https://fr.wikipedia.org/wiki/Mona_Chollet
https://fr.book4you.org/book/17337072/f98369
https://fr.book4you.org/book/4845234/5f97b6
https://fr.book4you.org/book/4467103/e4aab7
https://fr.book4you.org/book/5289357/1a234c
https://fr.book4you.org/book/12115914/9897cc
"On insiste – à raison, ô combien – sur la nécessité de se réapproprier l’espace public ; mais on l’oppose de façon simpliste à un univers domestique qui, dans l’esprit de beaucoup, ne fait naître que des images peu glorieuses de repli frileux, d’avachissement devant la télévision en pantoufles Mickey, d’accumulation compulsive d’appareils électroménagers et d’indifférence résolue au monde. Le logement se réduirait soit à une simple contingence, un problème pratique à régler, soit à un piège ouaté et castrateur. Or, dans une époque aussi dure et désorientée, il me semble au contraire qu’il peut y avoir du sens à repartir de nos conditions concrètes d’existence ; à repartir de ces actions – à peine des actions, en réalité – et de ces plaisirs élémentaires qui nous maintiennent en contact avec notre énergie vitale : traîner, dormir, rêvasser, lire, réfléchir, créer, jouer, jouir de sa solitude ou de la compagnie de ses proches, jouir tout court, préparer et manger des plats que l’on aime.
À l’écart d’un univers social saturé d’impuissance, de simulacre et d’animosité, parfois de violence, dans un monde à l’horizon bouché, la maison desserre l’étau. Elle permet de respirer, de se laisser exister, d’explorer ses désirs. Bien sûr, on pourra hurler à l’individualisme ; mais j’aime assez l’image à laquelle recourt l’architecte américain Christopher Alexander : si une personne ne dispose pas d’un territoire propre, attendre d’elle qu’elle apporte une contribution à la vie collective revient à « attendre d’un homme qui se noie qu’il en sauve un autre »."
"À tout âge, de nombreux êtres humains semblent éprouver le besoin de jouer avec des représentations d’habitations idéales, de se projeter dans des espaces imaginaires. Nos rêves de maisons portent l’affirmation, envers et contre tout, d’une confiance en l’avenir ; ils affirment toujours la possibilité d’une refondation du monde."
"[Chapitre 1 : Cette mauvaise réputation]
-Mona Chollet, Chez soi. Une odyssée de l'espace domestique, Paris, La Découverte, coll. Zones, 2015, 325 pages.
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"On insiste – à raison, ô combien – sur la nécessité de se réapproprier l’espace public ; mais on l’oppose de façon simpliste à un univers domestique qui, dans l’esprit de beaucoup, ne fait naître que des images peu glorieuses de repli frileux, d’avachissement devant la télévision en pantoufles Mickey, d’accumulation compulsive d’appareils électroménagers et d’indifférence résolue au monde. Le logement se réduirait soit à une simple contingence, un problème pratique à régler, soit à un piège ouaté et castrateur. Or, dans une époque aussi dure et désorientée, il me semble au contraire qu’il peut y avoir du sens à repartir de nos conditions concrètes d’existence ; à repartir de ces actions – à peine des actions, en réalité – et de ces plaisirs élémentaires qui nous maintiennent en contact avec notre énergie vitale : traîner, dormir, rêvasser, lire, réfléchir, créer, jouer, jouir de sa solitude ou de la compagnie de ses proches, jouir tout court, préparer et manger des plats que l’on aime.
À l’écart d’un univers social saturé d’impuissance, de simulacre et d’animosité, parfois de violence, dans un monde à l’horizon bouché, la maison desserre l’étau. Elle permet de respirer, de se laisser exister, d’explorer ses désirs. Bien sûr, on pourra hurler à l’individualisme ; mais j’aime assez l’image à laquelle recourt l’architecte américain Christopher Alexander : si une personne ne dispose pas d’un territoire propre, attendre d’elle qu’elle apporte une contribution à la vie collective revient à « attendre d’un homme qui se noie qu’il en sauve un autre »."
"À tout âge, de nombreux êtres humains semblent éprouver le besoin de jouer avec des représentations d’habitations idéales, de se projeter dans des espaces imaginaires. Nos rêves de maisons portent l’affirmation, envers et contre tout, d’une confiance en l’avenir ; ils affirment toujours la possibilité d’une refondation du monde."
"[Chapitre 1 : Cette mauvaise réputation]
-Mona Chollet, Chez soi. Une odyssée de l'espace domestique, Paris, La Découverte, coll. Zones, 2015, 325 pages.