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    Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle Empty Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle

    Message par Johnathan R. Razorback Ven 3 Aoû - 12:26

    https://fr.1lib.fr/book/12070826/f6928f

    "J’ai écrit et publié cet ouvrage en un temps qui explique à la fois son allure quelque peu polémique et ses limites : 1942-1943. L’occupation nazie, la domination cléricale et nationaliste de Pétain, jetaient l’opprobre sur les idées qui proviennent de la Révolution française et l’interdit sur tout ce qui dérivait du marxisme, ou l’exprimait. Il n’en fallait pas plus pour m'inciter à produire quelque chose qui pût passer pour une attaque contre le régime que nous subissions. J’estimai qu’une philosophie matérialiste comme celle du XVIIIe siècle recelait bon nombre des vertus requises. Elle s’élabora dans la clandestinité, comme nos propres conceptions de cette époque ; elle battait en brèche les aïeux de nos ennemis du jour ; elle introduisait un débat dont les premiers communistes, à l’orée du XIXe siècle, avaient fait leur terre nourricière. De plus, la bourgeoisie la plus déiste avait elle-même étouffé de son mieux ces voix interdites dans les universités, Diderot tout autant que d’Holbach. On pouvait lui en échauffer les oreilles."

    "Ce que je compris bien vite, c’est que ces matérialistes du XVIIIe siècle (désignés en leur temps comme philosophes ou encyclopédistes) étaient l’objet d’un véritable détournement de sens dont les métaphysiciens du XIXe siècle, et tout particulièrement Hegel et ses séquelles, étaient parmi les principaux responsables. Les autres, c’étaient l’Église chrétienne et cette église industrielle et commerçante que fut la bourgeoisie européenne du XIXe siècle, coiffée par les universités rebâties à son image. Le mécanisme tant honni était, je m’en aperçus, plutôt un naturalisme, un monisme varié ; la nature n’était pas un froid colosse insensible aux misères et à l’espérance, mais une puissante et féconde énergie ; le rationalisme méprisé s’ouvrait pourtant sur tout ce dont l’homme est capable, imagination comprise ; l’athéisme pourchassé, sanctionné, ouvrait aux savants, aux poètes et même aux philosophes une porte qu’ils avaient refermée peureusement sur lui. L’anticléricalisme, loin de se borner aux nasardes provinciales des petits-bourgeois de la suite, ébranlait le trône avec l’autel ; quant aux droits de l’homme, ce n’était pas la licence accordée au crime ou au vice, mais les exigences d’une société sans garant divin, qui se veut maîtresse de ses destins, quitte à en pâtir. L’histoire, enfin, se présentait pour la première fois comme une théorie du transformisme et de l’évolution, et non comme la répétition cyclique de mécanismes statiques, contrairement à ce qu’enseignent la plupart des manuels."

    "Les malheureux Encyclopédistes se virent ainsi remis en posture d’accusés, littéralement responsables, comme l’établit M. Blanchot, d’une philosophie qui justifierait l’exploitation du travailleur et l’oppression du citoyen, par la simple mécanique du libéralisme utilitariste. Les équations (ou plutôt le syllogisme) : objet — utilité, utilité = exploitation, servent ainsi depuis quelques dizaines d’années à justifier une offensive philosophique dont Marx fait maintenant les frais."

    "Cet univers fait d’une « collection d’objets », ce n’est nullement la nature du Système holbachien ; cette manipulation utilitaire des objets les uns par les autres, ce n’est pas le système social des encyclopédistes."

    "Il est vrai que les aspirations sociales et morales de l'athéisme d'un Holbach et d'un Diderot furent tributaires, sans bien s'en rendre compte, des aspirations de classes vouées au principe de propriété et à la mainmise sur le travail d'autrui qui en découle ; mais il n'en est pas moins vrai qu'ils érigeaient ce principe en rempart de l'homme contre le despotisme clérical et monarchique alors régnant, contre les privilèges du sang, contre les cruautés sociales aveugles."
    -Pierre Naville, préface de 1966, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle, Gallimard, 1967 (1943 pour la première édition).

    "Paul-Henri Thiry d'Holbach a joué un rôle de premier plan dans la philosophie française du XVIIIe siècle. Mais c'est un rôle difficile à préciser, et même à établir, car il s'ajuste à un travail collectif, divers, réparti entre des dizaines de personnes. Le philosophe avait un salon, des relations nombreuses et brillantes dans la société ; mais il fut aussi l'éditeur clandestin de dizaines de livres maudits. Il fut l'ami de Diderot et l'un des piliers de l'Encyclopédie."

