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"J'ai vécu, et je ne voudrais point avoir vécu autrement. Mais tout de même j'aurais été infiniment plus calme, si j'avais distingué que ce tumulte se résoudrait dans une tactique parlementaire chétive et stérile. Je n'aurais pas cru utile de susciter tant de bons Français, si j'avais distingué qu'ils tourneraient en simples anti-ministériels. [...]
Nous avons trouvé dans Rennes notre champ de bataille ; il n'y manquait que des soldats. Parlons net: des généraux. Parlons plus net: un général." (p.4)
"Dans son orgueil où je distingue mal si je vois un candidat à la paralysie générale ou bien un rude pédant infatué de sa culture supérieure, Nietsche [sic] a osé écrire que les hommes politiques sont des querelleurs à qui nous fournissons leurs arguments, des inférieurs que nous vêtons de nos livrées pour leur donner une raison d'être, des gladiateurs affamés de se battre à qui nos doctrines qu'ils déforment aussitôt apportent tant bien que mal un prétexte.
Ce n'est pas juste. A mon avis, la grande objection contre les hommes politiques se réduit à ceci qu'on n'est point assuré que leurs affirmations soient loyales, c'est-à-dire qu'on doute toujours qu'elles soient l'expression complète de leurs méditations." (p.4-5)
"Une note plus sage me semble donnée dans un autre paragraphe du même Nietsche:
"Apprendre la solitude. - [Aurore, § 177]"
Mais que tout cela est donc brutal !" (note 1 p.5)
"J'en suis sûr, l'historien des tumultes français consultera plus tard ces pages fiévreuses." (p.7)
"Le problème n'est point pour l'individu et pour la nation de se créer tels qu'ils voudraient être, (oh ! l'impossible besogne !), mais de se conserver tels que les siècles les prédestinèrent." (p.7-
"Le Nationalisme, c'est l'acceptation d'un déterminisme. [...]
Le jour où je prouverai ma définition de l'idée de patrie, c'est à savoir la Terre et les Morts, par quelque méditation sur les provinces d'Alsace et de Lorraine, peut-être alors mériterai-je qu'on dise: "Il est chez lui".
Les jeunes gens qui lisent les prédications nationalistes et régionalistes murmurent: "Tiens, c'est intéressant", mais les raisons qui feraient ces questions vivantes en eux n'existent pas. Nationalisme, régionalisme trop souvent des théories. Je les ferai sentir non point comme des doctrines, mais comme des biographies, nos biographies à nous tous Français." (p.
"Pour un certain nombre de personnes le surnaturel est déchu. Leur piété qui veut un objet n'en trouve pas dans les cieux. J'ai ramené ma piété du ciel sur la terre, sur la terre de mes morts." (p.10)
"L'intelligence, quelle petite chose à la surface de nous-mêmes !" (p.11)
"Il faut que mon cœur soit spontanément rempli d'un grand respect joint à de l'amour. C'est dans ces minutes d'émotivité générale que mon cœur me désigne ce que je ne laisserai pas mettre en discussion." (p.11)
"Il n'y a pas même de liberté de penser. Je ne puis vivre que selon mes morts. Eux et ma terre me commandent une certaine activité." (p.12)
"Dans la Cocarde, en 1894, nous avons tracé avec une singulière vivacité, dont s'effrayaient peut-être tels amis d'aujourd'hui, tout le programme du "nationalisme" que depuis longtemps nous appelions par son nom." (p.14)
"Tous les maîtres qui nous ont précédés et que j'ai tant aimés, et non seulement les Hugo, les Michelet, mais ceux qui font transition, les Taine, les Renan, croyaient à une raison indépendante existant dans chacun de nous et qui nous permet d'approcher la vérité. Voilà une notion à laquelle je me suis attaché passionnément. L'individu ! Son intelligence, sa faculté de saisir les lois de l'univers ! Il faut en rabattre. Nous ne sommes pas les maîtres des pensées qui naissent en nous. Elles ne viennent pas de notre intelligence ; elles sont des façons de réagir où se traduisent de très anciennes dispositions physiologiques. Selon le milieu où nous sommes plongés, nous élaborons des jugements et des raisonnements. La raison humaine est enchaînée de telle sorte que nous repassons tous dans les pas de nos prédécesseurs. Il n'y a pas d'idées personnelles ; les idées même les plus rares, les jugements même les plus abstraits, les sophismes de la métaphysique la plus infatuée sont des façons de sentir générales et se retrouvent chez tous les êtres de même organisme assiégés par les mêmes images." (p.17)
"Celui qui se laisse pénétrer de ces certitudes abandonne la prétention de penser mieux, de sentir mieux, de vouloir mieux que ses pères et mères." (p.18)
"Nous ne sommes point une race, mais une nation ; elle continue chaque jour à se faire et sous peine de nous diminuer, de nous anéantir, nous, individus qu'elle encastre, nous devons la protéger." (p.20)
"La guerre de partisans est à la portée de tout le monde ; elle n'exige que du courage et du patriotisme ; elle est venue à bout des plus belles armées." (p.27)
""L'affaire Dreyfus" est un exemple de la dissociation et de la décérébration de la France." (p.29)
"Le triomphe du camp qui soutient Dreyfus-symbole installerait décidément au pouvoir les hommes qui poursuivent la transformation de la France selon leur esprit propre. Et moi je veux conserver la France.
