https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Politique_naturelle#:~:text=La%20Politique%20naturelle%20est%20le%20titre%20de%20l%27avant-propos,brise%20sa%20coquille%20et%20se%20met%20%C3%A0%20courir.
https://www.jesuisfrancais.blog/2021/03/12/la-politique-naturelle-texte-ou-maurras-expose-les-fondements-de-sa-philosophie-politique-mis-en-ligne-par-le-site-maurras-net/#:~:text=La%20Politique%20naturelle%20est%20le%20titre%20de%20l%E2%80%99avant-propos,ce%20texte%20est%20profond%C3%A9ment%20original%20par%20sa%20d%C3%A9marche.
"Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir.
Peu de chose lui manque pour crier : « Je suis libre »… Mais le petit homme ?
Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels."
[Il lui manque l'abstraction et le langage...
Opposition quelque peu excessive de l'humain et de l'animal: certains animaux, notamment chez les mammifères, ont aussi besoin de la médiation de leur mère ou du groupe pour survivre à leurs premières années. Ex: Le faon]
"Il est né. Sa volonté n’est pas née, ni son action proprement dite."
[Croyance à la volonté]
"Le petit homme presque inerte, qui périrait s’il affrontait la nature brute, est reçu dans l’enceinte d’une autre nature empressée, clémente et humaine ; il ne vit que parce qu’il en est le petit citoyen."
[On pourrait mobiliser des cas-limites, type enfants sauvages, pour nuancer cette naturalité de la politique]
"Aucun pacte possible, rien qui ressemble à un contrat."
[Certes]
"On n’en saurait prendre acte en termes trop formels, ni assez admirer ce spectacle d’autorité pure."
[Pourquoi ?]
"La nature de ce début est si lumineusement définie qu’il en résulte tout de suite cette grave conséquence, irrésistible, que personne ne s’est trompé autant que la philosophie des « immortels principes », quand elle décrit les commencements de la société humaine comme le fruit de conventions entre des gaillards tout formés, pleins de vie consciente et libre, agissant sur le pied d’une espèce d’égalité, quasi pairs sinon pairs, et quasi contractants, pour conclure tel ou tel abandon d’une partie de leurs « droits » dans le dessein exprès de garantir le respect des autres."
[On peut très bien rejeter le contractualisme, mais encore faut-il le comprendre... Confusion entre ontogénèse et philogénèse]
"il faut absolument, si l’on veut qu’il survive, que ce pygmée sans force soit environné de géants, dont la force soit employée pour lui, sans contrôle de lui, selon leur goût, selon leur cœur, en tout arbitraire."
[Il vaudrait quand même mieux, pour que le petit homme survive, que cet arbitraire n'aille pas trop loin...]
"La pure réceptivité de l’état naissant diminue selon que s’atténue la disproportion des forces entre son entourage et lui. L’effort, devenu possible, lui est demandé ; la parole qu’on lui adresse, plus grave, peut se teinter de sévérité. [...]
Ce dressage nécessaire limite l’égoïsme, adoucit une dureté et une cruauté animales."
[Les animaux ne sont pas cruels. Le mal que commet parfois l'enfant n'est pas cruel, précisément parce qu'il n'a pas la connaissance du bien et du mal. Celle-ci n'a rien d'inée. Avant un certain point de son développement]
"Si l’on veut, un échange a lieu. Mais c’est celui de l’ignorance contre la Science, celui de l’inexpérience des sens, de la gaucherie des membres, de l’inculture des organes, contre l’enseignement des Arts et Métiers : véritable et pur don fait à l’enfant du prolétaire comme à l’enfant du propriétaire."
"Le petit serviteur platonicien portait en lui, comme Socrate, toute la géométrie. Ce qui ne veut point dire qu’il fût l’égal de Socrate ni considéré, ni à considérer comme tel ; autant eût valu soutenir que nous sommes tous égaux parce que nous avons tous un nez. Mais, que cette identité générale existe, qu’elle serve et puisse servir d’unité de rapport, il suffit ; toute l’activité rationnelle et morale des hommes s’en trouve soumise à une même législation. Il est autre par ailleurs. Il est le même là. Que l’action personnelle tienne à la vie privée, qu’elle tienne à la vie sociale et politique, tout ce qu’elle a de volontaire, engagé au cadre des droits et des devoirs, tombe sous le critère du Juste et de l’Injuste, du Bien et du Mal."