    "Si l’on ouvre un dictionnaire, un manuel de philosophie, d’Holbach n’apparaît que pour quelques lignes, en général grossières et plates. Si nous cherchons dans notre langue un livre consacré au premier philosophe qui fut pleinement matérialiste — ce sera vainement : il n’en existe pas. On continue à « nier » d’Holbach. Pour lire ses livres, il faut fouiller de rares bibliothèques, et ramener au jour d’anciennes éditions. Et pourtant, comme nous le verrons, n’est-il pas plus vivant aujourd’hui que cent « classiques » dont on gave les écoliers ? Reconnaissons-le : la lecture de d’Holbach est bienfaisante. Sa pensée respire l’honnêteté, l’énergie, l’intelligence, la générosité, le refus de toute hypocrisie, l’intransigeance, et même l’humour."

    "Paul-Henri Thiry est né à Edesheim le 8 décembre 1723. Il y fut baptisé selon les rites de l'Église catholique romaine. Edesheim est une petite bourgade située au nord de Landau, dans la principauté épiscopale de Spire, en plein Palatinat. C'est donc hors de France que d'Holbach a vu le jour, en pays allemand, et cependant dans les limites de l'influence directe de la France.
    Tout au long du XVIIe siècle, Louis XIV avait combattu pour conquérir à la monarchie la frontière du Rhin. Il en avait été repoussé à diverses reprises, de telle sorte que la vielle Lotharingie apparaissait tantôt comme une "marche" orientale de la France, transmettant à l'Europe du Nord la civilisation qui dominait alors le monde et tantôt comme le rempart occidental du Saint Empire Romain
    ."

    "C'est aussi à Leyde que l'oncle envoya le jeune homme étudier en 1744, alors qu'il avait vingt et un ans."

    "Le séjour dans cette vieille Université fut certainement très fécond pour lui. C'était l'un des lieux les plus éclairés où pouvait s'instruire la jeunesse européenne. En pays hollandais, dans l'atmosphère érudite et tolérante du protestantisme, se retrouvaient des jeunes hommes venus de France, des Pays-Bas, d'Angleterre, des Pays Rhénans, de Scandinavie. C'est à Leyde que le futur baron d'Holbach noua quelques amitiés, auxquelles il fut fidèle plus tard, et qu'il reçut l'influence de l'Angleterre, par l'intermédiaire du groupe de jeunes gens avec lesquels il vécut amicalement."

    "John Wilkes était de quatre ans plus jeune que Paul Thiry, étant né en 1727. Après avoir étudié à Hertford, il avait été envoyé à Leyde. D'Holbach ne devait cesser de s'intéresser à lui, en particulier lorsque le héros de la réforme parlementaire passa trois ans sur le  continent après sa fuite d'Angleterre, en 1764."

    "C'est lors de son retour à Paris, après la guerre, en 1749, que Paul Thiry d'Holbach retrouva sa cousine, et un an plus tard, il épousa l'aînée de ses deux filles, Basile-Genevièvre. Ainsi, à l'age de vingt-sept ans, le futur philosophe commence à vivre, comme il le fera toute sa vie, dans le milieu familial des d'Aine -c'est à dire dans sa propre famille- entre Paris, où il acheta bientôt un hôtel rue Saint-Roch, et le Grandval, propriété proche de Sucy, qui appartenait à Mme d'Aine. Ici et là, il commencera à réunir les esprits les plus représentatifs du siècle, et bientôt entrera lui-même dans la carrière singulière d'écrivain clandestin, de philosophe de coulisses, et n'en mettra pas moins debout l’œuvre la plus profonde et la plus significative.
    C'est le 3 février 1750, à la moitié du siècle, que Paul-Thiry d'Holbach épousa Basile-Geneviève-Suzanne d'Aine, qu'il aimait tendrement et dont tous ceux qui l'ont connue -Diderot, Grimm, Rousseau entre autres- ont dépeint le charme et la gentillesse
    ."

    "Quant à Rousseau, à peine introduit chez d'Holbahc, en 1751, il s'y sentira mal à l'aise et déjà persécuté, mais ce n'est que huit à dix ans plus tard que la rupture deviendra publique et définitive."

    "Diderot serait incomplet sans d'Holbach. D'Holbach exposa et affirma bien des idées que Diderot ne fit qu'effleurer."

