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https://www.cairn.info/revue-philosophique-2006-3-page-279.htm
« L’univers de la Relativité est un univers aussi réel, aussi indépendant de notre esprit, aussi absolument existant que celui de Newton et du commun des hommes : seulement, tandis que pour le sens commun et même pour Newton cet univers est un ensemble de choses (même si la physique se borne à étudier les relations entre ces choses), l’univers d’Einstein n’est plus qu’un univers de relations. »
-Henri Bergson, La pensée et le mouvant, 1934, Paris, PUF, 1985, p. 39.
"Le mouvement de transformation qu’il décrit est ontogenèse et histoire, c’est le progrès d’un système qui conserve son information."
"Une telle énergie de transformation suppose nécessairement une dissymétrie, une relation d’hétérogénéité, un échange intérieur. Enfin, cette relation d’hétérogénéité ne devient mouvement ontogénétique que si elle est relation d’information entre les pôles hétérogènes. C’est pourquoi Simondon insiste beaucoup sur la nécessaire refonte du concept d’information contre les théories antique et moderne de la forme (hylémorphisme et Théorie de la Forme) : l’information n’est pas une forme fixe ou idéale, elle n’est pas la forme géométrique simple qui stabilise un système (la Bonne forme, la forme prégnante de la théorie de la Forme), ni l’information/signal de la technologie des transmissions, ni l’information/entéléchie du schème hylémorphique. Le statut de la notion d’information est plus complexe. L’étude de la formation des cristaux le montre : l’information ne désigne pas plus la quantité scalaire énergétique de la substance amorphe que les propriétés vectorielles de la structure cristalline du germe, mais le rapport réel qui s’établit entre les deux, l’histoire intérieure qui rapporte quantité et qualité. Si la « relation est information », c’est justement parce que « cette relation n’est ni purement quantitative ni purement qualitative », ni condition structurale seule, ni condition énergétique seule. L’information est donc une « relation amplifiante ». Elle est l’instance communicationnelle qui relie quantité-scalaire-énergie et qualité-vectorielle-structurale, la transduction qui les rapporte l’une à l’autre, l’opération qui s’instaure entre les deux, la résonance interne qui se crée, l’intériorité qui s’engendre, le rapport entre ordres de grandeur différents qui se tisse. Il faut voir dans l’information la dimension résolutrice de l’être, l’opération active qui fait se transformer le système en engendrant la relation polyphasée de l’être."
-Pierre Montebello, « Simondon et la question du mouvement », Revue philosophique de la France et de l'étranger, 2006/3 (Tome 131), p. 279-297. DOI : 10.3917/rphi.063.0279. URL : https://www.cairn.info/revue-philosophique-2006-3-page-279.htm
« L’univers de la Relativité est un univers aussi réel, aussi indépendant de notre esprit, aussi absolument existant que celui de Newton et du commun des hommes : seulement, tandis que pour le sens commun et même pour Newton cet univers est un ensemble de choses (même si la physique se borne à étudier les relations entre ces choses), l’univers d’Einstein n’est plus qu’un univers de relations. »
-Henri Bergson, La pensée et le mouvant, 1934, Paris, PUF, 1985, p. 39.
"Le mouvement de transformation qu’il décrit est ontogenèse et histoire, c’est le progrès d’un système qui conserve son information."
"Une telle énergie de transformation suppose nécessairement une dissymétrie, une relation d’hétérogénéité, un échange intérieur. Enfin, cette relation d’hétérogénéité ne devient mouvement ontogénétique que si elle est relation d’information entre les pôles hétérogènes. C’est pourquoi Simondon insiste beaucoup sur la nécessaire refonte du concept d’information contre les théories antique et moderne de la forme (hylémorphisme et Théorie de la Forme) : l’information n’est pas une forme fixe ou idéale, elle n’est pas la forme géométrique simple qui stabilise un système (la Bonne forme, la forme prégnante de la théorie de la Forme), ni l’information/signal de la technologie des transmissions, ni l’information/entéléchie du schème hylémorphique. Le statut de la notion d’information est plus complexe. L’étude de la formation des cristaux le montre : l’information ne désigne pas plus la quantité scalaire énergétique de la substance amorphe que les propriétés vectorielles de la structure cristalline du germe, mais le rapport réel qui s’établit entre les deux, l’histoire intérieure qui rapporte quantité et qualité. Si la « relation est information », c’est justement parce que « cette relation n’est ni purement quantitative ni purement qualitative », ni condition structurale seule, ni condition énergétique seule. L’information est donc une « relation amplifiante ». Elle est l’instance communicationnelle qui relie quantité-scalaire-énergie et qualité-vectorielle-structurale, la transduction qui les rapporte l’une à l’autre, l’opération qui s’instaure entre les deux, la résonance interne qui se crée, l’intériorité qui s’engendre, le rapport entre ordres de grandeur différents qui se tisse. Il faut voir dans l’information la dimension résolutrice de l’être, l’opération active qui fait se transformer le système en engendrant la relation polyphasée de l’être."
-Pierre Montebello, « Simondon et la question du mouvement », Revue philosophique de la France et de l'étranger, 2006/3 (Tome 131), p. 279-297. DOI : 10.3917/rphi.063.0279. URL : https://www.cairn.info/revue-philosophique-2006-3-page-279.htm
