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    Pascal Baud, Serge Bourgeat & Catherine Bras, Dictionnaire de géographie

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Pascal Baud, Serge Bourgeat & Catherine Bras, Dictionnaire de géographie Empty Pascal Baud, Serge Bourgeat & Catherine Bras, Dictionnaire de géographie

    Message par Johnathan R. Razorback Jeu 27 Aoû - 14:55

    "La maîtrise de l'eau est un facteur essentiel pour la culture comme pour l'élevage. Une trop grande quantité d'eau impose son évacuation.
    (pp.14-15)

    "Le terme d'interspatialité désigne [...] toutes les interactions entre deux espaces." (p.167)

    "Le concept de diffusion spatiale a été introduit en géographie pour la première fois au début des années 1950 par le suédois Torsten Hägerstrand (1916-2004). [...] Certaines barrières [spatiales] stoppent complètement une diffusion (barrières absorbantes) alors que d'autres se contentent de la ralentir (barrières freinantes). Enfin, la barrière réfléchissante dévie la propagation, la détourne." (p.169)

    "En France, la législation a longtemps considéré comme rurale toute personne vivant dans une commune de moins de 2000 habitants agglomérés au chef-lieu, c'est-à-dire toute personne n'habitant pas en ville. Aujourd'hui, selon l'INSEE, l'espace à dominante rurale, ou espace rural, regroupe "l'ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n'appartenant pas à l'espace à dominante urbaine (pôles urbains, couronnes périurbaines et communes multipolarisées)". Cet espace est très vaste, il représente 70% de la superficie totale et les deux tiers des communes de la France métropolitaine. [...] A l'inverse, une commune autrefois classée comme rurale est considérée comme intégrée à une aire urbaine si plus de 40% de ses actifs travaillent dans le pôle urbain." (p.171)

    "La typologie divise classiquement les villages selon leur forme, conformément aux méthodes surtout descriptives de la géographie classique. Les villages-rue, aux maisons alignées de part et d'autre d'une rue unique, et les villages-tas, aux maisons groupées, sont les principaux types de villages de défrichement, souvent nés au Moyen Age. Les villages nucléaires, regroupés autour d'un espace central, souvent la place de l'église, sont l'un des types les plus fréquents de villages-tas." (p.175)

    "L'origine du bocage est plus complexe. On désigne par ce terme un paysage de champ fermés par des haies, parfois par des murettes, souvent installées sur des talus. Le parcellaire est fréquemment de forme irrégulière. L'accès aux champs se fait par des chemins creux. L'habitat est dispersé, c'est-à-dire réparti en un chef-lieu, des hameaux (ensembles de quelques maisons regroupées) et de nombreuses fermes isolées. Ceci s'explique en partie par une exploitation individuelle des terres, par opposition à l'openfield. Si l'archétype du bocage est le bocage normand, de nombreuses variétés ont été décrites, de la Galice à l'Angleterre des enclosures. Dans ce pays, le terme désigne la transformation progressive de l'openfield en bocage, qui eut lieu entre le XVe et le XIXe siècle du fait des progrès de l'élevage, mais aussi de la suppression des droits de vaine pâture, puis de la réappropriation des communaux par les grands propriétaires.
    Le bocage a nettement mieux traversé le XXe siècle que l'openfield puisqu'on le retrouve souvent intact dans de nombreuses régions. Il présente en effet de nombreux avantages dont celui d'apporter de l'humidité grâce à l'évapotranspiration des végétaux mais aussi grâce aux haies d'arbres, de l'ombre et une protection contre l'effet desséchant du vent. Néanmoins, mal adapté à la mécanisation et du fait des remembrements, il a tendance à disparaître. Les haies sont peu à peu arrachées (débocagisation ou débocagement), ce qui modifie l'écoulement des eaux, aggrave l'érosion des sols et donne naissance à des paysages intermédiaires entre bocage et openfield, fréquents par exemple dans le sud de la Bretagne et en Vendée
    ." (pp.175-176)

    "Avec la mondialisation, des frontières réticulaires (ou frontières-points ou encore frontières nodales), situées sur les nœuds des réseaux de transports (gares, aéroports, ports), gagnent en importance, notamment en matière de contrôle migratoire." (p.198)