[Égalité des hommes en tant qu'être de raison dotées d'une âme.
Le mal moral n'est pas réductible au volontaire.
Rien sur le fondement de l'obligation morale, ou le contournement de la guillotine de Hume. Positivisme.]
"Un jet incompressible de confiance initiale lui fait désirer et solliciter de son semblable le secours, le concours, ou les deux ensemble."
"Le coup d’épaule. Le coup de main. Rien de plus naturel à l’homme."
[Peu cohérent avec la cruauté innée de l'enfant, mais soit]
"Si donc la nécessité impose la coopération, le risque de l’antagonisme ne sera jamais supprimé non plus ; la surabondance des produits issus du machinisme n’y fera rien."
"Il y a une Barbarie, prête à détruire et à rançonner les sociétés, — parce qu’elles enferment une Anarchie toujours disposée à les violenter —, parce qu’il se fait un mélange de Barbarie et d’Anarchie fort apte à ruiner et à rompre tous les contrats du travail social."
"Tout récemment, nos Russes, abrutis ou pervertis par des Juifs allemands, avaient estimé que l’on pourrait trouver infiniment mieux que n’a fait la mère Nature en ce qui concerne la réception et l’éducation des enfants. L’épisode de leur naissance a toujours un peu humilié l’esprit novateur. Le libéralisme individualiste et le collectivisme démocratique sont également choqués, non sans logique, de voir que les enfants des travailleurs les plus conscients et les plus émancipés soient ainsi jetés dans la vie sans être consultés au préalable ni priés de se prononcer, par un vote, sur une aussi grave aventure ! Ils ne pouvaient rien à cela ; du moins nos Russes ont-ils voulu s’appliquer fermement à étatiser et à centraliser les foyers domestiques."
"L’histoire et la géographie des peuples, étant fort variées, produisent des régimes dont la forme extérieure varie aussi mais, que le Pouvoir nominatif y soit unitaire ou plural, coopté, hérité, élu ou tiré au sort, les seuls gouvernements qui vivent longuement, les seuls qui soient prospères, sont, toujours et partout, publiquement fondés sur la forte prépondérance déférée à l’institution parentale. Pour les Dynasties cela va de soi. Mais les grandes Républiques, toutes celles qui ont surmonté et vaincu les âges, ont été des patriciats avoués : Rome, Venise, Carthage."
"Comme les familles sont inégales de forces et de biens, un préjugé peut accuser leur règne d’établir d’injustes inégalités de début entre les membres d’une même génération. Avant d’aborder ce reproche, regardons aux visages ceux qui le font. Ou ce sont des Juifs qui, depuis un siècle, doivent tout à la primauté de leur race, ou ce sont des suppôts de la Noblesse républicaine. Leur impudent oligarchisme secret, les bas profits qui en sont prélevés établissent quels mensonges enveloppe leur formule d’égalité. Mais ces mensonges montrent aussi qu’on ne détruit pas la Nature ; avec des sangs inégaux, la Nature procrée des enfants sains ou infirmes, beaux ou laids, faibles ou puissants."
"Le mérite personnel aura toujours le dernier mot. L’homme qui s’est fait lui-même en a reçu, avec un tempérament solide, une fierté robuste."
"L’erreur est de parler justice, qui est vertu ou discipline des volontés, à propos de ces arrangements qui sont supérieurs (ou inférieurs) à toute convention volontaire des hommes. Quand le portefaix de la chanson marseillaise se plaint de n’être pas sorti « des braies d’un négociant ou d’un baron », sur qui va peser son reproche ? À qui peut aller son grief ? Dieu est trop haut, et la Nature indifférente."
" [L'Etat] observer les devoirs de la justice dans l’exercice de chacune de ses fonctions."
[Quid du fameux "On a déjà vu des sociétés sans justice, mais pas de justice sans société" ?]
"C’est un mauvais prétexte que la « justice sociale » : elle est le petit nom de l’égalité. [...] Les spéculateurs qui écument l’épargne publique ne font jamais leur sale métier avec une impunité plus tranquille que lorsque les jalousies populaires sont artistement détournées contre la « richesse acquise » ou mobilisées contre les « deux cents familles »."
[Jacques Attali en une presque dit autant de ces gueux qui "convoitent les miettes d'une richesse qui ne leur appartient pas".]
