https://simonparent.com/2020/06/26/abolir-la-propriete-privee/
https://jeunecitoyen.wordpress.com/2014/10/30/faut-il-abolir-la-propriete-privee/
http://humanismepur.free.fr/societe/propriete_privee.php
"Quand nous parlons ici d'abolition de la propriété privée*, nous ne prônons pas sa suppression immédiate dans n'importe quelle circonstance. Nous ne prônons pas l'expulsion des propriétaires, la confiscation des biens !
Nous n'émettons pas de jugement moral : la propriété n'est pas "mal "… Nous disons juste qu'elle est inconcevable dans une économie qui se voudrait durablement juste, solidaire et écologique, et nous le démontrons.
Il est souhaitable de concevoir une telle économie puis de la mettre en œuvre en partant de la situation actuelle. Cela nécessite de s'extirper de certains conditionnements (voir les idées reçues énumérées ci-dessous), et, pour ce faire, de penser rationnellement…
Quelques idées reçues
Avant d'expliquer en quoi la propriété privée doit être éradiquée d'une économie qui se voudrait soit juste, soit démocratique, soit fraternelle, soit écologique (et à fortiori, les quatre à la fois !) examinons un peu les arguments habituellement avancés pour la justifier.
1 Sans propriété privé, c'est le communisme, et ça n'a pas marché…
2 La propriété privée est nécessaire à la liberté et à l'autonomie individuelle.
3 Le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
4 Sans propriété privée, il n'y a pas de motivation pour travailler
5 Sans propriété privée les gens ne prennent pas soin des biens, ne sont pas responsables
1 Sans propriété privé, c'est le communisme, et ça n'a pas marché…
Cet argument est un sophisme grotesque.
Le terme communisme a deux sens, ce qui ne manque pas d'induire en erreur par amalgame. Il désigne une économie sans propriété privée (par exemple, le mode de vie tribal), mais aussi certains socialismes d'Etat inspirés des théories marxistes. Or, l'argument 1 part du premier sens, et conclut en utilisant le second…
Même en supposant que seul le premier sens est utilisé, il est évident que l'on ne peut pas dire que le communisme n'a pas marché. Le communisme tribal a fonctionné des millions d'années. Plus récemment, des microsociétés communistes plus volontaristes ont duré, et durent depuis des siècles. Certes le communisme primitif n'est pas forcément très désirable (mais pour d'autres raisons que son caractères communiste), mais nous parlons ici de simple existance voire de longévité. Or, aucun système capitaliste ne peut se targuer d'une telle longévité !
Il faut bien se rendre compte qu'il existe des milliers d'organisations économiques différentes, même si l'on se limite à celles sans propriété privée. Certaines sont viables, d'autres pas. Certaines sont démocratiques, d'autres totalitaires. Etc. Quand bien même aucun communisme viable n'auraient été expérimenté, on ne pourrait en déduire qu'aucun n'est viable, puisque seule une infime proportion de ces possibles a été testée. L'échec d'un communisme n'est pas généralisable à l'ensemble. Ce n'est pas parce que les Wallons parlent français que tous les Européens parlent français. C'est pourtant ce type de déduction qui est fait ici !
Bien que parfaitement inepte, ce raisonnement est tellement ressassé, qu'il devient un réflexe trompant un grand nombre de gens.
2 La propriété privée est nécessaire à la liberté et à l'autonomie individuelle
Il est évident que le propriétaire d'un bien est libre d'en faire plus de choses, que celui qui n'en est pas propriétaire. La propriété introduit donc une inégalité entre les libertés (et non pas plus de liberté en moyenne pour chacun). Les plus riches sont plus libres que les plus pauvres. L'augmentation de liberté conférée à celui auquel on attribue la propriété d'un bien se traduit par une diminution de la liberté des autres (plus nombreux...) Si la propriété était collective, tout le monde aurait une liberté plus importante par rapport à l'utilisation du bien. Privatiser un bien revient à réduire à zéro (ou presque) la liberté de l'utiliser pour tous les citoyens sauf un…
L'illusion de cet argument vient de ce que l'on a tendance à se placer dans la peau du propriétaire du bien, en oubliant la privation de liberté induite pour les non-propriétaires… Si l'on fait l'inverse, la propriété est bien plutôt une privation de liberté et d'autonomie individuelle. On oublie souvent d'envisager le nombre considérable de biens dont on pourrait enfin jouir, si la possession était abolie… Il est clair que globalement, ce serait une sacrée augmentation de liberté individuelle !