C'est tout le nationalisme, cette opposition. Vous songez et vous prétendez nous plier à vos songeries. Nous constatons les conditions qui peuvent seules maintenir la France et nous les acceptions. [...]
Il ne faut point se plaindre du mouvement antisémite dans l'instant où l'on constate la puissance énorme de la nationalité juive qui menace de "chambardement" l'Etat français.
C'est ce que n'entendront jamais, je le crois bien, les théoriciens de l'Université ivres d'un kantisme malsain. Ils répètent comme notre Bouteiller: "Je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que mon action serve de règle universelle". Nullement, messieurs, laisser ces grands mots de toujours et d'universelle et puisque vous êtes Français, préoccupez-vous d'agir selon l'intérêt français à cette date." (p.34)
"Il serait raisonnable certes de mettre quelque autorité au sommet du gouvernement, de donner à la République une tête et un centre. Mais, mon idée, vous le savez, c'est la réfection de la France par la connaissance des causes de sa décadence." (p.37)
"Qu'est-ce que M. Emile Zola ? Je le regarde à ses racines: cet homme n'est pas un Français. [...] Nous ne tenons pas nos idées et nos raisonnements de la nationalité que nous adoptons, et quand je me ferais naturaliser Chinois en me conformant scrupuleusement aux prescriptions de la légalité chinoise, je ne cesserais pas d'élaborer des idées françaises et de les associer en Français. Parce que son père et la série de ses ancêtres sont des Vénitiens, Emile Zola pense tout naturellement en Vénitien déraciné." (p.40)
"Intellectuel: individu qui se persuade que la société doit se fonder sur la logique et qui méconnait qu'elle repose en fait sur des nécessités antérieures et peut-être étrangères à la raison individuelle." (p.45)
"Une demi-culture détruit l'instinct sans lui substituer une conscience. Tous ces aristocrates de la pensée tiennent à afficher qu'ils ne pensent pas comme la vile foule. On le voit trop bien. Ils ne se sentent plus spontanément d'accord avec leur groupe naturel et ils ne s'élèvent pas jusqu'à la clairvoyance qui leur restituerait l'accord réfléchi avec la masse." (p.43)
"Il n'y a pas de Dreyfus mort ou vif qui vaille que je froisse un maître [Anatole France] que j'aime depuis quinze ans plus qu'aucun homme du monde." (p.48)
"Ce parlementarisme dont notre patrie se meurt !" (p.51)
"Ce kantisme de nos classes prétend régler l'homme universel, l'homme abstrait, sans tenir compte des différences individuelles. Il tend à former nos jeunes lorrains, provençaux, bretons, parisiens de cette année d'après un homme abstrait, idéal, identique partout à lui-même, tandis que nous aurions besoin d'hommes racinés solidement dans notre sol, dans notre histoire, dans la conscience nationale." (p.56)
"La force d'égarement que j'attribue à nos professeurs de philosophie se vérifie par l'attitude du plus grand nombre d'entre eux au cours de l'affaire Dreyfus. Cette affaire illustre merveilleusement les Déracinés qui lui sont antérieurs." (p.57)
"Ces messieurs sont des moralistes, des intellectuels: ils cherchent la religion la plus raisonnable ; je me préoccupe de protéger l'autonomie et la continuité françaises. Notre caractère national (et voilà ce qui m'importe fort) se maintiendra d'autant mieux que les conditions où nous vivrons demeureront pareilles aux conditions qui formèrent nos ascendants." (p.61)
"Quand les protestants français furent chassés hors de France, ils trouvèrent une patrie en Angleterre, à Genève, çà et là en Allemagne. D'autre part, ils ne procèdent pas de nos aïeux qui les avaient chassés. Il suit de là qu'ils n'acceptent pas toute la continuité française et qu'ils choisissent telles ou telles périodes. La patrie pour eux, c'est certaines idées. Qu'ils les trouvent ailleurs, ces idées, et les voilà disposés à l'internationalisme. [...]