"On rêve de n’atteindre que d’injustes privilèges personnels ? On se figure n’appauvrir que certaines classes comblées ? On dépouille la collectivité tout entière. Une heureuse succession de nappes d’influence superposées déversait un bienfait auquel les plus déshérités avaient part, surélevait l’état général du pays."
"Les Français ont été envahis six fois depuis l’aurore de ce beau régime ; cela représente bien des maisons détruites, des pendules et des machines volées, des femmes enlevées et des filles violées."
"Edgar Poe, il y a cent ans, lorsqu’il écrivait l’admirable « Parabole des chiens de prairie ». Eh ! quoi, fait-il dire à la postérité ahurie, les vieux Américains se gouvernaient eux-mêmes ? Pas possible ! Ils avaient donc en tête cette idée, la plus drôle du monde, que tous les hommes pouvaient naître libres et égaux."
"suscitant toutes les querelles possibles entre ceux qui ont besoin d’être en paix pour bien travailler."
"Un régime qui vit des « volontés du peuple » est le paradis de crétins."
"La démocratie dans l’Atelier et dans l’Usine devait ruiner l’Usine et l’Atelier."
"L’employeur, le législateur et l’ouvrier vivaient tous trois dans la même erreur politique ; tous trois estimaient être (ou devoir être) une Liberté et une Égalité ambulantes. Leurs droits se formulaient de manière identique. Naturellement, chacun les entendait à sa façon. Si le plus faible dénonçait quelque énorme inégalité réelle, le plus fort répondait que l’égalité serait au contraire satisfaite et parfaite, si chacun s’appliquait à faire exactement ce à quoi il s’engageait. Jamais les termes d’une question, à ce point viciés, ne l’ont plus éloignée de tout espoir de solution. Il ne pouvait sortir de là qu’une anarchie barbare, car ses causes venaient également d’en haut, d’en bas et du milieu."
[Donc il n'y a pas de luttes des classes dans une société d'ordres, au hasard le 2ème Reich de Guillaume II ? ...
La pensée de droite est viscéralement négatrice de la conflictualité inhérente au monde social. ]
" [Dans leurs œuvres de charité] Les grands patrons n’abordaient guère que l’accessoire de la vie ouvrière. Ils furent vainement adjurés, par La Tour du Pin et son école, de considérer l’essentiel.
Hélas ! Le pouvaient-ils ?
Ils avaient dans la tête tout ce qu’il fallait pour n’y rien comprendre. Le mouvement révolutionnaire du XVIIIe siècle n’avait pu établir en France aucun ordre viable par la faute de ses idées directrices. Ces idées lui ont survécu. Elles sont purement négatives. Qu’elles soient ingérées à dose massive ou infinitésimale, elles ont la seule vertu de critiquer et d’insurger, non de composer, non d’organiser."
"L’ouvrier du Fer croit avoir un intérêt absolu à imposer le plus haut salaire possible et le patron du Fer à le refouler aussi bas que possible, mais tous deux ont le même intérêt, et plus fort, bien plus fort, à ce que leur partie commune, le travail du Fer, subsiste et qu’il soit florissant."
[Réduction de la lutte des classes au conflit interne au salariat / paiement de la force de travail]
"Entre membres du même corps, rien ne prouve que les guerres seules soient naturelles. Les entraides le sont aussi. Pourquoi ceux qui peuvent travailler ensemble pour extraire la houille ou souffler des bouteilles ne pourraient-ils pas s’appliquer ensemble à régler leurs difficultés ?"
[On se demande bien pourquoi Maurras ne tire pas du fait qu'il y a une division internationale du travail l'idée que l'entraide est naturelle entre les Etats...]
"Qu’elles soient de l’Or, du Sang ou de l’Intelligence, les élites ont cette propriété de se déchirer jusqu’à ce que mort s’ensuive. [...]
Tout ce mauvais petit peuple de ploutocrates démagogues, d’avocaillons radicaux, socialistes et communistes, nés de bourgeois et de bourgeoises que leurs convoitises et leurs jalousies de bourgeois ont mobilisés contre leur bourgeoisie. Ainsi considérées, les luttes des classes paraissent beaucoup moins spontanées qu’elles n’en ont l’air ; l’initiative leur vient d’ailleurs."
[Même thèse aberrante chez Mises: il y a un mouvement ouvrier parce que les intellectuels ont diffusé des idées socialistes...]