L'abolition de la propriété privée est souvent fantasmée comme la perte de toute intimité et autonomie, n'importe qui pouvant venir prendre les affaires que j'utilise, ou pénétrer dans mon habitation. Or, l'abolition de la propriété privée n'empêche pas la possibilité de jouir de façon exclusive d'un bien : il suffit de le louer à la collectivité… ou qu'il soit ainsi attribué par décision collective… de façon à assurer ladite "intimité" ou "autonomie". Il ne faut évidemment pas confondre communisme avec promiscuité ou absence de règles.
3 le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
Le concept de nature humaine est très discutable. Le comportement d'un être humain dépend pour une bonne part de conditionnements hérités de sa culture et de son mode de vie. Or, aujourd'hui, la culture et le mode de vie sont fortement influencés par la propriété privée…
On peut cependant considérer qu'il existe certaines tendance innées chez l'homme, qui pourraient donc constituer une sorte de « nature humaine ». Ces dernières sont nécessairement héritées du mode de vie de nos ancêtres sur des périodes de temps supérieures au million d'années. Le mode de vie de ces derniers était un communisme (pas de propriété privée de la terre et des moyens de production au sein de la tribu)… C'est donc plutôt les tendances sociales favorisant le communisme qui sont vraisemblablement inscrites dans la « nature humaine »… Elles expliquent d'ailleurs fort bien le sens de la justice, de la solidarité etc. et aucunement un besoin de propriété privée…
Mais les idées reçues ont la vie dure...
4 Sans propriété privée, il n'y a pas de motivation pour travailler
On peut fort bien imaginer un communisme où, pour pouvoir consommer, il faille travailler (cela semble d'ailleurs être une option " réaliste ")... Donc, même en se limitant à des motivations strictement égoïstes, on voit bien qu'il peut y avoir une forte motivation à travailler, même en l'absence de propriété privée !
5 Sans propriété privée les gens ne prennent pas soin des biens, ne sont pas responsables
Même d'un point de vue strictement égoïste, on peut imaginer un système socialiste où les biens seraient loués avec obligation de payer pour les dégradations ou pertes.
On peut aussi imaginer une motivation non égoïste, un respect véritable de son environnement matériel et du travail d'autrui, et non pas uniquement de soi-même... Une telle motivation n'est évidemment pas dominante dans un système basé sur la propriété privée et la compétition, lequel entretient plutôt l'égoïsme… Il y a là un cercle vicieux…
Des arguments rationnels
Bref, aucun des arguments habituellement avancés pour justifier la propriété privée ne tient la route. Il s'agit seulement d'idées reçues ou de sophismes.
Voyons maintenant pourquoi, la propriété privée est fondamentalement incompatible avec une économie durablement juste et humainement harmonieuse.
Dans une économie monétaire " juste ", chacun percevrait un revenu proportionnel à son travail, et paierait un prix proportionnel à sa consommation.
Les trois premiers arguments qui suivent (1.1, 1.2 et 1.3) suffisent à démontrer l'incompatibilité de la propriété privée avec cette justesse...
Une économie propriétiste ne peut pas être juste.
En tant que propriétaire d'un bien, j'en jouis pendant une durée indéterminée et pratiquement infinie, en ayant payé un prix fixe. il n'y a donc pas de proportionnalité possible entre le prix et la jouissance.
Si je suis propriétaire d'un bien, je peux le donner ou le prêter gratuitement. Dans ce cas, le bénéficiaire jouit d'une consommation sans en payer le prix, ce qui n'est pas juste.
Si je suis propriétaire d'un bien, je peux le louer ou l'utiliser, de façon à obtenir un revenu (moyens de production). Celui-ci, là encore, ne saurait être proportionnel à mon travail (pour acquérir le bien), puisque il est proportionnel au temps d'utilisation et potentiellement illimité...
