https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-1999-1-page-27.htm?contenu=resume
"Wittgenstein semble professer un stoïcisme à la Spengler envers le cours de la vie et celui de l'Histoire, soulignant l'impuissance de l'homme, et singulièrement du philosophe, à le modifier. [...] Aucun cause ne peut être selon lui inconditionnellement et rationnellement justifiée [...] L'engagement n'est pas plus rationnel qu'il ne relève de la sagesse - "la sagesse est comme une cendre froide, grise" selon Wittgenstein [...] et "la passion promet quelque chose", note Wittgenstein à propos de l'URSS).
Plusieurs réflexions de Wittgenstein manifestent un scepticisme radical concernant toute explication historique ("stupide bavardage... sur la cause et l'effet", RM pp.79-80), toute philosophie de l'histoire, de la société ou de l'Etat." (pp.27-28)
"Il a pu avoir entre les mains des extraits de l'Idéologie allemande traduits et publiés en 1932 par Roy Pascal, le mari de sa professeur de russe et un des nombreux marxistes de Cambridge que fréquentait Wittgenstein." (p.29)
"Le mot d'ordre "descendre du monde de la pensée dans le monde réel" s'applique parfaitement à toutes les stratégies anti-idéalistes développées par le second Wittgenstein et symbolisées par sa célèbre formule "Retournons au sol rocailleux", c'est-à-dire au monde ordinaire, au langage quotidien, au sens habituel -et non plus métaphysique- des mots. Or le monde ordinaire est avant tout chez Wittgenstein celui de nos formes de vies, des données "anthropologiques" ou des faits concernant "l'histoire naturelle de l'homme" qu'il ne viendrait à l'esprit de personne de contester." (pp.29-30)
"
(pp.30-32)
"
(pp.32-33)
"
(pp.34-35)
"Wittgenstein n'est pas matérialiste au sens philosophique du terme ; même si ses sympathies vont au matérialisme et au réalisme, il se garde bien de les ériger en doctrines philosophiques." (note 8 p.35)
"Le corps, accusé d'être opaque par les philosophes, est au contraire l'instrument par excellence de la communication et du "commerce humain". Wittgenstein doit sans relâche rapporter notre vie intellectuelle, voire philosophique, à son origine instinctive, ainsi qu'à sa finalité pratique et communautaire. Nos besoins et intérêts transparaissent même dans nos conceptions philosophiques, qui doivent répondre à des "besoins véritables" et varier en fonction d'eux [...] Même la "superstructure" philosophique exprime (de façon sans doute lointaine) une infrastructure matérielle, de type biologique et physiologique (puis social), que le dernier Wittgenstein appelle soit l'Hintergrund, soit les faits ou le foisonnement de la vie."(p.36)
"
(pp.36-37)
"
(pp.38-40)
"
(pp.40-41)
-Christiane Chauviré, « Formes de vie et praxis chez Wittgenstein : un clin d'œil à Marx ? », Actuel Marx, 1999/1 (n° 25), p. 27-41. DOI : 10.3917/amx.025.0027. URL : https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-1999-1-page-27.htm
"Wittgenstein semble professer un stoïcisme à la Spengler envers le cours de la vie et celui de l'Histoire, soulignant l'impuissance de l'homme, et singulièrement du philosophe, à le modifier. [...] Aucun cause ne peut être selon lui inconditionnellement et rationnellement justifiée [...] L'engagement n'est pas plus rationnel qu'il ne relève de la sagesse - "la sagesse est comme une cendre froide, grise" selon Wittgenstein [...] et "la passion promet quelque chose", note Wittgenstein à propos de l'URSS).
Plusieurs réflexions de Wittgenstein manifestent un scepticisme radical concernant toute explication historique ("stupide bavardage... sur la cause et l'effet", RM pp.79-80), toute philosophie de l'histoire, de la société ou de l'Etat." (pp.27-28)
"Il a pu avoir entre les mains des extraits de l'Idéologie allemande traduits et publiés en 1932 par Roy Pascal, le mari de sa professeur de russe et un des nombreux marxistes de Cambridge que fréquentait Wittgenstein." (p.29)
"Le mot d'ordre "descendre du monde de la pensée dans le monde réel" s'applique parfaitement à toutes les stratégies anti-idéalistes développées par le second Wittgenstein et symbolisées par sa célèbre formule "Retournons au sol rocailleux", c'est-à-dire au monde ordinaire, au langage quotidien, au sens habituel -et non plus métaphysique- des mots. Or le monde ordinaire est avant tout chez Wittgenstein celui de nos formes de vies, des données "anthropologiques" ou des faits concernant "l'histoire naturelle de l'homme" qu'il ne viendrait à l'esprit de personne de contester." (pp.29-30)
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"Wittgenstein n'est pas matérialiste au sens philosophique du terme ; même si ses sympathies vont au matérialisme et au réalisme, il se garde bien de les ériger en doctrines philosophiques." (note 8 p.35)
"Le corps, accusé d'être opaque par les philosophes, est au contraire l'instrument par excellence de la communication et du "commerce humain". Wittgenstein doit sans relâche rapporter notre vie intellectuelle, voire philosophique, à son origine instinctive, ainsi qu'à sa finalité pratique et communautaire. Nos besoins et intérêts transparaissent même dans nos conceptions philosophiques, qui doivent répondre à des "besoins véritables" et varier en fonction d'eux [...] Même la "superstructure" philosophique exprime (de façon sans doute lointaine) une infrastructure matérielle, de type biologique et physiologique (puis social), que le dernier Wittgenstein appelle soit l'Hintergrund, soit les faits ou le foisonnement de la vie."(p.36)
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(pp.36-37)
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(pp.38-40)
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(pp.40-41)
-Christiane Chauviré, « Formes de vie et praxis chez Wittgenstein : un clin d'œil à Marx ? », Actuel Marx, 1999/1 (n° 25), p. 27-41. DOI : 10.3917/amx.025.0027. URL : https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-1999-1-page-27.htm