    "Jusqu'en 1760, c'est-à-dire pendant huit ans, le baron est tout à la besogne de traduction et d'élaboration. Il rédige près de 400 articles pour l'Encyclopédie."

    "Après 1770, ce sont les ouvrages de la maturité, livres de politique, d'économie, de morale. [...] Après 1780, la vieillesse viendra. La fécondité de l'écrivain est épuisée."

    "D'Holbach a fait beaucoup plus que Diderot pour le progrès des sciences historiques, et il n'y est parvenu que par sa passion pour élucider le mystère des origines de toute religion."

    "La profession de foi du Vicaire touchait le cœur du sujet, le fond philosophique des idées de d'Holbach et de Diderot."

    "Hume, comme nous l'avons vu, était en relations étroites avec le baron. Au moment de sa nomination comme secrétaire de l'ambassade d'Angleterre à Paris en 1763, lorsque la guerre de Sept ans fut terminée, il jouissait déjà d'une renommée considérable. Ses Essais sur l'Entendement humain avaient paru en 1748, son Histoire d'Angleterre était terminée en 1761. Fêté et reçu par tout ce que Paris comptait d'illustre et de distingué, il vit de plus près les Encyclopédistes. [...] Quelques jours après son arrivée à Paris, il écrivait à Adam Smith: "Le baron d'Holbach... m'a dit qu'il surveillait la traduction de votre Théorie des sentiments moraux, et m'a prié de vous en informer"."

    "L'anglomanie ne sera jamais son fait ; toute sa sympathie est acquise aux Insurgents d'Amérique, et sur ses vieux jours, Franklin deviendra son ami. Trente ans se sont écoulés depuis les Lettres enthousiastes de Voltaire ! En 1765, ce n'est plus le régime anglais -corrompu et corrupteur- qui peut servir de modèle à la monarchie française décrépite. Du coup, les réflexions du baron prendront un tour plus révolutionnaire -et plus utopique- qui le conduiront à L'Éthocratie et à La Politique naturelle".

    "Si d'Holbach était protégé par sa position dans la société, rien ne garantissait absolument son repos. Voltaire s'était établi, par raison de sûreté, à la frontière ; Rousseau en fut chassé."

    "1770 peut être considéré comme l'année culminante de l'offensive encyclopédiste. Avec le Système s'est élaborée une somme de tous les arguments que la philosophie matérialiste était capable de grouper à cette époque. [...] Plus de dix éditions se succédèrent sans que l'intérêt s'épuisât. "
    -Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle, Gallimard, 1967 (1943 pour la première édition).



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

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    Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle Empty Re: Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 14 Sep - 19:01

    [Troisième partie. Le Système de la nature]

    "On pourrait à bon droit soutenir que le puissant mouvement émancipateur qui a secoué la seconde partie du XIXe siècle doit sa force à l’héritage élargi du XVIIIe siècle, plutôt qu’à son reniement par les métaphysiques subjectives postkantiennes (Hegel, Shopenhauer, etc.)."

    "Ces hommes croyaient à la transformation de l’homme, ils croyaient à la puissance de l’éducation, ils préparaient une révolution considérable, et on ne les a point vus soutenir aucune absurdité marquante dans le domaine des sciences."

    "Hegel souligna chez d’Holbach précisément la hardiesse de ce point de vue, qui dépasse le dualisme esprit-corps. Holbach emploie ici des formules qui doivent être examinées de près, et qui sont beaucoup plus justes que celles de l’épiphénoménisme, du parallélisme, de « l’idée-reflet »."

    "Voici sa définition du mouvement (ch. 11) : « Le mouvement est un effort par lequel un corps change, ou tend à changer de place, c’est-à-dire à correspondre successivement à différentes parties de l’espace, ou bien à changer de distance relativement à d’autres corps » (p. 10). Définition générale, toute géométrique, de laquelle il va passer à des déductions particulières qui méritent examen.
    [...]
    La physique de d’Holbach se ressent de l’état incertain de la mécanique cinétique de son temps, où le calcul infinitésimal n’était encore qu’à ses débuts, et surtout de l’état de la chimie, encore très en arrière sur la physique."

    "La Physique en est presque arrivée à voir dans la matière du pur mouvement, et rien d’autre : le mouvement n’est plus seulement une propriété de la matière, c’est peut-être sa constitution même. C’est plutôt la structure matérielle donnée qui devient une propriété du mouvement."

    "D’Holbach et La Grange ont traduit Lucrèce."

