https://www.diploweb.com/La-frontiere-Etats-Unis-Mexique.html
"500 000 migrants originaires à plus de 75 % du Mexique, pour la plupart faiblement qualifiés, entreraient sur le marché du travail chaque année alors que, dans le même temps, seuls 5 000 visas sont accordés à cette catégorie de travailleurs."
"La frontière est devenue une barrière culturelle entre un Nord et un Sud, deux niveaux de vie (46 000 $ au Nord pour 13 900 $ au Sud dans un pays des plus inégalitaires du monde), deux modes de vie où s’expriment attraction et répulsion au travers de villes dont la gémellité est artificielle."
"C’est de fait la frontière la plus traversée du monde avec 3 millions de mouvements par an (migrants autorisés ou illégaux, soit plus d’un million, et 1,5 million reconduits). Tijuana en est le poste frontalier le plus fréquenté du monde (200 000 personnes par jour, un record mondial), et de nombreux « Naftagates » grillagés franchissent le Rio Bravo.
Passer la frontière, c’est transformer le rêve en réalité pour près de 70 millions de touristes en comptant les excursionnistes qui bénéficient des mouvements prix bas mexicains, des législations favorables au jeu (Tijuana) et pour des retours au pays après avoir pendant des années expédié des « remesas », virements de migrants. La frontière fonctionne donc comme soupape de sûreté désamorçant les tensions intestines de la société mexicaine."
"Les flux de marchandises sont intenses et désormais 80 % des échanges du Mexique se font avec son voisin du Nord : pétrole, matières premières, minerais, produits agricoles du Sonora et biens d’équipement, services financiers, culturels (TV cinéma). Les infrastructures sont saturées dans cette zone où le coût salarial est un moteur continu d’investissements (salaire minimum de 2, 9 euros de l’heure en 2008). Pourtant, désormais, c’est le trafic de cocaïne qui rythme le quotidien de la frontière (77 % de l’approvisionnement du marché américain transite par le Mexique et des centres de redistribution de Phoenix, d’Houston).
Les flux financiers se diversifient en cumulant à la fois des aides au Mexique mais aussi des IDE américains dans l’assemblage, les industries de consommation, IDE investis d’abord dans l’extractif puis dans l’industrie de consommation, l’assemblage avec réexportation et « outsourcing », c’est-à-dire délocalisations par les firmes américaines de segments de production. Les rétrotransferts ont symboliquement représenté en 2007 la moitié des exportations pétrolières mexicaines pour un montant de 25 mds de dollars et plus de deux fois le tourisme. Ils sont au cœur d’un « développement par l’exil » qui renforce l’intérêt stratégico-économique de cette frontière."
"Vicente Fox envisageait même en novembre 2000 « d’approfondir l’Alena pour parvenir à un accord qui permettrait d’intégrer les deux économies afin d’arriver à long terme à une suppression des frontières. Construire des murs, prendre les armes, consacrer des millions de $ pour éviter l’émigration ne sont pas de bonnes méthodes Elles ne l’ont pas été tout au long du XXe."
"Violence de la région (Ciudad Juarez, ville la plus dangereuse du monde avec 130 meurtres pour 100 000 habitants."
-Alain Nonjon, "La frontière Etats-Unis/Mexique", 7 janvier 2011: https://www.diploweb.com/La-frontiere-Etats-Unis-Mexique.html
"500 000 migrants originaires à plus de 75 % du Mexique, pour la plupart faiblement qualifiés, entreraient sur le marché du travail chaque année alors que, dans le même temps, seuls 5 000 visas sont accordés à cette catégorie de travailleurs."
"La frontière est devenue une barrière culturelle entre un Nord et un Sud, deux niveaux de vie (46 000 $ au Nord pour 13 900 $ au Sud dans un pays des plus inégalitaires du monde), deux modes de vie où s’expriment attraction et répulsion au travers de villes dont la gémellité est artificielle."
"C’est de fait la frontière la plus traversée du monde avec 3 millions de mouvements par an (migrants autorisés ou illégaux, soit plus d’un million, et 1,5 million reconduits). Tijuana en est le poste frontalier le plus fréquenté du monde (200 000 personnes par jour, un record mondial), et de nombreux « Naftagates » grillagés franchissent le Rio Bravo.
Passer la frontière, c’est transformer le rêve en réalité pour près de 70 millions de touristes en comptant les excursionnistes qui bénéficient des mouvements prix bas mexicains, des législations favorables au jeu (Tijuana) et pour des retours au pays après avoir pendant des années expédié des « remesas », virements de migrants. La frontière fonctionne donc comme soupape de sûreté désamorçant les tensions intestines de la société mexicaine."
"Les flux de marchandises sont intenses et désormais 80 % des échanges du Mexique se font avec son voisin du Nord : pétrole, matières premières, minerais, produits agricoles du Sonora et biens d’équipement, services financiers, culturels (TV cinéma). Les infrastructures sont saturées dans cette zone où le coût salarial est un moteur continu d’investissements (salaire minimum de 2, 9 euros de l’heure en 2008). Pourtant, désormais, c’est le trafic de cocaïne qui rythme le quotidien de la frontière (77 % de l’approvisionnement du marché américain transite par le Mexique et des centres de redistribution de Phoenix, d’Houston).
Les flux financiers se diversifient en cumulant à la fois des aides au Mexique mais aussi des IDE américains dans l’assemblage, les industries de consommation, IDE investis d’abord dans l’extractif puis dans l’industrie de consommation, l’assemblage avec réexportation et « outsourcing », c’est-à-dire délocalisations par les firmes américaines de segments de production. Les rétrotransferts ont symboliquement représenté en 2007 la moitié des exportations pétrolières mexicaines pour un montant de 25 mds de dollars et plus de deux fois le tourisme. Ils sont au cœur d’un « développement par l’exil » qui renforce l’intérêt stratégico-économique de cette frontière."
"Vicente Fox envisageait même en novembre 2000 « d’approfondir l’Alena pour parvenir à un accord qui permettrait d’intégrer les deux économies afin d’arriver à long terme à une suppression des frontières. Construire des murs, prendre les armes, consacrer des millions de $ pour éviter l’émigration ne sont pas de bonnes méthodes Elles ne l’ont pas été tout au long du XXe."
"Violence de la région (Ciudad Juarez, ville la plus dangereuse du monde avec 130 meurtres pour 100 000 habitants."
-Alain Nonjon, "La frontière Etats-Unis/Mexique", 7 janvier 2011: https://www.diploweb.com/La-frontiere-Etats-Unis-Mexique.html