La possibilité de tirer un revenu (ou tout autre pouvoir) par la propriété d'un bien facilite l'acquisition d'autres biens, et aggrave ainsi exponentiellement les inégalités.
Si de plus, les biens se transmettent par héritage, des privilèges exorbitants s'accumulent entre les mains de certaines familles au fil des générations. Certains finissent par ne plus avoir besoin de travailler de leur vie, tout en vivant de façon somptuaire ! Un tel système engendre inéluctablement des inégalités croissantes.
A l'inverse, ceux qui ne sont pas propriétaires de moyens de production, deviennent dépendants des autres pour pouvoir survivre : ils doivent travailler à leur service, et de plus, il n'ont pas la garanti de trouver un "emploi" (donc de pouvoir survivre…) quand bien même règnerait l'abondance matérielle !
Une économie propriétiste ne peut pas être démocratique*.
La propriété privée d'un bien est un pouvoir de décision autocratique pour tout ce qui se rapporte à lui. Ainsi, ce qu'il advient d'une usine, par exemple, n'est pas décidé de façon concertée par l'ensemble de ses occupants, clients et fournisseurs mais par le seul propriétaire (actionnaires). La propriété privée ne peut donc exister dans une économie (mode de gestion des richesses) qui se voudrait démocratique.
La décision collective que veut la démocratie (par opposition à l'autocratie) entraîne des choix plus humanistes, ce qui est une garantie de justice, mais aussi de bonne gestion du milieu naturel... L'homme tend à se montrer bon en publique... De plus, il est plus facile d'obtenir l'assentiment d'autrui pour un choix conforme au bien commun, que pour un choix inique et égoïste... Une propriété collective impliquerait donc une utilisation plus juste de celle-ci.
Une économie propriétiste ne peut pas être "solidaire".
L'importance du pouvoir conféré par la propriété (voir 2.1) ainsi que l'insécurité qu'elle engendre (voir 1.6) est à l'origine d'un fort désir d'appropriation… Ce désir engendre rivalité, âpreté en affaires, compétition, conflits… Bref, la propriété privée est inimaginable dans une économie qui se voudrait "solidaire" ou "fraternelle"…
La propriété d'un bien favorise une identification et un attachement du propriétaire à son bien. L'affectivité est portée sur les objets au détriment des êtres humains. La propriété renforce l'ego, qui divise les humains.
La peur de perdre son bien (vol, escroquerie, commerce...) favorise la méfiance à l'égard d'autrui…
L'universalité de la propriété privée et surtout l'argent, le bien par excellence, favorisent un investissement obsessionnel dans l'"avoir", engendrant rapacité, rivalité, criminalité, guerre de tous contre tous… Bref, cela s'oppose clairement à l'harmonie et à la fraternité…
Une économie propriétiste ne peut pas être écologique.
Chacun cherchant à être propriétaire exclusif, les biens sont sous-utilisés (beaucoup pourraient aisément être partagés), ce qui augmente la consommation de matière et d'énergie (pour les produire, gérer les déchets etc.)
Les entreprises privées (ou même les individus en général) gardent jalousement leurs découvertes, d'où plus de travail que nécessaire (d'autres vont devoir les redécouvrir de leur côté).
Les entreprises sont tentées de produire des objets non-durables, d'où sur-consommation.
Les entreprises sont tentées de faire de la publicité, d'où sur-consommation (par la publicité elle-même, et la consommation induite).
La gestion de la propriété et des conflits qu'elle engendre nécessite une pléthore de lois, et de contrôles : police, justice, État… (qui consomment eux-même de l'énergie(comme pratiquement tout travail: déplacements, bâtiments, paperasse etc.) (les lois seraient moins nombreuses, moins compliquées et les contrôles moins nécessaires, dans une économie plus "harmonieuse"...)
La gestion du milieu naturel doit être collective puisque ce sont les consommations et rejets globaux qui sont pertinents. Or, une telle gestion n'est pas possible en présence de propriété privée. Celle-ci, en effet, crée des intérêt et des motivations qui s'opposent à ce bien commun, chacun se dit que sa petite pollution est négligeable par rapport au tout (voir fatales myopies)...