    "De nombreux pays bâtissent [des murs-frontières]: l'Arabie saoudite avec le Yémen, l'Inde avec le Bangladesh, Israël avec les territoires occupés de Cisjordanie, les Etats-Unis avec le Mexique... Mise en scène politique d'une souveraineté menacée par l'immigration, par des trafics voire par des terroristes -c'est selon-, ils ont une portée symbolique pour les populations des pays qui les construisent mais dans les faits n'atteignent que rarement les buts fixés [...] Stéphane Rosière et Florine Ballif ont proposé les termes de teichopolitique (du grec teichos, mur de la cité) et de teichométrie, pour la mesure de ce phénomène: non seulement la mesure linéaire des installations, mais surtout la mesure de leur efficacité. On assiste aussi au développement des smart borders (frontières "intelligentes"), comme par exemple la frontière des Etats-Unis et Canada. Il s'agit de frontières utilisant des moyens sophistiqués (tels la biométrie) pour que la volonté de sécurité et le filtrage des populations ne soient pas une gêne à la fluidité des échanges." (p.200)

    "Le passage d'une langue à l'autre concerne un espace frontalier parfois très étendu. De part et d'autre de la frontière administrative, du fait des échanges, des mariages et des rectifications historiques de frontière, on comprend souvent les deux langues et la culture de la région concernée peut être un véritable syncrétisme de celles des deux Etats, une fusion de deux cultures. La frontière n'est donc pas forcément une rupture franche, mais une zone marquée par des gradients plus ou moins accentués du phénomène.

    Le terme général de
    limologie (du latin, limes) désigne de manière assez vague la discipline qui étudie les frontières. Michel Foucher a proposé récemment le terme d'horogenèse pour qualifier le processus de production de frontières, qui est d'une grande diversité. Deux types de frontières se distinguent en fonction de leur formation. La frontière historique, façonnée par un ou plusieurs conflits, reste prédominante en Europe. Beaucoup ont été fixées après un conflit lors de grandes conférences dirigées par le camp vainqueur comme en 1815, 1918 et 1945. Elles présentent très souvent un tracé sinueux, qui peut même comporter des enclaves, des parties de territoire totalement incluses dans un autre pays, comme l'enclave espagnole de Llivia pour la France. Le terme d'exclave, parfois employé, témoigne du même phénomène vu par le pays qui possède ce territoire (Llivia est une exclave espagnole). La plupart du temps des accords existent entre les deux pays concernés pour l'établissement d'un corridor, c'est-à-dire d'une zone de passage permettant les échanges. Mais la difficulté des liaisons entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza montre que ce n'est pas un cas général.

    Les frontières issues de partage colonial sont d'un type tout à fait différent. Au tracé souvent rectiligne, comme pour une bonne partie des Etats africains, délimitant de véritables Etats-tranches comme le Mali ou la Mauritanie, les frontières ignorent parfois superbement les discontinuités linguistiques, culturelles et religieuses préexistantes, à moins qu'elles ne les recoupent volontairement dans un but politique.
    " (pp.201-202)

    "Les termes de marche (terme vieilli) ou de glacis (terme à connotation géopolitique) induisent un rôle militaire : celui d'espaces lointains, mais aussi d'espaces-tampons [...] Ce sont donc des espaces à militariser s'ils sont nôtres (la ligne Maginot joua ce rôle) ou que l'on cherche à démilitariser, s'ils sont de l'autre côté de la frontière (la Rhénanie de 1920 à 1933). [...]

    Une frontière ouverte joue souvent le rôle d'interface, c'est-à-dire de zone de contact entre des espaces de nature différente [...] et donne naissance à des phénomènes transfrontaliers.
    " (p.204)

    "Une frontière peut aussi se fermer, le plus souvent en cas de guerre. Les effets sont désastreux pour les régions frontalières qui cessent brutalement d'être un lieu d'activités pour redevenir une simple périphérie nationale. [...]

    Il reste [...] de nombreux litiges frontaliers, en mer ou sur terre, dont certains se règlent après consultation de la Cour internationale de justice, du Tribunal international pour le droit de la mer ou d'un tribunal arbitral, choisi par les deux partis. [...]

