https://books.google.fr/books?id=-KU7UHwZfbEC&pg=PA169&dq=Paulette+Carrive&hl=fr&sa=X&ei=Xo6QVJb_NJTsaN-zgugK&ved=0CCUQ6AEwATgK#v=onepage&q=Paulette%20Carrive&f=false
"Les crises qui secouent l'Angleterre à partir des années 1640 transforment le pays en un laboratoire dans lequel s'élaborent toutes sortes de théories politiques. Rappelons en effet qu'en moins d'un demi-siècle, l'Angleterre voit la chute de la monarchie et l'exécution du roi, l'établissement d'une république transformée bien vite en dictature militaire, puis une restauration monarchique qui débouchera finalement sur la première monarchie parlementaire de l'histoire. Avec sa succession de bouleversements politiques et institutionnels, l'Angleterre du XVIIe siècle apparaît comme un fabuleux terrain d'expérimentation d'où surgissent les grands modes de pensée de l'époque moderne. A cette période de l'histoire, philosophes et acteurs politiques tentent de penser, avec une acuité particulière liée aux événements, les tensions inhérentes à la fondation du corps politique, entre ordre et désordre, entre guerre et paix civiles, entre diversité et unité, entre licence et contraire, entre liberté et empire, entre passions et raison. La puissance qui est l'attribut de ce corps est tout à la fois perçue comme contraignante, démesurée et libératrice.
1642-1688. Ces quarante années sont bornées par deux épisodes qui marquèrent la conscience politique de l'Angleterre. L'année 1642 marque le déclenchement des hostilités entre les partisans du roi et ceux du Parlement. En 1688 a lieu la Glorieuse Révolution ainsi nommée par l'historiographie whig parce qu'elle accomplissait ce que la Grande Rébellion de 1642 n'avait pu accomplir: un bouleversement politique opéré sans faire couler de sang. La période de caractérise par une série de ruptures constitutionnelles. En 1649, au terme de la guerre civile entre les partisans du pouvoir royal et ceux du Parlement, on destitue puis on exécute le roi Charles Ier. Est alors instaurée une forme de régime républicain: le Commonwealth. Une assemblée expurgée que ses opposants affublent du nom de "Parlement croupion" (Rump Parliamant) rassemble les pouvoirs législatifs et exécutifs. Bientôt, la République se transforme en règne personnel, le Protectorat d'Olivier Cromwell, alors que ce qui restait du Parlement est dissous. En 1660, la monarchie est restaurée, et le fils de Charles Ier, Charles II, monte sur le trône. Moins de trente ans plus tard, le Parlement dépose son frère, le catholique Jacques II, soupçonné de vouloir rétablir une monarchie de type absolutiste. Marie, la fille de Jacques II, issue de son premier mariage avec une protestante, et son époux (et cousin), Guillaume d'Orange, lui succèdent, non sans avoir accepté les principes d'une monarchie constitutionnelle. On qualifie ce processus de "Glorieuse Révolution".
Les théoriciens n'eurent alors de cesse de comprendre les causes et les mécanismes de la guerre civile anglaise, perçue comme une maladie qui s'était emparé de tout le corps politique. Qu"ils fussent de simples observateurs comme Thomas Hobbes ou qu'ils aient assumé des fonctions politiques, comme James Harrington, Algernon Sidney et John Locke, ils poursuivaient un même but: permettre à l'Angleterre de prévenir tout nouvel épisode de ce genre, et garantir sa stabilité, sa prospérité et sa gloire."
-Myriam-Isabelle Ducrocq, Aux sources de la démocratie anglaise: De Thomas Hobbes à John Locke, Presses Universitaires du Septentrion, 2012.
"Les crises qui secouent l'Angleterre à partir des années 1640 transforment le pays en un laboratoire dans lequel s'élaborent toutes sortes de théories politiques. Rappelons en effet qu'en moins d'un demi-siècle, l'Angleterre voit la chute de la monarchie et l'exécution du roi, l'établissement d'une république transformée bien vite en dictature militaire, puis une restauration monarchique qui débouchera finalement sur la première monarchie parlementaire de l'histoire. Avec sa succession de bouleversements politiques et institutionnels, l'Angleterre du XVIIe siècle apparaît comme un fabuleux terrain d'expérimentation d'où surgissent les grands modes de pensée de l'époque moderne. A cette période de l'histoire, philosophes et acteurs politiques tentent de penser, avec une acuité particulière liée aux événements, les tensions inhérentes à la fondation du corps politique, entre ordre et désordre, entre guerre et paix civiles, entre diversité et unité, entre licence et contraire, entre liberté et empire, entre passions et raison. La puissance qui est l'attribut de ce corps est tout à la fois perçue comme contraignante, démesurée et libératrice.
1642-1688. Ces quarante années sont bornées par deux épisodes qui marquèrent la conscience politique de l'Angleterre. L'année 1642 marque le déclenchement des hostilités entre les partisans du roi et ceux du Parlement. En 1688 a lieu la Glorieuse Révolution ainsi nommée par l'historiographie whig parce qu'elle accomplissait ce que la Grande Rébellion de 1642 n'avait pu accomplir: un bouleversement politique opéré sans faire couler de sang. La période de caractérise par une série de ruptures constitutionnelles. En 1649, au terme de la guerre civile entre les partisans du pouvoir royal et ceux du Parlement, on destitue puis on exécute le roi Charles Ier. Est alors instaurée une forme de régime républicain: le Commonwealth. Une assemblée expurgée que ses opposants affublent du nom de "Parlement croupion" (Rump Parliamant) rassemble les pouvoirs législatifs et exécutifs. Bientôt, la République se transforme en règne personnel, le Protectorat d'Olivier Cromwell, alors que ce qui restait du Parlement est dissous. En 1660, la monarchie est restaurée, et le fils de Charles Ier, Charles II, monte sur le trône. Moins de trente ans plus tard, le Parlement dépose son frère, le catholique Jacques II, soupçonné de vouloir rétablir une monarchie de type absolutiste. Marie, la fille de Jacques II, issue de son premier mariage avec une protestante, et son époux (et cousin), Guillaume d'Orange, lui succèdent, non sans avoir accepté les principes d'une monarchie constitutionnelle. On qualifie ce processus de "Glorieuse Révolution".
Les théoriciens n'eurent alors de cesse de comprendre les causes et les mécanismes de la guerre civile anglaise, perçue comme une maladie qui s'était emparé de tout le corps politique. Qu"ils fussent de simples observateurs comme Thomas Hobbes ou qu'ils aient assumé des fonctions politiques, comme James Harrington, Algernon Sidney et John Locke, ils poursuivaient un même but: permettre à l'Angleterre de prévenir tout nouvel épisode de ce genre, et garantir sa stabilité, sa prospérité et sa gloire."
-Myriam-Isabelle Ducrocq, Aux sources de la démocratie anglaise: De Thomas Hobbes à John Locke, Presses Universitaires du Septentrion, 2012.