https://journals.openedition.org/medievales/5524#xd_co_f=MTdjZmNjZjYtMzc3MC00YjQxLWI0NzItYWQ4YzYyZjlkNzI3~
"La culture de l’écrit au Moyen Âge fait partie des nouveaux objets ayant émergé dans l’historiographie internationale depuis les années 1970, en s’appuyant sur une tradition érudite bien plus ancienne, celle des sciences dites « auxiliaires » de l’histoire, paléographie, épigraphie, codicologie, diplomatique, pour les replacer au centre même des interrogations sur la société médiévale. Ce mouvement a toutefois connu une fortune inégale selon les pays, témoignant de la grande imperméabilité qui caractérise encore les traditions historiques nationales. Le mouvement s’est dans un premier temps nourri des œuvres pionnières de Michael Clanchy en Angleterre et d’Armando Petrucci en Italie, avant de connaître un écho sous diverses formes en Allemagne, avec la pragmatische Schriftlichkeit, en France avec la « nouvelle érudition » ou aux États-Unis, à la rencontre avec les problématiques d’histoire littéraire développées par le New Historicism5. Ce mouvement de réappropriation critique des « sources » écrites a, selon les espaces et les écoles, puisé ses pratiques et certaines des ses notions dans des productions théoriques diverses : émergence d’une nouvelle diplomatique fortement influencée par l’école autrichienne, développement, à la fin des années 1960, d’un champ de recherche consacré à la literacy dans l’anthropologie sociale britannique, et réception des travaux de Jacques Derrida et de la philosophie postmoderne dans le contexte d’une crise des modèles heuristiques qui dominaient l’histoire sociale depuis 1945.
Or, on s’aperçoit qu’en France, ce mouvement majeur de l’historiographie récente du Moyen Âge n’est pas toujours évalué à sa juste mesure, malgré la multiplication de travaux dans ce domaine depuis une vingtaine d’années."
https://www.cairn.info/revue-annales-2008-2-page-245.htm
"La culture de l’écrit au Moyen Âge fait partie des nouveaux objets ayant émergé dans l’historiographie internationale depuis les années 1970, en s’appuyant sur une tradition érudite bien plus ancienne, celle des sciences dites « auxiliaires » de l’histoire, paléographie, épigraphie, codicologie, diplomatique, pour les replacer au centre même des interrogations sur la société médiévale. Ce mouvement a toutefois connu une fortune inégale selon les pays, témoignant de la grande imperméabilité qui caractérise encore les traditions historiques nationales. Le mouvement s’est dans un premier temps nourri des œuvres pionnières de Michael Clanchy en Angleterre et d’Armando Petrucci en Italie, avant de connaître un écho sous diverses formes en Allemagne, avec la pragmatische Schriftlichkeit, en France avec la « nouvelle érudition » ou aux États-Unis, à la rencontre avec les problématiques d’histoire littéraire développées par le New Historicism5. Ce mouvement de réappropriation critique des « sources » écrites a, selon les espaces et les écoles, puisé ses pratiques et certaines des ses notions dans des productions théoriques diverses : émergence d’une nouvelle diplomatique fortement influencée par l’école autrichienne, développement, à la fin des années 1960, d’un champ de recherche consacré à la literacy dans l’anthropologie sociale britannique, et réception des travaux de Jacques Derrida et de la philosophie postmoderne dans le contexte d’une crise des modèles heuristiques qui dominaient l’histoire sociale depuis 1945.
Or, on s’aperçoit qu’en France, ce mouvement majeur de l’historiographie récente du Moyen Âge n’est pas toujours évalué à sa juste mesure, malgré la multiplication de travaux dans ce domaine depuis une vingtaine d’années."
https://www.cairn.info/revue-annales-2008-2-page-245.htm