai toujours reçus avec toute la joie imaginable et toute la soumission d’esprit que l’on saurait désirer. J’ai toutes les passions assez douces et assez réglées : on ne m’a presque jamais vu en colère et je n’ai jamais eu de haine pour personne. Je ne suis pas pourtant incapable de me venger, si l’on m’avait offensé et qu’il y allât de mon honneur à me ressentir de l’injure qu’on m’aurait faite. Au contraire, je suis assuré que le devoir ferait si bien en moi l’office de la haine, que je poursuivrais ma vengeance avec encore plus de vigueur qu’un autre. L’ambition ne me travaille point. Je ne crains guère de choses et ne crains aucunement la mort. Je suis peu sensible à la pitié, et je voudrais ne l’y être point du tout. Cependant, il n’est rien que je ne fisse pour le soulagement d’une personne affligée; et je crois effectivement que l’on doit tout faire, jusqu’à lui témoigner même beaucoup de compassion de son mal; car les misérables sont si sots que cela leur fait le plus grand bien du monde; mais je tiens aussi qu’il faut se contenter d’en témoigner et se garder soigneusement d’en avoir. C’est une passion qui n’est bonne à rien au-dedans d’une âme bien faite, qui ne sert qu’à affaiblir le cœur et qu’on doit laisser au peuple, qui, n’exécutant jamais rien par raison, a besoin de passions pour le porter à faire les
choses. J’aime mes amis, et je les aime d’une façon que je
ne balancerais pas un moment à sacrifier mes intérêts aux
leurs. J’ai de la condescendance pour eux; je souffre
patiemment leurs mauvaises humeurs et j’en excuse
facilement toutes choses ; seulement je ne leur fais pas
beaucoup de caresses, et je n’ai pas non plus de grandes
inquiétudes en leur absence. J’ai naturellement fort peu de
curiosité pour la plus grande partie de tout ce qui en
donne aux autres gens. Je suis fort secret et j’ai moins de
difficulté que personne à taire ce qu’on m’a dit en
confidence. Je suis extrêmement régulier à ma parole; je
n’y manque jamais, de quelque conséquence que puisse
être ce que j’ai promis et je m’en suis fait toute ma vie
une loi indispensable. J’ai une civilité fort exacte parmi
les femmes et je ne crois pas avoir jamais rien dit devant
elles qui leur ait pu faire de la peine. Quand elles ont
l’esprit bien fait, j’aime mieux leur conversation que celle
des hommes : on y trouve une certaine douceur qui ne se
rencontre point parmi nous; et il me semble, outre cela,
qu’elles s’expliquent avec plus de netteté et qu’elles
donnent un tour plus agréable aux choses qu’elles disent.
Pour galant, je l’ai été un peu autrefois; présentement je
ne le suis plus, quelque jeune que je sois. J’ai renoncé aux
fleurettes et je m’étonne seulement de ce qu’il y a encore
tant d’honnêtes gens qui s’occupent à en débiter.
J’approuve extrêmement les belles passions; elles
marquent la grandeur de l’âme, et quoique, dans les
inquiétudes qu’elles donnent, il y ait quelque chose de
contraire à la sévère sagesse, elles s’accommodent si bien
d’ailleurs avec la plus austère vertu, que je crois qu’on ne
les saurait condamner avec justice. Moi qui connais tout
ce qu’il y a de délicat et de fort dans les grands sentiments
de l’amour, si jamais je viens à aimer, ce sera assurément
de cette sorte; mais, de la façon dont je suis, je ne crois
pas que cette connaissance que j’ai me passe jamais de
l’esprit au coeur.