Vérifiez là-dessus l'excellence, comme pierre de touche, de la définition qui fonde notre patrie sur notre terre et nos morts." (p.61)
"Les Juifs n'ont pas de patrie au sens où nous l'entendons. [...] Pour eux, c'est l'endroit où ils trouvent leur plus grand intérêt." (p.63)
"Le relativisme cherche à distinguer les conceptions propres à chaque type humain. Ils possédaient le sens du relatif, les grands hommes d'Etat qui fermèrent aux protestants les frontières de Lorraine et ceux qui apaisèrent les discordes et balancèrent les forces diverses dans l'Edit de Nantes." (p.64)
"Pour ma part, une seule chose m'intéresse, c'est la doctrine nationaliste, et j'appartiendrai à la Patrie française dans la mesure où elle se pénétrera de ce nationalisme." (p.67)
"Il y a douze ans, quel espoir qu'un Lemaître mettrait sa main dans la main de Déroulède ? Pouvions-nous entrevoir qu'ils prendraient jamais une claire conscience de l’œuvre commune ? Maintenant l'entente se fait sans équivoque." (p.74)
"De quelle maladie intérieure ces crises criminelles sont-elles la conséquence ? Et quel remède, ou plutôt quelle méthode pourrait-on leur opposer ? C'est ce que la "Patrie Française" devra étudier, si elle sait être le cerveau de la France.
Or, par de telles études, qu'elle le sache ou non, elle se remettra dans le sillon où Renan a passé quand il écrivait la Réforme intellectuelle et morale, où Taine s'est attelé quand il a recherché les caractères de la maison nationale que la nature et l'histoire nous ont construire et que nous avons à maintenir." (p.79)
"Nous jugerons chaque chose par rapport à la France." (p.80)
"Doctrine proposée à la "Patrie française". - Je fus invité à faire la troisième conférence de la "Patrie française française". Je me proposai de définir le nationalisme, c'est-à-dire de chercher son principe et sa direction." (p.80)
"Notre mal profond, c'est d'être divisés, troublés par mille volontés particulières, par mille imaginations individuelles. Nous sommes émiettés, nous n'avons pas une connaissance commune de notre but, de nos ressources, de notre centre.
Heureuses ces nations où tous les mouvements sont liés, où les efforts s'accordent comme si un plan avait été combiné par un cerveau supérieur !
Il y a bien des manières pour un pays de posséder cette unité. Le loyalisme peut grouper une nation autour de son souverain. A défaut d'une dynastie, des institutions traditionnelles peuvent fournir un centre. (Mais notre France, il y a un siècle, a brusquement maudit et anéanti sa dynastie et ses institutions). Certaines races enfin arrivent à prendre conscience d'elles-mêmes organiquement. C'est le cas des collectivités anglo-saxonnes et teutoniques qui sont, de plus en plus, en voie de se créer comme races. (Hélas ! il n'y a point de race française, mais un peuple français, une nation française, c'est-à-dire une collectivité de formation politique). Oui, malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n'est point arrivée à se définir elle-même." (p.80-81)
"Nous, Lorrains, nous ne sommes pas Français, parce que la France est la "fille aînée de l'Église" ni parce qu'elle a fourni au monde la "Déclaration des Droits de l'Homme", nous n'avons pas adhéré à la Patrie comme à un esprit, comme à un ensemble de principes. En fait, nous sommes venus à la France parce que nous avions besoins d'ordre et de paix et que nous ne pouvions en trouver ailleurs. Notre patriotisme n'a rien d'idéaliste, de philosophique ; nos pères étaient fort réalistes. Et pourtant il est bien exact que nous tendions vers la France plutôt que vers l'Allemagne, parce que celle-là est une nation catholique, et c'est encore vrai que les conquêtes civiles de la Révolution et les gloires militaires de l'Empire ont gagné le cœur de notre population. Ainsi, notre patriotisme est fait de tous les éléments que les dialecticiens s'efforcent de maintenir séparés et en opposition."
