"Tout artiste, à l'heure où il crée, se trouve momentanément libéré de l'égoïsme où il s'était d'abord nécessairement complu. Son âme, peuplée de merveilleux fantômes, les aime et, séduite par leur grâce, essaye de les réaliser en beauté pour les faire aimer de ses semblables. A la source de toute création d'art se retrouve donc ce double élément: amour de l'idéal et amour des hommes, qui se confond finalement en un seul désir: celui de communier dans le beau avec l'humanité. Et qu'on n'objecte point le cas de subtils artistes de décadence qui, pleins d'un orgueil candide, prétendent non seulement n'écrire point pour le profane, mais mettre volontiers leur gloire à en rester incompris. Leur rêve d'artiste n'en est pas moins le même ; leur but ni leurs prétentions ne diffèrent des autres: c'est toujours de faire part de leurs émotions intimes à leurs semblables."
"Son style, si paradoxal, d'un romantisme effréné, plein de soubresauts inattendus et de contrastes, en même temps exalté et moqueur, débraillé et somptueux, familier et superbe [...] Ce rêveur arrogant fut un écrivain de grande allure." (p.91)
-Raphaël Cor, Essais sur la sensibilité contemporaine, Paris, Falque, 1912, 209 pages.
"Son style, si paradoxal, d'un romantisme effréné, plein de soubresauts inattendus et de contrastes, en même temps exalté et moqueur, débraillé et somptueux, familier et superbe [...] Ce rêveur arrogant fut un écrivain de grande allure." (p.91)
-Raphaël Cor, Essais sur la sensibilité contemporaine, Paris, Falque, 1912, 209 pages.