"On n’a réussi à créer aucune Internationale. Celle qui existait avant la guerre de 1914 s’y est brisée ! Après la guerre, on en a fondé deux, trois, quatre, autant dire : point. Au seul endroit où l’on en ait vu l’ombre, en Russie, ce qui s’est fondé l’a été d’abord par la nation juive dans le cadre d’une autre nation organisée."
[Propagation de la théorie du complot judéo-maçonnique]
"Regardons chez nous, même histoire. À peine installé au gouvernement, un petit ramas de Juifs, socialistes et communistes, impose les dépenses militaires auxquelles leurs journaux n’avaient cessé de s’opposer depuis cinquante ans."
"Lorsque, par hasard, ce qui ne doit pas arriver arrive, quand l’ouvrier passé maître devient directeur et capitaliste, il est étiqueté transfuge ; il se voit inculpé d’une sorte de trahison. [...]
Observations cent fois faites."
"La différence des valeurs, des étages et des conditions n’est pas contestée en régime corporatif."
[Tout a fait, il n'y a pas de lutte des classes dans l'Italie mussolinienne...]
"Toutes les œuvres dues à la bonne volonté patronale sont qualifiées « paternalistes » ; flétrissure qui marque une hostilité radicale à toute extension et à tout développement de la magistrature du père de famille dans la vie sociale. Ne trouvez-vous pas que ce vocabulaire d’inimitié va loin ? Il trahit bien l’opposition logique des docteurs de la démocratie au premier arrangement social."
"Qu’est-ce en effet que le fascisme ? Un socialisme affranchi de la démocratie. Un syndicalisme libéré des entraves auxquelles la lutte des classes avait soumis le travail italien. Une volonté méthodique et heureuse de serrer en un même « faisceau » tous les facteurs humains de la production nationale : patrons, employés, techniciens, ouvriers."
"Toutes les fortes crises modernes ont un caractère oriental ; bibliques par leur esprit ou juives par leur personnel au XVIe siècle, la Réforme allemande, la Réforme anglaise, la Réforme française, puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, les trois révolutions de la France, entre la Terreur et la Commune, enfin, au XXème, les convulsions de Moscou, de Bude, de Madrid et de Barcelone montrent ce même trait, plus ou moins vif, mais foncier, elles expriment soit un hébraïsme intellectuel, soit les actes d’Hébreux de chair et d’os."
-Charles Maurras, La Politique naturelle, janvier-février 1937: http://maurras.net/textes/256.html
https://www.jesuisfrancais.blog/2021/03/12/la-politique-naturelle-texte-ou-maurras-expose-les-fondements-de-sa-philosophie-politique-mis-en-ligne-par-le-site-maurras-net/#:~:text=La%20Politique%20naturelle%20est%20le%20titre%20de%20l%E2%80%99avant-propos,ce%20texte%20est%20profond%C3%A9ment%20original%20par%20sa%20d%C3%A9marche.
"Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir.
Peu de chose lui manque pour crier : « Je suis libre »… Mais le petit homme ?
Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels."
[Il lui manque l'abstraction et le langage...
Opposition quelque peu excessive de l'humain et de l'animal: certains animaux, notamment chez les mammifères, ont aussi besoin de la médiation de leur mère ou du groupe pour survivre à leurs premières années. Ex: Le faon]
"Il est né. Sa volonté n’est pas née, ni son action proprement dite."
[Croyance à la volonté]
"Le petit homme presque inerte, qui périrait s’il affrontait la nature brute, est reçu dans l’enceinte d’une autre nature empressée, clémente et humaine ; il ne vit que parce qu’il en est le petit citoyen."
[On pourrait mobiliser des cas-limites, type enfants sauvages, pour nuancer cette naturalité de la politique]
"Aucun pacte possible, rien qui ressemble à un contrat."
[Certes]
"On n’en saurait prendre acte en termes trop formels, ni assez admirer ce spectacle d’autorité pure."
[Pourquoi ?]
"La nature de ce début est si lumineusement définie qu’il en résulte tout de suite cette grave conséquence, irrésistible, que personne ne s’est trompé autant que la philosophie des « immortels principes », quand elle décrit les commencements de la société humaine comme le fruit de conventions entre des gaillards tout formés, pleins de vie consciente et libre, agissant sur le pied d’une espèce d’égalité, quasi pairs sinon pairs, et quasi contractants, pour conclure tel ou tel abandon d’une partie de leurs « droits » dans le dessein exprès de garantir le respect des autres."