"Les gens à système sont puérils et malsains ; ils s'obstinent à maudire ce qui ne plaît pas à leur imagination."(p.81)
"On ne fait pas l'union sur des idées, tant qu'elles demeurent des raisonnements ; il faut qu'elles qu'elles soient doublées de leur force sentimentale. A la racine de tout, il y a un état de sensibilité. On s'efforcerait vainement d'établir la vérité par la raison seule, puisque l'intelligence peut toujours trouver un nouveau motif de remettre les choses en question." (p.85)
"Nous sommes le produit d'une collectivité qui parle en nous." (p.89)
"En vain, cet étranger, quand il se fit naturaliser, jura-t-il de penser de vivre en Français ; en vain a-t-il ses intérêts aux nôtres, le sang s'obstine à suivre l'ordre de la nature contre les serments, contre les lois. [...] Des Français trop récents ont, dans ces dernières années, beaucoup troublé la conscience nationale. On épurerait celle-ci par une loi prudente sur les naturalisations." (p.90-91)
"Ces provinces, de qui les gens superficiels croient le génie éteint, fournissent encore les grandes lumières intérieures qui échauffent et qui animent la France." (p.92)
"Je suis sorti du Comité directeur de la "Patrie Française" en octobre 1901. [...] Je n'attendais rien d'une action électorale ; j'attendais tout d'une intervention d'un autre ordre à laquelle nous devions préparer l'opinion." (p.91)
"A la date où j'écris, janvier 1902, la "Patrie française" atteint à n'être plus qu'un puissant comité électoral antiminitériel. [...] Mais je dois déclarer, parce que telle est la vérité, que Coppée, Lemaître, Syveton furent admirables, et si leur rétivité dut se borner à entraver un ministère Waldeck-Millerand-André, pour favoriser quelques Ribot-Méline qui ne sont que l'autre plateau de la même balance, c'est sans doute que les circonstances ne permirent rien de plus." (p.95)
"Ceux qui ont un peu réfléchi sur l'évolution des nationalités et qui savent que tous les peuples ont leurs jours comptés, se rendent bien compte du germe de destruction que notre nation porte en soi. Le décroissement de notre natalité, l'épuisement de notre énergie depuis cent ans que nos compatriotes les plus actifs se sont détruits dans les guerres et les révolutions, ont amené l'envahissement de notre territoire et de notre sang par des éléments étrangers qui travaillent à nous soumettre." (p.96)
"Nous concluons qu'il faut maintenir une autorité prépondérant aux masses profondes en qui se conserve la France. Ces populations qui gardent le sang de la nation ne comprennent pas, n'interprètent pas de la même façon qu'une certaine minorité intellectuelle la civilisation française." (p.103)
"On ne soulève pas les masses pour une action durable sans des principes." (p.104)
"Remédier [...] à l'indigence de la pensée politique en France [...] élaborer [...] propager quelques idées maîtresses sur la restauration profonde de la chose publique." (p.104)
"Je leur reproche [à Taine et à Le Play] qu'ils n'ont pas un amour instinctif, une piété de la France, bref, il leur manque pour ce pays un sentiment de vénération. "C'est, diront-ils, que depuis cent ans les faux dogmes de 89...". Quelle qu'en soit la cause, les voilà dégoûtés plus ou moins de leur pays." (note 1 p.105)
"Notre pays est politiquement et socialement bien malade [...] à moins d'un considérable apport d' "énergies", ses jours sont comptés." (p.106)
"Les doctrines économiques de Jaurès qui ne pourraient s'installer et durer qu'à l'aide d'une dictature et par une magnifique discipline. Aussi bien, à son dur marxisme et à sa lutte de classes, Jaurès mêle continuellement quelque chose de fade, un vieux libéralisme à la Jules Simon. Est-ce la rançon de son génie oratoire nourri des déclamations romantiques ? Est-ce une tare universitaire ?" (p.192)
"J'ai vu, au cours de ces longues audiences, la figure de Dreyfus suer la trahison." (p.209)
"On suspecte parfois nos forces inconscientes, je veux dire nos masses populaires non organisées." (p.270)
"Le nationalisme est un protectionnisme. C'est le souci des grands intérêts de la patrie." (p.449)
"On réformera le régime propriétaire en empêchant l'étranger de posséder le sol de France et en limitant son droit d'exploitation industriel et commercial." (p.450)
"Ah ! nous ne fûmes que trop hospitaliers ! [...] vingt mille étrangers condamnés chaque année par nos tribunaux ; l’œuvre de l'Hospitalité de nuit recueillant dix mille étrangers à Paris, tandis que tant de malheureux, nos compatriotes, demeurent sur le trottoir faute de lits." (p.459)
"Un fait se dégage, c'est qu'une fraction importante de la population réclame des mesures de protection. Et j'ajoute que de toutes les revendications ouvrières, celle-là, si énergique, est en même temps la plus sympathique: elle s'accorde avec le sentiment patriotique de toutes les classes et même avec les intérêts de beaucoup de personnes de métiers bourgeois." (p.461)
"Quels sont-ils donc les industriels qui réclament cet internationalisme ? Mais vous les connaissez. Ce sont eux qui, hier, invoquaient la solidarité patriotique pour qu'on protégeât le mouton national, le drap national, contre la concurrence étrangère. [...] Pourquoi, à l'égard des ouvriers, qui n'ont ni moutons, ni draps, ni blé à vendre, qui n'ont que le travail de leurs bras, la solidarité patriotique ferait-elle défaut ?" (p.462)
"L'idée de patrie implique une inégalité [...] au détriment des étrangers." (p.464)
"Tout tendus à éviter la conquête guerrière, accepterons-nous la conquête économique ?" (p.464)
"En France, où la population n'augmente pas, s'il n'y avait que des ouvriers français, il y aurait largement du travail pour tout le monde." (p.467)
"Expulsion de tous les étrangers qui tombent à la charge de l'Assistance publique." (p.469)
"Les ouvrages de Tocqueville, sur la démocratie américaine et sur l'ancien régime." (p.484)
"Ce n'est jamais sous l'effort d'un pays rival qu'un pays tombe s'écroule ; il tombe par l'action d'une cause intérieure." (p.502)
-Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme, Paris, Félix Juven Éditeur, 1902, 518 pages.
