https://fr.wikipedia.org/wiki/Qasim_Amin
« Les femmes représentent au moins la moitié de la population totale du monde. Perpétuer leur ignorance, c’est refuser à un pays le bénéfice des talents de la moitié de sa population, avec des conséquences négatives évidentes.
L’ignorance et une éducation sans soin empêchent les femmes égyptiennes de travailler (comme le font les femmes occidentales) dans les domaines des sciences, des humanités, des arts, dans le commerce et l’industrie. Si la femme était accompagnée dans la communauté des vivants, si son énergie était guidée vers une participation active dans la société, et si elle utilisait ses capacités mentales et physiques, elle produirait autant qu’elle consomme, au lieu de constituer – comme elle le fait maintenant – un fardeau qui vit aux dépens des autres. Ce changement bénéficierait aussi au pays, puisqu’il ferait croître la richesse publique et sa productivité intellectuelle.
Notre situation actuelle est comparable à celle d’un homme très riche qui enferme son or dans un coffre-fort. Tous les jours, cet homme ouvre son coffre pour le plaisir de contempler son trésor. S’il était mieux informé, il pourrait investir son or et doubler sa fortune en un peu de temps. […]
Une femme a besoin d’être éduquée afin de pouvoir comprendre et vouloir par elle-même. Le statut des femmes dans notre pays en est à un stade critique. Aujourd’hui, lorsque nous pensons à une femme, nous supposons qu’elle a un tuteur qui administre tous les aspects de sa vie. L’idée reçue est qu’un tel tuteur est présent en toutes circonstances. Mais les faits montrent pourtant que beaucoup de femmes n’ont pas d’homme pour être leur tuteur. La femme qui a perdu toute sa famille et demeure célibataire ; la femme divorcée ; la veuve, mère sans fils ou bien de fils trop jeunes : ces femmes ont besoin d’être éduquées pour pouvoir maîtriser leur propre situation. Elles seraient alors capables d’assurer leurs propres besoins et ceux de leurs enfants. Priver ces femmes d’éducation limite leur choix quant aux moyens d’obtenir un gagne-pain et pourrait les mener à des occupations inconvenantes ou à une dépendance parasitaire vis-à-vis de familles généreuses. »
-Qasim Amin, Tahrir al-mar’a[La libération de la femme], Le Caire, Maktabat al-taraqqi, 1899, p. 17-19.
« Les femmes représentent au moins la moitié de la population totale du monde. Perpétuer leur ignorance, c’est refuser à un pays le bénéfice des talents de la moitié de sa population, avec des conséquences négatives évidentes.
L’ignorance et une éducation sans soin empêchent les femmes égyptiennes de travailler (comme le font les femmes occidentales) dans les domaines des sciences, des humanités, des arts, dans le commerce et l’industrie. Si la femme était accompagnée dans la communauté des vivants, si son énergie était guidée vers une participation active dans la société, et si elle utilisait ses capacités mentales et physiques, elle produirait autant qu’elle consomme, au lieu de constituer – comme elle le fait maintenant – un fardeau qui vit aux dépens des autres. Ce changement bénéficierait aussi au pays, puisqu’il ferait croître la richesse publique et sa productivité intellectuelle.
Notre situation actuelle est comparable à celle d’un homme très riche qui enferme son or dans un coffre-fort. Tous les jours, cet homme ouvre son coffre pour le plaisir de contempler son trésor. S’il était mieux informé, il pourrait investir son or et doubler sa fortune en un peu de temps. […]
Une femme a besoin d’être éduquée afin de pouvoir comprendre et vouloir par elle-même. Le statut des femmes dans notre pays en est à un stade critique. Aujourd’hui, lorsque nous pensons à une femme, nous supposons qu’elle a un tuteur qui administre tous les aspects de sa vie. L’idée reçue est qu’un tel tuteur est présent en toutes circonstances. Mais les faits montrent pourtant que beaucoup de femmes n’ont pas d’homme pour être leur tuteur. La femme qui a perdu toute sa famille et demeure célibataire ; la femme divorcée ; la veuve, mère sans fils ou bien de fils trop jeunes : ces femmes ont besoin d’être éduquées pour pouvoir maîtriser leur propre situation. Elles seraient alors capables d’assurer leurs propres besoins et ceux de leurs enfants. Priver ces femmes d’éducation limite leur choix quant aux moyens d’obtenir un gagne-pain et pourrait les mener à des occupations inconvenantes ou à une dépendance parasitaire vis-à-vis de familles généreuses. »
-Qasim Amin, Tahrir al-mar’a[La libération de la femme], Le Caire, Maktabat al-taraqqi, 1899, p. 17-19.