    [Avec l'accroissement de la perméabilité des frontières] Les régions concernées cessent d'être des marges pour devenir des périphéries actives, voire de nouveaux centres: avec le tunnel sous la Manche, la région lilloise se retrouve au coeur d'un espace économique en voie d'unification, allant d'Amsterdam à Londres et Paris.
    " (pp.208-209)

    "La grille de lecture "centre-périphérie" est directement issue d'une vision marxisante de l'espace. Introduite en géographie par Alain Reynaud en 1973 pour qualifier l'opposition Nord-Sud, elle reprend à la suite des économistes les concepts de dominant et de dominé. Un espace (le centre) qui concentre divers pouvoirs, domine des périphéries plus ou moins intégrées et plus ou moins dominées. Selon A. Reynaud, le centre est donc "l'endroit où les choses se passent" et la périphérie est le négatif du centre, marqué par sa subordination d'un point de vue décisionnel. [...] Le couple "centre-périphérie" connut un véritable succès en géographie urbaine et, d'une façon générale, en géographie systémique. Cette grille est cependant de plus en plus contestée, ses adversaires lui reprochant notamment son caractère inopérant pour comprendre l'évolution d'un monde de plus en plus fragmenté et polycentrique."(p.243)

    "Les modèles constituent, selon le géographe anglais Peter Haggett (né en 1933), une "représentation schématique de la réalité élaborée en vue d'une démonstration"." (p.246)

    "Le terme de littoral, dans son sens le plus large, concerne tout espace situé sous l'influence directe, mais aussi indirecte, de la mer. On parle ainsi de climat littoral pour des zones situées parfois à des dizaines de kilomètres de la mer, et de façade littorale pour désigner l'espace -de dimension très variable- fonctionnant comme une interface entre la mer et le continent. [...] Une littorale englobe en effet l'arrière-pays (ou hinterland), c'est-à-dire tout l'espace lié au littoral, à ses activités et à ses ports. L'expression de façade maritime désigne un espace plus large structuré par d'intenses relations envers la façade littorale (littoral et arrière-pays) et son avant-pays maritime (foreland). Le terme de littoral est également parfois employé pour désigner la partie de la mer, ou de l'océan, proche de la terre, comme dans l'expression pêche littorale. Enfin, dans la législation française, la commune littorale désigne toute commune riveraine d'une mer ou d'un océan, mais aussi les communes riveraines "des étangs salés, des plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à 1000 hectares" et "des estuaires et des deltas lorsqu'elles sont situées en aval de la limite de salure des eaux et participent aux équilibres économiques et écologiques littoraux"." (p.289)

    "Le terme de rivage, assez flou, est souvent réservé au contact direct entre la mer et la terre ; en fait, il s'agit de la zone directement soumise à l'action des marées, dite zone intertidale, comprise entre les hautes et basses eaux. Le terme d'estran est un équivalent plus précis car il ne prête pas à une double interprétation. Enfin, la côte est souvent considérée comme la zone en relief [...] dominant l'estran et située au-dessus du niveau de haute mer, niveau des marées hautes. Le contact entre estran et côte proprement dite se nomme alors trait de côte. [...]

    La notion de maritimité désigne la relation culturelle, économique, voire physiologique, de l'homme au milieu maritime, et donc au littoral. Ce regard a longtemps été négatif dans de nombreuses civilisations et les littoraux ont globalement été délaissés par les populations. Deux raisons peuvent être avancées: les zones de marais, par ailleurs peu utilisables, étaient souvent infectées par le paludisme ; des raids de pirates sévissaient dans de nombreuses régions du monde
    ." (p.290)

    "On assiste cependant depuis la fin des années 1960 à une inversion [...] géographique: les littoraux sont globalement considérés comme attractifs, le regard des sociétés, leur représentation du littoral mais aussi de la mer, étant devenu positif. En conséquence, l'aménagement des littoraux s'intensifie avec la littoralisation du peuplement et des activités, c'est-à-dire leur installation croissante sur les littoraux. [...]
    La presse démographique sur les littoraux est donc en essor: la moitié de la population mondiale vit à moins de 50 km de la mer et de nombreuses mégapoles sont situées sur des littoraux. L'accroissement des échanges commerciaux, et plus particulièrement maritimes, renforce le rôle des ports [...] tandis que l'essor du tourisme balnéaire est à l'origine d'une pression sur certains littoraux qui s'en trouvent souvent largement modifiés. La conséquence peut être une artificialisation des littoraux, se traduisant souvent par un bétonnage (urbanisation massive souvent liée au tourisme).

    La présence d'une côte influence l'occupation de l'espace. A l'échelle communale, deux types d'activités se retrouvent en bord de mer: activités marines et activités terriennes. [...] Zonation visible dans les villes et villages portuaires. Possédant une rive marine et une "rive continentale", ils voient la juxtaposition de modes de vie et d'activités ne se mélangeant que très peu. Le fait littoral est donc porteur de ruptures: rupture dans l'occupation de l'espace entre deux types d'activités dominantes, mais aussi, pour les marins, entre la terre et la mer, entre un espace de vie et un espace de travail.