    "Hegel fait un éloge imposant du Système de la Nature."

    "D’Holbach ne doute pas que le monde reste ce qu’il est, même si l’homme disparaît de sa surface ; mais il ne doute pas non plus que sa valeur pour nous (et sa vérité) dérive principalement du pouvoir croissant que nous prenons sur lui. La connaissance ne s’oppose plus à l’action, mais au contraire y est indissolublement liée. La technique y joue un rôle capital. Chez Bacon, et même chez Descartes, le philosophe est encore par bien des côtés l’historiographe du monde, le contemplateur. La Théologie est encore patronne. La belle machine universelle fonctionne gratuitement. Dieu a veillé à tout, et malheur à qui voudrait marcher sur ses brisées. Chez les Encyclopédistes, le rôle actif de l’homme dans la science et dans la société est plus accusé. Il est mis en relief. La matière, dans son ensemble, existe même si ses combinaisons ne produisent plus d’homme ; mais puisque homme il y a, celui-ci ne saurait obéir utilement à la nécessité qu’en jouant son propre rôle, en créant sa propre destinée."

    "D’Holbach a formulé antérieurement une critique assez modérée, mais caractéristique, du mécanisme cartésien ; le monde lui apparaît plutôt comme une machine organique, dynamique. La raison en est qu’à l’inverse de Descartes, d’Holbach refuse de faire de l’homme un univers spécial (même saturé « d’âme »), un hybride étrange. Or, pour inclure ouvertement l’homme tout entier dans le mécanisme universel, il fallait assouplir ce mécanisme lui-même, l’adapter au développement des organismes vivants, lui permettre de rendre compte de toutes les formes de transition entre la nature inanimée et animée. Réaliser pleinement cette tâche était au-dessus des forces de l’époque. En passant aux explications du comportement individuel et social de l’homme, dérivé de sa vie biologique et physiologique, d’Holbach ne dispose pas de données scientifiques suffisantes. La chimie est dans les langes, la physique encore pénétrée d’Aristotélisme, les sciences naturelles en pleine lutte avec la Théologie. Aussi, d’Holbach se représente-t-il les lois qui gouvernent « l’homme moral » à peu près sur le modèle de celles qui gouvernent (d’après Newton et Stahl) le monde physico-chimique. Plus tard on commencera à comprendre que si les lois scientifiques comportent toutes des postulats analogues, elles ne jouent cependant pas sous les mêmes formes dans tous les domaines ; d’où une diversité d’expressions, une richesse et une plasticité dans les manifestations du déterminisme cosmique, dont d’Holbach se faisait encore une faible idée, et dont nous-mêmes n’avons encore qu’un très bref aperçu."

    "Lorsque d’Holbach parle des mouvements internes et cachés, il vise toutes ces transformations moléculaires, encore à peine connues à son époque, qui règlent le tempérament, le caractère, la conscience elle-même."

    "Les Encyclopédistes attendaient encore Lamarck. La doctrine de l’évolution n’existe chez eux qu’à l’état d’ébauche, d’hypothèse, et chose curieuse, d’Holbach paraît trouver indifférent qu’elle soit vraie ou fausse, bien qu’il soit personnellement convaincu de sa vérité. En tout cas, l’affirmation transformiste n’est pas de celles qui font le moins honneur au Système de la Nature : elle fait pressentir Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire, sinon Darwin."

    "D’Holbach se distingue ici parmi tous les Encyclopédistes : ce qui est en cause, à son avis, ce n’est pas, à proprement parler, la liaison, les rapports, entre l’âme et le corps, car cette formule suppose toujours une certaine hétérogénéité de deux substances (et c’est encore sous cet angle que Bergson essayera de répondre à la question dans Matière et Mémoire) — mais la façon dont la matière (qui est l’unique substance) s’organise pour constituer l’acte de penser."

    "L’éducation n’est que l’art de faire contracter aux hommes de bonne heure, c’est-à-dire quand leurs organes sont très flexibles, les habitudes, les opinions et les façons d’être adoptées par la société où ils vivent."

    "L’origine historique et sociale de la croyance aux séjours infernaux et paradisiaques lui échappe. Il y trouve une cause essentiellement individuelle, psychologique : la bipolarité de nos sensations (tension, satisfaction) servirait de schéma à la vie future elle-même, partagée entre un lieu de souci et un lieu de félicité éternels..."

    [Cinquième partie. Morale et politique]


    -Pierre Naville, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle, Gallimard, 1967 (1943 pour la première édition).



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