https://fr.wikipedia.org/wiki/Andrea_Dworkin
https://fr.book4you.org/book/16806778/ef2724
"Andrea Dworkin ont travaillé longtemps pour faire reconnaître la pornographie, qui ne met en scène que domination exercée et humiliation subie, comme une atteinte aux droits humains des femmes." (note 2 p.4)
"Dworkin insiste et démontre dans ce livre la continuité entre toutes ces formes de sexualité : faire l’amour c’est baiser, la baise c’est le viol et le viol, c’est la baise, la prostitution c’est le viol, et la baise c’est la prostitution. Au moment même où d’autres féministes essaient de construire un cordon sanitaire autour d’une sexualité débarrassée de ses « scories », Dworkin dit que ce ne sont pas des scories mais des éléments constitutifs de la sexualité patriarcale, que la volonté d’humilier, de rabaisser, d’annihiler la personne-femme n’est pas spécifique à tel ou tel type de baise, mais qu’elle existe dans la définition, dans le cœur – qu’on voudrait pur – de l’acte sexuel hétérosexuel." (p.4)
"Si Dworkin comprend les « femmes de droite », c’est qu’elle partage avec elles un pessimisme radical, en tous les cas en apparence." (p.8 )
"La différence avec « avant » c’est qu’« avant » les femmes étaient supposées ne pas aimer « l’acte sexuel ». L’acte sexuel est resté le même – le coït décrit plus haut – mais aujourd’hui les femmes sont censées le demander. C’est ainsi qu’elles sont censées « accéder à la sexualité ». C’est à un immense, profond backlash en matière de sexualité que nous assistons depuis plus de trente ans." (p.10)
"L’idéologie sadomasochiste se répand jusque dans les milieux féministes : apparue aux États-Unis au milieu des années quatre-vingt, et soutenue comme féministe notamment par Gayle Rubin, anthropologue, et par Pat Calia, auteure de pornographie lesbienne (c’est la même chose que la pornographie tout court, mais entre femmes), l’idée que le désir exige nécessairement un différentiel de pouvoir entre deux pôles (un peu comme l’électricité) se répand en Amérique du Nord. Elle arrive en France dans la dernière décennie, poussée par une alliance de lesbiennes et d’hommes hétérosexuels qui trouvent tout ça très gai, et finalement pas très différent de ce qu’ils ont toujours pensé et pratiqué. Elle est notamment propagée dans les milieux d’études féministes par Judith Butler et Éric Fassin.
Le genre est inclus dans cette histoire et réduit par la théorie queer aux rôles des uns et des autres dans les scénarios sexuels : où, de façon peu surprenante, le masculin est actif et porté à la domination, le féminin passif et porté au consentement. La nouveauté, ce qui fait que c’est vraiment différent, selon Fassin, c’est qu’on peut intervertir les rôles chaque soir : le lundi c’est elle, le mardi c’est moi. On peut aussi prétendre que ces rôles sont des « jeux » (c’est pour rire), qu’ils sont consensuels (important, ça) ; et que, limités à l’activité sexuelle, ils n’en sortent pas, ne débordent ni ne déteignent sur « la vraie vie » : que dominant et dominée au lit la veille redeviendront des partenaires égaux et respectueux l’un.e de l’autre le matin venu.
Ces mythes ont été démentis dès 1982 par des femmes ayant pratiqué le sadomasochisme." (pp.12-13)
-Christine Delphy, "Patriarcat et sexualité : pour une analyse matérialiste", préface à Andrea Dworkin, Les Femmes de droite, Éditions du remue-ménage, 2021 (1983 pour la première édition états-unienne, 2012 pour la première édition française), 272 pages.
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-Andrea Dworkin, Les Femmes de droite, Éditions du remue-ménage, 2021 (1983 pour la première édition états-unienne, 2012 pour la première édition française), 272 pages.
https://fr.book4you.org/book/16806778/ef2724
"Andrea Dworkin ont travaillé longtemps pour faire reconnaître la pornographie, qui ne met en scène que domination exercée et humiliation subie, comme une atteinte aux droits humains des femmes." (note 2 p.4)
"Dworkin insiste et démontre dans ce livre la continuité entre toutes ces formes de sexualité : faire l’amour c’est baiser, la baise c’est le viol et le viol, c’est la baise, la prostitution c’est le viol, et la baise c’est la prostitution. Au moment même où d’autres féministes essaient de construire un cordon sanitaire autour d’une sexualité débarrassée de ses « scories », Dworkin dit que ce ne sont pas des scories mais des éléments constitutifs de la sexualité patriarcale, que la volonté d’humilier, de rabaisser, d’annihiler la personne-femme n’est pas spécifique à tel ou tel type de baise, mais qu’elle existe dans la définition, dans le cœur – qu’on voudrait pur – de l’acte sexuel hétérosexuel." (p.4)
"Si Dworkin comprend les « femmes de droite », c’est qu’elle partage avec elles un pessimisme radical, en tous les cas en apparence." (p.8 )
"La différence avec « avant » c’est qu’« avant » les femmes étaient supposées ne pas aimer « l’acte sexuel ». L’acte sexuel est resté le même – le coït décrit plus haut – mais aujourd’hui les femmes sont censées le demander. C’est ainsi qu’elles sont censées « accéder à la sexualité ». C’est à un immense, profond backlash en matière de sexualité que nous assistons depuis plus de trente ans." (p.10)
"L’idéologie sadomasochiste se répand jusque dans les milieux féministes : apparue aux États-Unis au milieu des années quatre-vingt, et soutenue comme féministe notamment par Gayle Rubin, anthropologue, et par Pat Calia, auteure de pornographie lesbienne (c’est la même chose que la pornographie tout court, mais entre femmes), l’idée que le désir exige nécessairement un différentiel de pouvoir entre deux pôles (un peu comme l’électricité) se répand en Amérique du Nord. Elle arrive en France dans la dernière décennie, poussée par une alliance de lesbiennes et d’hommes hétérosexuels qui trouvent tout ça très gai, et finalement pas très différent de ce qu’ils ont toujours pensé et pratiqué. Elle est notamment propagée dans les milieux d’études féministes par Judith Butler et Éric Fassin.
Le genre est inclus dans cette histoire et réduit par la théorie queer aux rôles des uns et des autres dans les scénarios sexuels : où, de façon peu surprenante, le masculin est actif et porté à la domination, le féminin passif et porté au consentement. La nouveauté, ce qui fait que c’est vraiment différent, selon Fassin, c’est qu’on peut intervertir les rôles chaque soir : le lundi c’est elle, le mardi c’est moi. On peut aussi prétendre que ces rôles sont des « jeux » (c’est pour rire), qu’ils sont consensuels (important, ça) ; et que, limités à l’activité sexuelle, ils n’en sortent pas, ne débordent ni ne déteignent sur « la vraie vie » : que dominant et dominée au lit la veille redeviendront des partenaires égaux et respectueux l’un.e de l’autre le matin venu.
Ces mythes ont été démentis dès 1982 par des femmes ayant pratiqué le sadomasochisme." (pp.12-13)
-Christine Delphy, "Patriarcat et sexualité : pour une analyse matérialiste", préface à Andrea Dworkin, Les Femmes de droite, Éditions du remue-ménage, 2021 (1983 pour la première édition états-unienne, 2012 pour la première édition française), 272 pages.
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-Andrea Dworkin, Les Femmes de droite, Éditions du remue-ménage, 2021 (1983 pour la première édition états-unienne, 2012 pour la première édition française), 272 pages.