[On peut très bien rejeter le contractualisme, mais encore faut-il le comprendre... Confusion entre ontogénèse et philogénèse]
"il faut absolument, si l’on veut qu’il survive, que ce pygmée sans force soit environné de géants, dont la force soit employée pour lui, sans contrôle de lui, selon leur goût, selon leur cœur, en tout arbitraire."
[Il vaudrait quand même mieux, pour que le petit homme survive, que cet arbitraire n'aille pas trop loin...]
"La pure réceptivité de l’état naissant diminue selon que s’atténue la disproportion des forces entre son entourage et lui. L’effort, devenu possible, lui est demandé ; la parole qu’on lui adresse, plus grave, peut se teinter de sévérité. [...]
Ce dressage nécessaire limite l’égoïsme, adoucit une dureté et une cruauté animales."
[Les animaux ne sont pas cruels. Le mal que commet parfois l'enfant n'est pas cruel, précisément parce qu'il n'a pas la connaissance du bien et du mal. Celle-ci n'a rien d'inée. Avant un certain point de son développement]
"Si l’on veut, un échange a lieu. Mais c’est celui de l’ignorance contre la Science, celui de l’inexpérience des sens, de la gaucherie des membres, de l’inculture des organes, contre l’enseignement des Arts et Métiers : véritable et pur don fait à l’enfant du prolétaire comme à l’enfant du propriétaire."
"Le petit serviteur platonicien portait en lui, comme Socrate, toute la géométrie. Ce qui ne veut point dire qu’il fût l’égal de Socrate ni considéré, ni à considérer comme tel ; autant eût valu soutenir que nous sommes tous égaux parce que nous avons tous un nez. Mais, que cette identité générale existe, qu’elle serve et puisse servir d’unité de rapport, il suffit ; toute l’activité rationnelle et morale des hommes s’en trouve soumise à une même législation. Il est autre par ailleurs. Il est le même là. Que l’action personnelle tienne à la vie privée, qu’elle tienne à la vie sociale et politique, tout ce qu’elle a de volontaire, engagé au cadre des droits et des devoirs, tombe sous le critère du Juste et de l’Injuste, du Bien et du Mal."
[Égalité des hommes en tant qu'être de raison dotées d'une âme.
Le mal moral n'est pas réductible au volontaire.
Rien sur le fondement de l'obligation morale, ou le contournement de la guillotine de Hume. Positivisme.]
"Un jet incompressible de confiance initiale lui fait désirer et solliciter de son semblable le secours, le concours, ou les deux ensemble."
"Le coup d’épaule. Le coup de main. Rien de plus naturel à l’homme."
[Peu cohérent avec la cruauté innée de l'enfant, mais soit]
"Si donc la nécessité impose la coopération, le risque de l’antagonisme ne sera jamais supprimé non plus ; la surabondance des produits issus du machinisme n’y fera rien."
"Il y a une Barbarie, prête à détruire et à rançonner les sociétés, — parce qu’elles enferment une Anarchie toujours disposée à les violenter —, parce qu’il se fait un mélange de Barbarie et d’Anarchie fort apte à ruiner et à rompre tous les contrats du travail social."
"Tout récemment, nos Russes, abrutis ou pervertis par des Juifs allemands, avaient estimé que l’on pourrait trouver infiniment mieux que n’a fait la mère Nature en ce qui concerne la réception et l’éducation des enfants. L’épisode de leur naissance a toujours un peu humilié l’esprit novateur. Le libéralisme individualiste et le collectivisme démocratique sont également choqués, non sans logique, de voir que les enfants des travailleurs les plus conscients et les plus émancipés soient ainsi jetés dans la vie sans être consultés au préalable ni priés de se prononcer, par un vote, sur une aussi grave aventure ! Ils ne pouvaient rien à cela ; du moins nos Russes ont-ils voulu s’appliquer fermement à étatiser et à centraliser les foyers domestiques."
"L’histoire et la géographie des peuples, étant fort variées, produisent des régimes dont la forme extérieure varie aussi mais, que le Pouvoir nominatif y soit unitaire ou plural, coopté, hérité, élu ou tiré au sort, les seuls gouvernements qui vivent longuement, les seuls qui soient prospères, sont, toujours et partout, publiquement fondés sur la forte prépondérance déférée à l’institution parentale. Pour les Dynasties cela va de soi. Mais les grandes Républiques, toutes celles qui ont surmonté et vaincu les âges, ont été des patriciats avoués : Rome, Venise, Carthage."