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"J'ai vécu, et je ne voudrais point avoir vécu autrement. Mais tout de même j'aurais été infiniment plus calme, si j'avais distingué que ce tumulte se résoudrait dans une tactique parlementaire chétive et stérile. Je n'aurais pas cru utile de susciter tant de bons Français, si j'avais distingué qu'ils tourneraient en simples anti-ministériels. [...]
Nous avons trouvé dans Rennes notre champ de bataille ; il n'y manquait que des soldats. Parlons net: des généraux. Parlons plus net: un général." (p.4)
"Dans son orgueil où je distingue mal si je vois un candidat à la paralysie générale ou bien un rude pédant infatué de sa culture supérieure, Nietsche [sic] a osé écrire que les hommes politiques sont des querelleurs à qui nous fournissons leurs arguments, des inférieurs que nous vêtons de nos livrées pour leur donner une raison d'être, des gladiateurs affamés de se battre à qui nos doctrines qu'ils déforment aussitôt apportent tant bien que mal un prétexte.
Ce n'est pas juste. A mon avis, la grande objection contre les hommes politiques se réduit à ceci qu'on n'est point assuré que leurs affirmations soient loyales, c'est-à-dire qu'on doute toujours qu'elles soient l'expression complète de leurs méditations." (p.4-5)
"Une note plus sage me semble donnée dans un autre paragraphe du même Nietsche:
"Apprendre la solitude. - [Aurore, § 177]"
Mais que tout cela est donc brutal !" (note 1 p.5)
"J'en suis sûr, l'historien des tumultes français consultera plus tard ces pages fiévreuses." (p.7)
"Le problème n'est point pour l'individu et pour la nation de se créer tels qu'ils voudraient être, (oh ! l'impossible besogne !), mais de se conserver tels que les siècles les prédestinèrent." (p.7-
"Le Nationalisme, c'est l'acceptation d'un déterminisme. [...]
Le jour où je prouverai ma définition de l'idée de patrie, c'est à savoir la Terre et les Morts, par quelque méditation sur les provinces d'Alsace et de Lorraine, peut-être alors mériterai-je qu'on dise: "Il est chez lui".
Les jeunes gens qui lisent les prédications nationalistes et régionalistes murmurent: "Tiens, c'est intéressant", mais les raisons qui feraient ces questions vivantes en eux n'existent pas. Nationalisme, régionalisme trop souvent des théories. Je les ferai sentir non point comme des doctrines, mais comme des biographies, nos biographies à nous tous Français." (p.
"Pour un certain nombre de personnes le surnaturel est déchu. Leur piété qui veut un objet n'en trouve pas dans les cieux. J'ai ramené ma piété du ciel sur la terre, sur la terre de mes morts." (p.10)
"L'intelligence, quelle petite chose à la surface de nous-mêmes !" (p.11)
"Il faut que mon cœur soit spontanément rempli d'un grand respect joint à de l'amour. C'est dans ces minutes d'émotivité générale que mon cœur me désigne ce que je ne laisserai pas mettre en discussion." (p.11)
"Il n'y a pas même de liberté de penser. Je ne puis vivre que selon mes morts. Eux et ma terre me commandent une certaine activité." (p.12)
"Dans la Cocarde, en 1894, nous avons tracé avec une singulière vivacité, dont s'effrayaient peut-être tels amis d'aujourd'hui, tout le programme du "nationalisme" que depuis longtemps nous appelions par son nom." (p.14)
"Tous les maîtres qui nous ont précédés et que j'ai tant aimés, et non seulement les Hugo, les Michelet, mais ceux qui font transition, les Taine, les Renan, croyaient à une raison indépendante existant dans chacun de nous et qui nous permet d'approcher la vérité. Voilà une notion à laquelle je me suis attaché passionnément. L'individu ! Son intelligence, sa faculté de saisir les lois de l'univers ! Il faut en rabattre. Nous ne sommes pas les maîtres des pensées qui naissent en nous. Elles ne viennent pas de notre intelligence ; elles sont des façons de réagir où se traduisent de très anciennes dispositions physiologiques. Selon le milieu où nous sommes plongés, nous élaborons des jugements et des raisonnements. La raison humaine est enchaînée de telle sorte que nous repassons tous dans les pas de nos prédécesseurs. Il n'y a pas d'idées personnelles ; les idées même les plus rares, les jugements même les plus abstraits, les sophismes de la métaphysique la plus infatuée sont des façons de sentir générales et se retrouvent chez tous les êtres de même organisme assiégés par les mêmes images." (p.17)
"Celui qui se laisse pénétrer de ces certitudes abandonne la prétention de penser mieux, de sentir mieux, de vouloir mieux que ses pères et mères." (p.18)
"Nous ne sommes point une race, mais une nation ; elle continue chaque jour à se faire et sous peine de nous diminuer, de nous anéantir, nous, individus qu'elle encastre, nous devons la protéger." (p.20)
"La guerre de partisans est à la portée de tout le monde ; elle n'exige que du courage et du patriotisme ; elle est venue à bout des plus belles armées." (p.27)
""L'affaire Dreyfus" est un exemple de la dissociation et de la décérébration de la France." (p.29)
"Le triomphe du camp qui soutient Dreyfus-symbole installerait décidément au pouvoir les hommes qui poursuivent la transformation de la France selon leur esprit propre. Et moi je veux conserver la France.