    A une autre échelle, le tracé des côtes influence celui des moyens de transport, mais aussi les réseaux urbains, contribuant à la linéarité de leur plan d'ensemble. En Languedoc-Roussillon, les grands centres (Nîmes, Montpellier, Béziers et Perpignan) sont situés à une distance de la mer de 15 à 30 km, en arrière des étangs et reliés entre eux par un réseau de voies ferrées et routières parallèles à la côte. A cette urbanisation linéaire d'arrière-pays ("le trottoir de la Méditerranée") correspond un certain nombre de points sur la côte, anciens centres portuaires de ces villes (Palavas pour Montpellier par exemple) à partir desquels s'est souvent effectuée l'urbanisation de masse du littoral dans un but touristique.

    A l'échelle d'un pays, les façades littorales peuvent régler toute l'organisation spatiale
    ." (pp.290-291)

    "L'inégale résistance des roches et la présence de failles influencent le tracé des côtes, engendrant, par exemple, des baies, des rentrants de taille inférieure aux golfes, et des anses, de taille encore plus petite. [...]

    La marée est une onde liée à une oscillation de grande ampleur se propageant sur tout l'océan mondial du fait de l'attraction, conjuguée ou non, du Soleil et de la Lune.
    " (p.294)

    "Les mobilités ou migrations intra-urbaines correspondent majoritairement à des flux centrifuges, du centre vers la périphérie, essentiellement dirigés vers les espaces périurbains attractifs [...] Il existe également des flux centripètes, de la périphérie vers le centre." (pp.328-329)

    "L'immigration [clandestine] à destination de l'Union européenne emprunte aussi bien le détroit de Gibraltar, entre Maroc et Espagne, que la traversée entre Maroc et îles Canaries, que le passage par les enclaves de Ceuta ou Melilla ou encore Malte et l'île de Lampedusa, en Italie." (p.334)

    "Une montagne renvoie souvent à un sommet isolé ; dans ce cas, le terme équivaut à celui de mont (Mont-Blanc ou montagne Pelée, par exemple). Mais le mot montagne désigne aussi une chaîne de montagnes (chaîne des Pyrénées par exemple) ou tout un ensemble, équivalant alors au terme de massif (massif du Vercors). Par ailleurs, le terme est utilisé pour des reliefs de dimensions très variables, allant de l'Himalaya à la montagne Sainte-Genevièvre à Paris (60 mètres d'altitude). [...]
    Une montagne est donc un relief proéminent, d'une certaine élévation par rapport au niveau de la mer (altitude) et souvent bien individualisé par rapport aux milieux environnants. Mais cette notion se combine avec celle de pente et de versant, par opposition au plateau, espace plan qui peut avoir, lui aussi, une altitude très élevée, comme le plateau tibétain ou l'Altiplano péruvien. Toute montagne comporte en effet une certaine dénivellation ou dénivelée [...] c'est-à-dire une différence d'altitude entre des points hauts, situés à l'amont (du côté du mont), et des points bas, situés à l'aval (du côté de la vallée).
    " (p.349)

    "22.3% du territoire français et tout ou partie du territoire de 6227 communes sont déclarés en zone de montagne." (p.350)

    "Il n'existe pas de climat montagnard [...] mais une dégradation montagnarde, la montagne modifiant fortement les données du milieu environnant [...] La température baisse en moyenne de 0.5° pour 100 mètres de dénivelée. [...]
    Il faut de plus, d'une façon générale, opposer versant au vent, très humide car recevant de plein fouet les dépressions, et versant sous le vent, beaucoup plus protégé.
    " (pp.355-356)

    "Les océans [...] sont au nombre de cinq: océans Pacifique, Atlantique, Indien, Arctique et Austral (ou Antartique). [...] Étant donné que les océans communiquent tous entre eux et avec la plupart des mers, on peut parler d'océan mondial. [...]
    Dans son sens restreint, une mer est une partie de l'océan bien identifiée, séparée topographiquement de la masse océanique. Les mers épicontinentales ou mers bordières sont de simples golfes des océans, c'est-à-dire des rentrants de grande dimension. La mer de Norvège est une partie bien individualisée de l'océan Atlantique ; la mer d'Oman, un golfe de l'océan Indien. Cependant, le golfe du Bengale, occupant à l'est de l'Inde une position similaire, n'a pas droit à l'appellation de mer. Les mers intercontinentales ou mers continentales (mer Méditerranée, mer des Caraïbes) sont, comme leur nom l'indique, encore plus nettement séparées des océans. Elles sont parfois insérées entre des continents et reliées à l'océan par un passage plus ou moins étroit: un détroit. Depuis la conférence de Montego Bay, les détroits qui ne peuvent être franchis qu'en passant par les eaux territoriales sont livres d'accès aux navires en transit, même si dans les faits les pays limitrophes n'ont pas renoncé à exercer leur contrôle, et ce autant pour des raisons militaires qu'économiques. Certains Etats n'ont d'ailleurs pas ratifié cette convention et d'autres ont signé des accords particuliers concernant les détroits qui les séparent (convention de 1912, pour Gibraltar, de 1936 pour les détroits turcs...).