"Comme les familles sont inégales de forces et de biens, un préjugé peut accuser leur règne d’établir d’injustes inégalités de début entre les membres d’une même génération. Avant d’aborder ce reproche, regardons aux visages ceux qui le font. Ou ce sont des Juifs qui, depuis un siècle, doivent tout à la primauté de leur race, ou ce sont des suppôts de la Noblesse républicaine. Leur impudent oligarchisme secret, les bas profits qui en sont prélevés établissent quels mensonges enveloppe leur formule d’égalité. Mais ces mensonges montrent aussi qu’on ne détruit pas la Nature ; avec des sangs inégaux, la Nature procrée des enfants sains ou infirmes, beaux ou laids, faibles ou puissants."
"Le mérite personnel aura toujours le dernier mot. L’homme qui s’est fait lui-même en a reçu, avec un tempérament solide, une fierté robuste."
"L’erreur est de parler justice, qui est vertu ou discipline des volontés, à propos de ces arrangements qui sont supérieurs (ou inférieurs) à toute convention volontaire des hommes. Quand le portefaix de la chanson marseillaise se plaint de n’être pas sorti « des braies d’un négociant ou d’un baron », sur qui va peser son reproche ? À qui peut aller son grief ? Dieu est trop haut, et la Nature indifférente."
" [L'Etat] observer les devoirs de la justice dans l’exercice de chacune de ses fonctions."
[Quid du fameux "On a déjà vu des sociétés sans justice, mais pas de justice sans société" ?]
"C’est un mauvais prétexte que la « justice sociale » : elle est le petit nom de l’égalité. [...] Les spéculateurs qui écument l’épargne publique ne font jamais leur sale métier avec une impunité plus tranquille que lorsque les jalousies populaires sont artistement détournées contre la « richesse acquise » ou mobilisées contre les « deux cents familles »."
[Jacques Attali en une presque dit autant de ces gueux qui "convoitent les miettes d'une richesse qui ne leur appartient pas".]
"On rêve de n’atteindre que d’injustes privilèges personnels ? On se figure n’appauvrir que certaines classes comblées ? On dépouille la collectivité tout entière. Une heureuse succession de nappes d’influence superposées déversait un bienfait auquel les plus déshérités avaient part, surélevait l’état général du pays."
"Les Français ont été envahis six fois depuis l’aurore de ce beau régime ; cela représente bien des maisons détruites, des pendules et des machines volées, des femmes enlevées et des filles violées."
"Edgar Poe, il y a cent ans, lorsqu’il écrivait l’admirable « Parabole des chiens de prairie ». Eh ! quoi, fait-il dire à la postérité ahurie, les vieux Américains se gouvernaient eux-mêmes ? Pas possible ! Ils avaient donc en tête cette idée, la plus drôle du monde, que tous les hommes pouvaient naître libres et égaux."
"suscitant toutes les querelles possibles entre ceux qui ont besoin d’être en paix pour bien travailler."
"Un régime qui vit des « volontés du peuple » est le paradis de crétins."
"La démocratie dans l’Atelier et dans l’Usine devait ruiner l’Usine et l’Atelier."
"L’employeur, le législateur et l’ouvrier vivaient tous trois dans la même erreur politique ; tous trois estimaient être (ou devoir être) une Liberté et une Égalité ambulantes. Leurs droits se formulaient de manière identique. Naturellement, chacun les entendait à sa façon. Si le plus faible dénonçait quelque énorme inégalité réelle, le plus fort répondait que l’égalité serait au contraire satisfaite et parfaite, si chacun s’appliquait à faire exactement ce à quoi il s’engageait. Jamais les termes d’une question, à ce point viciés, ne l’ont plus éloignée de tout espoir de solution. Il ne pouvait sortir de là qu’une anarchie barbare, car ses causes venaient également d’en haut, d’en bas et du milieu."
[Donc il n'y a pas de luttes des classes dans une société d'ordres, au hasard le 2ème Reich de Guillaume II ? ...
La pensée de droite est viscéralement négatrice de la conflictualité inhérente au monde social. ]
" [Dans leurs œuvres de charité] Les grands patrons n’abordaient guère que l’accessoire de la vie ouvrière. Ils furent vainement adjurés, par La Tour du Pin et son école, de considérer l’essentiel.
Hélas ! Le pouvaient-ils ?