C'est tout le nationalisme, cette opposition. Vous songez et vous prétendez nous plier à vos songeries. Nous constatons les conditions qui peuvent seules maintenir la France et nous les acceptions. [...]
Il ne faut point se plaindre du mouvement antisémite dans l'instant où l'on constate la puissance énorme de la nationalité juive qui menace de "chambardement" l'Etat français.
C'est ce que n'entendront jamais, je le crois bien, les théoriciens de l'Université ivres d'un kantisme malsain. Ils répètent comme notre Bouteiller: "Je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que mon action serve de règle universelle". Nullement, messieurs, laisser ces grands mots de toujours et d'universelle et puisque vous êtes Français, préoccupez-vous d'agir selon l'intérêt français à cette date." (p.34)
"Il serait raisonnable certes de mettre quelque autorité au sommet du gouvernement, de donner à la République une tête et un centre. Mais, mon idée, vous le savez, c'est la réfection de la France par la connaissance des causes de sa décadence." (p.37)
"Qu'est-ce que M. Emile Zola ? Je le regarde à ses racines: cet homme n'est pas un Français. [...] Nous ne tenons pas nos idées et nos raisonnements de la nationalité que nous adoptons, et quand je me ferais naturaliser Chinois en me conformant scrupuleusement aux prescriptions de la légalité chinoise, je ne cesserais pas d'élaborer des idées françaises et de les associer en Français. Parce que son père et la série de ses ancêtres sont des Vénitiens, Emile Zola pense tout naturellement en Vénitien déraciné." (p.40)
"Intellectuel: individu qui se persuade que la société doit se fonder sur la logique et qui méconnait qu'elle repose en fait sur des nécessités antérieures et peut-être étrangères à la raison individuelle." (p.45)
"Une demi-culture détruit l'instinct sans lui substituer une conscience. Tous ces aristocrates de la pensée tiennent à afficher qu'ils ne pensent pas comme la vile foule. On le voit trop bien. Ils ne se sentent plus spontanément d'accord avec leur groupe naturel et ils ne s'élèvent pas jusqu'à la clairvoyance qui leur restituerait l'accord réfléchi avec la masse." (p.43)
"Il n'y a pas de Dreyfus mort ou vif qui vaille que je froisse un maître [Anatole France] que j'aime depuis quinze ans plus qu'aucun homme du monde." (p.48)
"Ce parlementarisme dont notre patrie se meurt !" (p.51)
"Ce kantisme de nos classes prétend régler l'homme universel, l'homme abstrait, sans tenir compte des différences individuelles. Il tend à former nos jeunes lorrains, provençaux, bretons, parisiens de cette année d'après un homme abstrait, idéal, identique partout à lui-même, tandis que nous aurions besoin d'hommes racinés solidement dans notre sol, dans notre histoire, dans la conscience nationale." (p.56)
"La force d'égarement que j'attribue à nos professeurs de philosophie se vérifie par l'attitude du plus grand nombre d'entre eux au cours de l'affaire Dreyfus. Cette affaire illustre merveilleusement les Déracinés qui lui sont antérieurs." (p.57)
"Ces messieurs sont des moralistes, des intellectuels: ils cherchent la religion la plus raisonnable ; je me préoccupe de protéger l'autonomie et la continuité françaises. Notre caractère national (et voilà ce qui m'importe fort) se maintiendra d'autant mieux que les conditions où nous vivrons demeureront pareilles aux conditions qui formèrent nos ascendants." (p.61)
"Quand les protestants français furent chassés hors de France, ils trouvèrent une patrie en Angleterre, à Genève, çà et là en Allemagne. D'autre part, ils ne procèdent pas de nos aïeux qui les avaient chassés. Il suit de là qu'ils n'acceptent pas toute la continuité française et qu'ils choisissent telles ou telles périodes. La patrie pour eux, c'est certaines idées. Qu'ils les trouvent ailleurs, ces idées, et les voilà disposés à l'internationalisme. [...]