    Les mers intercontinentales peuvent être également isolées de l'océan par un arc insulaire, archipel incurvé crée par subduction de plaques lithosphériques: ainsi, la mer des Caraïbes est séparée de l'océan Atlantique par l'arc des Antilles. [...] Les mers fermées ou mers intérieures sont des lacs de très grande dimension, constitués d'une eau plus ou moins salée, et qui ne sont pas reliés à l'océan mondial. Leur taille peut être très variable: ainsi, la mer Morte est beaucoup moins étendue que le lac Victoria.
    " (pp.359-360)

    "Les eaux territoriales (ou mer territoriale), sur lesquelles l'Etat côtier est souverain, s'étendent jusqu'à 12 milles marins à partir de la côte (un mille marin équivaut à 1852 mètres [...]). Au-delà d'une zone contigüe (à 24 miles de la côte), où s'effectuent différents contrôles (policiers, sanitaires...), débute la Zone économique exclusive (ZEE) d'une dimension maximale de 200 milles, soit 370 km (sauf si le plateau continental géologique -d'une profondeur inférieure à 200 mètres- se prolonge au-delà). Dans cette zone, l'Etat riverain exerce des droits de souveraineté en matière d'exploitation économique et de conservation des ressources naturelles, droits exclusifs qui s'exercent sur les eaux, les fonds marins et le sous-sol. [...]
    Au-delà, les espaces maritimes internationaux comprennent la haute mer (64% de l'océan mondial), totalement libre, sauf pour certaines activités interdites: piraterie, esclavage... et la zone internationale des fonds marins, patrimoine commun de l'humanité.
    " (p.366)

    [Pêche, p.373]

    "Tout port, même le plus modeste, a une double mission: permettre l'accostage de navires et le transbordement de marchandises et/ou de passagers qui sont embarqués ou au contraire débarqués des navires. [...] Un port possède donc une série d'entrepôts et est relié à son arrière-pays par un système de voies de communications. Beaucoup de ports étant installés à proximité immédiate de fleuves, les modes de transports les plus fréquents sont le transport fluvial et la voie ferrée. C'est ce qui explique que nombre de villes, comme Rouen, aient des ports maritimes et fluviaux." (p.405)

    "Quatre phénomènes liés entre eux sont à la base du développement actuel des ports: le développement du trafic maritime, qui a quadruplé entre 1970 et 2010, l'abaissement de son coût, l'internationalisation croissante de l'économie et le développement de la conteneurisation.

    [...] Il a fallu dans un premier temps s'adapter au gigantisme des navires. Les pétroliers géants, dits supertankers ou superpétroliers, peuvent mesurer plus de 450 mètres de long et nécessitent des quais adaptés à leur taille. De même, les chenaux d'accès aux ports durent être approfondis. Le site initial de beaucoup de ports devenant donc inutilisable, il a fallu créer de nouveaux sites. On parle alors de port d'éclatement (ou port relais), pour de tels terminaux avancés (comme Antifer pour le port du Havre) dont la cargaison est déchargée et en partie rechargée sur des navires de petite taille qui approvisionnent les autres ports de la région.

    Partout, l'espace occupé par le port s'est donc accru [...] Le port de Dunkerque occupe désormais plus de 10 km de littoral et s'est doté de deux avant-ports, bassins précédant le port même, dont l'un accepte les navires de 300 000 tonnes, et ce, quel que soit le niveau de la marée
    ." (pp.408-409)

    "Le terme région est très ancien puisqu'il était déjà employé dans la Rome antique, divisée en quatorze "régions" (du latin regio), quatorze quartiers dirigés par un curateur. Le terme a donc bien valeur, dès l'origine, de découpage territorial. Plus encore, il suppose à la tête de la région une autorité, un "centre du pouvoir". Ce sens de région se retrouve au Moyen Age, tantôt pour désigner l'espace autour de la ville, tantôt de façon plus vague pour désigner une contrée.

