https://www.cairn.info/revue-herodote-2002-4-page-147.htm
"Le cœur du Massif central est, traditionnellement, à droite. Lozère, Aveyron, Cantal, PuydeDôme, Haute-Loire forment un vaste ensemble régional assurant au candidat de la droite aux élections présidentielles de 1974, Valéry Giscard d’Estaing, des pourcentages de voix élevés. Cette suprématie se retrouve aux élections législatives de 1978, qui font apparaître un ensemble de circonscriptions dans lesquelles le candidat de la droite est, le plus souvent, réélu dès le premier tour du scrutin. C’est là que se trouvent les circonscriptions électorales de deux présidents de la République, Georges Pompidou dans le Cantal, Valéry Giscard d’Estaing dans le PuydeDôme. À ce bastion s’ajoutent d’autres régions dans lesquelles la droite tient une position électorale solide. Il s’agit notamment de la Haute-Savoie, des Vosges (principalement les Vosges septentrionales), des Alpes-Maritimes, des Pyrénées-Atlantiques, de la Corse et des Hautes-Alpes."
"La gauche, en revanche, occupe des positions électorales consolidées dans les Pyrénées et en région méditerranéenne (Gard, Hérault, Alpes-de-Haute-Provence) ainsi que dans certaines régions des Alpes comptant des activités industrielles, telles La Mure en Isère ou la vallée de la Maurienne en Savoie."
Si l’on regarde les effets sur le terrain de la politique compensatoire du handicap naturel mise en place en 1973, notamment à travers son principal instrument, l’indemnité spéciale montagne (ISM), on s’aperçoit que le massif qui en a été le plus largement bénéficiaire est le Massif central et non le massif alpin, aux activités touristiques pourtant beaucoup plus développées. Ainsi les départements du Cantal, de l’Aveyron, du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire se répartissent-ils de manière à peu près égale (un peu moins pour l’Aveyron) 41 % des bénéficiaires del’indemnité spéciale montagne au cours de l’hivernage 1974-1975.
La démographie agricole du Massif central permet, en partie, d’expliquer que l’impact de la mesure ait été plus marqué dans ce massif. Mais on ne peut laisser de côté les enjeux sociopolitiques de cette décision d’aménagement si l’on observe que, mise en place par Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture et d’origine corrézienne, à la demande de Georges Pompidou, alors président de la République et originaire du Cantal (Valéry Giscard d’Estaing, originaire du PuydeDôme, étant ministre de l’Économie et des Finances), elle a pour principaux bénéficiaires les départements du Massif central, qui constituent le bastion électoral de la majorité de l’époque."
-Céline Broggio, « La politique de la montagne en France. Représentations, discours et montagne », Hérodote, 2002/4 (N°107), p. 147-158. DOI : 10.3917/her.107.0147. URL : https://www.cairn-int.info/revue-herodote-2002-4-page-147.htm
"Le cœur du Massif central est, traditionnellement, à droite. Lozère, Aveyron, Cantal, PuydeDôme, Haute-Loire forment un vaste ensemble régional assurant au candidat de la droite aux élections présidentielles de 1974, Valéry Giscard d’Estaing, des pourcentages de voix élevés. Cette suprématie se retrouve aux élections législatives de 1978, qui font apparaître un ensemble de circonscriptions dans lesquelles le candidat de la droite est, le plus souvent, réélu dès le premier tour du scrutin. C’est là que se trouvent les circonscriptions électorales de deux présidents de la République, Georges Pompidou dans le Cantal, Valéry Giscard d’Estaing dans le PuydeDôme. À ce bastion s’ajoutent d’autres régions dans lesquelles la droite tient une position électorale solide. Il s’agit notamment de la Haute-Savoie, des Vosges (principalement les Vosges septentrionales), des Alpes-Maritimes, des Pyrénées-Atlantiques, de la Corse et des Hautes-Alpes."
"La gauche, en revanche, occupe des positions électorales consolidées dans les Pyrénées et en région méditerranéenne (Gard, Hérault, Alpes-de-Haute-Provence) ainsi que dans certaines régions des Alpes comptant des activités industrielles, telles La Mure en Isère ou la vallée de la Maurienne en Savoie."
Si l’on regarde les effets sur le terrain de la politique compensatoire du handicap naturel mise en place en 1973, notamment à travers son principal instrument, l’indemnité spéciale montagne (ISM), on s’aperçoit que le massif qui en a été le plus largement bénéficiaire est le Massif central et non le massif alpin, aux activités touristiques pourtant beaucoup plus développées. Ainsi les départements du Cantal, de l’Aveyron, du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire se répartissent-ils de manière à peu près égale (un peu moins pour l’Aveyron) 41 % des bénéficiaires del’indemnité spéciale montagne au cours de l’hivernage 1974-1975.
La démographie agricole du Massif central permet, en partie, d’expliquer que l’impact de la mesure ait été plus marqué dans ce massif. Mais on ne peut laisser de côté les enjeux sociopolitiques de cette décision d’aménagement si l’on observe que, mise en place par Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture et d’origine corrézienne, à la demande de Georges Pompidou, alors président de la République et originaire du Cantal (Valéry Giscard d’Estaing, originaire du PuydeDôme, étant ministre de l’Économie et des Finances), elle a pour principaux bénéficiaires les départements du Massif central, qui constituent le bastion électoral de la majorité de l’époque."
-Céline Broggio, « La politique de la montagne en France. Représentations, discours et montagne », Hérodote, 2002/4 (N°107), p. 147-158. DOI : 10.3917/her.107.0147. URL : https://www.cairn-int.info/revue-herodote-2002-4-page-147.htm