Vérifiez là-dessus l'excellence, comme pierre de touche, de la définition qui fonde notre patrie sur notre terre et nos morts." (p.61)
"Les Juifs n'ont pas de patrie au sens où nous l'entendons. [...] Pour eux, c'est l'endroit où ils trouvent leur plus grand intérêt." (p.63)
"Le relativisme cherche à distinguer les conceptions propres à chaque type humain. Ils possédaient le sens du relatif, les grands hommes d'Etat qui fermèrent aux protestants les frontières de Lorraine et ceux qui apaisèrent les discordes et balancèrent les forces diverses dans l'Edit de Nantes." (p.64)
"Pour ma part, une seule chose m'intéresse, c'est la doctrine nationaliste, et j'appartiendrai à la Patrie française dans la mesure où elle se pénétrera de ce nationalisme." (p.67)
"Il y a douze ans, quel espoir qu'un Lemaître mettrait sa main dans la main de Déroulède ? Pouvions-nous entrevoir qu'ils prendraient jamais une claire conscience de l’œuvre commune ? Maintenant l'entente se fait sans équivoque." (p.74)
"De quelle maladie intérieure ces crises criminelles sont-elles la conséquence ? Et quel remède, ou plutôt quelle méthode pourrait-on leur opposer ? C'est ce que la "Patrie Française" devra étudier, si elle sait être le cerveau de la France.
Or, par de telles études, qu'elle le sache ou non, elle se remettra dans le sillon où Renan a passé quand il écrivait la Réforme intellectuelle et morale, où Taine s'est attelé quand il a recherché les caractères de la maison nationale que la nature et l'histoire nous ont construire et que nous avons à maintenir." (p.79)
"Nous jugerons chaque chose par rapport à la France." (p.80)
"Doctrine proposée à la "Patrie française". - Je fus invité à faire la troisième conférence de la "Patrie française française". Je me proposai de définir le nationalisme, c'est-à-dire de chercher son principe et sa direction." (p.80)
"Notre mal profond, c'est d'être divisés, troublés par mille volontés particulières, par mille imaginations individuelles. Nous sommes émiettés, nous n'avons pas une connaissance commune de notre but, de nos ressources, de notre centre.
Heureuses ces nations où tous les mouvements sont liés, où les efforts s'accordent comme si un plan avait été combiné par un cerveau supérieur !
Il y a bien des manières pour un pays de posséder cette unité. Le loyalisme peut grouper une nation autour de son souverain. A défaut d'une dynastie, des institutions traditionnelles peuvent fournir un centre. (Mais notre France, il y a un siècle, a brusquement maudit et anéanti sa dynastie et ses institutions). Certaines races enfin arrivent à prendre conscience d'elles-mêmes organiquement. C'est le cas des collectivités anglo-saxonnes et teutoniques qui sont, de plus en plus, en voie de se créer comme races. (Hélas ! il n'y a point de race française, mais un peuple français, une nation française, c'est-à-dire une collectivité de formation politique). Oui, malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n'est point arrivée à se définir elle-même." (p.80-81)
"Nous, Lorrains, nous ne sommes pas Français, parce que la France est la "fille aînée de l'Église" ni parce qu'elle a fourni au monde la "Déclaration des Droits de l'Homme", nous n'avons pas adhéré à la Patrie comme à un esprit, comme à un ensemble de principes. En fait, nous sommes venus à la France parce que nous avions besoins d'ordre et de paix et que nous ne pouvions en trouver ailleurs. Notre patriotisme n'a rien d'idéaliste, de philosophique ; nos pères étaient fort réalistes. Et pourtant il est bien exact que nous tendions vers la France plutôt que vers l'Allemagne, parce que celle-là est une nation catholique, et c'est encore vrai que les conquêtes civiles de la Révolution et les gloires militaires de l'Empire ont gagné le cœur de notre population. Ainsi, notre patriotisme est fait de tous les éléments que les dialecticiens s'efforcent de maintenir séparés et en opposition."