Ils avaient dans la tête tout ce qu’il fallait pour n’y rien comprendre. Le mouvement révolutionnaire du XVIIIe siècle n’avait pu établir en France aucun ordre viable par la faute de ses idées directrices. Ces idées lui ont survécu. Elles sont purement négatives. Qu’elles soient ingérées à dose massive ou infinitésimale, elles ont la seule vertu de critiquer et d’insurger, non de composer, non d’organiser."
"L’ouvrier du Fer croit avoir un intérêt absolu à imposer le plus haut salaire possible et le patron du Fer à le refouler aussi bas que possible, mais tous deux ont le même intérêt, et plus fort, bien plus fort, à ce que leur partie commune, le travail du Fer, subsiste et qu’il soit florissant."
[Réduction de la lutte des classes au conflit interne au salariat / paiement de la force de travail]
"Entre membres du même corps, rien ne prouve que les guerres seules soient naturelles. Les entraides le sont aussi. Pourquoi ceux qui peuvent travailler ensemble pour extraire la houille ou souffler des bouteilles ne pourraient-ils pas s’appliquer ensemble à régler leurs difficultés ?"
[On se demande bien pourquoi Maurras ne tire pas du fait qu'il y a une division internationale du travail l'idée que l'entraide est naturelle entre les Etats...]
"Qu’elles soient de l’Or, du Sang ou de l’Intelligence, les élites ont cette propriété de se déchirer jusqu’à ce que mort s’ensuive. [...]
Tout ce mauvais petit peuple de ploutocrates démagogues, d’avocaillons radicaux, socialistes et communistes, nés de bourgeois et de bourgeoises que leurs convoitises et leurs jalousies de bourgeois ont mobilisés contre leur bourgeoisie. Ainsi considérées, les luttes des classes paraissent beaucoup moins spontanées qu’elles n’en ont l’air ; l’initiative leur vient d’ailleurs."
[Même thèse aberrante chez Mises: il y a un mouvement ouvrier parce que les intellectuels ont diffusé des idées socialistes...]
"On n’a réussi à créer aucune Internationale. Celle qui existait avant la guerre de 1914 s’y est brisée ! Après la guerre, on en a fondé deux, trois, quatre, autant dire : point. Au seul endroit où l’on en ait vu l’ombre, en Russie, ce qui s’est fondé l’a été d’abord par la nation juive dans le cadre d’une autre nation organisée."
[Propagation de la théorie du complot judéo-maçonnique]
"Regardons chez nous, même histoire. À peine installé au gouvernement, un petit ramas de Juifs, socialistes et communistes, impose les dépenses militaires auxquelles leurs journaux n’avaient cessé de s’opposer depuis cinquante ans."
"Lorsque, par hasard, ce qui ne doit pas arriver arrive, quand l’ouvrier passé maître devient directeur et capitaliste, il est étiqueté transfuge ; il se voit inculpé d’une sorte de trahison. [...]
Observations cent fois faites."
"La différence des valeurs, des étages et des conditions n’est pas contestée en régime corporatif."
[Tout a fait, il n'y a pas de lutte des classes dans l'Italie mussolinienne...]
"Toutes les œuvres dues à la bonne volonté patronale sont qualifiées « paternalistes » ; flétrissure qui marque une hostilité radicale à toute extension et à tout développement de la magistrature du père de famille dans la vie sociale. Ne trouvez-vous pas que ce vocabulaire d’inimitié va loin ? Il trahit bien l’opposition logique des docteurs de la démocratie au premier arrangement social."
"Qu’est-ce en effet que le fascisme ? Un socialisme affranchi de la démocratie. Un syndicalisme libéré des entraves auxquelles la lutte des classes avait soumis le travail italien. Une volonté méthodique et heureuse de serrer en un même « faisceau » tous les facteurs humains de la production nationale : patrons, employés, techniciens, ouvriers."
"Toutes les fortes crises modernes ont un caractère oriental ; bibliques par leur esprit ou juives par leur personnel au XVIe siècle, la Réforme allemande, la Réforme anglaise, la Réforme française, puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, les trois révolutions de la France, entre la Terreur et la Commune, enfin, au XXème, les convulsions de Moscou, de Bude, de Madrid et de Barcelone montrent ce même trait, plus ou moins vif, mais foncier, elles expriment soit un hébraïsme intellectuel, soit les actes d’Hébreux de chair et d’os."
-Charles Maurras, La Politique naturelle, janvier-février 1937: http://maurras.net/textes/256.html