"Oser à fond être soi-même, oser réaliser un individu, non tel ou tel, mais celui-ci, isolé devant Dieu, seul dans l’immensité de son effort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme chrétien, et, avouons sa rareté probable ; mais en est-ce que de se leurrer en se cantonnant dans l’humanité pure,
ou de jouer à qui s’émerveillera devant l’histoire universelle ? Toute connaissance chrétienne, si stricte du reste qu’en soit la forme, est inquiétude et doit l’être ; mais cette inquiétude même édifie. L’inquiétude est le vrai comportement envers la vie, envers notre réalité personnelle et, par suite, pour le chrétien, elle est le sérieux par excellence ; la hauteur des sciences impartiales, bien loin d’être un sérieux encore supérieur, n’est, pour lui, que farce et vanité. Mais le sérieux, vous dis-je, est l’édifiant."
"Dans la langue des hommes la mort est la fin de tout, et, comme ils disent, tant va la vie, tant l’espoir. Mais, pour le chrétien, la mort n’est nullement la fin de tout, ni un simple épisode perdu dans la seule réalité qu’est la vie éternelle ; et elle implique infiniment plus d’espoir que n’en comporte pour nous la vie, même débordante de santé et de force." (p.6)
"Être passible de ce mal nous place au-dessus de la bête, progrès qui nous distingue bien autrement que la marche verticale, signe de notre verticalité infinie ou du sublime de notre spiritualité." (p.11)
-Søren Kierkegaard, Traité du désespoir ou La Maladie mortelle, exposé de psychologie chrétienne pour l’édification et le réveil, 1849.
ou de jouer à qui s’émerveillera devant l’histoire universelle ? Toute connaissance chrétienne, si stricte du reste qu’en soit la forme, est inquiétude et doit l’être ; mais cette inquiétude même édifie. L’inquiétude est le vrai comportement envers la vie, envers notre réalité personnelle et, par suite, pour le chrétien, elle est le sérieux par excellence ; la hauteur des sciences impartiales, bien loin d’être un sérieux encore supérieur, n’est, pour lui, que farce et vanité. Mais le sérieux, vous dis-je, est l’édifiant."
"Dans la langue des hommes la mort est la fin de tout, et, comme ils disent, tant va la vie, tant l’espoir. Mais, pour le chrétien, la mort n’est nullement la fin de tout, ni un simple épisode perdu dans la seule réalité qu’est la vie éternelle ; et elle implique infiniment plus d’espoir que n’en comporte pour nous la vie, même débordante de santé et de force." (p.6)
"Être passible de ce mal nous place au-dessus de la bête, progrès qui nous distingue bien autrement que la marche verticale, signe de notre verticalité infinie ou du sublime de notre spiritualité." (p.11)
-Søren Kierkegaard, Traité du désespoir ou La Maladie mortelle, exposé de psychologie chrétienne pour l’édification et le réveil, 1849.