"Les gens à système sont puérils et malsains ; ils s'obstinent à maudire ce qui ne plaît pas à leur imagination."(p.81)
"On ne fait pas l'union sur des idées, tant qu'elles demeurent des raisonnements ; il faut qu'elles qu'elles soient doublées de leur force sentimentale. A la racine de tout, il y a un état de sensibilité. On s'efforcerait vainement d'établir la vérité par la raison seule, puisque l'intelligence peut toujours trouver un nouveau motif de remettre les choses en question." (p.85)
"Nous sommes le produit d'une collectivité qui parle en nous." (p.89)
"En vain, cet étranger, quand il se fit naturaliser, jura-t-il de penser de vivre en Français ; en vain a-t-il ses intérêts aux nôtres, le sang s'obstine à suivre l'ordre de la nature contre les serments, contre les lois. [...] Des Français trop récents ont, dans ces dernières années, beaucoup troublé la conscience nationale. On épurerait celle-ci par une loi prudente sur les naturalisations." (p.90-91)
"Ces provinces, de qui les gens superficiels croient le génie éteint, fournissent encore les grandes lumières intérieures qui échauffent et qui animent la France." (p.92)
"Je suis sorti du Comité directeur de la "Patrie Française" en octobre 1901. [...] Je n'attendais rien d'une action électorale ; j'attendais tout d'une intervention d'un autre ordre à laquelle nous devions préparer l'opinion." (p.91)
"A la date où j'écris, janvier 1902, la "Patrie française" atteint à n'être plus qu'un puissant comité électoral antiminitériel. [...] Mais je dois déclarer, parce que telle est la vérité, que Coppée, Lemaître, Syveton furent admirables, et si leur rétivité dut se borner à entraver un ministère Waldeck-Millerand-André, pour favoriser quelques Ribot-Méline qui ne sont que l'autre plateau de la même balance, c'est sans doute que les circonstances ne permirent rien de plus." (p.95)
"Ceux qui ont un peu réfléchi sur l'évolution des nationalités et qui savent que tous les peuples ont leurs jours comptés, se rendent bien compte du germe de destruction que notre nation porte en soi. Le décroissement de notre natalité, l'épuisement de notre énergie depuis cent ans que nos compatriotes les plus actifs se sont détruits dans les guerres et les révolutions, ont amené l'envahissement de notre territoire et de notre sang par des éléments étrangers qui travaillent à nous soumettre." (p.96)
"Nous concluons qu'il faut maintenir une autorité prépondérant aux masses profondes en qui se conserve la France. Ces populations qui gardent le sang de la nation ne comprennent pas, n'interprètent pas de la même façon qu'une certaine minorité intellectuelle la civilisation française." (p.103)
"On ne soulève pas les masses pour une action durable sans des principes." (p.104)
"Remédier [...] à l'indigence de la pensée politique en France [...] élaborer [...] propager quelques idées maîtresses sur la restauration profonde de la chose publique." (p.104)
"Je leur reproche [à Taine et à Le Play] qu'ils n'ont pas un amour instinctif, une piété de la France, bref, il leur manque pour ce pays un sentiment de vénération. "C'est, diront-ils, que depuis cent ans les faux dogmes de 89...". Quelle qu'en soit la cause, les voilà dégoûtés plus ou moins de leur pays." (note 1 p.105)
"Notre pays est politiquement et socialement bien malade [...] à moins d'un considérable apport d' "énergies", ses jours sont comptés." (p.106)
"Les doctrines économiques de Jaurès qui ne pourraient s'installer et durer qu'à l'aide d'une dictature et par une magnifique discipline. Aussi bien, à son dur marxisme et à sa lutte de classes, Jaurès mêle continuellement quelque chose de fade, un vieux libéralisme à la Jules Simon. Est-ce la rançon de son génie oratoire nourri des déclamations romantiques ? Est-ce une tare universitaire ?" (p.192)
"J'ai vu, au cours de ces longues audiences, la figure de Dreyfus suer la trahison." (p.209)
"On suspecte parfois nos forces inconscientes, je veux dire nos masses populaires non organisées." (p.270)
"Le nationalisme est un protectionnisme. C'est le souci des grands intérêts de la patrie." (p.449)
"On réformera le régime propriétaire en empêchant l'étranger de posséder le sol de France et en limitant son droit d'exploitation industriel et commercial." (p.450)
"Ah ! nous ne fûmes que trop hospitaliers ! [...] vingt mille étrangers condamnés chaque année par nos tribunaux ; l’œuvre de l'Hospitalité de nuit recueillant dix mille étrangers à Paris, tandis que tant de malheureux, nos compatriotes, demeurent sur le trottoir faute de lits." (p.459)
"Un fait se dégage, c'est qu'une fraction importante de la population réclame des mesures de protection. Et j'ajoute que de toutes les revendications ouvrières, celle-là, si énergique, est en même temps la plus sympathique: elle s'accorde avec le sentiment patriotique de toutes les classes et même avec les intérêts de beaucoup de personnes de métiers bourgeois." (p.461)
"Quels sont-ils donc les industriels qui réclament cet internationalisme ? Mais vous les connaissez. Ce sont eux qui, hier, invoquaient la solidarité patriotique pour qu'on protégeât le mouton national, le drap national, contre la concurrence étrangère. [...] Pourquoi, à l'égard des ouvriers, qui n'ont ni moutons, ni draps, ni blé à vendre, qui n'ont que le travail de leurs bras, la solidarité patriotique ferait-elle défaut ?" (p.462)
"L'idée de patrie implique une inégalité [...] au détriment des étrangers." (p.464)
"Tout tendus à éviter la conquête guerrière, accepterons-nous la conquête économique ?" (p.464)
"En France, où la population n'augmente pas, s'il n'y avait que des ouvriers français, il y aurait largement du travail pour tout le monde." (p.467)
"Expulsion de tous les étrangers qui tombent à la charge de l'Assistance publique." (p.469)
"Les ouvrages de Tocqueville, sur la démocratie américaine et sur l'ancien régime." (p.484)
"Ce n'est jamais sous l'effort d'un pays rival qu'un pays tombe s'écroule ; il tombe par l'action d'une cause intérieure." (p.502)
-Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme, Paris, Félix Juven Éditeur, 1902, 518 pages.
Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Mar 9 Avr - 15:58, édité 32 fois