Etc. !"
https://jeunecitoyen.wordpress.com/2014/10/30/faut-il-abolir-la-propriete-privee/
http://humanismepur.free.fr/societe/propriete_privee.php
"Quand nous parlons ici d'abolition de la propriété privée*, nous ne prônons pas sa suppression immédiate dans n'importe quelle circonstance. Nous ne prônons pas l'expulsion des propriétaires, la confiscation des biens !
Nous n'émettons pas de jugement moral : la propriété n'est pas "mal "… Nous disons juste qu'elle est inconcevable dans une économie qui se voudrait durablement juste, solidaire et écologique, et nous le démontrons.
Il est souhaitable de concevoir une telle économie puis de la mettre en œuvre en partant de la situation actuelle. Cela nécessite de s'extirper de certains conditionnements (voir les idées reçues énumérées ci-dessous), et, pour ce faire, de penser rationnellement…
Quelques idées reçues
Avant d'expliquer en quoi la propriété privée doit être éradiquée d'une économie qui se voudrait soit juste, soit démocratique, soit fraternelle, soit écologique (et à fortiori, les quatre à la fois !) examinons un peu les arguments habituellement avancés pour la justifier.
1 Sans propriété privé, c'est le communisme, et ça n'a pas marché…
2 La propriété privée est nécessaire à la liberté et à l'autonomie individuelle.
3 Le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
4 Sans propriété privée, il n'y a pas de motivation pour travailler
5 Sans propriété privée les gens ne prennent pas soin des biens, ne sont pas responsables
1 Sans propriété privé, c'est le communisme, et ça n'a pas marché…
Cet argument est un sophisme grotesque.
Le terme communisme a deux sens, ce qui ne manque pas d'induire en erreur par amalgame. Il désigne une économie sans propriété privée (par exemple, le mode de vie tribal), mais aussi certains socialismes d'Etat inspirés des théories marxistes. Or, l'argument 1 part du premier sens, et conclut en utilisant le second…
Même en supposant que seul le premier sens est utilisé, il est évident que l'on ne peut pas dire que le communisme n'a pas marché. Le communisme tribal a fonctionné des millions d'années. Plus récemment, des microsociétés communistes plus volontaristes ont duré, et durent depuis des siècles. Certes le communisme primitif n'est pas forcément très désirable (mais pour d'autres raisons que son caractères communiste), mais nous parlons ici de simple existance voire de longévité. Or, aucun système capitaliste ne peut se targuer d'une telle longévité !
Il faut bien se rendre compte qu'il existe des milliers d'organisations économiques différentes, même si l'on se limite à celles sans propriété privée. Certaines sont viables, d'autres pas. Certaines sont démocratiques, d'autres totalitaires. Etc. Quand bien même aucun communisme viable n'auraient été expérimenté, on ne pourrait en déduire qu'aucun n'est viable, puisque seule une infime proportion de ces possibles a été testée. L'échec d'un communisme n'est pas généralisable à l'ensemble. Ce n'est pas parce que les Wallons parlent français que tous les Européens parlent français. C'est pourtant ce type de déduction qui est fait ici !
Bien que parfaitement inepte, ce raisonnement est tellement ressassé, qu'il devient un réflexe trompant un grand nombre de gens.
2 La propriété privée est nécessaire à la liberté et à l'autonomie individuelle
Il est évident que le propriétaire d'un bien est libre d'en faire plus de choses, que celui qui n'en est pas propriétaire. La propriété introduit donc une inégalité entre les libertés (et non pas plus de liberté en moyenne pour chacun). Les plus riches sont plus libres que les plus pauvres. L'augmentation de liberté conférée à celui auquel on attribue la propriété d'un bien se traduit par une diminution de la liberté des autres (plus nombreux...) Si la propriété était collective, tout le monde aurait une liberté plus importante par rapport à l'utilisation du bien. Privatiser un bien revient à réduire à zéro (ou presque) la liberté de l'utiliser pour tous les citoyens sauf un…
L'illusion de cet argument vient de ce que l'on a tendance à se placer dans la peau du propriétaire du bien, en oubliant la privation de liberté induite pour les non-propriétaires… Si l'on fait l'inverse, la propriété est bien plutôt une privation de liberté et d'autonomie individuelle. On oublie souvent d'envisager le nombre considérable de biens dont on pourrait enfin jouir, si la possession était abolie… Il est clair que globalement, ce serait une sacrée augmentation de liberté individuelle !
