https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Clair
http://www.tribunes.com/tribune/alliage/35-36/16glykos.htm
"Platon ouvre la voie à une tradition philosophique qui renaîtra régulièrement de ses cendres en périodes de crise. Tradition qui consiste à récuser l'art au nom d'un Bien moral. Platon accuse les artistes et les sophistes d'exercer sur les âmes une influence pernicieuse, non pas tant parce que l'art et l'usage sophistique de la langue sont mauvais en eux-mêmes, mais parce qu'ils sont à ses yeux dangereux pour ceux qui ne sont pas initiés à la philosophie. Pourtant son propre maître avait été condamné pour délit de corruption de la jeunesse athénienne. Et Platon lui-même use des mythes, lui qui aurait chassé Homère de la cité parfaite - ne fût-ce une tendresse de jeunesse qu'il nourrissait pour lui - se prend à composer de beaux et pieux mensonges, du mythe de l'Age d'or à la légende de l'Atlantide. L'accusateur se sert des armes de ceux qu'ils condamnent quand celles-ci peuvent être utiles à ses raisonnements.
Il faut se souvenir des termes utilisé dans le fameux paradigme de la ligne au Livre VI de La République. La section de la ligne qui correspond à l'activité de l'art, est celle des images considérées comme des ombres. C'est le monde des songes, des hallucinations, des simulacres. Platon préconise même de chasser les poètes de la Cité. L'art est équivoque, tentateur."
-Allain Glykos, « Une affaire peut en cacher une autre [À propos de l'affaire Jean Clair] », Alliage (culture, science, technique), Nice, ANAIS [archive] (diff. Seuil), nos 35-36 « Impostures scientifiques. Les malentendus de l'affaire Sokal », 1998, p. 293-313.
http://www.tribunes.com/tribune/alliage/35-36/16glykos.htm
"Platon ouvre la voie à une tradition philosophique qui renaîtra régulièrement de ses cendres en périodes de crise. Tradition qui consiste à récuser l'art au nom d'un Bien moral. Platon accuse les artistes et les sophistes d'exercer sur les âmes une influence pernicieuse, non pas tant parce que l'art et l'usage sophistique de la langue sont mauvais en eux-mêmes, mais parce qu'ils sont à ses yeux dangereux pour ceux qui ne sont pas initiés à la philosophie. Pourtant son propre maître avait été condamné pour délit de corruption de la jeunesse athénienne. Et Platon lui-même use des mythes, lui qui aurait chassé Homère de la cité parfaite - ne fût-ce une tendresse de jeunesse qu'il nourrissait pour lui - se prend à composer de beaux et pieux mensonges, du mythe de l'Age d'or à la légende de l'Atlantide. L'accusateur se sert des armes de ceux qu'ils condamnent quand celles-ci peuvent être utiles à ses raisonnements.
Il faut se souvenir des termes utilisé dans le fameux paradigme de la ligne au Livre VI de La République. La section de la ligne qui correspond à l'activité de l'art, est celle des images considérées comme des ombres. C'est le monde des songes, des hallucinations, des simulacres. Platon préconise même de chasser les poètes de la Cité. L'art est équivoque, tentateur."
-Allain Glykos, « Une affaire peut en cacher une autre [À propos de l'affaire Jean Clair] », Alliage (culture, science, technique), Nice, ANAIS [archive] (diff. Seuil), nos 35-36 « Impostures scientifiques. Les malentendus de l'affaire Sokal », 1998, p. 293-313.