https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atrice_Giblin-Delvallet
https://www.cairn.info/revue-herodote-2012-3-page-71.htm
"C’était aussi le temps de la géographie quantitative, promue dans la revue que Roger Brunet avait créée en 1972, L’Espace géographique. Depuis, l’inutilité des chorèmes s’est imposée et, vingt ans plus tard, ceux-ci ont disparu de tous les ouvrages de géographie. Cela non pas pour dire que nous avions raison (ce qui est néanmoins le cas !), mais pour montrer que nombre de géographes étaient prêts à prendre la première échappatoire apparemment scientifique, ce que nous avons appelé l’illusion scientifique [Lacoste, 1995], pour continuer d’ignorer le politique dans leur raisonnement géographique. Ce fut le temps des géographes « brunetistes » (nombreux dans l’institution) contre les « lacostiens », à l’écart de l’institution, mais disposant d’une revue qui était et qui reste la principale revue de géographie et l’unique revue de géographie et de géopolitique."
"La droite classique a fini par comprendre que La Marseillaise et le drapeau français étaient des symboles politiquement efficaces. Lors de la campagne présidentielle de 2012, les meetings de Nicolas Sarkozy furent des marées de drapeaux « bleu blanc rouge ». Mais il ne suffit pas de les distribuer par milliers et de les agiter pour résoudre la question de la Nation, c’est-à-dire celle de la solidarité nationale, y compris fiscale, en tant de crise."
"Entre 1986 et 2005, les mouvements régionalistes avaient connu un net développement qui se traduisait par des listes électorales régionalistes et des carrières politiques qui s’appuyaient sur la défense de la région, comme en Bretagne, en Languedoc-Roussillon, en Savoie."
"Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il y eut une certaine accalmie de la violence, même si les attentats contre les bâtiments administratifs de l’État n’ont jamais complètement cessé (par exemple l’attentat le 18 novembre 2010 à la Trésorerie du cap Corse implantée à Bastia). Cette accalmie tient plus aux rivalités entre mouvements autonomistes et indépendantistes qu’à une plus grande efficacité de la gendarmerie ou de la police qui auraient réussi à démanteler des réseaux. En effet, les résultats des élections régionales de 2010 ont vu une forte poussée des nationalistes modérés, avec parmi les leaders Gilles Simeoni, fils d’Edmond, un des premiers militants de la cause autonomiste. Leur discours plus mesuré a séduit un électorat lassé de la violence. Inversement, les radicaux, autour de Jean-Guy Talamoni, même s’ils ont maintenu un score important (10%), sont écartelés entre leur justification de la violence clandestine et la rivalité avec des autonomistes modérés désormais en passe d’assumer des fonctions politiques plus importantes (mairie de Porto-Vecchio...). Mais, surtout, la dérive mafieuse des partis nationalistes confirmée par l’assassinat d’Antoine Nivaggioni, conduit les militants à régler leurs comptes plus qu’à s’en prendre aux biens de l’État."
-Béatrice Giblin, « Géopolitique interne et analyse électorale », Hérodote, 2012/3 (n° 146-147), p. 71-89. DOI : 10.3917/her.146.0071. URL : https://www.cairn-int.info/revue-herodote-2012-3-page-71.htm
https://www.cairn.info/revue-herodote-2012-3-page-71.htm
"C’était aussi le temps de la géographie quantitative, promue dans la revue que Roger Brunet avait créée en 1972, L’Espace géographique. Depuis, l’inutilité des chorèmes s’est imposée et, vingt ans plus tard, ceux-ci ont disparu de tous les ouvrages de géographie. Cela non pas pour dire que nous avions raison (ce qui est néanmoins le cas !), mais pour montrer que nombre de géographes étaient prêts à prendre la première échappatoire apparemment scientifique, ce que nous avons appelé l’illusion scientifique [Lacoste, 1995], pour continuer d’ignorer le politique dans leur raisonnement géographique. Ce fut le temps des géographes « brunetistes » (nombreux dans l’institution) contre les « lacostiens », à l’écart de l’institution, mais disposant d’une revue qui était et qui reste la principale revue de géographie et l’unique revue de géographie et de géopolitique."
"La droite classique a fini par comprendre que La Marseillaise et le drapeau français étaient des symboles politiquement efficaces. Lors de la campagne présidentielle de 2012, les meetings de Nicolas Sarkozy furent des marées de drapeaux « bleu blanc rouge ». Mais il ne suffit pas de les distribuer par milliers et de les agiter pour résoudre la question de la Nation, c’est-à-dire celle de la solidarité nationale, y compris fiscale, en tant de crise."
"Entre 1986 et 2005, les mouvements régionalistes avaient connu un net développement qui se traduisait par des listes électorales régionalistes et des carrières politiques qui s’appuyaient sur la défense de la région, comme en Bretagne, en Languedoc-Roussillon, en Savoie."
"Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il y eut une certaine accalmie de la violence, même si les attentats contre les bâtiments administratifs de l’État n’ont jamais complètement cessé (par exemple l’attentat le 18 novembre 2010 à la Trésorerie du cap Corse implantée à Bastia). Cette accalmie tient plus aux rivalités entre mouvements autonomistes et indépendantistes qu’à une plus grande efficacité de la gendarmerie ou de la police qui auraient réussi à démanteler des réseaux. En effet, les résultats des élections régionales de 2010 ont vu une forte poussée des nationalistes modérés, avec parmi les leaders Gilles Simeoni, fils d’Edmond, un des premiers militants de la cause autonomiste. Leur discours plus mesuré a séduit un électorat lassé de la violence. Inversement, les radicaux, autour de Jean-Guy Talamoni, même s’ils ont maintenu un score important (10%), sont écartelés entre leur justification de la violence clandestine et la rivalité avec des autonomistes modérés désormais en passe d’assumer des fonctions politiques plus importantes (mairie de Porto-Vecchio...). Mais, surtout, la dérive mafieuse des partis nationalistes confirmée par l’assassinat d’Antoine Nivaggioni, conduit les militants à régler leurs comptes plus qu’à s’en prendre aux biens de l’État."
-Béatrice Giblin, « Géopolitique interne et analyse électorale », Hérodote, 2012/3 (n° 146-147), p. 71-89. DOI : 10.3917/her.146.0071. URL : https://www.cairn-int.info/revue-herodote-2012-3-page-71.htm