https://fr.1lib.fr/book/3360940/3043da?dsource=recommend
"Pareto lui-même n’est pas un fasciste. Libéral, il est hostile au socialisme mais aussi au militarisme et il a été influencé par Marx notamment à travers le marxiste italien Antonio Labriola [...] Mort en 1923, Pareto, qui était professeur à Lausanne, s’est contenté d’adjurer les fascistes de devenir des libéraux… Il n’est ni le premier ni le dernier intellectuel a avoir cru qu’on pouvait conseiller les tyrans."
"La véritable question de la constitution de l’État italien est liée à l’union de la ville et des paysans des campagnes. Tant que la république se limite à la commune urbaine, laissant en dehors du mouvement historique la paysannerie, la question de l’État unitaire italien ne peut pas être résolue. En créant sa milice, à base très largement paysanne, Machiavel pensait donner un début de solution. Mais Gramsci estime que ce sont les jacobins français qui ont donné à ce problème machiavélien la première véritable solution pratique, en forgeant une volonté collective, apte à conduire une révolution « nationale-populaire ». C'est en effet par le soulèvement en masse de la paysannerie, amalgamée aux éléments urbains dans l’armée révolutionnaire, que la Révolution française trouva son salut.
Pour comprendre Machiavel, dit encore Gramsci, il faut donc détecter chez lui un « jacobinisme précoce », le « germe (plus ou moins fécond) de sa conception de la révolution nationale »."
"La tentative gramscienne de réaliser une synthèse entre le marxisme et l’héritage machiavélien est, en tout cas, restée à peu près sans lendemain."
-Denis Collin, Comprendre Machiavel, Paris, Armand Colin, 2008, 263 pages.