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    Jean Granier, Le Problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche + Le Discours du monde + Vincent Bresson, La philosophie intégraliste dans le contexte de la réflexion philosophique contemporaine

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Jean Granier, Le Problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche + Le Discours du monde + Vincent Bresson, La philosophie intégraliste dans le contexte de la réflexion philosophique contemporaine Empty Jean Granier, Le Problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche + Le Discours du monde + Vincent Bresson, La philosophie intégraliste dans le contexte de la réflexion philosophique contemporaine

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 17 Mar - 19:46

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Granier

    https://www.cairn.info/revue-philosophique-2003-4-page-435.htm#

    "Le philosophe n’est pas encore le sage. Autrement dit, c’est le philosophe qui doute ; le sage, lui, il sait."

    "Les réflexions sur les conditions de la connaissance ont eu tendance à remplacer la connaissance elle-même. La philosophie s’est voulue sagesse, mais, surtout depuis l’essor de l’individualisme et du rationalisme avec la Renaissance, elle en vint à troquer la connaissance contre sa seule théorie. Et Aristote, déjà, nous avertissait, dans ses Topiques : « Ceux qui, par exemple, se posent la question de savoir s’il faut ou non honorer les dieux et aimer ses parents n’ont besoin que d’une bonne correction, et ceux qui se demandent si la neige est blanche ou non n’ont qu’à regarder. » [Aristote, Topiques, I, 105 a 5-7, trad. J. Tricot (1965), Paris, Vrin, 1997, p. 28]."

    "L’être ne saurait représenter la totalité immanente ou transcendante des choses. L’être est la condition de possibilité pour la pensée de se rapporter à n’importe quel thème envisageable : dans la mesure où il est l’ordre sémantique du questionnement philosophique, il ne saurait être l’objet même de ce questionnement. Autrement dit, il ne saurait même pas y avoir de « question de l’être » à la manière heideggérienne, car l’être, simplement, permet d’ordonner le langage de telle sorte que la pensée s’ouvre sur toute expérience possible en se laissant instruire par des significations primordiales (les « caractères de l’être ») qui ordonnent a priori le sens de vérité singulier de son discours – cet a priori est précisément le véritable transcendantal. De même, le monde lui non plus n’est pas l’objet de la pensée philosophique – car il n’est pas un objet : il est le « rassemblement », jamais fixé mais en cours, de toutes les significations qui se subsument sous le mot « être » (ces significations renvoient donc à la totalité des choses envisageables – fantasmes, idéalités, structures logiques, existences réelles)."

    "Loin de concevoir la subjectivité comme fondement absolu de la science, l’Intégralisme pense plutôt un moi égotiste comme corrélat essentiel d’une pensée interprétative axée sur l’Intégral (ou le monde) et disposée par lui. Ce thème capital de l’interprétation ne place donc aucunement… : le sujet n’occupera plus la place centrale, mais s’affirmera partie prenante dans le processus de la connaissance, en tant que moi égotiste exposé au monde. Si la philosophie est un discours, c’est avant tout le discours d’un homme, d’une singularité : rien à voir avec l’impersonnalité du sujet transcendantal."

    "Kant se protège de l’idéalisme absolu en élaborant une théorie de la construction du sens qui implique que, comme le sens est construit, il y a « quelque chose » à partir de quoi il est construit ; et la prise en compte de ce « quelque chose », qui échappe à la construction parce que c’est ce qui donne le « choc » (c’est d’ailleurs ce à quoi, en somme, il réduit la réalité), peut être considéré comme sa prudente concession au réalisme pour ne pas basculer dans l’idéalisme absolu. Mais la connaissance, pour Kant, reste une construction ; tandis que, pour l’Intégralisme, c’est une interprétation. Chez Kant, le sens c’est moi qui le donne, qui le construis, qui l’impose. Tandis que, dans l’Intégralisme, le sens, je l’interprète, je le déchiffre, je compose avec lui. Du reste, pour l’Intégralisme, le réel ne se réduit pas à un choc sensible : le réel est une disposition, il nous offre du sens et, parce que nous appartenons à l’être, nous sommes nous-mêmes disposés à recevoir ce sens, selon le principe de l’affinité des phénomènes – « nous pâtissons de ce que nous sommes destinés à comprendre, et réciproquement ». Le monde est disposé à être compris, de même que le psychisme est disposé à le comprendre ; et cela parce qu’il lui est exposé par le biais du corps. Nous ne tirons donc pas tout le sens de nous-mêmes : le sens est distribué par le réel lui-même – et il est distribué comme réel parce qu’il se présente selon une structure liée à la matière. La connaissance n’est donc jamais une imposition de sens, mais plutôt un travail de déchiffrement sur un réel en devenir, dont on compose le sens pour en affiner l’intelligibilité. Le réel nous impose, par sa disposition, à recevoir le sens comme exposition, et c’est parce que nous sommes en affinité avec lui que nous sommes disposés à le comprendre dans une composition."

    "L’Intégralisme peut reprocher fondamentalement à Kant de s’être toujours intéressé aux conditions de possibilités de la connaissance sans jamais s’être demandé à quelles conditions la connaissance était fondée dans l’être. Autrement dit, il a oublié que, pour que l’homme puisse connaître, il faut qu’il soit ; et que, s’il est connaissant, il faut qu’il y ait dans l’être des possibilités de connaissance. De ce point de vue, la philosophie intégraliste s’annonce plus radicale sur deux points fondamentaux : elle est à la fois une radicalisation du problème de la subjectivité et une radicalisation du problème de l’être. Effectivement, elle ne veut pas séparer l’homme – le sujet interprétant – et ce dont il y a interprétation. Il y a une ambition, à cet égard, qui est une ambition « totalisante »."
    -Vincent Bresson, « La philosophie intégraliste dans le contexte de la réflexion philosophique contemporaine », Revue philosophique de la France et de l'étranger, 2003/4 (Tome 128), p. 435-450.

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    -Jean Granier, Le Problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche,

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    -Jean Granier, Le Discours du monde,



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