    La région prend parfois un sens beaucoup plus précis. Ainsi, les régions officielles françaises [...] possèdent des limites administratives clairement établies et des pouvoirs précis [...] Au nombre de 27 en France (5 DROM compris) [...] Ce découpage administratif n'est pas le seul à porter en France le nom de région. L'administration militaire divise la France en plusieurs régions militaires, de taille étendue. Enfin, l'INSEE définit 411 régions agricoles (zones d'agriculture homogènes).
    " (p.413)

    "La région apparaît donc, en première approche, comme un découpage de l'espace marqué par l'existence d'un critère dominant, le tout sans préjuger de sa taille." (p.414)

    "De taille souvent plus importante qu'une contrée, la région possède également une unité de vie, un centre, conformément à l'étymologie du terme. Un terme équivalent pourrait être celui de province." (p.415)

    "La multiplication, dans les années 1950, des études sur [...] les régions historiques présentant peu d'unité physique (la Bourgogne, par exemple) sonnera le glas de la géographie vidalienne." (p.417)

    "Les régions homogènes, qui regroupent des régions paysages et des régions historiques, constituent un premier type. Les premières, comme la forêt landaise, le bassin charbonnier du Nord de la France ou l'Armor breton présentent une très grande homogénéité de paysage, du fait d'une activité humaine quasiment exclusive ou d'un élément naturel profondément ressenti par ses habitants. Les régions "naturelles" sont donc l'un des types de régions paysages. Certaines régions urbaines, comme la Ruhr, sont aussi des régions paysages. De dimension plus petite qu'une mégalopole, elles ne sont guère polarisées par un centre dominant, comme c'est encore le cas pour les conurbations, de dimension encore plus réduite. Les régions historiques peuvent présenter des paysages très divers, leur unité venant d'une histoire commune. Le Pays basque, qui présente des zones côtières, des montagnes et un avant-pays, possède une unité grâce au sentiment d'appartenance de ses habitants à la même région, voire au même peuple, ce qui se manifeste en particulier par une identité linguistique. [...]
    Aux régions homogènes, qui par définition ne sont pas forcément organisées par un centre, s'opposent les régions polarisées dont les points sont attirés par un même pôle
    ." (p.418)

    "[Le relief] désigne l'ensemble des irrégularités de la surface de la croûte terrestre. [...] Il se compose d'éléments en creux et d'éléments en position surélevée, que l'on qualifie parfois de "reliefs". [...]
    L'on subdivise classiquement:
    -La plaine, étendue plane ou peu ondulée, souvent en position dominante du fait de l'encaissement des vallées. [...]
    -la vallée, volume en creux compris entre deux lignes de crête et généralement emprunté par un cours d'eau. Les lignes de crête ou lignes de faîte -reliant les points les plus hauts- se rejoignent vers l'amont en s'élevant, tandis qu'elles s'abaissent et s'écartent vers l'aval. Le talweg (ou thalweg) est la ligne qui joint les points les plus bas d'une vallée, à l'intersection des deux versants. L'interfluve désigne la zone comprise entre deux vallées, qui sert souvent de ligne de partage des eaux, séparant deux bassins-versants. Un sommet est le point culminant d'une ligne de crête. Quand celle-ci s'abaisse pour ensuite remonter, elle forme un col [...]
    Montagnes et vallées possèdent des versants, qui relient la ligne de crête au talweg. [...]
    Une dépression est une zone en creux entouré de reliefs plus élevés.
    " (pp.424-425)

    "Gorge (vallée étroite et profonde aux versants très raides et parfois même surplombants)." (p.429)

    "Un réseau de transport et de communication se présente comme un ensembles d'axes de circulation, un treillage, un système réticulaire par lequel des hommes, des informations, des capitaux et des biens se trouvent en lien sur un espace. Il provoque un maillage, un quadrillage de l'espace, et se caractérise par la nature des liens qu'il induit entre des nœuds de communication reliés, plus ou moins directement, par des lignes qu'il sera possible de qualifier d'axes de communication si elles présentent un pouvoir de polarisation et d'organisation des territoires environnants. Les villes constituent l'essentiel des nœuds de communication par l'intermédiaire des gares, des ports, des aéroports ou des téléports. On parle de couloir de communication pour qualifier, dans une vallée par exemple, un axe de communication relativement linéaire reliant des nœuds importants." (p.517)

    "On distingue les réseaux en fonction de leur forme: un réseau maillé (ou orthogonal) est très homogène et présente une excellente connectivité: un réseau polaire ou en étoile, très fréquent autour des villes ou lié à une centralisation au niveau national par exemple, permet la multiplication des flux centripètes et centrifuges ; un réseau en arbre diffuse à partir d'une source unique et caractérise, par exemple, les réseaux de télévision câblée, d'assainissement ou d'adduction d'eau.

