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    Journal Germinal ( Cahiers de formation politique pour l’Union de lutte des classes populaires )

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Journal Germinal ( Cahiers de formation politique pour l’Union de lutte des classes populaires ) Empty Journal Germinal ( Cahiers de formation politique pour l’Union de lutte des classes populaires )

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 11 Nov - 13:08

    http://www.journalgerminal.fr/pour-classes-populaires-l%e2%80%99esperance-possible/

    "Depuis trente ans, la situation des classes populaires s’est fondamentalement transformée, dans notre pays comme dans l’ensemble du monde. Ceci non dans le sens du progrès, mais en allant de mal en pis. Il n’en était pas de même au cours des années 1960-70. Pour la majorité des travailleurs, comme pour les premiers rédacteurs de ce qui devait devenir Germinal, l’espérance en un monde meilleur était encore vive. Les possibilités d’émancipation, d’amélioration des conditions de vie et de travail, pour soi-même, pour ses enfants ou pour l’ensemble des travailleurs, paraissaient encore ouvertes. On pouvait espérer que le monde en viendrait un jour prochain à « changer de base ». Dans ce passé encore proche, il était difficile de percevoir qu’un long processus de régression économique, sociale et politique s’annonçait, que la réaction dans les idées devait bientôt déferler. Pour les générations nouvelles parvenues à la conscience politique dans les décennies suivantes, il est difficile aujourd’hui de se représenter l’état d’esprit d’alors. Cela est vrai aussi pour les générations plus anciennes qui ont du mal à se remémorer leurs espoirs et leurs visées d’alors. Très vite d’ailleurs, au sein des organisations qui faisaient mine de défendre les intérêts des travailleurs, beaucoup commencèrent à s’esbaudir sur les dérives anti- républicaines et anti-communistes qui ont accompagné Mai 1968."

    "Si l’on essaie de retracer comment se présentait la situation il y a trente ou quarante ans, on peut dire que ce qui dominait encore sur la scène sociale, était la volonté de lutte pour un monde meilleur. On ne se trouvait pas contraint au seul combat défensif pour freiner la régression. Et nul courant de pensée n’osait faire prévaloir les combats fratricides au sein des classes populaires. La communion des intérêts entre classes opposées, sur la base de la « religion », des « cultures » ou d’imaginaires identités, était considérée pour ce qu’elle est: une flatterie réactionnaire contre l’unité politique du peuple. Comme il était alors possible de se projeter dans l’avenir, on ne pouvait pas nous contraindre à nous enfermer dans le passé, dans d’hypothétiques «origines» ou liens communautaires."

    "Qu’est-ce qui a changé au plan historique d’ensemble au cours de ces quatre ou cinq décennies ? Qu’est-ce qui a changé au niveau de la faculté d’entraînement du mouvement populaire ? Pourquoi les classes populaires en sont-elles réduites à cette perte d’initiative, de recul historique, de dissolution, de division ?"

    "Quoi que l’on puisse penser des manquements ou des mérites de l’édification soviétique, on doit considérer que cette défaite a eu des répercussions dans l’ensemble de la situation du monde, comme sur les conditions de lutte des classes populaires. Dans les pays capitalistes notamment, on doit mentionner la dissolution de leur unité de classe, leur difficulté à s’opposer aux remises en cause de leurs acquis historiques, mais aussi le redéploiement des combats entre puissances capitalistes en concurrence, combats porteurs de destruction."

    "S’exprime et se développe déjà un besoin de réorganisation, une demande de repères politiques, de perspectives d’avenir, une soif d’apprendre et de comprendre, de reconquérir l’initiative. C’est en s’appuyant sur cette potentialité, sur ce qui peut se développer, que la réaction peut être combattue, et non en soutenant ce qui semble dominer: l’abaissement de la conscience, l’ignorance, la désorganisation, la lutte de tous contre tous dans les replis communautaires."

    "Après la défaite subie par les ouvriers et artisans parisiens, lors de l’écrasement de la Commune en 1871, la réorganisation du mouvement populaire ne s’opéra pas du jour au lendemain. Le découragement, la confusion des idées, la concurrence entre courants, paraissaient rendre impossible toute reprise de l’initiative. C’est au sein de petits «cercles d’études sociales» que les premières ébauches d’une réorganisation d’ensemble se constituèrent. On y étudiait des questions politiques, s’efforçant de comprendre la situation générale et de populariser les luttes menées par les différentes classes de la société. C’est sur la base de ce travail que put se reconstituer une organisation solide, le Parti Ouvrier Français sous la direction de Jules Guesde."
    -Pour les classes populaires l’espérance est-elle possible ?, Nouvelle série, n° 1 – janvier 2007.




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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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