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    Philippe Darriulat, Les Patriotes. La gauche républicaine et la nation (1830-1870)

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Philippe Darriulat, Les Patriotes. La gauche républicaine et la nation (1830-1870) Empty Philippe Darriulat, Les Patriotes. La gauche républicaine et la nation (1830-1870)

    Message par Johnathan R. Razorback Ven 19 Fév - 14:17

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Darriulat

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    (pp.7-Cool

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    (p.9)

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    (pp.13-14)

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    (p.15)

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    (pp.16-19)

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    (p.21)

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    (pp.23-24)

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    (pp.27-28)

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    (pp.36-37)

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    (p.111)

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    (pp.118-119)

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    (pp.120-121)

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    (p.123)

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    (p.125)

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    (pp.127-128)

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    (p.129)

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    (pp.130-131)

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    (pp.134-135)

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    (p.137)

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    (pp.138-141)

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    (pp.152)

    "La recherche historique a depuis longtemps démontré que la Commune se rattache profondément à la tradition des révolutions du XIXe siècle. Tout comme les différents mouvements qui éclatent dans les villes de provinces et aboutissent, entre autres, à la création dès le 18 septembre 1870 d'une Ligue du Midi avec des représentants de 13 départements du Sud-Est, elle prend pour point de départ le refus de la capitulation face à l'envahisseur [...]
    C'est bien l'armistice du 28 janvier préparant la signature d'une paix honteuse avec Bismarck qui a servi de catalyseur au mécontentement des Parisiens regroupés derrière les gardes nationaux et leur comité central.
    Lorsque le capitaine Rossel est choisi pour réorganiser la défense de la capitale face à l'avancée des Versaillais, il doit présenter, le 2 mai 1871, ses motivations devant la Commune. Dans son exposé, il place sur un pied d'égalité les préoccupations patriotiques et les réflexions sur la question du travail:
    "Je vous dirai que j'ai profondément étudié les réformes sociales, mais que j'ai l'horreur de cette société qui vient de livrer si lâchement la France."

    Paris s'est d'abord révolté parce qu'il n'acceptait pas la capitulation et pour organiser la résistance. Les Communards considèrent eux-mêmes leur insurrection comme le "spectacle grandiose d'un peuple reprenant sa souveraineté, et, sublime ambitieux, le faisant en criant ces mots: Mourir pour la patrie". [Journal officiel de la République française sous la Commune, 30 mars 1871, p.101].
    Parce qu'ils sont des bourgeois égoïstes qui préfèrent la tranquillité publique à la gloire nationale, les députés conservateurs sont accusés de brader les intérêts de la France. Ils abandonnent la patrie et vendent le peuple à l'étranger pour sauvegarder leurs intérêts particuliers et immédiats. [...] Dénationaliser les Français en les livrant aux Prussiens, tel est le crime impardonnable perpétré par la nouvelle assemblée et qui justifie pleinement le soulèvement parisien.
    De ce point de vue, la Commune de Paris, indépendamment des conflits de générations qu'elle a pu révéler, est fortement marquée par l'esprit de 1848. Le patriotisme révolutionnaire qui s'exprime en son sein se situe dans la continuité d'une tradition républicaine prenant ses racines dans le souvenir mythifié des gloires de l'an II:
    "Que les sceptiques laissent place aux croyants. Que Paris se reprenne. Que la maison commune de 92 sauve encore une fois la cité et la France."

    Les gardes nationaux qui ont réclamé la guerre à outrance et ont refusé de rendre les canons de Paris au gouvernement défendent avec acharnement une nation pour laquelle ils affirment être prêts à consentir tous les sacrifices. Pour eux, cette nation est indissociable des revendications des ouvriers parisiens. Elle est la "chose commune" de tous les Français rassemblés au sein d'une collectivité qui doit transcender les intérêts privés. Elle seule peut transformer des prolétaires, des misérables, des exclus, en souverains, en dirigeants, en héros.
    La Nation, c'est le peuple des "petites gens", pas les députés qui siègent sur les bancs de la nouvelle assemblée et encore moins les bourgeois qui ont déserté la capitale pour éviter les rigueurs des combats et du siège.
    La Nation est par essence populaire et démocratique. Elle est niveleuse parce qu'elle promet l'égalité. Elle suscite le courage, l'abnégation, la générosité, le dévouement. Autant de qualités qu'ignorent totalement les classes dominantes obnubilées par la défense de leurs seuls privilèges.
    La Nation que les Communards veulent sauver malgré elle-même, malgré la majorité sortie des urnes le 8 février, correspond bien aux définitions proposées par le parti républicain dans la première moitié du XIXe siècle.
    " (pp.278-280)

    "La Commune de Paris est bien la dernière grande manifestation du patriotisme révolutionnaire du XIXe siècle, la dernière occasion pour la gauche radicale de se regrouper, seule face à tous les autres partis, derrière le drapeau de la défense nationale." (p.281)
    -Philippe Darriulat, Les Patriotes. La gauche républicaine et la nation (1830-1870), Paris, Seuil Univers-Historique, octobre 2001, 329 pages.




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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

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