    "Les réseaux peuvent être aussi analysés en fonction d'autres paramètres comme la densité des voies de communication, la connexité (capacité à partir de n'importe quel nœud, de rejoindre les autres nœuds), la connectivité (les alternatives qu'ils proposent pour atteindre divers nœuds) ou de l'homogénéité. Il s'agit ici de la cohérence en termes de distance ou de vitesse (de distance-temps) des différences liaisons entre les nœuds: un réseau parfaitement homogène serait isotrope (toutes les directions seraient équivalentes)
    ." (p.518)

    "[La métropolisation] ne se limite pas à la concentration de la population dans les très grandes villes, parfois qualifié de mégapolisation -une mégapole désignant une ville très peuplée (généralement plus de 10 millions d'habitants) sans préjuger de ses fonctions de commandement. Il traduit également l'accroissement du poids de ces villes au sein des Etats, notamment par la concentration des activités de commandement (économique, politique, culturel...), par l'augmentation de la taille de l'espace directement sous leur influence, par le caractère international de leurs fonctions et des activités de production qu'elles possèdent, par la concentration des activités de haut niveau (tertiaire supérieur), de la main-d'œuvre la plus qualifiée et donc des capacités d'innovation. [...] Les villes de plus fort rayonnement sont qualifiées de villes mondiales ou de villes globales, selon l'expression américaine global city forgée par la sociologue américaine Saskia Sassen (née en 1949). [...]
    Pour S. Sassen, New York, Tokyo, Londres et Paris sont les seules véritables villes globales.
    " (p.533-534)

    "L'urbanisation et la métropolisation se traduisent par la tendance des villes, notamment les plus grandes d'entre elles, à croître plus rapidement en surface qu'en population. Ce processus se traduit par l'étalement urbain." (p.535)

    "L'étalement urbain peut conduire à la formation de conurbations par la jonction de plusieurs noyaux urbains par leurs périphéries. La Ruhr, mais aussi les ensembles formés par les villes de Lille, Roubaix et Tourcoing, ou par Aix-en-Provence et Marseille ou encore par Nancy, Metz et Thionville sont des exemple anciens de conurbations. Une série de conurbations peut former une région urbaine à l'instar de la Randstadt Holland (d'Amsterdam à Rotterdam et de La Haye à Utrecht). Certaines de ces régions urbaines font partie d'ensembles urbains encore plus vastes qui forment les mégalopoles, c'est-à-dire des régions urbaines de plusieurs dizaines de millions d'habitants, comprenant plusieurs métropoles et grands centres urbains, et s'étendant de manière relativement continue sur plusieurs centaines de kilomètres. Les auteurs s'accordent sur l'existence de deux mégalopoles: la Mégalopolis, de Boston à Washington (ou BosWash), qui s'étire sur environ 800 km et concentre environ 70 millions d'habitants et la mégalopole japonaise, de Tokyo à Kita-Kyushu." (p.536)

    "La France métropolitaine, qui ne possédait plus que 7 millions d'hectares enforestés à la fin du XVIIIe siècle, en compte en 2012 plus de 16.3 millions, la forêt occupant 29% du territoire, auxquels s'ajoutent 3.2% d'autres espaces boisés (bosquets, arbres épars, haies boisées...). Elle possède la 4e surface forestière d'Europe après la Suède, la Finlande et l'Espagne. Il faut ajouter à ces surfaces plus de 7.5 millions d'hectares de forêts dans les DROM, essentiellement en Guyane. [...] 74 appartiennent à des propriétaires privés. [...] L'exploitation forestière et l'industrie du bois [...] procure 550 000 emplois en 2011 [...] Toutefois les importations de bois ont crû de 40% entre 2002 et 2010." (p.542-543)

    "La ville est avant tout un lieu de concentration d'hommes et de bâtiments sur un espace restreint. Elle présente donc des densités de population supérieures à celles de son environnement. Mais bien des espaces ruraux (la vallée du Nil par exemple) enregistrent des densités très élevées, alors que certaines villes (en Australie notamment), s'étalent sur de grands espaces avec des densités seulement moyennes." (p.552)

