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    Françoise Héritier, Masculin/Féminin: La pensée de la différence + Masculin/Féminin II: Dissoudre la hiérarchie + Une pensée en mouvement

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Ven 13 Fév - 15:00

    https://books.google.fr/books?id=4a85jZGuQaQC&printsec=frontcover&dq=Fran%C3%A7oise+H%C3%A9ritier&hl=fr&sa=X&ei=qBDeVNnzDoX9UsTWgPAN&ved=0CD0Q6AEwAw#v=onepage&q=Fran%C3%A7oise%20H%C3%A9ritier&f=false

    "L'action est possible, parce le réel n'est pas entièrement déterminée."

    "Cherchant d'où pouvait provenir cette "valence différentielle des sexes", quels seraient les phénomènes premiers pris en considération pour expliquer son universelle présence, j'en suis arrivée à la conclusion hypothétique qu'il s'agit moins d'un handicap du côté féminin (fragilité, moindre poids, moindre taille, handicap des grossesses et de l'allaitement) que de l'expression d'une volonté de contrôle de la reproduction de la part de ceux qui ne disposent pas de ce pouvoir si particulier."

    https://books.google.fr/books?id=L4QnxcKitXoC&printsec=frontcover&dq=Fran%C3%A7oise+H%C3%A9ritier&hl=fr&sa=X&ei=qBDeVNnzDoX9UsTWgPAN&ved=0CE4Q6AEwBg#v=onepage&q=Fran%C3%A7oise%20H%C3%A9ritier&f=false

    https://books.google.fr/books?id=QGKbc3D2HCoC&printsec=frontcover&dq=Fran%C3%A7oise+H%C3%A9ritier&hl=fr&sa=X&ei=qBDeVNnzDoX9UsTWgPAN&ved=0CGAQ6AEwCQ#v=onepage&q=Fran%C3%A7oise%20H%C3%A9ritier&f=false

    Le féminisme postmoderne - Misère d'un idéalisme:

    (idéalisme voué à se changer un pur volontarisme, et qui porte donc la potentialité d'un nouvel essentialisme manichéen. En assiste alors à un curieux renversement du discours en son contraire. Ce sont les mêmes qui, prétendant rejeter la vieille négation chrétienne du corps, insistent sur son importance (relationnelle, symbolique, affective, existentielle, etc.), qui en viennent à une nouvelle négation du corps en temps que limite naturelle. Ce sont les apologistes de la "différence" (sexuelle, identitaire, etc.), qui en viennent à penser les individus et les peuples comme indifférenciés).

    "Beaucoup de gens pensent que les différences entre les hommes et les femmes sont inscrites dans l'ordre naturel. [...]
    En fait, les hommes et les femmes ont les mêmes capacités, tant physiques qu'intellectuelles. Bien des gens imaginent aussi que la domination masculine repose sur le fait qu'au paléolithique, avant l'invention de l'agriculture et de l'élevage, les hommes, qui étaient chargés de la chasse, nourrissaient mieux le groupe que les femmes, qui étaient chargées de la cueillette. En réalité, l'observation des peuples qui vivent aujourd'hui encore de la chasse et de la cueillette -il en existe une petite trentaine dans le monde, notamment au Canada, en Australie et en Afrique- prouve exactement le contraire. Les calculs qui ont été faits par des ethnologues chez les Bochimans du Kalahari, au Botswana, ou les Pygmées montrent que les femmes nourrissent le groupe à 80%.
    L'explication est simple: la chasse est une activité aléatoire alors que la cueillette de baie, de tubercules ou de fruits et la mise à mort, grâce à des bâtons, de petits animaux comme les tortues, les rongeurs ou les serpents est plus régulière. Ces études montrent également que, contrairement aux idées reçues, les femmes parcourent un nombre de kilomètres souvent plus élevé que les hommes et qu'elles ont un sens de l'orientation tout à fait semblable au leur. [...]
    Si les femmes ont été interdites de chasse dans un grand nombre de sociétés de chasseurs collecteurs, c'est pour des raisons symboliques. Les membres des sociétés ont tous observé que les femmes avaient des cycles menstruels et qu'elles cessaient de perdre leur sang lorsqu'elles attendaient un enfant ou lorsqu'elles l'allaitaient. On en a donc tiré la conclusion que le sang pouvait se transformer en substance -le corps de l'enfant- ou en lait. Et on pensé aussi, dès les origines, que si les femmes faisaient couler le sang des bêtes à la chasse, elles auraient, par un effet de symétrie imaginaire entre le cosmos et le corps humain, des hémorragies permanentes. Le sang des animaux ferait en quelque sorte couler celui des femmes, par une sorte de "sympathie", au sens philosophique, avec la nature, ce qui, à la longue, les rendrait stériles.
    C''est pour des raisons culturelles symboliques que les femmes n'ont pas eu le droit de faire couler le sang des bêtes, et donc de chasser: il s'agissait avant tout de préserver leur fertilité. Cette idée d'une incompatibilité entre les femmes et la mise à mort des animaux n'a d'ailleurs pas totalement disparu: dans mon enfance, lorsqu'il fallait tuer un lapin, mes grands-mères appelaient toujours mon père et aujourd'hui encore, dans les abattoirs, le coup fatal porté aux bêtes est toujours donné par un homme
    ."
    -Françoise Héritier, Le grande entretien, Le Monde, 3 février 2007.


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