L'abolition de la propriété privée est souvent fantasmée comme la perte de toute intimité et autonomie, n'importe qui pouvant venir prendre les affaires que j'utilise, ou pénétrer dans mon habitation. Or, l'abolition de la propriété privée n'empêche pas la possibilité de jouir de façon exclusive d'un bien : il suffit de le louer à la collectivité… ou qu'il soit ainsi attribué par décision collective… de façon à assurer ladite "intimité" ou "autonomie". Il ne faut évidemment pas confondre communisme avec promiscuité ou absence de règles.
3 le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
Le concept de nature humaine est très discutable. Le comportement d'un être humain dépend pour une bonne part de conditionnements hérités de sa culture et de son mode de vie. Or, aujourd'hui, la culture et le mode de vie sont fortement influencés par la propriété privée…
On peut cependant considérer qu'il existe certaines tendance innées chez l'homme, qui pourraient donc constituer une sorte de « nature humaine ». Ces dernières sont nécessairement héritées du mode de vie de nos ancêtres sur des périodes de temps supérieures au million d'années. Le mode de vie de ces derniers était un communisme (pas de propriété privée de la terre et des moyens de production au sein de la tribu)… C'est donc plutôt les tendances sociales favorisant le communisme qui sont vraisemblablement inscrites dans la « nature humaine »… Elles expliquent d'ailleurs fort bien le sens de la justice, de la solidarité etc. et aucunement un besoin de propriété privée…
Mais les idées reçues ont la vie dure...
4 Sans propriété privée, il n'y a pas de motivation pour travailler
On peut fort bien imaginer un communisme où, pour pouvoir consommer, il faille travailler (cela semble d'ailleurs être une option " réaliste ")... Donc, même en se limitant à des motivations strictement égoïstes, on voit bien qu'il peut y avoir une forte motivation à travailler, même en l'absence de propriété privée !
5 Sans propriété privée les gens ne prennent pas soin des biens, ne sont pas responsables
Même d'un point de vue strictement égoïste, on peut imaginer un système socialiste où les biens seraient loués avec obligation de payer pour les dégradations ou pertes.
On peut aussi imaginer une motivation non égoïste, un respect véritable de son environnement matériel et du travail d'autrui, et non pas uniquement de soi-même... Une telle motivation n'est évidemment pas dominante dans un système basé sur la propriété privée et la compétition, lequel entretient plutôt l'égoïsme… Il y a là un cercle vicieux…
Des arguments rationnels
Bref, aucun des arguments habituellement avancés pour justifier la propriété privée ne tient la route. Il s'agit seulement d'idées reçues ou de sophismes.
Voyons maintenant pourquoi, la propriété privée est fondamentalement incompatible avec une économie durablement juste et humainement harmonieuse.
Dans une économie monétaire " juste ", chacun percevrait un revenu proportionnel à son travail, et paierait un prix proportionnel à sa consommation.
Les trois premiers arguments qui suivent (1.1, 1.2 et 1.3) suffisent à démontrer l'incompatibilité de la propriété privée avec cette justesse...
Une économie propriétiste ne peut pas être juste.
En tant que propriétaire d'un bien, j'en jouis pendant une durée indéterminée et pratiquement infinie, en ayant payé un prix fixe. il n'y a donc pas de proportionnalité possible entre le prix et la jouissance.
Si je suis propriétaire d'un bien, je peux le donner ou le prêter gratuitement. Dans ce cas, le bénéficiaire jouit d'une consommation sans en payer le prix, ce qui n'est pas juste.
Si je suis propriétaire d'un bien, je peux le louer ou l'utiliser, de façon à obtenir un revenu (moyens de production). Celui-ci, là encore, ne saurait être proportionnel à mon travail (pour acquérir le bien), puisque il est proportionnel au temps d'utilisation et potentiellement illimité...