    "La ville se caractérise par sa morphologie [...] qui induit l'agencement des quartiers (le tissu urbain) et leur aspect, notamment un habitat serré et vertical, la présence de bâtiments imposants, voire monumentaux, l'existence de quartiers, de rues et non de routes, d'un ou de plusieurs centres historiques (à partir desquels se sont développés les villes) ou fonctionnels, d'un espace de transition en périphérie, etc. L'espace disponible est rare, ce qui explique en partie le prix très élevé du foncier (le terrain) et de l'immobilier (ce qui est construit)." (p.554)

    "Il existe [...] des banlieues industrielles centrées sur des zones d'activités, des banlieues commerciales avec centres commerciaux et grandes surfaces et des banlieues résidentielles. [...] On parle de banlieue-dortoirs pour qualifier les espaces qui n'offrent presque exclusivement que des logements." (p.560)

    "En théorie, les densités de population déclinent vers la périphérie selon un gradient assez régulier. Certaines villes asiatiques font pourtant exception: les desakota (en indonésien, desa signifie village et kota villa) asiatique, ainsi dénommées par le géographe néo-élandais Terry MacGee, sont des formes originales de métropoles bordées, dans leur périphérie, d'espaces ruraux à fortes densités de population dont la plus grande part sont des rizicuteurs indispensables à l'approvisionnement de la ville voisine. [...]

    La périurbanisation désigne d'abord l'extension spatiale, géométrique des villes et des banlieues vers leurs périphéries. La suburbanisation (de l'anglais suburb, banlieue), terme employé souvent dans le même sens, qualifie plutôt le développement en périphérie des villes anglo-saxonnes d'un urbanisme assez homogène sous la forme de maisons individuelles qui se développent sur de vastes espaces. La rurbanisation désigne plus particulièrement la transformation d'un espace au caractère rural en un espace de type urbain par la construction de quartiers d'habitat pavillonnaire, le plus souvent en lotissements, espaces viabilisés et divisés en lots sur lesquels sont construites des maisons individuelles ou mitoyennes, souvent assez semblables. Enfin, l'exurbanisation qualifie le transfert depuis la ville-centre ou la banlieue d'infrastructures coûteuses en terme d'espace (complexes sportifs, infrastructures de communication, entreprises, station d'épuration...), mais également de logements sous la forme de lotissements qui se multiplient à distance de la ville-centre, jusqu'à quelques dizaines de kilomètres
    ." (p.561)

    "Les géographes emploient souvent le terme de réseau urbain pour exprimer la morphologie des systèmes de villes. En France, par exemple, on distingue cinq types de systèmes de villes différenciés par la forme de leur réseau: réseau bipolaire (comme entre Toulouse et Bordeaux), réseau articulé, quand les villes ont des niveaux plus proches (comme en Bretagne), réseau linéaire (avec un alignement de villes, de Perpignan à Nice), réseau polarisé articulé, quand il y a polarisation autour de centres importants et articulation dans les vallées (Rhône-Alpes), réseau fortement polarisé autour d'un seul pôle comme en Ile-de-France. Dans ce dernier cas, le poids de Paris est tel qu'il atteint un niveau de concentration d'hommes, d'activités et de fonctions de commandement exceptionnel et qu'il empêche tout développement d'un centre secondaire à proximité immédiate de Paris. On parle alors de macrocéphalie urbaine. Cet anthropomorphisme, signifiant littéralement "grosse tête", désigne le fait qu'une ville a atteint un tel poids démographique [...] qu'elle se trouve en situation de disproportion par rapport aux villes de rang immédiatement inférieur. Ce phénomène prend encore plus d'ampleur dans certains pays du Sud: Buenos Aires concentre presque un tiers de la population argentine totale, Montevideo plus de 40% de celle de l'Uruguay et Lima les deux tiers de la population urbaine du Pérou. Cette hyperconcentration de la population urbaine, voire de la population totale, induit des déséquilibres considérables [...] L'indice de primauté (ou, selon un anglicisme, de primatie), qui se calcule en divisant la population de la ville la plus peuplée par celle de la deuxième ville du classement, permet d'évaluer le degré de macrocéphalie de la hiérarchie urbaine d'un Etat. Certains Etats connaissent un bicéphalisme, comme le Chili avec le couple Santiago-Valparaiso ou la Bolivie avec La Paz et Santa Cruz." (pp.565-566)
    -Pascal Baud, Serge Bourgeat & Catherine Bras, Dictionnaire de géographie, 5ème édition, Hatier, 2013, 607 pages.

    schéma p.168 et p.170,



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