La possibilité de tirer un revenu (ou tout autre pouvoir) par la propriété d'un bien facilite l'acquisition d'autres biens, et aggrave ainsi exponentiellement les inégalités.
Si de plus, les biens se transmettent par héritage, des privilèges exorbitants s'accumulent entre les mains de certaines familles au fil des générations. Certains finissent par ne plus avoir besoin de travailler de leur vie, tout en vivant de façon somptuaire ! Un tel système engendre inéluctablement des inégalités croissantes.
A l'inverse, ceux qui ne sont pas propriétaires de moyens de production, deviennent dépendants des autres pour pouvoir survivre : ils doivent travailler à leur service, et de plus, il n'ont pas la garanti de trouver un "emploi" (donc de pouvoir survivre…) quand bien même règnerait l'abondance matérielle !
Une économie propriétiste ne peut pas être démocratique*.
La propriété privée d'un bien est un pouvoir de décision autocratique pour tout ce qui se rapporte à lui. Ainsi, ce qu'il advient d'une usine, par exemple, n'est pas décidé de façon concertée par l'ensemble de ses occupants, clients et fournisseurs mais par le seul propriétaire (actionnaires). La propriété privée ne peut donc exister dans une économie (mode de gestion des richesses) qui se voudrait démocratique.
La décision collective que veut la démocratie (par opposition à l'autocratie) entraîne des choix plus humanistes, ce qui est une garantie de justice, mais aussi de bonne gestion du milieu naturel... L'homme tend à se montrer bon en publique... De plus, il est plus facile d'obtenir l'assentiment d'autrui pour un choix conforme au bien commun, que pour un choix inique et égoïste... Une propriété collective impliquerait donc une utilisation plus juste de celle-ci.
Une économie propriétiste ne peut pas être "solidaire".
L'importance du pouvoir conféré par la propriété (voir 2.1) ainsi que l'insécurité qu'elle engendre (voir 1.6) est à l'origine d'un fort désir d'appropriation… Ce désir engendre rivalité, âpreté en affaires, compétition, conflits… Bref, la propriété privée est inimaginable dans une économie qui se voudrait "solidaire" ou "fraternelle"…
La propriété d'un bien favorise une identification et un attachement du propriétaire à son bien. L'affectivité est portée sur les objets au détriment des êtres humains. La propriété renforce l'ego, qui divise les humains.
La peur de perdre son bien (vol, escroquerie, commerce...) favorise la méfiance à l'égard d'autrui…
L'universalité de la propriété privée et surtout l'argent, le bien par excellence, favorisent un investissement obsessionnel dans l'"avoir", engendrant rapacité, rivalité, criminalité, guerre de tous contre tous… Bref, cela s'oppose clairement à l'harmonie et à la fraternité…
Une économie propriétiste ne peut pas être écologique.
Chacun cherchant à être propriétaire exclusif, les biens sont sous-utilisés (beaucoup pourraient aisément être partagés), ce qui augmente la consommation de matière et d'énergie (pour les produire, gérer les déchets etc.)
Les entreprises privées (ou même les individus en général) gardent jalousement leurs découvertes, d'où plus de travail que nécessaire (d'autres vont devoir les redécouvrir de leur côté).
Les entreprises sont tentées de produire des objets non-durables, d'où sur-consommation.
Les entreprises sont tentées de faire de la publicité, d'où sur-consommation (par la publicité elle-même, et la consommation induite).
La gestion de la propriété et des conflits qu'elle engendre nécessite une pléthore de lois, et de contrôles : police, justice, État… (qui consomment eux-même de l'énergie(comme pratiquement tout travail: déplacements, bâtiments, paperasse etc.) (les lois seraient moins nombreuses, moins compliquées et les contrôles moins nécessaires, dans une économie plus "harmonieuse"...)
La gestion du milieu naturel doit être collective puisque ce sont les consommations et rejets globaux qui sont pertinents. Or, une telle gestion n'est pas possible en présence de propriété privée. Celle-ci, en effet, crée des intérêt et des motivations qui s'opposent à ce bien commun, chacun se dit que sa petite pollution est négligeable par rapport au tout (voir fatales myopies)...
Etc. !"